Chapitre 34
Nda : un gros chapitre pour aujourd'hui les enfants (16 pages sur Open Office, 4 673 mots très exactement, le plus gros chapitre que j'aie écrit pour cette fanfic pour le moment). Mais si je fais cette petite nda c'est pas pour ça, c'est plutôt pour vous prévenir que demain, c'est mon anniversaire, donc pas certaine qu'il y ait un chapitre demain soir. Ça va dépendre si j'arrive à le terminer avant midi ou pas, parce qu'après j'ai du monde à la maison jusqu'à dimanche et tout, donc voilà, j'voulais être sûre que vous soyez prévenus. Bisous mes ptits pingouins, j'vous aime, continuez à vous investir comme vous le faites ici je vous en remercierai jamais assez ! ❤️
***************
Je me suis évanouie. Enfin, je crois. C'est trouble dans mon esprit, je me rappelle m'être affalée sur mon siège, le souffle court, et j'ai eu quelques secondes de blanc. Impossible de me souvenir de la question qui a suivi mon retour dans les coulisses, juste la réponse.
J'ai mis plus d'une demi-heure à retrouver un rythme cardiaque à peu près normal, après avoir fait mon apparition sur l'estrade. Et lorsque la convention s'est terminée, presque deux heures plus tard, nous avons pu rejoindre notre hôtel. Il a fallu pour ça retourner aux voitures, sous les cris des gens, mais j'étais comme dans un état second.
L'hôtel où nous logeons a réservé tout un étage pour les acteurs présents à la convention, ainsi que le toit-terrasse. Si j'ai bien compris, ils ont organisé une petite soirée privée, et je vais avoir l'honneur d'y assister. Je n'ai qu'aperçu les acteurs tout à l'heure, ce soir je vais leur être directement confrontée. Je stresse à cette idée en même temps que je n'attends que ça !
Dans la salle de bain, l'eau coule, signe que Tom est sous la douche. Cet idiot n'a même pas fermé la porte, elle est entrebâillée. Je n'ai pas envie de le rejoindre pour autant, pas cette fois en tout cas : je suis déjà propre et habillée. Je suis même allée jusqu'à me maquiller un peu. Un léger far à paupières doré, une pointe de mascara, et le tour est joué.
Assise sur le lit, j'allume mon téléphone et ouvre la conversation snap de mon groupe d'amis.
– Kayla – Alors Axelle, cette convention Marvel ? Tu t'éclates ?
Je ris.
– Moi – Pitié, si vous tombez sur des vidéos de cet après-midi, zappez le moment où Tom me présente à tout le monde ! Je devais avoir l'air sur le point de vomir
– Malek – Ah parce qu'il t'a présentée ? Genre, devant tout le monde ?
Bien sûr, devant tout le monde ! Devant qui sinon ?
– Moi – Ouais, une nana a demandé où j'étais et les gars m'ont fait monter sur l'estrade
– Kayla – Tu vas devenir célèbre, Axelle ! On va être potes avec une fille connue, c'est cool !
J'apprécie son enthousiasme à toute épreuve. Pour ma part, je suis un peu moins enjouée : je ne suis pas sûre que les fans toxiques de Tom soient heureux de notre relation. Je me suis déjà pris une vague de haine à la première photo de nous deux, cet été, puis une autre pour celle du doigt d'honneur. Je n'ai aucune envie de recommencer.
– Moi – Tu parles ! Ou alors je vais devenir célèbre pour avoir été un boulet, peut-être
– Marine – Mais non ! Tu sors avec Tom Hiddleston depuis quoi, quatre mois ?
–Moi – À quelques jours près, ouais
– Marine – Bah voilà ! Tu vas devenir célèbre parce que t'es en relation saine et durable avec un acteur célèbre, point
Je pousse un long soupir. Je peux comprendre l'engouement de mes amis, toutefois je ne le partage pas du tout. Je n'ai jamais demandé à être célèbre, encore moins pour ce genre de raison. Non, j'aurais préféré que les gens me connaissent pour moi, au travers d'un de mes romans par exemple.
– Kylian – Au pire, célèbre ou pas, on s'en fout non ? Tant que t'es heureuse avec ta vie
Je souris en lisant le message. Enfin une personne qui me comprend ! Sur ce point, Kylian et moi sommes plutôt semblables : pas matérialistes pour un sou. Évidemment, ça ne signifie pas qu'on s'en fiche de tout et qu'on n'aime pas être reconnu un minimum, mais l'idée est là.
