Chapitre 41
Le temps semble particulièrement long, quand on est seule dans une grande maison. Tom est toujours en tournage à Rome, quant à moi je suis rentrée à Londres il y a plus de deux semaines. J'en ai profité pour avancer un peu mon roman, mais c'est dur. J'ai l'impression d'errer sans but entre les murs de ce bâtiment, et même si Tom m'appelle quasiment tous les jours, je ressens cruellement son absence.
Aujourd'hui, j'ai prévu de passer la journée avec mes anciens colocataires. Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous avons gardé contact, bien qu'on ne se soit guère vus depuis mon déménagement. Michael doit passer me récupérer dans quelques minutes, nous rejoindrons Lucy et John à macdo. Si j'ai bien compris, ils ont également proposé à leur nouvelle colocataire, celle qui a pris ma place quand je suis partie.
Je dois avouer que dans ce genre de situation, ma petite Fiat Panda me manque énormément. Bien sûr, Tom m'a répété plusieurs centaines de fois que je pouvais emprunter sa voiture, mais je n'ai pas assez confiance en mes capacités de conduite pour cela. De plus, je n'ai aucuns revenus pour en acheter une à moi, et il est hors de question que je demande quoi que ce soit de plus à mon fiancé. J'ai donc le choix entre les transports en commun, la marche à pieds, Dave, ou me faire récupérer par les personnes avec qui j'ai rendez-vous. Non pas que j'aie beaucoup de rendez-vous dans Londres, rappelez-vous que je suis associable.
Aujourd'hui, je fais moitié-moitié. À l'aller, c'est Michael qui vient me chercher. Au retour, j'appellerai Dave pour qu'il me ramène à la maison. Ça me gêne un peu de le déranger, mais d'un autre côté... Il est payé pour ça, alors ça ne change pas grand chose.
Mon téléphone vibre dans ma poche, signe que j'ai reçu un message. Un rapide coup d'oeil m'indique que c'est Michael, garé devant le portail. J'enfile donc mon manteau – bien qu'on soit presque fin mars et que l'air commence à se réchauffer, il n'est pas encore l'heure de se découvrir –, ainsi que mes bottes. Je passe mon sac sur mon épaule et sort, prenant soin de refermer la porte à clef derrière moi.
Quelques enjambées me propulsent jusqu'à la rue, où une voiture d'un rouge pétant est arrêtée en double file. Avec un sourire, j'ouvre la portière passager et m'engouffre tête la première à l'intérieur.
– Salut !, me salut Michael d'un signe de main.
– Hey !, je lance en attachant ma ceinture.Comment ça va ?
Le roux démarre, les yeux fixés sur la route. Ça ne l'empêche pas de répondre à ma question :
– Je suis en vacances, alors tout va bien ! Et toi ?
Je souris.
– Ça va. J'ai passé deux semaines en Italie, et deux semaines chez mes parents à Marseille, c'était cool. Et puis...
Je soulève ma main pour lui monter l'anneau qui brille à mon doigt.
– Alors c'est vrai ?, s'enthousiaste Michael. Je pensais que c'était juste une rumeur.
Il est vrai que c'en est une. Depuis que Tom a posté la photo de nous deux, il y a un mois, les rumeurs courent. Certains internautes ont vite remarqué la bague de fiançailles à mon annuaire, aussi ils ont commencé à jaser. L'acteur et moi n'avons ni démenti ni confirmé, en fait nous évitons de répondre aux fans. La vague de haine que je me suis prise en pleine poire cette fois-là s'est vite calmée, mais ça a pris quelques jours.
J'ai reçu des messages de femmes mécontentes que je leur aie piqué leur futur mari – ironique quand on sait que la seule fiancée que Tom ait, c'est moi. J'ai reçu des messages de mecs en chien qui ne rêvaient que de me mettre dans leur lit. Tom m'a conseillé de passer mon compte en privé, toutefois j'ai refusé : je ne veux pas me laisser marcher sur les pieds par des abrutis sans cervelle. Je ne changerai rien à ma vie, à ma façon de faire, parce qu'ils n'ont pas à me dicter qui je suis.
