❝ You're right. I'll be there. I'll always be there, by your side. ❞

         Némésis était épuisée. La veille de leur départ, elle avait dû s'occuper de tous les préparatifs : briefer ses soldats, les entraîner une dernière fois, affûter la lame de son épée... Odin les avait également convoqués, Thor et elle, pour leur donner ses dernières instructions. Elle n'avait pas arrêté une seule minute. Lorsqu'elle avait enfin regagné sa chambre, Thor l'avait rejointe et l'avait observée, adossé contre la porte. Elle s'était changée devant lui, nullement gênée ou impressionnée par son regard. Puis elle avait déclaré, dos à lui :

« Si tu comptes venir dormir avec moi, une fois de plus, je te conseille de retirer tes bottes et ton armure. Sinon, je t'écorche vif.

- Je ne comptais pas dormir habillé, de toute façon. »

Cette réponse avait fait rougir la jeune déesse, qui avait alors été heureuse de lui tourner le dos, à ce moment-là. Couchée dans un coin, Nébuleuse s'était mise à ronronner. Bien que son regard perçant soit très utile sur le champ de bataille, parfois, Némésis regrettait amèrement qu'il soit aussi vif. Elle avait fait comme si de rien n'était et s'était glissée sans un mot de plus sous les draps. Thor l'avait rejointe, torse nu, seulement vêtu d'un pantalon souple. Elle était restée allongée sur le dos et s'était mise à fixer le plafond, incapable de s'endormir. Enfin, si, en réalité, elle rêvait d'une bonne nuit de sommeil. Mais elle savait ce vœu impossible.

Chaque nuit, ses cauchemars revenaient, plus effrayants et plus réels à chaque fois. Elle voyait Asgard être assaillie de vaisseaux noirs qu'elle reconnaissait sans grand-peine, sans jamais les avoir vus de son propre vécu : des vaisseaux Svartálfar. Le reste de sa vision était floue, mais pas le regard désespéré de Thor, qu'elle croisait à chaque fois avant de se réveiller en hurlant. Les bras musclés de celui-ci, cette fois bien réel, l'entouraient alors, et elle enfouissait sa tête contre le torse du dieu du tonnerre. Elle détestait ces moments de faiblesse, où elle avait l'impression de n'être, de nouveau, plus qu'une petite fille apeurée, qui peinait à maîtriser ses pouvoirs. Elle les détestait, tout comme elle les appréciait, car dans ces moments-là, elle se sentait plus proche de Thor que jamais. Et ça lui faisait un bien fou.

Au bout de quelques minutes, alors qu'elle tentait de comprendre d'où lui venaient ces terribles cauchemars, un soupir s'était fait entendre sur sa droite. Elle avait alors tourné la tête pour découvrir que Thor la fixait dans le noir, allongé sur le flanc. Elle s'était à son tour allongée sur le côté, afin de l'observer. Le dieu du tonnerre était resté silencieux quelques instants, puis avait fini par prendre la parole, la voix grave.

« Ce n'est peut-être pas une bonne idée de t'emmener avec nous...

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? s'était-elle offusquée en se redressant. As-tu perdu la raison ?

- Némésis... Tu es à bout de forces, je le vois. Tout le monde le voit.

- Je vais bien..., avait-elle grommelé en détournant le regard.

- Ném'... »

Avec toute la douceur et la délicatesse du monde, celle dont pouvait faire preuve une brute comme Thor, il avait pris son menton entre son index et son pouce, et l'avait obligée à le regarder à nouveau. La déesse du temps avait alors plongé son regard brun dans celui, plus doux et d'un bleu incroyable, de son ami.

« Je sais que tu es une combattante hors pair, tout le monde le sait, avait-il commencé d'une voix douce. Tu as montré ce que tu valais à notre peuple bien des fois déjà. Mais tu es épuisée. Crois-tu que je n'aurais pas remarqué que, parfois, ton regard se perd dans le vide ?