Comme Tom sort de la salle de bain, je tape un rapide message pour mes amis. De plus, je ne sais pas quelle heure il est en France, si je ne me trompe pas New York a six heures d'avance. Cela signifie qu'il ne doit pas être loin de minuit et demi.
– Moi – Bon, je vous laisse les amis, je vais pas tarder à monter. Je vous tiens au jus de la soirée !
Sans attendre leur réponse, je verrouille mon téléphone et le pose sur le lit.
Tom est en caleçon devant sa valise, l'air d'hésiter sur quels vêtements porter. Pour ma part, je n'ai pas eu ce problème : je suis partie avec ma robe, un jean et deux t-shirts, plus une paire de sous-vêtements propres pour chaque jour de voyage.
– Qu'est-ce qui te fait autant réfléchir ?, je chuchote en me plaçant derrière l'acteur.
J'enroule mes bras autour de sa taille et dépose un baiser sur son épaule ; il soupire.
– Je ne sais pas quoi mettre.
– T'as des problèmes de fille, Tom, je pouffe.
– Tu insinues que parce que je suis un homme, je n'ai pas le droit de me préoccuper de mon apparence ?, raille aussitôt mon petit ami.
Je fronce les sourcils.
– Ce n'est pas ce que j'ai dit. En plus, j'aime que tu te préoccupes de ton apparence.
– Ha, tu vois !, jubile Tom.
Je ris et embrasse de nouveau le sommet de son épaule.
– Mets celle-là, j'indique en pointant du doigt la chemise bleue.
– Pourquoi tout le monde me demande toujours de mettre du bleu ?, s'étonne Tom.
Est-ce qu'il est sérieux ? Il n'a aucune idée de sa prestance lorsqu'il porte cette couleur, ou ça se passe comment ?
– Tu poses vraiment la question ? Mon cœur, s'il y a bien une couleur qui te va plus que toutes les autres, c'est celle-là !
Tom se retourne et se place face à moi. Avec un sourire joueur, il me pousse sur le lit, sur lequel je m'écroule avec un cri de surprise.
– Bien sûr que je sais pourquoi, lâche-t-il en s'avançant vers moi.
Au moment où ses lèvres vont rencontrer les miennes, je m'écarte.
– Pas maintenant, je glousse. On a une soirée prévue dans moins d'une demi-heure, je te rappelle. Je n'ai pas envie de devoir me préparer encore une fois.
– C'est pas marrant, cette robe, là... C'est une torture !
Je lui fiche une tape sur la tête en riant.
– Tom ! Je te rappelle que j'ai pas fait la meilleure impression à tes collègues, toute à l'heure. J'aimerais au moins être présentable un minimum, ce soir.
Je me lève et époussète ma robe, lissant les plis qui s'y sont formés.
– Et puis, j'ajoute avec un air de conspiratrice, on aura tout notre temps après.
L'acteur se redresse à son tour et sourit.
– Il fallait le dire tout de suite !
Il se saisit de la chemise bleue et du pantalon noir, les enfile à la hâte, puis passe une main dans ses cheveux pour les replacer un minimum. Un coup d'oeil au miroir, et nous sommes prêts.
L'air est carrément froid sur le toit-terrasse, pourtant j'ai un peu chaud. Le stress, sûrement. Si j'ai à peine aperçu la ribambelle d'acteurs qui constituent le MCU cet après-midi, ce ne sera pas le cas dans quelques secondes.
– Bienvenue sur les toits de New York !, lance Tom en serrant mes doigts dans les siens.
Il a les mains chaudes, je ne sais pas comment il fait. Les miennes sont glacées quoi qu'il arrive, tout comme mes pieds d'ailleurs. Souvent, l'hiver, il m'arrive de ne plus les sentir.
– Eh, Tom !, crie une voix un peu plus loin.
C'est Chris Hemsworth. Un verre à la main, il nous fait joyeusement signe. Avec lui se trouvent Robert Downey Junior, Scarlett Johansson et Elizabeth Olsen. Je songe alors qu'avec un peu de chance, il y aura trop de monde pour que je puisse être présentée à tout le monde ; je ne sais pas si c'est bien ou pas.