– Eh bien, non, ce n'est pas une rumeur. Évidemment, le monde entier n'est pas au courant puisqu'on a rien confirmé, mais les gens ne sont pas stupides. Ils comprendront bien assez tôt la réalité de la chose.
– Félicitations, Axelle !
– Merci, je rougis.
Michael hausse les épaules.
– Tu sais, c'est vraiment pas commun de trouver l'homme de sa vie à notre âge, et encore moins de se fiancer avec. Néanmoins, c'est clair que vous êtes faits pour aller ensemble, Tom et toi. Non pas que je prétende connaître le fond de votre relation, mais...
Il soupire longuement.
– Ça se voit sur vos visages, je crois. Enfin, c'est ce que dit Lucy. Tu me connais, j'y comprends pas grand chose à ces choses-là.
Je ris, ce qui fait rire le roux également. Il semble sur le point de dire quelque chose quand une sonnerie nous interrompt.
– C'est le tien, je dis.
– Tu peux regarder qui c'est s'il te plaît ?
Je m'exécute, sortant le portable du sac. Il affiche le nom de Lucy.
– Réponds.
J'obéis et décroche, avant de porter le téléphone à mon oreille.
– Mike, c'est Lucy !
– Salut Lucy, c'est Axelle. Michael conduit, là.
– Oh, salut Axelle ! Bon, on est à macdo là, avec John et Lizzie, et en fait y a beaucoup de monde. Du coup on va prendre à emporter et rentrer manger à la maison, si c'est bon pour vous ?
Je transmets les informations à mon voisin, qui acquiesce.
– C'est parfait !, je dis.
– On fait ça alors. Au pire, envoyez-moi votre commande et on vous la prend, comme ça on se rejoint direct à la maison.
D'une main, je tends le téléphone vers Michael, le temps qu'il énonce ce qu'il veut manger. Puis je fais de même, avant de raccrocher.
Le temps de faire demi-tour, de rentrer jusqu'à la maison de mes ex-colocataires, nous arrivons après tout le monde. Toutefois, ils nous ont attendu pour manger, ce dont je leur suis très reconnaissante.
Rapidement, Lucy me présente Elizabeth, la personne qui a repris ma chambre après mon départ. Elle est plus jeune que nous, vingt ans seulement, et semble être quelqu'un d'agréable à vivre. Ses grands yeux bleus sont incapables de se poser plus de quelques secondes, et ses cheveux faussement blonds, coupés au carré, lui donnent un air enfantin.
Michael et moi nous asseyons à table, remerciant les autres pour avoir pris nos commandes. Nous commençons donc à manger, avant que le tout ne refroidisse.
– Et donc..., commence Michael, l'air de rien. Tu sais si Loki apparaît dans Doctor Strange deux ? Ou dans Thor quatre, peut-être ?
Je hausse un sourcil en riant.
– Je ne sais pas, et même si je le savais, je n'aurais pas le droit d'en parler, je réponds. En plus, c'est pas comme s'il restait longtemps à attendre, Doctor Strange sort dans, genre, deux jours et Thor dans un mois et demi.
– J'en reviens pas que tu ne sois pas au courant !, s'exclame John. Tu sors avec Tom Hiddleston, quand même !
Je hausse les épaules avec désinvolture.
– Oui, mais je ne lui demande pas les détails de ses tournages, tu sais. Il n'a pas le droit d'en parler, et même s'il le ferait si je le lui demandais, je trouve ça super irrespectueux envers lui.
– T'as pas tout à fait tord, intervient Lucy. Perso, je suis pas sûre que j'aurais pu résister, mais t'as raison.
Liz hoche la tête, l'air sérieux.
