Chapitre 8 : Le pensionnat

?

« Je suis rentré ! » Déclarais-je lorsque je referme la porte d'entrée de chez moi.

Je me déchausse et me dirige vers le salon et une fois qu'elles sentent ma présence, mes filles se détachent du dessin animé qu'elles regardaient pour courir vers moi toutes excitées.

« Papa ! » S'écrièrent-elles de leurs petites voix aiguës.

Du haut de ces un an et demi, Aïcha commence enfin à parler et l'entendre m'appeler comme ça réchauffe toujours autant mon alpha.

Tout comme sa sœur ainée, elle tente de se rapprocher de moi le plus vite possible à l'aide de ces petites jambes. C'est tellement mignon.

Je la prends enfin dans mes bras et j'ai la sensation qu'encore hier elle venait tout juste de naître. Le temps passe si vite.

« Maman est là ? » Demandais-je à Laïla qui s'est accroché à ma jambe droite en quête de câlins.

Je m'abaisse à son niveau et je caresse légèrement sa tête. Ses cheveux noirs généralement ondulés sont coiffés en plusieurs tresses collées sur elle et qui lui arrivent juste au-dessus de ces épaules.

« Oui ! Elle est dans la chambre. Exprime-t-elle en m'observant de ces yeux en amandes.

— Merci mon ange, tu peux retourner devant tes dessins animés si tu veux. » Répondis-je en lui offrant un baiser sur son front.

Elle sautille jusqu'à la télé. En la voyant faire, Aïcha se débat pour que je la repose par terre.

Dans notre chambre conjugale j'aperçois ma femme sur notre lit avec un livre. Elle descend du lit et je la prends dans mes bras pour coller mes lèvres aux siennes pulpeuses.

« Bonsoir. Lui dis-je.

— Bonsoir... C'était bien ta réunion ? Me demande-t-elle, les bras posés sur mes épaules.

— Hum... Jungkook s'est encore énervé. Et toi ? Tu es rentrée drôlement tôt aujourd'hui. » Constatais-je.

Il n'est que seize heures et habituellement, elle n'est pas là avant vingt-heures. Avant, j'étais dans le même cas mais, depuis que je suis aussi le ministre de l'Environnement, j'ai pu aménager un bureau dans notre maison. À part pour les réunions, je ne vais au palais que si c'est nécessaire.

« Mon équipe a fait une belle découverte aujourd'hui. Nos recherches sur l'amélioration de la qualité de l'air à Séoul portent leurs fruits. Joonie je serai bientôt une chercheuse aussi reconnue que toi ! » S'exclame-t-elle avec excitation.

Je lève les yeux au ciel, mais garde mon petit sourire en coin. En réalité, je suis tellement content pour elle.

C'est ce qu'elle a toujours voulu accomplir depuis qu'elle a quitté la Somalie pour finir son doctorat ici.

Nous nous sommes connus durant cette période et depuis nous travaillons à l'institut de recherches scientifiques sur l'environnement de la capitale.

Ma chérie ne cesse de grimper les échelons et je suis sûr qu'elle va bientôt me dépasser.

« Je suis fière de toi. Toutes ces années de travail acharnées vont finir par payer.

— Merci... » Murmure-t-elle.

Ces grands yeux noirs sont brillants et rien qu'au son de sa voix, ça se voit qu'elle est émue. Je la serre encore plus fort dans mes bras.

« Au fait ! La baby-sitter est d'accord pour garder les petites mardi prochain. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas retrouvée rien que tout les deux. Susurre-t-elle en posant ses longs doigts fins sur mon torse.

Ce n'est pas l'envie qui manque malheureusement nous sommes censés avoir d'autres plans.

— ... Mes parents nous ont invités à dîner chez eux.

— On ira chez eux une prochaine fois. Répond-elle sans hésiter.

Je m'y attendais.

— Tu sais bien que ce n'est pas possible... C'est déjà la cinquième fois qu'on annule.

— Je m'en fiche.

L'espace d'un court instant j'avais oublié à quel point elle peut être têtue.

— Safiya... Essayais-je.

— Non, Namjoon ! Je ne veux pas écouter leurs commentaires sur ton mauvais choix d'épouse ! Avoua-t-elle.

— Mon frère et Yoongi y serons et pour une fois, nous pourrons faire face tous ensemble à mes parents. Tentais-je de lui expliquer.

— Non ! Nous n'irons pas. S'il te plaît Joonie... Je voulais passer cette nuit avec toi pas avec ces abominables personnes...

Devant sa moue triste, j'ai presque envie d'appeler pour annuler, mais il faut que je tienne bon.

— Je suis désolée mon amour, mais nous ne pouvons pas nous le permettre. C'est l'histoire que de quelques heures et après nous serons de retour chez nous et nous aurons tout le temps de passer une bonne soirée. D'accord ? »

Elle soupire en désespoir de cause et hoche la tête.

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Jungkook

Nous sommes tous dehors, devant l'entrée du palais, à attendre la voiture qui arrivera bientôt.

Junghye va enfin être de retour. Nous ne nous sommes plus revus depuis les fêtes de fin d'année. À présent, elle va pouvoir revenir pour passer ces prochaines semaines de vacances d'été au palais.

Selon la tradition tous les princes et princesses de notre famille font le lycée dans un pensionnat en Suisse.