- Je réfléchis, c'est tout... Je suis la commandante en chef de vos armées, il faut bien que...

- Némésis, l'avait-il coupé. J'ai peur qu'il ne t'arrive quelque chose. J'ai peur de te perdre. »

Un long frisson avait parcouru le corps entier de la jeune femme. Elle avait très clairement perçu les accents de douleur et de crainte dans le murmure de Thor. Cela lui avait déchiré le cœur. Il s'inquiétait pour elle, plus que n'importe qui. Jamais encore quelqu'un n'avait craint pour sa vie à ce point. Alors, elle comprit. Elle comprit que quelque chose avait changé entre eux. Quelque chose qu'elle ne pourrait jamais effacer. Quelque chose de puissant, bien plus qu'une simple amitié. Quelque chose qu'elle redoutait, autant qu'elle le désirait.

« Je vais bien, avait-elle répété dans un souffle. Tout ira bien, demain. Tu seras là en cas de besoin. Ne compte pas sur moi pour t'abandonner de sitôt. »

Sur ces paroles, elle s'était glissée entre ses bras, à la grande surprise du dieu du tonnerre. Il n'avait cependant pas tardé à refermer ses puissants bras autour d'elle et, avant qu'elle ne s'endorme, rassurée, il avait murmuré des paroles qu'elle n'était pas prête d'oublier, alors que sa tête était délicatement posée sur la sienne :

« Tu as raison. Je serai là. Je serai toujours là, à tes côtés. »

Un sourire avait brièvement étiré ses lèvres avant qu'elle ne ferme les yeux pour de bon. Cette nuit-là, elle avait dormi d'un sommeil sans rêves : ni reposant, ni épuisant. Un sommeil, tout ce qu'il y a de plus normal. Au moins, elle n'avait pas eu à affronter ces terribles cauchemars qui fatiguaient de plus en plus son corps et son esprit...

Désormais, elle se tenait au pied du Bifröst, que Heimdall s'apprêtait à ouvrir. Nébuleuse était appuyée contre sa jambe droite, tandis que Thor se tenait sur sa gauche. Balder, qui les accompagnait, en tant qu'officier, était debout sur sa droite, à côté de Nébuleuse. Son regard était grave, tandis qu'il fixait un point invisible, droit devant lui. Némésis admirait sa détermination à toute épreuve. Comme elle, il était prêt à se sacrifier pour son peuple, pour sa patrie. Elle sursauta lorsqu'elle sentit une main rugueuse se glisser dans la sienne. Son regard croisa celui de Thor.

« Prête ? »

Pour seule réponse, elle se contenta de hocher la tête. Les deux dieux mirent fin à leur échange visuel lorsque leurs amis les rejoignirent. Némésis fut soulagée et heureuse qu'ils soient tous là. Lors de son séjour sur Midgard, ils lui avaient tous terriblement manqué. Elle échangea un sourire avec Sif, puis parcourut le Trio Palatin du regard. Volstagg souriait en faisant tournoyer sa masse dans ses mains, l'air aussi heureux qu'un enfant. Hogun affichait un air grave, de la même façon que Balder. Quant à Fandral, lorsqu'il croisa le regard de Némésis, il haussa ses sourcils blonds, lui posant une question muette. La jeune femme hocha la tête pour le rassurer et lui affirmer que tout allait bien. L'asgardien hocha alors la tête et échangea quelques mots avec Volstagg.

Tout comme le palais tout entier, ainsi qu'une bonne partie d'Asgard, ses amis étaient au courant pour ses insomnies. Avant même qu'ils n'apprennent que quelque chose n'allait pas, ils l'avaient compris aux énormes cernes qui entouraient ses yeux et au pas traînant qu'elle avait adopté bien malgré elle. Ils s'étaient montrés très attentifs, surtout Sif et Fandral, avec qui Némésis avait pu échanger plus longuement au sujet de ses cauchemars. Hogun avait également été une oreille attentive et bienveillante, que Némésis avait consulté pour sa sagesse. De tout le groupe réuni, et de tous les guerriers qu'elle connaissait, Hogun était sans nul doute le plus avisé et le plus sage d'entre tous. Ses conseils et ses paroles apaisantes avaient donc fait beaucoup de bien à Némésis.