– C'est comme quand j'écris, j'ajoute. Tom ne me demande jamais de lire mes notes, ni rien d'autre qui concerne mes romans en général.
– Comment ça avance, d'ailleurs ?, interroge John en levant un sourcil.
Je pousse un long soupir. Pas aussi bien que ce que j'espérais, ça c'est sûr.
– Lentement, mais sûrement, j'avoue. J'ai l'impression de tourner en rond et de n'arriver à rien, mais ça prend forme petit à petit.
– On dirait moi quand je dois rédiger une dissertation, commente Michael avec un sourire en coin.
Je lève les yeux au ciel, prête à rétorquer, quand Elizabeth prend subitement ma défense :
– Les dissertations c'est toujours chiant, Mike. On te force à écrire sur un sujet que t'aimes pas forcément, dans un temps limité. Évidemment que c'est nul !
Je souris. Je ne connais peut-être pas Liz, après tout c'est la première fois que je la vois, néanmoins elle a l'air sympa, plutôt bon délire. Elle ne se prend pas la tête, ça transparaît dans sa façon d'être.
– Pauvres petits malheureux, se moque John. Ils ont des dissertations à faire, bouhou ! Attendez d'arriver à la fin de vos études et de devoir rédiger un putain de mémoire ! On en reparlera à ce moment-là.
– J'ai déjà fini mes études, au cas où tu l'aurais oublié, je lâche, pince-sans-rire.
– Ouais mais toi ça compte pas, tu travailles pas, réplique aussitôt le blond.
Je pouffe.
– Je travaillais, avant. Et théoriquement, je travaille toujours, même si je ne suis pas encore payée pour ça.
– Ouais, enfin, faut d'abord que tu termines ton roman, puis que tu le corriges et que tu trouves une maison d'édition qui l'accepte.
Je lève les yeux au ciel en riant.
– M'en parle pas ! Après, les maisons d'édition françaises sont beaucoup trop nombreuses pour pouvoir les compter, j'ai l'embarras du choix.
– Françaises ?, s'étonne Lucy. Tu ne préfères pas écrire en anglais et traduire après ? Ça toucherait une plus large palette de pays.
Je secoue la tête. C'est vrai que j'ai longuement considéré cette possibilité. Cependant, c'était me rajouter le double du travail, car il aurait fallu que je traduise les quatre cent pages déjà écrites. De plus, je ne suis pas autant à l'aise en anglais qu'en français pour ce genre de choses.
Je m'empresse d'expliquer tout ça à mes camarades, qui semblent un peu perplexes mais ne disent rien. C'est vrai que dans un monde où les plus gros succès sont en anglais, il est plutôt improbable d'opter délibérément pour le français. Comme je l'ai dit plusieurs fois, j'aime être un paradoxe.
Le repas englouti, nous décidons de jouer à des jeux de société. C'est Liz qui fournit, elle amène son Monopoly jusqu'au salon. Comme je n'y ai jamais joué, même en français, je décide de rester en retrait et d'observer. Officiellement, je suis en équipe avec Michael. Officieusement, j'espionne un peu tout le monde pour être sûr que personne ne triche.
Je me sens particulièrement bien. Je ne me pensais pas capable de me faire des amis si loin de chez moi, pourtant je suppose que c'est ce que nous sommes, Lucy, John, Michael et moi : des amis. Même Elizabeth, que j'ai à peine rencontrée, semble faire partie de ma vie depuis des lustres.
Quelque part, je suis heureuse de les avoir rencontrés, tous autant qu'ils sont : ça me permet de ne pas me retrouver seule lorsque Tom n'est pas là. L'amitié est aussi importante que l'amour dans la vie, si ce n'est plus encore, et mes seuls amis étant à Marseille... Eh bien, heureusement que je m'en suis fait d'autres.
