Chapitre 32

Lisa

Nous nous mettons à table quand Maxime entre dans la maison sans frapper. Je rajoute un couvert.

-Te gêne pas, entre sans frapper, lui fait remarquer Julien.

Il entre dans la salle à manger en marchant de façon très étrange. On a l'impression qu'il s'est fait mal au coccyx. Il s'appuie sur le mur pour aller jusqu'à sa chaise et s'assoit à côté de Cam.

-Lisa aurais-tu un doliprane s'il te plaît ?

-Oui bien sûr.

Je me lève pour aller dans la pharmacie lui chercher un comprimé. Je m'inquiète quand même, Max est un dur à cuire d'habitude. C'est bien la première fois que je le vois dans un tel état.
Je lui tends le comprimé qu'il avale immédiatement.

-Bon, tu nous dis ce qui se passe ? lui demande Cam.

-Je peux pas ... j'ai trop honte !

Il se prend la tête dans les mains.

-C'est si grave que ça ? je demande.

-Bon allez, te fait pas prier ! enchaine Julien.

-Ok, mais vous vous moquez pas !

-Promis ! dis-je en cœur avec les garçons.

-Hier ma sœur m'a dit que sa copine Chloé, l'esthéticienne, avait besoin d'un mec pour s'entrainer pour l'épilation. Cette fille... c'est une bombe ! Ça fait un moment que je l'ai dans le viseur. Je me suis dit que si je lui rendais service, je pourrais avoir une ouverture avec elle. Ce soir je suis allez chez elle avec ma sœur. La table de soins était installée dans sa chambre. Chloé m'a dit de m'installer, donc j'ai enlever mon t-shirt et je suis monté sur la table. Je n'avais qu'une envie c'était de la déshabiller et la prendre sur la table... bref. Quand elle a vu que j'étais torse nu, elle m'a dit « je crois qu'il y a eut un petit malentendu. C'est pas le torse que je dois t'épiler, mais les fesses et l'anus»

Et là, c'est le fou rire général. Impossible de se calmer. À chaque fois que je regarde Cam ou Julien, on repart de plus bel. Malgré ça, il continue son histoire.

-Au début je me suis dit ok, ça va piquer un peu mais bon, qui ne tente rien, n'a rien... J'ai baissé mon pantalon et mon boxer, mais quand elle a retiré la première bande de cire, j'ai hurlé. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir jusqu'à la fin. Maintenant j'ai du mal à marcher et quand je lui ai demandé son numéro, elle m'a dit que j'étais trop jeune.

Et c'est reparti ! J'ai mal aux côtes tellement je ris. Quand je vous dis qu'il lui arrive toujours des choses incroyables, en voici l'exemple. Le reste du repas est dans une ambiance toute aussi légère si on fait abstraction des regards froids que me lance Lucie.

On ne peut pas dire qu'on ait vraiment appris à se connaitre ce soir. On ne se parle pas directement, on passe par les garçons. En même temps, je me dis qu'il faut que je fasse un effort pour Camille, après tout c'est sa petite amie.

Les garçons débarrassent la table et je m'affaire à nettoyer la cuisine. Pendant que je fais la vaisselle, tous sont au salon en train de discuter. J'entends la porte de la cuisine se fermer et Julien me prend dans ses bras.

-On pourrait nous voir ...

-Chut...

Il m'embrasse tendrement. Ses lèvres se moulent dans les miennes et je suis à deux doigts de fondre. Julien me rend guimauve, je suis comme une poupée de chiffon et mes jambes menacent de céder.

-Ton dos me nargue.

-Contente qu'il te fasse de l'effet.

Il me prend les fesses de ses deux mains et rapproche son corps du mien. Je commence à être excitée et sens un picotement entre mes jambes et dans mes seins. Faut dire que Julien est tellement sexy.

J'essaye de me dire qu'il faut arrêter ça, Camille et Maxime sont dans la pièce juste à côté et il est hors de question qu'il l'apprennent de cette façon. Mais c'est tellement tentant de se laisser aller.

Pendant que Julien m'embrasse, réduisant à néant ce qu'il reste de mon rouge à lèvres, j'entends des pas qui se dirigent vers nous.
Je me détache vivement de mon petit ami, qui ne comprend pas mon comportement et retourne à mes tâches ménagères.

La porte s'ouvre sur Lucie. Mon stress monte. J'espère qu'elle n'a rien vu, ni entendu. Il ne manquerait plus que ça et qu'elle raconte tout à Cam.

-Je vous dérange ? demande-t-elle suspicieuse.

-Non, tu as besoin de quelque chose ? la questionnais-je.

Elle ne me répond pas et se dirige droit sur Julien et pose sa main droite sur son épaule. Intérieurement je fulmine, elle se prend pour qui celle-là, à toucher mon mec comme ça ? J'essaye de me détendre en me rappelant que personne n'est au courant de notre liaison.

