Chapitre 2
Lisa
Nous sommes devant chez lui. Sa maison est tellement différente de celle de mes parents. C'est une villa d'avant-guerre magnifique et bien entretenue. C'est une des rares maisons qui n'ont pas été bombardées pendant la seconde guerre mondiale. Camille en est très fier.
Je le suis jusqu'à la porte. La maison est vide. Je pose ma veste sur le porte-manteaux du couloir, enlève mes ballerines rouges qui tranchent avec le carrelage bis-tons noir et blanc. On va pouvoir être seul un moment pour se faire un plateau télé. J'entre dans le salon au ton vert kaki assez moderne pour 1960 mais totalement dépassé aujourd'hui. Je me pose dans le chesterfield en cuire noir et me cale avec un coussin moutarde brodé.
-Je mets le film ! je cries pour qu'il m'entende.
-Ok !
Il revient avec un plateau rempli de Prefou*, biscuits apéro, et de tomates cerises. Pas très équilibré mais j'adore !
-Merci Cam.
Je l'embrasse sur la joue. Il se cale au fond du canapé, les pieds sur la table basse et je cale ma tête sur ses jambes. Je me sens tellement mieux avec lui que chez mes parents. Il n'y a rien de comparable.
Je mets le film en marche et le générique commence. Nous voilà pris dans ce classique du cinéma.
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-Comment Padmé ne peut pas voir qu'Anakine est sur la mauvaise pente, je souffle.
-Elle l'aime tellement qu'elle veut croire qu'il redeviendra comme avant.
-C'est débile ! Ça se voit qu'il n'y aura pas de retour.
Nous restons silencieux le reste du film. Cam me carresse le bras de haut en bas, il sait que j'adore les papouilles. Je fini par m'endormir sur lui.
Je sens ses doigts dans mes cheveux. Il me masse le cuire chevelu et je suis à la limite de ronronner comme un chat. Je sens son parfum boisé me chatouiller le nez, ce qui est très agréable.
-La belle au bois dormant, réveille-toi, me chuchote-t-il à l'oreille.
Je baille comme si je n'avais pas dormi depuis deux jours. Je m'étire, les bras tendus derrière ma tête et me redresse.
-Bon, on va le boire ce verre ? je lui demande.
-Yep !
Je me lève, attrape mon sac et pars m'enfermer dans la salle de bain. Je me prépare rapidement. J'ai choisi une petite robe noire qui met en valeur mes fines hanches. Parmi toutes les merveilles que je possède, celle-ci paraît simple avec un décolleté qui dévoile juste ce qu'il faut de ma poitrine. Elle n'est pas assez imposante à mon goût mais mes seins sont ronds et fermes comme des pommes, ce qui est très appréciable car je ne suis pas obligée de mettre de soutiens-gorge. Mon dos est recouvert de dentelle et laisse apparaître ma peau blanche. J'ajoute à ma tenue mes escarpins Minelli qui galbent mes fesses. Je fourre mes Bensimmon dans mon sac, au cas où. Je détache mes longs cheveux blonds totalement indisciplinés pour un effet décoiffé. J'applique ensuite un gloss rosé sur mes lèvres charnues que je garde toujours dans mon sac, puis saupoudre mes pommette de poudre « effet bonne mine » pour éviter mon teint trop clair à mon goût et une touche de mascara pour mettre en avant mes yeux vert.
Me voilà prête et pour une fois, je me trouve canon. Je retourne dans le salon. Cam manque de s'étouffer en me voyant.
Il s'approche de moi et me susurre à l'oreille.
-T'es belle habillée en femme.
Je sens mes joues qui chauffent aussitôt. Mais qu'est ce qu'il m'arrive ? Ce n'est que Cam. Il doit se moquer de moi. Voilà, c'est tout. Je secoue la tête mais quand je la redresse pour le regarder, je vois ses lèvres trembler. Puis, il éclate de rire.
-Tu ne crois quand même pas que je suis sérieux ? il rit de plus belle.
Qu'est-ce qui m'embête le plus ? Qu'il se moque de moi ou au contraire qu'il pense ce qu'il m'a dit.
-Je plaisantais Lisa !
Je détourne le regard. Il s'approche de moi et baisse d'un ton.
-Tu es magnifique.
Je l'embrasse sur la joue et nous sortons direction le Door.
Sa voiture est garée dans l'allée. Je monte à l'avant comme à l'ancienne. Je m'assois en arrière et fais pivoter mes jambes pour les installer dans la voiture. Je ne suis pas forcément à l'aise dans cette robe. Sur le coup, cela me paraissait être une bonne idée, mais elle est assez courte sur mes cuisses. Tant pis, maintenant qu'on est parti, je vais rester comme ça. Je sors mon téléphone et envoi un SMS rapide à ma mère.
Moi : Coucou maman. Juste pour te prévenir que je vais au Door avec Camille. Je rentrerai sûrement tard ou dormirai chez Cam. Bisous !
Sa réponse arrive aussitôt.
Maman : D'accord faites attention à vous. Amusez vous bien les enfants. Je vous embrasse.
Dix minutes plus tard, nous voilà face au port. On longe les bateaux. La mer est calme et mes talons résonnent sur le plancher en bois. On entend la musique s'élevée du bar. Murder she wrote de Chaka Demu & Pliers résonne dans la baie. Je chantonne en montant les marches pour rejoindre le bar, qui se situe au premier étage.
D'ici on peut voir la plage de la grande conche, légèrement éclairée par des lumières bleutées. Au sud, on aperçoit le Verdon et ça me rappelle qu'on a prévu de prendre le bac pour s'y rendre avec Cam cet été. Il faudra qu'on planifie ça.
Il y a un peu de monde ce soir, il faut dire que la plupart des bars n'ouvrent qu'à la haute saison.
Boris, le videur nous salut et nous laisse rentrer. On se dirige directement vers le bar.
Ça y est, je le vois. Oh mon Dieu ! Ma mère déteste quand je jure, mais là il y a de quoi !
Il est derrière le bar, faisant un cocktail à la façon de Tom Cruise dans le film du même nom. Grand, brun, taillé en V avec un t-shirt blanc qui me fait deviner ses abdos. Le néon bleu accentue ses atouts. Julien est tout simplement fantastique ce soir. S'il n'avait pas ses cheveux coiffés en brosse, il aurait un air du Docteur Mamour dans Grey's anatomy, mais en plus jeune.
Je suis toute retournée de le voir en action. Il faut se rendre à l'évidence, si je me suis habillée ainsi c'est uniquement parce que j'allais le voir. Plus rien n'a d'importance quand je le vois.
Je suis dans ma bulle, à penser à des choses bien trop intimes quand Camille me sort de ma rêverie et me dirige vers le bar, une main dans le dos.
-Cam, Lisa, ça fait plaisir de vous voir ! Lisa, tu es... ouf ! à couper le souffle.
Quand j'entends ses mots, je manque de défaillir.
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