« C'est l'heure, mes amis, clama Thor d'une voix puissante, sa main toujours dans celle de la guerrière à sa droite. N'oubliez pas : nous allons parlementer avec eux. Si bataille il doit y avoir, ce sera après avoir tenté de les dissuader de poursuivre leurs agissements.

- Nous pouvons nous préparer à nous battre, dans ce cas, déclara Sif. Les elfes blancs ne sont pas réputés pour être très coopératifs, lorsqu'il s'agit d'étendre leur puissance.

- Dans ce cas, nous les obligerons à coopérer. »

Némésis hocha la tête, approuvant les paroles du dieu du tonnerre, qui avait pris en sagesse depuis les derniers événements. La révolte de Loki sur Midgard avait échauffé les esprits, et plusieurs révoltes avaient éclatées, encouragées par la destruction du Bifröst, qui avait fort heureusement été réparé entre temps. Sans la menace du joug d'Odin et du puissant royaume d'Asgard, les autres royaumes s'étaient sentis pousser des ailes et avaient semé les chaos dans l'univers. C'est pour cette raison que Thor, ses amis, et une partie de l'armée d'Asgard, devaient se rendre dans chacun d'entre eux : afin de ramener la paix au sein des Neuf Royaumes. À commencer par le royaume d'Álfheim, celui des elfes de la Lumière.

« Prenez garde. Les choses ne sont peut-être pas telles que vous les pensez, les mit en garde Heimdall. La reine Aelsa Featherwine n'est pas l'ennemie d'Asgard.

- Nous serons prudents, Heimdall, déclara Thor en hochant la tête en signe de remerciement. Et je prendrai le temps de discuter avec la reine Aelsa.

- Ce sont là les paroles d'un sage guerrier. »

Némésis pressa doucement la main de Thor dans la sienne, le visage empreint de fierté. Le prince lui jeta un bref coup d'œil, le sourire aux lèvres, avant de retrouver son sérieux et hocher la tête en direction du gardien du Bifröst. Celui-ci tourna alors l'épée dans le socle, enclenchant ainsi le mécanisme qui les ferait voyager d'un royaume à un autre. Némésis se sentit propulsée en avant, et une vive lumière l'aveugla. Elle plissa les yeux pour s'en protéger, jusqu'à ce que l'intensité de cette lumière ne diminue.

Lorsqu'ils parvinrent à destination, elle fut prise d'une violente quinte de toux. Pour se protéger le visage de la fumée toxique qu'elle venait d'inhaler, elle plaça son bras droit devant sa bouche. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur en voyant le paysage de désolation qui l'entourait. Álfheim était réputé pour être le royaume le plus accueillant et le plus lumineux qui soit. Parmi les Neuf Royaumes, c'était celui qui possédait la végétation la plus luxuriante qui existe. Pourtant, aussi loin que le regard de Némésis pouvait porter, elle ne voyait rien de tout cela. Autour d'elle, tout n'était que fumée, incendies et destruction. L'herbe verte que devaient fouler les elfes blancs autrefois n'était plus qu'un souvenir, réduite à de vulgaires tas de cendres. La végétation tout entière était calcinée. Ne restaient que poussière et cendres.

« Soyez vigilants, les prévint Thor, alors que les derniers soldats venaient de traverser le portail. Nous ne savons pas exactement ce qui nous attend. Nous pourrions être attaqués d'un instant à l'autre.

- Sont-ce là les jardins des Fay ? s'enquit Fandral en parcourant ce paysage de désolation du regard.