Tout d'abord, avant l'entrée en école primaire. Nous avons des précepteurs qui nous enseignent comment se comporter en présence de nos parents, de nos oncles et tantes, de nos cousins, des membres de la noblesse, mais aussi lorsque nous rencontrons une autre famille royale.

C'est aussi un pensionnat et c'est là-bas que j'ai connu Namjoon, Yoongi et Taesung.

De la primaire au collège, nous allons dans une école ou nous fréquentons les enfants d'autres nobles et nous apprenons notre rôle et comment nous comporter en société.

Ainsi que les bases d'un cursus scolaire normal qui nous permet de gouverner au mieux notre pays et composé plusieurs sujets comme les maths, les langues étrangères, les sciences, l'histoire et la géographie.

Et surtout, la formation militaire est la clé de notre éducation.

Un souverain se doit d'être fort aussi stratégiquement, que mentalement et physiquement. Il doit être paré à toutes les éventualités.

Les règles de conduite impériales sont restées les mêmes depuis la guerre qui a failli séparer le pays en deux.

Du temps de ma grand-mère, le nord ne voulant plus rien à voir à faire avec la monarchie voulait prendre son indépendance pour devenir une démocratie.

C'est ainsi que des réformes ont eu lieu et que de nos jours le peuple votent pour les députés qui composent le parlement et les ministres du royaume.

La grille principale s'ouvre enfin pour laisser entrer une limousine blanche et elle s'arrête devant nous.

Un garde se dépêche d'ouvrir la porte arrière et dévoile une jeune fille aux longs cheveux noirs de jais. Elle est habillée simplement d'une longue robe d'été bleu fleuri et aux manches courtes.

« Jungkook ! Junghyun ! S'écrie-t-elle en se jetant sur nous dès qu'elle nous aperçoit.

J'éclate de rire face à son attitude et Junghyun lâche un grognement, mais ne se détache pas de nous.

— Alors ton école ? Tout se passe bien ? Lui demandais-je, quand nous sommes installés dans un salon.

Elle pose sa tasse de thé et lâche un énorme soupir.

— C'est l'enfer ! » Gémit-elle.

Ça ne m'étonne pas qu'elle dise ça. Junghye a toujours été celle qui se démarque le plus de nous tous.

Sa franchise sans égale lui a valu de ne pas se faire beaucoup d'amis dans la cour royale et j'avais un peu peur que partir la perturbe.

« Je croyais que madame Krawsky n'est plus celle qui dirige ?

Elle était la plus sévère de tous les professeurs et croyez-moi quand je vous dis que les autres n'étaient pas mieux, mais madame Krawsky les dépassait de loin en matière de punition sadique.

— C'est sa fille qui tient maintenant les règnes ! Répond-elle.

— Oh ! M'exclamais-je. »

Je comprends mieux pourquoi elle se plaint.

Lorsque j'étais dans ce pensionnat la fille de madame Krawsky n'était qu'une enseignante.

Elle enseignait l'art de l'élégance et des bonnes manières.

C'est-à-dire, comment se tenir à table, comment bien se comportait en tant que souverain, comment danser avec élégance et tant d'autres choses que j'applique encore inconsciemment aujourd'hui.

J'ai tout sauf de bons souvenirs avec ce pensionnat.

Lorsque j'étais adolescent, j'étais très timide et frêle.

J'ai du sauté deux classes pendant le collège donc une fois au lycée, je me suis retrouvé dans des classes avec des camarades bien plus âgés que moi.

Mon côté introvertie ne m'a pas permis de me faire des amis et je passais mon temps libre à dessiner. Cela m'a valu les moqueries des autres enfants.

J'étais mis à l'écart, bousculé dans les couloirs, mes vêtements finissaient dans la cuvette des toilettes.

J'ai aussi longtemps cru être un bêta, parce que j'étais considéré comme tel et ce n'est que vers mes 17 ans que j'ai compris le contraire le jour ou j'ai eu mes ruts.

J'ai subi une rapide poussée de croissance et c'est à partir de ce moment qu'on m'a enfin laissé tranquille.

« Ha ! Ha ! Ha ! Ma pauvre Junghye » S'esclaffe Junghyun.

D'ailleurs, je sais que Junghyun aussi n'a pas apprécié ces années dans le pensionnat.

Au début tout allait bien, mais le décès de notre père l'a tellement choqué qu'il était en colère contre tout le monde. Il s'opposait à tout ce qu'on lui demandait.

Si bien qu'il a obtenu son diplôme avec beaucoup de mal.

Comme il n'a pas voulu poursuivre dans l'enseignement supérieur.

Sa formation au niveau de l'armée s'est faite plus poussée et malgré son état de défiance constant envers moi, je dois avouer qu'il fait du bon boulot surtout, au niveau de nos forces aériennes.

D'aussi loin que je me souvienne, il a toujours aimé les avions et Yoongi ne vient plus se présenter devant mon bureau pour se plaindre de lui.

Pour ma part, une fois sorti du pensionnat, je suis allé aux États-Unis et j'ai pu continuer mes études jusqu'à l'obtention d'un diplôme en graphisme.

La Suisse nous prépare à entrer dans les meilleures universités du monde et les études permettent de retarder le dévoilement au peuple et surtout les mariages, mais j'ai quand même du monté au pouvoir plus tôt que prévu.

Maintenant que j'y pense. J'ai même failli oublier que la plupart des plusieurs membres de familles royales que j'ai connu en Suisse et qui sont toujours célibataires, seront présent au bal qui aura lieu la semaine prochaine à Daegu.

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