Tandis que nous nous approchons à bonne allure du petit groupe, je sens mon cœur battre de plus en plus vite. Et s'ils ne m'aimaient pas ? Et si...
Non, stop. Il faut que j'arrête de toujours penser au pire, ça va juste me bouffer de l'intérieur et je vais gâcher ma soirée en même temps que celle de Tom. C'est lui qui m'a proposé de l'accompagner, je ne peux pas le remercier ainsi.
– Salut Axelle !, lance Chris en me tendant un verre.
Je l'accepte avec un remerciement, pas certaine cependant de si je dois le boire ou non. Non pas que j'aie peur qu'il ait mis une substance illicite dedans, mais plutôt parce que je ne sais pas si c'est de l'alcool ou non, et je n'ai pas envie de finir soûle.
– On parlait de toi, justement !, continue l'australien en tendant un deuxième verre, cette fois à Tom.
– De... moi ?, je bredouille.
C'est une chose qu'il ne faut pas me dire, ça, surtout lorsque j'angoisse comme maintenant.
– Rien de méchant, ne t'inquiète pas, intervient aussitôt Elizabeth avec un grand sourire.
– Non, on disait que tu t'avais plutôt assuré, tout à l'heure, renchérit Scarlett. J'imagine combien ç'a dû être difficile de se présenter comme ça devant tout ce monde.
Je hoche la tête.
– Ça l'était, j'avoue.
– Mais t'as assuré, confirme Chris en portant son verre à ses lèvres.
Il le termine d'une traite et, pendant un instant, je m'attends presque à ce qu'il le balance par terre en criant ''un autre !''.
– C'est sûr que pour nous autre, les pros du milieu, c'est une chose qu'on fait tous les jours..., commence RDJ en ouvrant grand les bras.
– Oh, tais-toi, le houspille Scarlett en lui assénant un petit coup sur le bras. Ne fais pas d'ironie comme ça, tu vas lui faire peur ! Regarde-la, on dirait qu'elle va s'évanouir. Tout va bien, Axelle, on ne va pas te manger.
– J'aurais très mauvais goût, je réplique du tac-au-tac.
Oh non, mais pourquoi j'ai dit ça, moi ? Mon dieu, qu'est-ce que je peux raconter comme bêtises quand je carbure à l'angoisse !
– Pas si tu bois ton cocktail, s'exclame Chris en pointant mon verre du doigt. Ne t'inquiète pas, il n'y a pas d'alcool.
Je fais aussitôt mine d'être vexée.
– Je suis majeure, aux États-Unis aussi, je déclare. Je peux boire de l'alcool partout sur cette planète, et légalement en plus ! Pas que l'âge m'ait jamais empêché de boire, évidemment, même si j'ai toujours bu avec modération.
Pitié, mais faut que je me taise moi, c'est pas possible ! Le stress c'est encore pire que l'alcool, chez moi !
– C'est qu'on en apprend tous les jours, des choses, murmure Tom dans mon oreille.
Je souris et, pour être certaine d'arrêter de débiter des âneries, porte le verre que j'ai dans les mains à mes lèvres. Chris n'a pas menti, ce n'est pas de l'alcool : on dirait de l'Ice Tea dilué avec de l'eau, c'est très étrange.
– Alors Axelle, dis-nous tout..., reprend Elizabeth. Tu es française, si j'ai bien compris ?
Je hoche la tête.
– J'aime bien la France, commente RDJ. Enfin, je ne suis pas allée beaucoup plus loin que Paris, mais...
– Axelle vient de Marseille, et les gens de Marseille n'aiment pas Paris, coupe Tom en riant.
Je lui frappe doucement le bras.
– Tom ! Dis pas ça, tu vas faire passer les marseillais pour des fous furieux !
– Quoi, tu n'aimes pas Paris ?, s'étonne Scarlett.
Je pousse un soupir avec un sourire en coin.
– Paris et Marseille, c'est une guerre qui remonte à si loin que je suis prête à parier que personne ne se souvient vraiment de quoi il s'agissait à la base. Après, disons que chaque ville a ses avantages et ses inconvénients. Leurs habitants, par exemple, c'est un inconvénient pour les deux.
– Qu'est-ce que tu veux dire ?, demande Chris en fronçant les sourcils.
Je ris doucement.
