Chapitre 81

Nda : Hello mes p'tits pingouins 🐧 Avant tout, sachez que je suis désolée de ne pas avoir posté ces derniers jours, mon quotidien est un peu chamboulé (j'ai pas été chez moi ces 3 derniers jours et une fois chez moi j'ai pas du tout eu le temps d'écrire, ni la foi honnêtement). Bref, voilà ce nouveau chapitre tout beau tout frais, j'espère que vous le kifferez comme les autres avant ! Bisous les loulous, j'vous aime ❤️

PS : je ne garantis pas d'être capable de poster un chapitre demain car je ne suis pas là (je vais récupérer mon nouveau téléphone !!), et pareil pour jeudi (je dois mener ma grand-mère à la gare)


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– Qu'est-ce que tu penses de Leila ?, demande Tom avant de porter la tasse fumante à ses lèvres.

Les directeurs ont accepté que mon mari assiste aux castings des différents acteurs prétendant aux rôles. Ce sont ceux qui ont été présélectionnés, ceux qui ont passé les premières auditions –je n'y ai pas assisté, comme c'était prévu –, et ont été retenus. Une jeune fille en particulier a retenu mon attention, et celle de Tom aussi visiblement.

Leila Danvers, âgée de dix-neuf ans, est ce qui se rapproche le plus de l'image mentale que je me faisais de mon personnage principal : Aurore. Des yeux d'un bleu saisissant, de longues boucles blondes, et un visage aux traits encore juvéniles ; c'est le genre de personne que j'aurais rêvé d'être, avant de parvenir à m'accepter pour moi-même.

– J'aime bien Leila, je réponds avec un sourire. J'aime sa manière de donner un petit côté, comment dire... dynamique, au personnage.

Tom hoche la tête.

– Je suis sûr qu'elle sera parfaite, si tu la choisis.

– Oui. Et puis, j'ai hâte de voir son alchimie à l'écran avec Liam, je renchéris.

Liam Porter, l'acteur de vingt ans que j'ai eu le plaisir de valider hier pour le second rôle principal, celui de Luca. J'ai également confirmé Joseph Vidal, dix-huit ans, pour le rôle de Philippe – il a une prestance digne de l'antagoniste qu'il va interpréter – et Abby Jane, vingt-et-un ans, pour celui d'Axelle. Ne me restent plus que les personnages de Raphaël, Jordan, Céleste et Merlin, et j'aurai la bande principale. Quant aux rôles de second plan... ce n'est pas à moi de décider.

– Tu vas donc choisir Leila ?

J'acquiesce.

– Elle est parfaite. J'ai l'impression d'avoir écrit ce personnage pour elle.

Avec un sourire entendu, Tom se penche vers moi et embrasse mes cheveux. Son haleine sent le thé qu'il vient de boire, comme une senteur de menthe poivrée.

– Et pour les autres ?

Je pousse un long soupir. Pour les autres...

– J'hésite énormément entre Suzie McCain et Lizzie Owen pour Céleste, entre Dany James et Louis Andrews pour Jordan, et pour Raphaël...

Je soupire de nouveau.

– Alaric, Jonathan et Michael me plaisent pareillement, j'avoue. Je vais sans doute passer la soirée à éplucher leurs vidéos de mise en situation.

Comme si je ne l'avais pas déjà fait plusieurs dizaines de fois, dans l'attente d'une révélation qui n'est jamais venue et ne viendra probablement jamais.

Tom dépose un autre baiser sur ma tempe, preuve de son soutient inébranlable. J'ai de la chance de l'avoir à mes côtés, surtout dans des moments comme celui-ci, où je suis confrontée à un milieu dont j'ignore absolument tout. Sans l'expérience de l'acteur, je me serais sûrement perdue en chemin.

– Je n'avais pas conscience d'à quel point le monde du cinéma est compliqué, je chuchote. Et je m'en veux un peu pour les pauvres acteurs qui ont tout donné mais que je n'ai pas sélectionnés.

– Tu ne dois pas t'en vouloir. Ils trouveront autre chose, tu sais. Ils sont jeunes, ils ont du talent, et puis ils sont conscients des risques. Ils ont choisi leur voie, tout comme tu as choisi la tienne.

Je lui suis reconnaissante d'essayer de me rassurer. Au fond, j'ai toujours trop pensé, j'ai toujours été trop empathique. Ça n'a pas changé avec les années, et bien que ça puisse être une force, c'est également un trait de caractère qui peut vous tirer vers le bas.

– Allez viens, c'est l'heure de rentrer à la maison, dit Tom avec douceur. Je suis sûr que les enfants nous attendent.

– Oh, ça j'en suis certaine !, je réplique.



Et de fait, les enfants nous attendaient de pied ferme derrière la porte. Campée sur ses petites jambes, Daisy s'est précipitée vers nous.

J'ai encore du mal à me dire qu'elle marche. Au début, c'était dur, parce qu'elle se cognait un peu partout. Depuis, nous lui avons fait faire des lunettes adaptées à sa myopie, et nous l'avons vue s'épanouir.

À présent que les deux enfants sont couchés, je vais pouvoir me pencher sur les vidéos des auditions. J'en ai la boule au ventre, tant je suis stressée.

Je suppose que Tom l'a senti, car à peine ai-je posé mes fesses sur le canapé qu'il vient s'assoir à côté de moi et me tend un mug fumant. L'odeur de vanille qui s'en dégage me réchauffe instantanément, bien qu'on soit au mois d'Octobre à Los Angeles, et que par conséquent je n'aie pas besoin d'être réchauffée.

