Chapitre 28

Julien

- OK merci. Passez une bonne journée.

Je sors de la station service et me dépêche de rentrer dans ma voiture. Il pleut des cordes aujourd’hui! Je mets le contact et Daniel Powter commence à chanter Bad day. Cette chanson me fait penser à elle.

Je n’ai plus eu de nouvelles depuis trois jours, lors de cette fameuse dispute. J’avoue que quand j’ai entendu la dispute entre Lisa et Camille, j’ai espéré qu’elle allait démentir. Mais rien. Camille m’en a parlé brièvement. J’ai été surpris qu’il m’ait avoué qu’il aimait Lisa. Même si, au fond, je m’en doutais sans trop y croire. J’aurai préféré que Lisa soit assez mature pour m’en parler mais, malgré toutes ces qualités qui font qu’elle me plaît,  elle reste très jeune.

C’est son principal défaut concernant notre relation. « Notre relation » je ne sais même pas si c’est encore d’actualité. Peut être que finalement, elle est avec Cam, ou qu’elle n’ose pas me dire que c’est fini entre nous.
J’ai eu plusieurs histoires mais qui n’ont jamais duré plus de six mois. Mais dernièrement, je voulais plutôt m’amuser. Avec Lisa c’est différent, j’ai envie de nous donner une chance, bien qu’elle soit si jeune.

Je patiente à un feu rouge quand je vois une jeune femme traverser devant moi à toute allure. Elle fait tomber quelque chose devant ma portière et fait demi tour pour le chercher. Lorsqu’elle se redresse, nos regards se croisent. Elle a les cheveux qui volent autour de son visage à cause du vent qui souffle fort et ses vêtements sont trempés. Elle détourne le regard et s’apprête à partir. Je baisse ma vitre.

- Monte ! je lui crie.

Elle me lance un regard surpris, je hoche la tête et je la vois faire le tour de la voiture pour s’installer à côté de moi. Ses cheveux ruissellent sur sa veste. Le mascara a coulé de ses yeux. Je me penche vers elle pour ouvrir la boîte à gants pour en sortir une boîte de kleenex et la lui tends. Elle regarde ma main, comme si la toucher allait lui brûler la sienne mais prend la boîte et commence à éponger son visage pendant que je reprends ma route jusqu’au bar.

- Merci.

Je lui souris, les yeux braqués sur la route. Je gare la voiture sur le parking. La pluie a doublé en intensité de même que le vent, si bien que je dois la tenir par le bras en courant vers le bar pour ne pas qu’elle s’envole. Une fois à l’intérieur je fonce dans mon bureau lui chercher une veste que je garde au cas où. Quand je retourne dans la pièce principale je la vois qui  sort des WC.

- Tu veux boire quelque chose ?

- Un chocolat s’il te plaît, me dit elle doucement.

Je nous prépare deux chocolats et lui montre une table de la tête pour qu’elle s’y installe.

- Je pense que nous devons parler, je lui dis d’une voix plus agressive que je ne l’aurais voulu.

Elle baisse la tête et je regrette aussitôt le ton que j’ai pris. Je lui prends la main et lui caresse la paume avec mon pouce.

- Lisa… pardon, j’ai été maladroit. Je pense que l’on doit mettre certaines choses au claire. Ça fait trois jours que tu ne me donne plus signe de vie. Camille m’a dit que tu ne lui en avais pas donné, c’est vrai  ?

Je la sens tressaillir dans ma main quand je prononce le prénom de mon cousin.

Elle ne me répond pas alors je reprends.

- J’ai besoin de comprendre ce qu’il s’est passé, ce soir là.

- Camille ne t’en a pas parlé ?

- Si mais je voulais l’entendre de ta bouche.

Elle relève subitement la tête,  les joues rouges.

- Je suis tellement désolée Julien ! Je ne sais pas ce qu’il ma pris de répondre à son baiser…

- Alors c’est vrai ?!

- Oui mais je ne voulais pas que ça aille aussi loin.

- Et tu voulais que ça aille jusqu’où, exactement ?

Ma respiration s’accélère et j’ai l’impression que mon cœur prend feu. Alors c’est vrai, Camille lui a avoué qu’il l’aimait et ils se sont embrassés. Je lâche sa main et me prends la tête dans les mains, en appuis sur les coudes sur la table. Je souffle. Je sens sa main frôler mon bras.

- Pardonne moi Julien. Je n’ai pas chercher à ce que ça arrive. Il m’a embrassé. ..

- Et tu n’as rien fais pour l’arrêter.

- Non, c’est vrai.