-Julien, tu pourrais nous faire un café s'il te plaît.

-Oui, bien sûr.

-Merci.

Elle repart comme si de rien n'était. Garce. Ju' se tourne vers moi et comprend à mon regard que je ne suis pas satisfaite de leur échange.

-Zen, ma puce ! Plus vite ils boivent leur café plus vite Camille pourra la ramener chez elle.

Il se rapproche, en remarquant ma moue boudeuse.

-On pourra ensuite passer un moment que tous les deux.

Je l'enlace sans lui dire un mot puis sors les tasses afin que Julien y verse le café. Quand nous revenons avec Julien au salon, je vois le regard de Lucie braqué sur nous. Je sens qu'elle a eu un doute quand elle est venue dans la cuisine, tout à l'heure. Il faut vraiment que je me décide à parler à Cam. S'il apprend notre relation par quelqu'un d'autre, je n'imagine même pas sa réaction.

À un moment, nos regards se croisent et elle me fait un sourire en coin. Je suis sûr qu'elle a compris. Je commence à angoisser, mes mains sont moites et j'ai du mal à déglutir. Il faut absolument que j'en parle à Julien.

On regarde un bêtisier sur une chaîne de la TNT pendant qu'on boit le café. Certaines personnes se prennent de ces gamelles à des moments. J'aimerais rire comme les autres, mais je ne pense qu'à la façon dont j'ai été imprudente avec Julien et je me rends compte que j'ai peur de Lucie. Mes mains restent crispées et je me mords discrètement l'intérieur de la joue. Camille me tend la main et m'entraine dans le couloir sous les yeux de Lucie et de Julien.

-Ca va pas Lise ?

-Si... si si, pourquoi ?

-Je te sens tendue.

-Non, bien sûr que non.

-Tu me le dirais s'il y avait un problème.

-Évidement... dis-je d'une voix basse.

-Je veux une Lisa souriante et pas une souris dans son coin.

Il me prend dans ses bras. Je l'enlace. Je me sens si bien dans ses bras. C'est à la fois sécurisant et gênant. Je ne supporte pas de lui mentir comme je le fais.

-Je vous dérange, demande froidement Lucie avec Julien sur ses talons.

-Non, je te ramène ? demande Camille à sa petite amie, avec un sourire en coins.

-Oui, d'accord.

Elle fait la bise à Julien, en prenant soin de coller son corps au sien et de me regarder.

Elle m'insupporte, comment je peux faire des efforts quand elle a ce comportement la.

-Tu veux que je te dépose au passage Lisa ? me demande Cam.

-Je ...

-Non laisse je vais la ramener, me coupe julien. Tu vas pas faire un détour pour raccompagner Lisa, je vais y aller.

-Ok, merci.

-Je vais y aller aussi, dit Maxime voyant que tout le monde se prépare à sortir.

Cam m'enlace et m'embrasse sur le front.

-A demain ma Lisa.

-Bisou mon Cam.

-Tu rentres quand ? lui demande Julien.

-Pas tout de suite, répond Lucie avec un énorme sourire.

Pfffff ! Elle m'énerve avec ses allusions. Elle me fait la bise et me dis à l'oreille :

-Amuse toi bien, Elisabeth...

Je deviens alors toute rouge quand je sais qu'elle a compris la nature de ma relation avec Julien. Il va falloir que je parle dès demain à Camille de mon secret.

Je les vois s'éloigner main dans la main. Ca me gêne mais je n'ai pas mon mot à dire. Maxime s'approche pour me faire la bise et au dernier moment tourne sa tête. J'évite de justesse de l'embrasser.

-Lisa ! Joue le jeu, ma soirée a mal débuté, fais en sorte qu'elle se termine bien !

-Dehors ! Pervers !

Pendant qu'il sort je fais mine de mettre mes chaussures. Aussitôt relevée et Maxime parti, Julien m'attrape le bras et me colle à lui. Je sens une tension entre nous qui est agréable. Il est impatient de continuer la soirée et moi aussi.

-Enfin seuls !

-T'es sur que c'est une bonne idée que je dorme là ?

-Bien sûr.

-Et si Camille me voyait.

-Il ne te verra pas, on sera dans ma chambre. D'ailleurs prends ta veste et tes chaussures pour ne pas qu'il ne se rende compte que t'es encore là.

Je prends mes chaussures dans une main et ma veste dans l'autre. Au moment où je m'apprête à monter les escaliers, il me retourne et prend mon visage de sa main droite. Son visage s'approche et il m'embrasse tendrement. J'entre-ouvre ma bouche puis il insère sa langue. Son baiser devient plus profond et sensuel. Il est tellement excitant ! Ses mains passent sous mes fesses et me porte.

Instinctivement, j'entoure son corps de mes jambes. Il nous monte à l'étage, nous entrons dans sa chambre puis il ferme la porte pour une nuit qui s'annonce torride.

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