– Les parisiens sont réputés pour être snobs et désagréables. Les marseillais sont réputés pour être des alcooliques qui passent leur temps à dormir ou jouer à la pétanque. Par contre, dans les deux cas, que ce soit Marseille ou Paris, les règles de circulation sont inexistantes. Le code de la route ? Je ne suis pas sûre qu'il soit connu de beaucoup de gens.
– C'est drôle, ce genre de cliché, s'esclaffe Scarlett. Enfin, en tant qu'américains, nous en avons aussi évidemment. Je suppose que c'est le cas dans chaque pays, tout le monde essaie d'être meilleur que son voisin et ainsi de suite.
– Comme un peu toute personne sur terre, en somme, j'admets.
Les autres hochent la tête. Avec un sursaut, je remarque que je ne tiens plus la main de Tom. En fait, je me suis même écartée de lui pendant que je parlais. À présent, je me sens à l'aise, comme si c'était là ma place depuis toujours.
– Est-ce que tu veux boire autre chose ?, me demande Tom.
Je hoche la tête. En fait, j'aimerais bien un peu d'alcool, finalement.
– Allez, viens !
– Ravi de t'avoir rencontrée, Axelle !, scande RDJ alors que mon petit ami et moi nous éloignons.
– Tu ne t'en sors pas si mal, pour quelqu'un qui étais particulièrement stressé, commente ce dernier en s'approchant de la table où se trouvent toutes les boissons.
Il demande deux verres au serveur puis se tourne vers moi.
– Tu as une aisance naturelle, en fait. Il faut juste que tu sois mise en confiance avant.
Il n'a pas tout à fait tort, au fond. Je suis ce qu'on appelle communément une personne timide mais pas trop. Ça veut dire que j'ai du mal à agir avec la société jusqu'au moment où la personne en face de moi commence à me parler comme si elle me connaissait depuis toujours. À ce moment-là, j'ai l'impression d'être là où je devrais être, et tout glisse comme sur des roulettes.
– Est-ce que je peux te laisser respirer, du coup ?, continue Tom en souriant. J'ai l'impression d'être sur ton dos, je ne voudrais pas que tu penses que je te surveille.
– Ce n'est pas du tout le cas, je le rassure. Et oui, je pense que tu peux me laisser, je n'en mourrai pas.
– Bon. Si tu as le moindre problème, appelle-moi !
Je ris.
– Il va me falloir un nom de code, parce que si je crie ton nom, plusieurs personnes vont se retourner.
Mon petit ami hoche la tête.
– C'est vrai, pouffe-t-il. Mais je serai le seul à reconnaître ta voix, darling.
– Charmeur, va !, je me moque gentiment.
Le voilà qui me fait un baise-main avant de s'éloigner en direction de Benedict. Avec un soupir, je me détourne et tombe nez-à-nez avec un visage aux traits presque enfantins.
– Bonjour !, s'exclame le jeune homme d'un ton incroyablement enjoué. Axelle, c'est ça ?
Je recule un instant, un peu stupéfaite d'une telle apparition, puis je me détends. S'il y a bien quelqu'un avec qui je peux m'entendre plus qu'avec les autres ici, c'est bien Tom Holland.
– Salut !, je réplique en souriant.
Je porte mon verre à mes lèvres et en boit quelques gorgées. En face de moi, le brun m'observe de ses yeux marron, l'air d'attendre quelque chose. Oui, mais quoi ?
– C'est rare de trouver des gens plus jeunes que moi dans ce genre de rassemblement. J'ai toujours l'impression d'être l'enfant du groupe, mais ce soir, c'est toi !
– Eh bien... Merci, j'imagine ?
Il a mangé de l'énergie pure toute la journée ou comment ça se passe ? Il se mettrait à sautiller partout que je n'en serais pas étonnée !
– Avec plaisir !, rétorque Tom en riant. Tu vas voir, c'est cool d'être l'enfant du groupe. Tout le monde va veiller sur toi, tout le monde va faire attention, et peut-être même que Seb et Anthony vont me laisser tranquille.
Je ris. C'est vrai que le pauvre petit Tom Holland se fait martyriser par les deux acteurs de Sam et Bucky, pour la plus grande joie des fans.
– Oh mais j'aime cette musique !, continue le brun.
J'ai beau entendre ladite musique, je ne la reconnais pas. Tout ce que mon cerveau peut penser à cet instant c'est : bon sang, mais il ne respire jamais ce gars ou bien ?
– Tu vas danser, du coup ?, je demande tandis qu'il reprend son souffle.