- Que c’est il passé ensuite ? je lui demande.

- Je, je ne sais comment, mais, je me suis retrouvée sur ses genoux, me répond elle, en baissant la tête.

Mon poing atterri sur la table dans un bruit sourd sans que je ne m’en rende compte. Je vois Lisa sursauter en face de moi. Je ne veux pas en savoir plus. Je me lève et me dirige vers le bar, le contourne et prends à la hâte la première bouteille de whisky à ma portée.

Je lance un regard dans sa direction et la vois pleurer doucement. Je décide de l’ignorer.  Je suis tellement en colère contre elle que je risque de lui dire des choses affreuses si j’ouvre la bouche. Je me dirige vers mon bureau. Arrivé devant la porte je sens sa main envelopper mon bras. Je m’arrête net.

- S’il te plaît Julien. Je regrette tellement ce qu’il s’est passé.

- Tu regrette quoi exactement ? Nous ou votre baiser ? je lui crache.

- Ju. Je ne regretterai jamais ce qu’il se passe entre nous, depuis le temps que j’attendais ça.

- C’est pour ça que tu as préféré m’ignorer pendant trois jours ?!

Je me défais de sa prise rapidement et entre dans mon bureau, Lisa sur les talons.

- Non ce n’est pas pour ça !  J’étais tellement honteuse d’avoir répondu à son baiser et qu’il ait tout balancé devant tout le monde l’autre soir… je croyais que tu ne voudrais plus jamais me voir. Pardonne moi. S’il te plaît.

Je la regarde et remarque ses larmes qui continuent de couler sur ses joues.

- Qu'est-ce que tu ressens pour lui, Lisa ?

- Je tiens à lui, Cam est mon meilleur ami.

- Tu es sûre que tu ne l’aimes pas ?

- Bien-sur que je l’aime ! Mais pas de la façon que tu penses.

- Alors comment t’es tu retrouvée  sur ses genoux à lui rouler une putain de pelle Lisa ?  Hein ? Vous couchez ensemble, c’est ça ? 

- Bien-sur que non ! Tu dis n’importe quoi Julien !

- Ha oui ? Et c’est pas n’importe quoi ce que tu dis , peut être ? ! Tu ne peux pas nous avoir tous les deux, Lisa. Un jour lui, l’autre moi. Et dans notre dos, en plus !

- Qu’insinues-tu ?

Les lèvres de Lisa tremblent. Malgré la rage que j’ai contre elle et mon cousin, j’ai une subite envie de l’embrasser. Je me retiens.

- Et bien, c’est simple. Tu ne veux pas parler de nous à Camille. Il doit y avoir une raison. Et je crois savoir laquelle. Tu vas le retrouver pendant que j’ai le dos tourné, comme tu le fais avec moi quand il a le dos tourné. J’ai pas raison ?!

Je lui décoche un sourire triomphant. Je suis presque sûr d’avoir raison.

En disant ces derniers mots, je m’étais avancé et je me retrouve maintenant à quelques centimètres d’elle. Elle lève les yeux vers moi. Ses joues sont en feu et ses yeux lancent des éclairs malgré ses larmes qui ne s’arrêtent pas de couler.

J’entends un bruit sourd, puis sens une douleur lancinante au niveau de ma joue. Le temps s’est accéléré. Tellement que je n’ai pas vu sa main s’abattre sur ma joue. Je la regarde courir vers la porte du bar.

Merde ! Qu'es-ce que je fous, là !

- Lisa ! Attend !

Elle ne s’arrête pas. Je cours pour la rattraper. Au moment où sa main empoigne la poignée de la porte , je plaque la main dessus pour la bloquer.

Elle s’immobilise aussitôt en voyant ma main.

- Laisse moi partir, s’il te plaît.

- Non.

Je la tiens fermement par la taille et la fait pivoter pour qu’elle se tienne face à moi.

- Dis moi que ce baiser ne voulait rien dire.

- Je… Ce baiser ne voulait rien dire.

Je la fixe, j’essaye de desceller la trace d’un mensonge dans son regard.

- Julien… je suis amoureuse de toi.

Et là, que je le veuille ou non, je sais que je ne peux plus faire marche arrière avec elle.

Je la plaque contre la porte et lui prends le menton de la main pour l’embrasser à pleine bouche. Elle n’a pas dû s’attendre à ce que je l’embrasse car elle agrippe ses mains dans mon dos comme pour s’empêcher de tomber.

Je la soulève et l’appui contre la porte pendant qu’elle entoure ma taille de ses jambes.

Merde ! Elle me rend fou !

       

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