- Ce n'est pas possible..., murmura Sif.

- Ils sont méconnaissables, ajouta Hogun. »

Sans un mot de plus, Thor s'avança, suivi par l'armée d'Asgard et par leurs amis. Némésis resta à ses côtés, bien qu'ils se soient lâché la main entre temps. Elle rappela Nébuleuse lorsque la panthère commença à s'éloigner de quelques mètres pour s'assurer que la voie était libre. Le félin grogna et agita la queue en tous sens mais obéit. Une épaisse fumée empêchait les asgardiens tout comme la panthère de voir à plus de trois mètres devant eux. Ainsi, bien qu'ils se trouvent à Ljosalfgard, la capitale d'Álfheim, le château doré où vivait la reine des elfes blancs était impossible à discerner. Némésis espérait qu'ils marchaient dans la bonne direction, ou le trajet jusqu'au château leur prendrait bien plus de temps que prévu.

Ils n'avaient parcouru qu'une dizaine de mètres lorsqu'un premier cri guerrier retentit, à l'arrière. Némésis fit volte-face en sortant son épée de son fourreau. Nébuleuse cracha et sortit les griffes. D'autres cris de lutte leur parvinrent avant que, finalement, un cri de rage et de peur mêlés ne retentisse, couvrant le fracas des épées.

« Ils nous attaquent ! Les elfes blancs ! »

Némésis plissa les yeux. Là, au milieu de toute cette fumée aussi noire que la nuit, elle pouvait vaguement discerner les armures rutilantes de leurs ennemis, qui venaient de les attaquer par surprise. Elle sursauta lorsqu'un sifflement retentit derrière elle, et fit de nouveau volte-face. Mjölnir fendait l'air, envoyant valser plusieurs elfes blancs qui se ruaient sur eux. Ils étaient encerclés. Et malheureusement pour eux, ils étaient loin de détenir l'avantage.

En effet, malgré la fumée, les elfes blancs se battaient redoutablement bien. Contrairement aux asgardiens, ils connaissaient parfaitement le terrain sur lequel ils évoluaient, bien que les flammes ne l'ait ravagé. C'est ce qui leur permettait d'attaquer et d'esquiver aussi facilement, avant de revenir à la charge. Les asgardiens se battaient à l'aveuglette. Pas eux. Il fallait qu'ils rétablissent la balance s'ils voulaient avoir une chance de s'en sortir vivants et de poursuivre jusqu'au château.

Rangeant son épée dans son fourreau, accroché à sa taille, Némésis ferma les yeux et tendit ses paumes de mains ouvertes de chaque côté de son corps. Elle inspira profondément. Expira lentement. Se concentra. Et tenta d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler la vie sur Álfheim, avant qu'une vague de révoltes ne détruise tout sur son passage.

« Némésis, qu'est-ce que tu fais ? s'écria Sif, non loin d'elle, tandis qu'elle se battait contre un elfe blanc.

- Némésis, non ! Garde tes forces. Némésis ! »

Les mises en garde de Thor et son ton suppliant ne suffirent pas à dissuader la jeune femme. Si elle n'agissait pas vite, ils mourraient tous. Elle sentit son corps s'élever légèrement dans les airs, surplombant le combat qui faisait rage sous ses pieds. Ses oreilles bourdonnèrent. Elle n'entendit plus rien, sinon que sa lente respiration et les battements effrénés de son cœur. Elle sentit bientôt son pouvoir se déployer tout autour d'elle, comme une vague. Une vague qu'elle pouvait maîtriser.