Après deux heures et demi de jeu acharné, mon verdict est le suivant : je n'aime toujours pas le Monopoly, et je ne sais toujours pas y jouer. Tout compte fait, je n'ai même pas envie d'apprendre.
– Bon, je lance en tapant dans mes mains. J'ai adoré passer la journée avec vous, mais il faut que je rentre chez moi. Dave est en bas, il m'attend.
– Dave... Le chauffeur, c'est ça ?
Je hoche la tête.
– Il fait peur, un peu, commente Liz en jetant un coup d'oeil par la fenêtre.
– Je suppose que c'est normal, quand on est garde du corps, rétorque John avec un haussement d'épaules.
Au moins, je ne suis pas la seule à m'être fait la réflexion, même si je suis du même avis que John.
– C'est vrai que toi, t'aurais du mal à assurer le rôle, raille Michael.
– Très drôle ça, Mickey.
Comme les garçons font mine de se disputer, je me lève et récupère mon sac, que je passe à mon épaule. Si j'avais été en France, j'aurais fait la bise à tout le monde ; je me contente d'un signe de main général.
– À la prochaine !, je scande en ouvrant la porte.
Tous me répondent, et je descends enfin pour rejoindre Dave.
– Bonjour, bougonne le chauffeur, comme à son habitude.
Je pensais qu'avec le temps, j'apprendrais à le connaître un peu mieux, cependant c'est tout le contraire. Il est toujours aussi distant, aussi taciturne, je ne sais pas si c'est à cause de moi ou s'il s'agit simplement de son caractère.
– Bonjour, je réponds gaiement.
Je referme la portière derrière moi et attache ma ceinture de sécurité.
À peine entrée dans la maison, j'en profite pour me déchausser : j'ai mal aux pieds. Je ne sais pas pourquoi Dave est entré avec moi, en général ce n'est pas le cas.
– Un soucis ?, je demande, perplexe.
L'homme secoue la tête.
– Aucun, mademoiselle. Ne vous inquiétez pas, je veille sur vous.
Ça n'a rien de rassurant, bien au contraire. J'ai la désagréable impression qu'il est au courant de quelque chose que je ne sais pas, c'est perturbant.
– Si vous le dites..., je marmonne en français.
À la longue, je me suis habituée au fait que quelques personnes ont accès à la maison presque autant que moi-même. La femme de ménage, qui doit passer tout à l'heure comme elle le fait chaque semaine. Dave, même si c'est très rare qu'il entre sans qu'on le lui demande. Et également Suzie, la personne qui s'occupe de Bobby en l'absence de Tom.
J'aurais pu m'occuper moi-même du chien, évidemment. Toutefois, je ne suis pas fan des animaux, j'en ai même peur pour la plupart. Alors savoir que Suzie passe tous les jours, ça me sécurise. De plus, n'étant pas la maîtresse de Bobby, j'ai toujours peur qu'il se retourne contre moi un jour ou l'autre : je n'ai aucun savoir-faire avec les animaux, au contraire d'avec les enfants.
Je pousse un long soupir et m'assois sur le lit : Tom me manque. Je l'ai eu au téléphone pendant le trajet, mais ce n'est pas pareil que s'il était là en vrai. Je sais qu'il ne revient que dans une petite semaine, mais... Oh, bon sang, vais-je devoir supporter ça à chaque fois qu'il aura un tournage ? Je me doute que je vais m'y habituer, petit à petit. Après tout, je ne suis pas la seule à sortir avec un acteur célèbre. En plus, j'ai au moins la certitude que Tom est fidèle, c'est déjà ça.
Lançant un regard circulaire à la chambre, je m'aperçois dans un sursaut que Dave se trouve juste à l'entrée, nonchalamment appuyé sur le chambranle de la porte. Il y a définitivement quelque chose, je ne sais pas si c'est Tom qui l'envoie ou...
– Oui ?, je demande en haussant un sourcil.
L'homme ne répond rien mais s'approche lentement de moi, comme un guépard qui guetterait sa proie. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens étrangement mal à l'aise, tout d'un coup.
