Chapitre 62

Nda : Heyy ! Bon, j'ai réussi à écrire un peu (à raison de 10-15 minutes par jour depuis mardi, j'ai terminé un chapitre !), j'espère que vous aimerez toujours autant ! Aucun rapport, mais y a quelques jours j'ai regardé Clochette et la Fée Pirate, en V.O évidemment, la question se posait même pas (au cas où vous vous demanderiez, non je n'ai pas regardé pour le scénario hein, même si je suis fan de Disney tout ça tout ça). J'aimerais dire que depuis toute petite, James Crochet fait partie de mon top 2 des méchants Disney préférés avec Hades. Et maintenant ce film... j'ai même pas les mots. J'étais EUPHORIQUE. Bref, c'était la p'tite anecdote du soir. Bisous les loulous, j'vous kiffe ❤️

PS : aujourd'hui j'ai reçu un message de ma maman qui dit que mon cosplay de Loki est arrivé, j'ai hâte de rentrer chez moi juste pour pouvoir l'essayer !!


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– Tu es sûr que ça va aller ?, je demande encore une fois à Tom.

Ce dernier hoche la tête avec patience.

– Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, darling.

J'ai dû lui poser la question approximativement quatre cent fois depuis qu'on est partis de la maison. D'un autre côté, je m'apprête à partir à Marseille pour quelques jours, le temps de signer mon contrat avec la maison d'édition : je m'en vais en laissant mon fils aux côtés de mon mari.

Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en Tom, bien au contraire. Ce dernier mois, il a repris du poil de la bête et a enfin compris qu'il n'y avait aucune raison qu'il ne s'en sorte pas avec le bébé. Bien sûr, il reste quelques insécurités, moi-aussi je doute parfois, mais globalement, ça va mieux.

Matthew est attaché à l'arrière de la voiture, dans son siège-auto. Il a d'ailleurs fallu qu'on achète une deuxième voiture, parce que celle de Tom n'était pas du tout adaptée. En plus de nous permettre de bouger avec notre fils, maintenant, je peux me déplacer par mes propres moyens comme bon me semble : je ne suis plus obligée de dépendre d'Andrew ou de Tom, c'est agréable.

L'acteur gare la voiture sur le parking et éteint le moteur. Mon cœur est comprimé, je n'ai pas envie de quitter Matthew, ni Tom d'ailleurs. Cependant, je n'ai pas le choix, et ce n'est pas comme si les deux amours de ma vie pouvaient m'accompagner : Matthew est encore un peu petit pour voyager.

Je m'occupe de détacher le bébé tandis que mon mari sort ma valise du coffre. Même si je voulais la porter, je ne pourrais pas : il m'est déconseillé de porter de lourds poids pendant encore au moins un mois, à cause de la césarienne.

– Tu as pris les clés ?

J'acquiesce. Je vais découvrir seule notre nouvelle maison, celle qu'il a achetée pour que nous puissions nous rendre plus souvent à Marseille sans pour autant dépendre de mes parents. Heureusement pour moi, mes amis sont tous en ville en ce moment : ils vont passer le week-end avec moi, et ça, ça n'a pas de prix. Mais j'aurais tellement aimé leur présenter Matthew ! Surtout à Mathieu, parce que c'est son filleul après tout.

Je m'enregistre au guichet, serrant un peu plus fort mon fils contre mon cœur. Je me sens extrêmement mal de partir sans lui, néanmoins j'y suis forcée. Il a à peine un mois, il serait mal avisé de lui faire prendre l'avion, surtout si on peut éviter.

Tom place ma valise sur la pile de bagage à embarquer puis pose une main sur mon épaule. Il embrasse tendrement ma tempe, ébouriffe la touffe de cheveux roux de Matthew.

Quand je pense que lors de ses trois accouchements, ma grand-mère avait la trouille que ses enfants soient roux ! Au final, ma mère et ses frères sont tous bruns – mes cousins, ma sœur et moi sommes quant à nous blonds. J'imagine bien la tête de la matriarche quand ma mère lui a appris que mon fils était un rouquin !