Sans qu'elle ne puisse le voir, ayant les yeux fermés, le décor changea progressivement autour des guerriers asgardiens et elfiques. La fumée recula pour se dissiper finalement entièrement. L'herbe verte de la clairière dans laquelle ils se trouvaient repoussa. Un paysage foisonnant de vie remplaça le paysage de désolation qui les avait accueillis à leur arrivée sur Álfheim. Ébahis, asgardiens et elfes blancs avaient cessé le combat pour observer le phénomène étrange qui venait de se produire. Une fois la stupeur passée, ils levèrent leurs yeux écarquillés vers celle qui les surplombait, la chevelure au vent, et qui semblait à l'origine d'un tel exploit.

Lentement, Némésis reposa pied à terre. Dès que ses pieds foulèrent l'herbe tendre des jardins des Fay, elle rouvrit les yeux en vacillant sur ses jambes. Thor accourut pour la soutenir d'un bras autour de la taille. Les yeux de la guerrière parcoururent l'immense vallée qui les entouraient. Sa bouche s'entrouvrit sous le coup de la surprise. Elle avait réussi. Elle était plus fatiguée que jamais, mais elle avait réussi.

« Bien joué, lui souffla Thor à l'oreille. Tête de mule. »

Némésis lui lança un faux regard courroucé qui arracha un rire discret au prince. Leur stupeur passée, une partie des elfes blancs fit un pas en avant, menaçants. Aussitôt, l'armée d'Asgard réagit, sans avoir besoin de recevoir un quelconque ordre de la part de leur commandante ou de leur prince : formant une ligne protectrice, ils tendirent leurs lances et épées vers leurs ennemis, qui se stoppèrent net. Du coin de l'œil, Némésis vit l'un d'entre eux s'avancer lentement vers Thor et elle.

« Nébuleuse. »

D'un discret signe de tête, la jeune femme désigna le soldat ennemi. Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre, la panthère se jeta sur lui, toutes griffes dehors. Galvanisée par un sentiment soudain de supériorité, elle mordit à pleines dents la nuque du soldat, après l'avoir fait tomber à la renverse. Il mourut sur le coup. Les babines pleines de sang, la panthère rejoignit sa maîtresse et s'assit sagement à ses côtés, avant d'entamer sa toilette, comme si de rien n'était, sous le regard mortifié de leurs ennemis. Toutefois, l'un d'entre eux, plus costaud que les autres, s'avança vers eux, ses yeux lançant des éclairs. Némésis devina qu'il s'agissait du chef de cette petite armée improvisée, nullement commandée par la reine.

« Ce n'est pas un peu de magie qui va nous impressionner ! cracha-t-il. Vous venez d'épuiser votre plus bel atout. Je me ferai un plaisir de l'égorger vive, lorsque je mettrai la main sur elle, ajouta-t-il en fixant Némésis d'un air assoiffé, comme un félin prêt à bondir sur sa proie.

- Touchez-la, et votre royaume sera si dévasté que la magie de vos plus puissantes fées réunies ne suffira pas à le reconstruire, gronda Thor, menaçant.

- Thor, le rappela à l'ordre Sif.

- Calme-toi, je t'en prie, chuchota Némésis. N'oublie pas pourquoi nous sommes venus. »

Bien que ses yeux lancent toujours des éclairs, le prince se calma un peu suite aux paroles de Némésis, qu'il soutenait toujours. Discrètement, il rapprocha un peu plus son corps du sien, ce qui fit soupirer la jeune femme. Il ne changerait donc jamais quand il s'agissait de la protéger...

« Nous souhaitons simplement échanger avec votre reine, déclara Balder en s'avançant. Ne vous mettez pas en travers de notre chemin.

- Nous n'avons rien à faire de la reine. Nous n'avons aucun compte à lui rendre. Tout comme à vous. »

Le grand gaillard, plus costaud que ses compagnons d'armes, se rua soudain sur Balder, l'arme à la main, en passant par une faille dans la ligne protectrice des soldats asgardiens. Némésis fit un pas en avant pour venir en aide à son ami, mais Thor la retint fermement. Elle lui adressa un regard outré, mais il ne céda pas et se contenta de désigner Balder d'un signe de tête. Lorsque son regard se posa finalement de nouveau sur son ami, Némésis se détendit.