J'ai réussi à en placer une, un exploit !
– Hein ?
Pendant un instant, il semble perplexe, puis il finit par se rendre compte de quoi je parle et fronce les sourcils.
– Cette vidéo va me suivre jusqu'à la fin, hein ?, raille-t-il.
– Je crois que tu m'as mal comprise.
– Ah bon ?
Je pousse un long soupir. Je ne voulais pas le brusquer, bien au contraire. Ce qui était censé être juste une blague n'a pas du tout fonctionné comme je le voulais.
– J'aime beaucoup le fait que tu sois un danseur, j'avoue en souriant. Je veux dire, tellement de gens pensent que la danse est réservée aux filles, c'est aberrant ! Au moins, avec toi, ça leur montre qu'on peut être un mec, faire de la danse, et réussir sa vie. C'est plutôt cool.
– Euh... Merci ?
Je n'ai pas le temps de continuer mes explications qu'une voix nous interrompt :
– Ben alors Holland, ricane Anthony en passant à côté de nous. T'as enfin trouvé une camarade de jeu de ton âge ? C'est bien, tu retournes dans la cour des petits.
À côté de lui, Sebastian se met à rire également. Quant à Tom, il reste un instant choqué. Visiblement, il ne s'attendait ni à ce que je le complimente sur ses talents de danseur, ni à ce qu'Anthony et Sebastian débarquent pour se moquer gentiment de lui. Il doit pourtant en avoir l'habitude, non ?
– Ce n'est pas très gentil, j'interviens. Ni pour moi, ni pour Tom.
Je croise les bras sur ma poitrine avec une moue boudeuse, que j'espère assez exagérée pour que les deux hommes comprennent que je me moque ouvertement d'eux.
– Et je ne suis pas sûre que mon petit ami soit ravi de savoir que vous vous amusez à m'embêter, je continue d'une voix de petite fille.
Un instant, les trois gars me regardent, l'air sidérés.
– Me regardez pas comme ça, je ris. Vous préfèreriez que je joue l'adulte ?
Décroisant mes bras, je les place le long de mon corps et prends une voix un peu plus grave et profonde.
– Vous savez, c'est pas sympa de votre part, ces allusions, je les sermonne en les menaçant d'un doigt accusateur. Ce n'est pas parce que j'ai vingt-deux ans que vous avez le droit d'insinuer que je suis une enfant. En fait, c'est plutôt votre comportement qui est enfantin. De la part d'hommes adultes, je trouve que ça fait un peu pitié. Vous vous en prenez à des Gen Z ? Ce n'est pas joli joli, les gars.
Ma tirade terminée, je hausse un sourcil.
– Ça correspond plus à vos attentes ?, je lâche, pince-sans-rire.
Anthony et Sebastian échangent un regard indéchiffrable. Pendant une seconde, je me demande s'ils ne vont pas m'en vouloir de ma réaction. Après tout, je ne les connais pas, je ne sais même pas pourquoi j'ai réagi comme ça. Une impulsion soudaine.
Enfin, alors que je commence à sentir l'anxiété me gagner, les deux hommes éclatent de rire à l'unisson. Je me permets de rigoler également, pour évacuer la pression accumulée précédemment.
– Alors là !, s'exclame Sebastian en me donnant une légère tape sur le bras. T'aurais dû faire actrice, ma grande. J'ai jamais vu personne passer aussi vite du rôle de l'enfant à celui de la mère, chapeau !
– Tom !, s'écrie Anthony en levant la tête.
J'imagine qu'il ne parle pas du Tom avec nous en ce moment, du coup, vu qu'il a l'air de chercher quelqu'un.
– Tom !
L'homme secoue la main et Tom, le mien, apparaît un peu plus loin. Anthony lui fait signe d'approcher, et mon petit ami s'exécute.
– Où tu l'as trouvée ?, demande l'acteur de Falcon sur le ton de la confidence. Mec, je veux la même, dis-moi où tu l'as dénichée !
– Ah non, c'est la mienne, rit Tom. Trouve-t'en une autre, Anthony !
– T'es pas marrant !, se plaint faussement son interlocuteur.
– Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser piquer l'amour de ma vie, si ?
Tout en disant cela, Tom plaque un baiser sur le sommet de ma tête. Cette façon qu'il a d'être naturel mais tellement mignon à la fois, c'est adorable ! Et quand il m'appelle l'amour de sa vie... Oh, le pense-t-il réellement ?