– Qu'est-ce que...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je réalise ce qui se passe. Toutefois, c'est trop tard, je n'ai pas le temps de me lever que déjà, Dave a attrapé mes épaules entre ses grosses paluches.
– Aïe !, je proteste.
Ses yeux sombres plongent dans les miens et je frissonne. Je suis tétanisée, je ne peux plus bouger. Qu'est-ce qu'il attend de moi ?
– Chut..., susurre-t-il.
/!\ la scène qui suit peut heurter les sensibilités, si vous ne voulez pas la lire, rendez-vous à la prochaine balise de signalisation /!\
Il me pousse et je m'affale sur le lit, les jambes pendant toujours dans le vide. Mon corps passe en mode survie, c'est comme si je ne n'étais plus présente : j'observe la scène d'un œil extérieur, tout à coup.
D'une main, Dave me maintient en place, tandis que de l'autre il joue avec ma clavicule, mon cou, avant de s'attaquer à la manche de mon t-shirt. Il la descend violemment et je sens mon cœur battre d'affolement.
Pitié, que quelqu'un me sorte de là ! J'essaie de bouger, mais je ne peux pas. J'essaie de hurler, mais je ne peux pas. C'est comme si mon cerveau refusait de reprendre le contrôle de mon corps. Je ne suis même pas capable de fermer les yeux.
La main de l'homme descend lentement sur ma poitrine, puis sur mon ventre, jusqu'à atterrir sur le bouton de mon pantalon. Il le fait sauter ; c'est le déclic. Soudain, je réintègre mon corps comme si on avait appuyé sur on.
– Ne me touchez pas !, je hurle, révoltée.
Je tente de me débattre du mieux que je peux, mais Dave immobilise tous mes membres.
– Oh, allez quoi ! Ton fiancé n'est pas là, et j'ai bien vu comment tu me regardais.
Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il raconte, je n'ai jamais...
– Lâche-moi !, je m'écrie en français.
Dans la panique, ma langue maternelle devient la seule que je sois capable de maîtriser. Dave n'a pas besoin de comprendre mes mots, mon langage corporel parle de lui-même. Il s'est fait de fausses idées, il va forcément se reculer et s'excuser, il va...
– Chut, personne ne peut t'entendre de toute façon.
Il pose une main sur ma bouche, appuyant à m'en faire mal. Je sens mes lèvres entrer en contact avec mes dents, se mettre à saigner doucement. Je déteste ce goût métallique qui est celui du sang.
Résignée à mon sort, je ferme les yeux en priant pour que tout se déroule rapidement. Je n'ai aucun moyen de m'en sortir indemne, l'homme me fait deux fois en largeur comme en hauteur.
J'attends que l'inévitable se produise. Une seconde s'écoule, puis une deuxième, aussi longues que des heures. Enfin, un bruit résonne au rez-de-chaussée.
Sauvée par le gong ! En bas, la porte d'entrée s'ouvre, signe que la femme de ménage vient d'arriver. Dave se recule aussitôt.
– Merde !, jure-t-il avant de sortir précipitamment.
/!\ fin de la scène /!\
Je reste seule, allongée sur le lit, le jean déboutonné et une épaule dénudée. En état de choc, je peine à réaliser ce qui vient de se passer, et la chance que j'ai eue que la femme de ménage soit arrivée à cet instant précis.
Si Dave a pensé que je le regardais d'une façon étrange, était-ce le cas ? Peut-être que je n'y ai pas fait attention.
Et pourquoi n'ai-je pas réussi à réagir avant ? Qu'est-ce qui cloche chez moi ? J'aurais dû être capable de bouger, de hurler, de frapper Dave... Pourquoi ne l'ai-je pas fait ?
Je me redresse lentement sur le lit, tremblante comme une feuille. Alors, enfin, je fonds en larmes.
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