L'officier asgardien était bien plus grand et musclé que le chef de cette petite armée d'elfes blancs. Il le dépassait de deux bonnes têtes, et esquivait facilement chacune de ses attaques. Leur ennemi se battait bien, Némésis ne pouvait pas dire le contraire. Mais maintenant que les asgardiens n'étaient plus aveuglés par la fumée, ils avaient retrouvé leur fougue et leur force. C'était avec ces deux qualités que Balder se battait et repoussait son assaillant, sans grand-peine.

Némésis, tout comme le reste de l'armée asgardienne, regarda le jeune homme prendre peu à peu le dessus sur son adversaire. Elle avait l'impression de les revoir, Balder et elle, s'entraîner et échanger ces attaques, dans l'arène du palais. Sauf que contrairement à elle, leur ennemi ne connaissait pas les attaques et tactiques de Balder. Ce dernier donna un violent coup dans les côtes de son assaillant, du plat de la lame de son épée. L'elfe blanc se plia en deux, et l'officier en profita pour le faire tomber en avant et lui faire mordre la poussière en l'attrapant par le col. La force de Balder était telle que le corps de l'elfe blanc craqua lorsqu'il percuta le sol de nouveau recouvert d'herbe. Némésis vit son ami se pencher au-dessus du corps de l'elfe blanc et lui murmurer quelques mots qu'elle n'entendit pas. Puis il lâcha son adversaire et se détourna pour les rejoindre, Thor et elle.

Du mouvement attira l'attention de Némésis plus bas. Vers l'endroit où gisait l'elfe blessé. Une lame scintilla dans la lumière du jour. Aussi vive que l'éclair, les yeux écarquillés par la terreur, Némésis tendit une main devant elle. Le couteau, lancé à pleine vitesse, s'arrêta à quelques centimètres à peine du crâne de Balder. Il se figea. Lentement, il pivota sur ses talons. Et se retrouva alors nez à nez avec l'arme.

Les dents serrées sous la concentration que lui demandait un tel effort, Némésis fit pivoter l'arme dans les airs. Elle n'avait jamais fait une telle chose auparavant. Tout ce qu'elle avait réussi à faire jusqu'à aujourd'hui, c'était obliger un objet à retourner à sa position initiale, dans le sens où il l'avait quitté. Là, elle était en train de retourner le couteau, de sorte à ce qu'il ne retourne pas s'accrocher à la ceinture de leur ennemi. Au lieu du manche, ce fut la lame de l'arme qui vint se loger dans la taille de l'elfe blanc, lâchée aussi rapidement qu'elle avait filé droit sur Balder.

Le chef improvisé poussa un cri de douleur qui arracha un frisson à Némésis. Le teint livide, à cause de toute l'énergie qu'elle avait dû déployer pour parvenir à un tel exploit, elle abaissa lentement sa main, et foudroya l'elfe blanc du regard. Puis ses yeux parcoururent l'assemblée d'ennemis, qui semblait bien plus hésitante qu'au départ.

« Laissez-nous passer. Ou le sol de cette clairière se recouvrira de sang. Votre sang. »

Les elfes blancs réunis échangèrent des regards terrifiés mais incertains. Puis, d'un commun accord, ils s'écartèrent et leur laissèrent le passage.

Oh mon dieu, je suis tellement désolée de vous poster ce chapitre aussi tard ! J'ai eu un problème aujourd'hui et j'ai complètement oublié du coup... 😕 j'espère que vous pourrez le lire quand même

En plus, il y a un gros rapprochement entre Thor et Némésis héhé 😏 avec les pensées de Nem' héhé j'espère que vous êtes contents ! Qu'en avez-vous pensé ? Et du reste ? Les pouvoirs de Némésis qui s'amplifient peu à peu ? Leur intervention sur Álfheim ?