Une voix grésillante annonce l'embarquement imminent du vol en direction de Paris. Je lance aussitôt un regard paniqué à Tom : je ne veux pas y aller ! Je sais bien que c'est pour signer mon contrat d'édition, réaliser mon rêve, mais...

– Mon bébé..., je gémis en embrassant le front de Matthew.

– Ça va aller, me rassure Tom en massant doucement mon dos d'une main.

Bien sûr, il n'y a pas le choix de toute manière. Cependant, il y a un pas entre la théorie et la pratique, et la voix qui annonce une nouvelle fois l'embarquement de mon vol ne sert qu'à me stresser un peu plus.

– Allez, viens.

Tom me conduit jusqu'aux portiques de sécurité me permettant de rejoindre la plateforme d'embarquement. Avant de les passer, je me tourne vers lui et plante un baiser sur ses lèvres, baiser qui s'éternise quelques secondes. Je suis bien consciente que nous sommes actuellement pris en photo, mais je m'en contrefiche. Je n'ai pas le temps de m'occuper des paparazzis, là.

D'un mouvement tremblant, je confie Matthew à son père ; mon cœur menace d'exploser.

– Je t'aime, my love.

Je renifle, essayant du mieux que je peux de contenir les larmes qui menacent de s'échapper de mes yeux.

– Moi aussi je t'aime, mon cœur.

Je pose un baiser sur la tête du bébé, qui gigote mais ne proteste pas.

– Au revoir, mon amour. Je t'aime.

Je m'éloigne vers les portiques de sécurité tandis que l'acteur reste debout à la même place, Matthew dans ses bras. Évidemment, je ne suis pas retenue par les agents de sécurité, parce que je n'ai rien qui ne fasse biper la machine. Aussi, billets en main, je me place dans la queue pour embarquer.

Tout est valide, je peux enfin entrer dans l'avion et trouver ma place. Pour le moment, il n'y a personne à côté de moi. De toute façon j'essaie toujours de prendre une place côté allée, pour pouvoir aller aux toilettes aussi souvent que nécessaire sans avoir besoin de déranger mes voisins. Actuellement, cette place était d'autant plus importante que je me remets lentement de ma grossesse : je n'imaginais pas qu'il y avait autant d'effets secondaires après l'accouchement, pour être honnête.

Mon cœur se serre un peu plus quand je réalise que, pour la première fois depuis bien longtemps, je suis seule. Les larmes roulent alors sur mes joues en même temps que l'avion se met en mouvement. Je culpabilise énormément de laisser Matthew, même si je sais pertinemment que tout ira bien. Il n'est pas seul, il est avec Tom.



Je ne connais pas Paris, je n'y ai que très peu mis les pieds – une seule fois, pour être exacte, où je me suis rendue à la Tour Eiffel avec Romain. Si l'idée même de me retrouver seule dans ces rues que je ne connais pas m'aurait faite trembler de peur quelques années auparavant, ce n'est plus le cas. Depuis que j'ai été propulsée dans une ville totalement inconnue avec deux enfants à charge, ma position face à une telle situation a changé.

Le taxi me dépose directement devant les locaux de la maison d'édition. J'ai à peine le temps de payer le chauffeur que déjà, il est reparti, me laissant seule avec ma valise devant les portes battantes qui délimitent l'entrée.

– Bon, ben quand faut y aller, faut y aller !, je soupire.

Je prends une grande inspiration pour me détendre et me donner du courage. Puis, tirant mon bagage derrière moi, je pousse la porte de droite et pénètre à l'intérieur.

L'endroit est tout simplement immense, et le hall est une bibliothèque géante plus que fournie. Je suis émerveillée du nombre de livres alignés sur les étagères : des milliers de romans, déclinés dans toutes les couleurs et toutes les tailles possibles et imaginables.