– Merci, mon cœur.

Avec un sourire, il niche sa tête sur mon épaule ; son nez chatouille la peau fine de mon cou.

– Est-ce que tu veux que je t'aide, my love ?

– Pour le moment, je dois juste visionner ces vidéos. Par contre, je ne dis pas non à un peu d'aide pour me détendre, mais plus tard.

Tom se redresse aussitôt.

– Ça, c'est quelque chose que j'aime t'entendre dire, relève-t-il avec un petit gloussement.

Comme il se penche pour embrasser doucement mes lèvres, je ferme les yeux. Je les réouvre aussitôt : le baby phone grésille, signe que Daisy ne dort toujours pas. Elle a dû égarer sa tétine, ou peut-être son doudou, après tout elle ne peut pas garder ses lunettes pour dormir.

– J'y vais !, lance mon mari en se levant quasiment instantanément. En attendant, bois ton thé et fais ton choix, je t'attendrai pour notre moment de détente.

Avec un petit rire, je lui fiche un coup de poing dans le bras et le regarde s'éloigner en direction des chambres. Puis, avec un soupir, j'ouvre l'ordinateur et lance la première vidéo.



Hier soir, après de longues heures de réflexion, j'ai fini par comprendre que je ne pouvais pas attendre qu'un miracle me tombe dessus : je devais prendre ma décision. Aussi, j'ai étudié une dernière fois chaque vidéo dans les moindres détails, puis j'ai fait mon choix : Suzie McCain, quinze ans, pour Céleste ; Louis Andrews, vingt-et-un ans, pour Jordan ; et, le plus difficile de tous, Jonathan Pine, dix-huit ans, pour Raphaël.

À présent que les rôles principaux sont distribués, les directeurs de casting vont pouvoir choisir les autres. Certains personnages sont importants, mais pas autant que la bande de départ. C'est pour cette raison que j'ai accepté cette clause du contrat : je n'ai droit de regard que sur certains personnages.

Quand tout ce beau monde aura été sélectionné, les essais pourront commencer, suivis des répétitions puis du tournage en lui-même. Les scripts sont prêts – l'histoire et les personnages sont à peu près fidèles au roman –, il ne reste plus qu'à foncer.

J'ai hâte de rencontrer les acteurs, tous autant qu'ils sont. Évidemment, je les ai déjà vus, mais uniquement lors de leurs auditions, et sans aller plus loin dans la discussion. À présent, je vais pouvoir apprendre à les connaître, et travailler avec eux sur les dimensions des personnages qu'ils interprètent.

Je sors de ma rêverie en étouffant un bâillement. Même si je n'ai pas le loisir de choisir les acteurs secondaires, je suis autorisée à assister aux auditions. La journée a été longue, surtout que Tom n'est pas présent – il est resté à la maison pour s'occuper de Daisy et Matthew –, et comme je me suis couchée très tard, je suis particulièrement fatiguée. Pas étonnant que j'aie un peu décroché, sur la fin.

Maintenant, nous nous apprêtons tous à rentrer chez nous. Je suis d'ailleurs la première à sortir quand une voix m'interpelle :

– Vous avez une minute à nous accorder ?

Je m'arrête aussitôt dans mon élan, la main toujours posée sur la poignée de la porte, et me tourne de trois quarts pour faire face aux deux directeurs de casting.

– Oui ?

– Nous voudrions vous offrir le rôle de Grace Belle feuille, annonce la femme avec un sourire ravi.

Je fronce les sourcils, pas certaine d'avoir bien compris.

– Attendez, vous voulez me proposer, à moi, un rôle ? Pour de bon ?

Mes interlocuteurs hochent la tête.

– Oui. Ça nous semble partie remise, après tout vous êtes la mère de tous ces personnages. Grace Bellefeulle n'apparait que très peu, ce ne sera pas une trop lourde pression sur vos épaules.

– Je...

Je suis incapable de répondre. C'est un rêve, ça ne peut qu'être ça ! On vient de me proposer un rôle – même s'il est très minime, à peine une ou deux apparitions –, dans l'adaptation cinématographique de mon roman ?

– Également, nous avions pensé à votre mari pour le rôle du roi Robert. S'il en a envie, bien évidemment. Nous savons tous qu'il n'a pas encore repris sa carrière, mais...

– Je lui en parlerai, je parviens à peine à articuler.

Je suis complètement sous le choc. Si je m'estimais déjà chanceuse que l'équipe technique ait accepté de me laisser superviser un peu les castings et les scripts, pour éviter un désastre à la Percy Jackson, que dire de cette nouvelle proposition ?

– Vous n'êtes pas obligée de nous donner une réponse tout de suite, vous savez, reprend le directeur de casting avec un sourire. Prenez un jour ou deux pour réfléchir, si vous en avez besoin. Nous avons des acteurs qui se présentent pour les rôles de Grace et Robert Bellefeuille, mais rien ne nous oblige à donner suite à leurs auditions.

Je hoche la tête.

– Je vous remercie de votre proposition, que ce soit pour moi ou pour Tom, et... nous allons y réfléchir. Bonne soirée.

L'homme et la femme me répondent avec un sourire, puis je m'éloigne enfin en direction de la sortie.

Jusqu'à présent, je n'avais même pas conscience d'à quel point j'apprécierais qu'on me demande de jouer un rôle que j'aurais moi-même écrit. 

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