𝑪𝒉𝒂𝒑𝒕𝒆𝒓 𝒐𝒏𝒆 : « 𝑰𝒕'𝒔 𝒕𝒐𝒐 𝒇𝒂𝒔𝒕 »

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Les lumières rouges et bleus se reflètent sur les murs de la ruelle. Les sirènes se font entendre également. Il entend des cris, des aboiements, des bruits de courses. Ses pieds frappent le bitume avec force, sa respiration lui brûle la poitrine, il ne s'arrête pas. Jisung ne s'arrête jamais. Petit on lui disait qu'il avait des ailes dans le dos tant il courait vite. Maintenant il sait que ses ailes ont brûlé depuis longtemps et que tout ce qu'il lui reste c'est la rage de vivre, et le goût de la vengeance sur le coin des lèvres.

Il tourne au bout de l'allée et se retrouve dans une rue bien plus fréquentée de Séoul. Il rabat sa capuche noir sur sa tête aux cheveux teint en bleu sombre et se mêle à la foule. Les mains dans les poches et la tête baissée, il marche vers son objectif. Son cœur bat la chamade, mais un léger sourire orne ses lèvres. L'adrénaline qui court dans ses veines est comme une drogue : il ne s'en lasse pas. Les sirènes se sont rapprochées, mais ils ne peuvent plus rien faire maintenant. Ils ne savent même pas qui ils cherchent.

Il entend un juron crié derrière lui et ne peut réprimer le léger rire qui s'échappe de ses lèvres.

Autour de lui, les gens se sont tourné vers les voitures de police stationnées à l'entrée de la rue piétonne avant de retourner rapidement à leurs occupations. Ils sont comme ça les gens : si ça ne les concerne pas, ce n'est pas leur problème. Ça l'arrange bien, comme ça il peut faire ce qu'il veut. C'est bien connu, les bon samaritains n'existent plus de nos jours.

Il arrive en une dizaine de minutes à un quartier d'immeuble d'habitation en plus ou moins bon état. Ici il y a moins de monde que dans la rue piétonne, les lampadaires ne marchent qu'à moitié et il fait bien plus sombre. Heureusement la lumière qui s'échappe des fenêtres suffit à l'éclairer jusqu'à chez lui. Il grimpe rapidement les escaliers jusqu'au troisième étage et ouvre la porte en sifflotant. C'était une bonne journée.

Il sourit à son reflet dans le miroir de l'entrée en enlevant sa veste et met ses chaussons panda avant de se diriger vers la cuisine. Il allume la lumière et laisse tomber son sac à dos sur la table puis ouvre le frigo. Pas grand chose... Comme d'habitude. Hyunjin devait faire les courses mais bon, son cerveau imprégné de weed n'a pas du intégrer l'information.

Jisung laisse échapper un léger soupire avant de mettre de l'eau à chauffer pour faire des ramens.

« Hyunjin ? »

Pas de réponse. Pas étonnant. Il laisse le paquet de nouille ouvert sur le plan de travail pour se diriger vers la chambre de son colocataire. Celle-ci est plongée dans le noir, seule preuve de la présence de son ami : la lumière bleu de son ordinateur ouvert sur son lit.

« J'allume, fais gaffe à tes yeux. »

Il appuie sur l'interrupteur pour voir Hyunjin se laisser tomber sur le dos et plaquer un oreiller sur son visage pour se protéger de la soudaine lumière vive.

« Jisung ! Pourquoi t'as fais ça ? râle-t-il en laissant traîner la dernière syllabe.

- Parce qu'il faut que tu manges, bébé.

- Manger c'est pour les faibles.

- Je te bat au bras de fer, donc t'es faible. »

Le grand blond râle de plus belle en lui rappelant ses soi-disant tentatives de triches, faisant rire Jisung qui finit par venir le tirer du lit, voyant qu'il ne compte pas le faire de lui-même.

« Encore des ramens !?

- T'étais sensé faire les courses je te rappelle. Alors ramène pas trop ta fraises. T'as capté la blague ? Par rapport au fait qu'on mange des ramens.

- J'avais compris, gros nul.

- J't'emmerde. »

Mais lorsqu'ils arrivent dans le salon Jisung se fige. Quelque chose cloche.

« Ji ? »

Il ne répond pas. Il analyse ce qui se trouve devant lui. Le salon est fidèle à lui-même, en bordel, la porte de la cuisine est ouverte, la lumière allumée comme il l'a laissé. Il peut voir la casserole d'eau fumante et-

Le feu est éteint. Il était allumé quand il est partir chercher Hyunjin. Ses sens en alertent il jette un regard vers Hyunjin qui n'a plus dit un mot et qui le regarde avec attention.

« Retourne dans ta chambre, appelle Chan, murmure-t-il. Et ferme derrière toi.

- Et toi ?

- Je me débrouille. »

Il le voit hésiter, son regard indécis allant du couloir à Jisung, ne sachant pas très bien ce qu'il doit faire. Il sait que son ami  traîne dans des histoires un peu louche, mais il ne lui a jamais posé de questions, ce ne sont pas ses affaires après tout. Mais ce soir il en vient à regretter de ne pas lui avoir poser de questions.

« Hyunjin, bouge. »

Le ton de Jisung est sans appel, alors le blond capitule et recule vers sa chambre. Jisung ne s'autorise à respirer qu'une fois qu'il entend le verrou derrière lui.