– Bonjour, vous êtes mademoiselle Hiddleston, c'est bien ça ?, demande la jeune femme en face de moi.

Elle doit avoir trente ans tout au plus, et ses yeux en amande sont surlignés d'un trait d'eye-liner cobalt. Elle me sourit, comme si elle m'avait attendue toute la journée.

– En fait, c'est madame, parce que c'est mon nom d'épouse. Mais oui, c'est moi.

– Parfait ! Madame Blanquet vous attend dans son bureau, suivez-moi. Vous pouvez laisser votre valise ici, ce n'est pas un problème !

Elle fait le tour de son propre bureau et je la suis jusqu'à une porte entièrement décorée de dessins d'enfants – ceux de l'occupante, sûrement. Un nom ressort néanmoins entre toutes ces feuilles : Héléonore Blanquet. La secrétaire tape deux petits coups, et une voix fluette nous répond d'entrer.

À l'intérieur, la directrice d'édition n'est pas seule : une autre femme est assise à côté d'elle, jambes croisées et yeux fixés sur moi par-dessus ses lunettes rondes.

– Bonjour, madame Hiddleston c'est ça ?, lâche la directrice avec un sourire. Vous êtes consciente qu'avec un nom comme le vôtre, vous ne pouvez pas passer inaperçue, n'est-ce pas ?

Je hausse les épaules.

– J'espère que vous ne m'avez pas sélectionnée juste pour mon nom, parce que vos lecteurs seraient probablement déçus, je tâche de plaisanter.

Les trois femmes rient, puis la secrétaire sort en refermant la porte derrière elle. Quant à moi, j'accepte avec un remerciement le siège que m'offrent les deux personnes restantes.

– Rassurez-vous, on ne choisit des auteurs que parce qu'ils ont du talent et de la créativité, pas pour le nom qu'ils portent. D'ailleurs, vous pourriez aussi bien signer sous votre nom de jeune fille, ou même un pseudo, notre décision serait exactement la même.

– Exactement, renchérit la deuxième femme. Malgré quelques petites coquilles, ce qui est totalement normal, on a su voir le potentiel de votre histoire. J'ai beaucoup aimé le côté reprise des personnages de la Belle au Bois Dormant, avec une héroïne qui ne s'endort pas mais part en guerre contre son ancien fiancé. Il y a une déconstruction du conte de fée classique, en quelque sorte, c'est plutôt intéressant.

Ne sachant quoi répondre, je me contente d'un sourire et d'un hochement de tête. Personnellement, je n'étais pas partie aussi loin dans mon idée ; à la base, je voulais une histoire de sirènes, et j'aimais l'idée de reprendre les noms des personnages du conte de la Belle au Bois Dormant tout en créant une princesse un peu badass. Je ne pensais pas que quelqu'un irait chercher une interprétation plus poussée, pour moi c'était un délire d'adolescente fan de Disney.

– Excusez-moi, continue la jeune femme, j'aurais dû commencer par me présenter. Je suis Daniella Giordano, la correctrice. C'est moi qui vais gérer tout ce qui est correction des fautes, mise en pli, tout ce qui fera de votre histoire un roman prêt pour l'édition.

– Axelle Hiddleston, je réponds aussitôt. Enchantée.

Avec le temps, j'ai pris l'habitude de mon nouveau nom, même si quand j'y repense un peu trop, j'en suis toujours étonnée. Fut un temps où je n'étais qu'une jeune fille fan de Marvel et Tom un acteur de la franchise qui ignorait tout de moi, jusqu'à mon existence.

– Bien sûr, je sais déjà qui vous êtes. J'ai fait quelques recherches à votre sujet, et je suis tombée sur l'interview que vous avez donnée pour le journal de la Provence, l'été dernier.

Je gesticule maladroitement sur ma chaise. Cette interview m'avait tellement stressée ! J'avais peur que quelque chose se passe mal, n'importe quoi, pourtant tout est allé pour le mieux. Néanmoins, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit visionnée par-delà les quelques sudistes qui suivent le journal de la Provence. Des parisiens, s'intéresser à un JT de la région PACA ? Grand moment !