Il s'avance alors dans le salon. Il n'a rien sur lui à part le couteau suisse qui ne quitte jamais sa poche, alors il le sort et enroule fermement sa main autour. Lorsqu'il entre dans la cuisine il n'y a personne. Pourtant c'est la seule pièce accessible depuis l'entrée alors l'intru doit déjà être ressortit, ou alors...

Ou alors il s'est caché dans le couloir lorsqu'il était dans la chambre de Hyunjin et...

Et un grand bruit retentit derrière lui.

« Bordel... »

Il pivote sur lui-même et se précipite vers la chambre de son ami d'où le bruit venait. Mais évidement la porte est fermé à clé, c'est lui qui lui a dit de le faire en plus.

« Hyunjin ! hurle-t-il en cognant contre la porte. Ouvre ! »

Il s'acharne sur la poignée, la secouant de toutes ses forces, frappant le cadran, donnant dans coups à l'aide de son couteau, mais rien n'y fait. À l'intérieur il peut maintenant entendre des cris et des coups et son sang se glace dans ses veines.

« Bordel, bordel, bordel. »

Sa langue passe sur ses lèvres alors qu'il réfléchit à toute vitesse. Le mec qui est à l'intérieur, peu importe ce qu'il veut, devra forcément ressortir à un moment ou à un autre. S'il ressort par là alors c'est sur qu'il se fera cueillir par Jisung qui l'attend de pied ferme. La seule autre option est de passé par l'escalier de secours, accessible par la fenêtre. Mais cet escalier est accessible depuis une autre fenêtre, celle du salon.

Il ne réfléchit pas plus longtemps et court vers ladite fenêtre. Un bruit d'acier se fait entendre lorsqu'il saute à pied joint depuis la fenêtre sur l'escalier et monte les marches quatres à quatres pour atteindre le petit palier au dessous de la fenêtre de Hyunjin. Il ne prend même pas la peine d'essayer de l'ouvrir et balance un coup de pied dedans. Elle s'ouvre en grand et il déboule dans la pièce, son couteau ridicule dans la main.

Hyunjin est recroquevillé dans un coin, une silhouette se dressant devant lui. Jisung ne réfléchit pas, il se jette sur le mec, son couteau suisse de la taille d'un stylo bille dans la main.

« Appelle Chan, siffle-t-il à l'attention de Hyunjin en attrapant l'inconnu pour l'envoyer valser à l'autre bout de la chambre. Vite. »

Il voit le blond du coin de l'œil chercher à taton son téléphone par terre et se reconcentre rapidement sur son assaillant qui s'est relevé en quelque seconde. Jisung lève ses bras devant son visage pour se mettre en garde. Les combats n'ont jamais été son truc, mais avec Chan comme ami (et patron par la même occasion) il en a passé du temps à se muscler et à s'entraîner. Alors il met en pratique ses années d'entraînement et fonce sur l'autre sans se laisser le temps de tergiverser. Il n'en a pas le temps de toute manière.

Il envoie un coup dans le visage de l'homme en face de lui, qui chancelle mais se reprend vite et lui envoie à son tour. Les coups pleuvent, il sent un liquide couler le long de son arcade sourcilière mais ne s'en preoccupe pas. L'adrénaline coule de nouveau dans ses veines, et bon sang qu'il aime ça.

La douleur le fait se sentir vivant.

Ses lèvres se relèvent en un sourire sardonique et il saute littéralement sur le mec. Ses jambes viennent s'enrouler autour de sa taille alors qu'ils tombent tous les deux sur le plancher dans un bruit sourd. L'homme se protège comme il peut face à la pluie de coups qui s'abat sur lui mais il ne peut rien faire face à la rage de Jisung.

Ce n'est que lorsque deux bras fins viennent s'enrouler autour de ses épaules qu'il sort de sa transe.

« Jisung bordel ! »

C'est Hyunjin. Il pleure et tremble contre son dos.

Jisung se relève.

« Il est... Il est mort ? bredouille Hyunjin.

- Non, répond Jisung. Viens. »

Il lui prend la main mais son ami l'arrache dans un frisson.

« Hyunjin...

- Je comprend rien, Jisung. C'est.... C'est qui ce mec ? Pou- Pourquoi il a-

- Je t'expliquerai. T'as appelé Chan ?

- Il m'a dit de le rejoindre à la tour.

- Ok. Prend ce dont tu as besoin et on se tire.

- Attend... »

Jisung se stoppe et se tourne vers lui.

« J'ai... J'ai rien à faire là dedans moi, Jisung. »

Les battements du cœur du garçon au cheveux bleus s'accélèrent. Il n'avait pas pensé à ça.

« Je peux pas te laisser là Hyunjin. T'en sais trop.

- Mais...

- Il va rien t'arriver. Je te le promet. »

Son cœur se serre alors que les larmes coulent le long des joues de son ami. Comment ont-ils fait pour trouver où il habite ?

Il secoue la tête, c'est pas le moment de se poser ces questions. Il verra ça avec Chan.

« Hyunjin, appelle-t-il doucement. Je sais que t'as peur, mais il t'arrivera plus rien. Je te le promet.

- Et Félix ?

- À lui non plus. »

Ils quittèrent l'appartement une vingtaine de minutes plus tard, le stricte nécessaire repartit dans leurs deux sac à dos, et la désagréable impression qu'ils ne reviendront plus jamais dans ce qui a été leur foyer pendant plus de deux ans.

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Nda :

Premier chapitre plein d'action, ce ne sera plus vraiment le cas par la suite. Comment l'avez-vous trouvé ?

Arrivée de Minho au prochain chapitre ! J'ai hâte !

[1718 mots]

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