– Enfin bref, coupe la directrice en tapant dans ses mains.

À sa réaction, je devine qu'elle a l'habitude des enfants : seule une personne au contact régulier des moins de six ans frappe ainsi des mains pour recentrer l'attention. Je suis prête à parier qu'elle a plusieurs gosses ; disons que la photo posée sur son bureau m'aide un peu dans mes suppositions.

– Après les quelques échanges que nous avons eus par téléphone, j'ai pu réimprimer un contrat contenant vos nouvelles demandes. Si vous voulez le lire...

Madame Blanquet me tend une pile de papiers reliés par une grosse agrafe : mon contrat, en chair et en os. Mon cœur loupe un battement, un deuxième, tandis que j'attrape entre mes doigts l'objet qui va me permettre de réaliser mon rêve.

Après avoir pris mon temps pour lire l'entièreté des pages, y compris les petits caractères que personne ne lit en règle général, je relève la tête vers mes interlocutrices.

– C'est parfait.

Heureusement que Tom était avec moi pour étudier mon contrat, il a pu me dire ce qui était normal et ce qui ne l'était pas. De plus, il m'a permis de comprendre un peu mieux certains termes : je ne sais pas comment il a fait pour comprendre des mots aussi compliqués écrits en français, mais il l'a fait.

– Bien. Pour tout ce qui est de la correction des fautes, Daniella s'en chargera. Le fond de l'histoire est bon, on voit que vous y avez travaillé, il n'y a pas grand chose qui puisse encore être amélioré : ça ne sera jamais parfait, de toute façon. Quant à ce qui est de la couverture... Nous commencerons à travailler avec le graphiste dès que votre contrat sera signé.

Les deux femmes échangent un regard avant de continuer :

– Il faudra d'ailleurs que vous nous indiquiez si vous avez certaines attentes, dans la limite du raisonnable évidemment. Chaque fois que nous parviendrons à une ébauche, nous vous recontacterons pour échanger dessus.

– Vous ne serez pas obligée de vous déplacer à chaque fois, ajoute Daniella. Aujourd'hui, c'était différent, parce qu'il fallait que vous signiez votre contrat, mais ensuite... Nous pourrons fonctionner par appels vidéos, ce n'est pas un problème.

Ouf ! Pendant un instant, je m'étais imaginée devoir laisser Matthew derrière moi toutes les deux semaines pour raisons professionnelles. Je ne l'aurais pas supporté !

– C'est parfait, merci beaucoup.

– Bien, il n'y a plus qu'à, dans ce cas.

Madame Blanquet pousse le contrat vers moi avec un grand sourire.

– Voilà, signez ici.

Elle me tend un stylo et m'indique une petite case tout en bas de la page. Retenant mon souffle, j'y applique ma nouvelle signature, que j'ai peaufinée des heures entières. Enfin, alors que je tends le contrat validé à mes interlocutrices, je m'autorise à recommencer à respirer. Je n'avais même pas conscience d'avoir arrêté.

Ça y est. J'ai officiellement signé ce qui permet l'entrée dans le monde de l'édition. Je suis officiellement auteure, à présent, et je vais pouvoir continuer sur ma lancée. Maintenant que j'ai un pied dans le milieu, il sera beaucoup plus facile de faire éditer d'autres romans. J'en ai plusieurs en cours, dont un pour lequel je suis particulièrement inspirée.

Un jour, peut-être que j'écrirai sur notre histoire, à Tom et moi. Je suis sûre qu'il y a de quoi faire une bonne romance, parce qu'au fond, ce que j'ai vécu, ça ressemble carrément à un film à l'eau de rose. Toutefois, je n'ai jamais lu ni écrit dans ce domaine, aussi je ne suis pas certaine du résultat. La seule chose que je sais, c'est que cette idée m'a traversé l'esprit plusieurs fois : j'en ai envie. 

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