Mon petit ami me sourit et retourne à sa discussion avec Chris. Quant à Sebastian et Anthony, après m'avoir chaudement saluée, ils se dirigent d'un pas décidé vers le bar.
– Je dois te remercier, je crois, dit Tom Holland en me lançant un regard reconnaissant. Ça faisait longtemps que personne ne m'avait défendu de la sorte, bien qu'Anthony et Sebastian ne me charrient jamais méchamment.
Je souris.
– Je sais. Mais en tant que membres les plus jeunes de ce groupe, il faut bien qu'on s'entraide, non ?
Tom rit.
– T'as pas tort. En tout cas, je suis content de t'avoir rencontrée, Axelle. T'as l'air marrante.
Marrante, moi ? En général, ce n'est pas le premier adjectif qu'utilisent les gens pour me qualifier, mais soit.
– Et toi, tu as l'air... Plus petit que je pensais !
D'accord, il n'est pas petit, en soi, c'est juste moi qui suis grande. Il n'empêche que j'ai trois centimètres de plus que lui, et que j'en suis fière.
– T'étais pas censée me défendre ?, s'indigne le brun.
Je hausse les épaules avec un sourire en coin.
– Qui aime bien châtie bien, je déclare en français.
– Je ne comprends pas le français.
– Ça veut dire que quand on apprécie quelqu'un, on aime bien l'embêter, j'explique. Et j'ai décidé que je t'aimais bien, alors...
Tom m'adresse un sourire narquois.
– Ah, t'as un truc pour les Tom anglais, c'est ça ?, raille-t-il.
Je m'esclaffe aussitôt. Il n'a pas tout à fait tort. Tom Hiddleston, Tom Holland, Thomas Brodie-Sangster... Autant d'acteurs que j'ai toujours admiré, même à présent que je sors avec l'un d'eux.
– Si tu savais, je réponds en français.
– Je ne comprends toujours pas le français, me rappelle mon interlocuteur.
Je ris doucement. Heureusement qu'il ne comprend pas le français, et heureusement que mon Tom ne se trouve pas dans les parages. J'aurais du mal à expliquer que j'ai toujours eu une obsession pour les Thomas qui viennent d'Angleterre.
Beaucoup plus tard dans la soirée, alors que la nuit est tombée depuis longtemps et que la musique tourne à plein régime, je suis à la recherche de mon petit ami, un verre vide à la main. J'ai la tête qui me tourne un peu à cause de l'alcool, mais je me sens étrangement euphorique. Je me sens bien, comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps sous alcool.
Autour de moi, les gens ne sont pas plus sobres que moi. La plupart dansent au rythme de la musique, quelques uns discutent. Quant à Tom, il est au beau milieu de la piste, marchant droit vers moi. Quelques enjambées et nous nous rejoignons.
– Je crois que je suis un peu bourrée, je ricane bêtement en passant mes bras autour du cou de Tom.
Ce dernier sourit puis rit carrément. Le verre qu'il tient dans sa main droite se secoue, menaçant de se renverser.
– Je vois ça, oui.
De sa main libre, il m'enserre la taille pour me retenir contre lui et je pouffe.
– Ça me rappelle notre premier rencard, tu avais cette même lueur dans le regard.
Il dépose un baiser sur le bout de mon nez et je fronce les sourcils.
– Quelle lueur ?
– Je ne saurais pas t'expliquer, c'est comme si... Comme si tu avais le monde à tes pieds, tout d'un coup, et que tu t'en étonnais. Tu as cette lueur d'émerveillement dans les yeux, c'est beaucoup trop mignon.
– Aaaaaawn, je fais alors que mon cœur fond sur ses affirmations.
Le visage de Tom s'approche doucement du mien et il pose ses lèvres sur les miennes ; je ferme les yeux en souriant.
– Tout compte fait, intervient-il en rompant notre baiser, je ne suis pas tout à fait sobre non plus.
Nous rions tous les deux tandis qu'une nouvelle musique remplace la précédente. My Type, de Saint Motel.
– Oh, j'aime cette chanson !, je lance en attrapant les mains de mon petit ami.
Heureusement qu'il vient de finir son verre, car le plastique est aussitôt écrasé entre nos doigts. Je tire l'acteur sur la piste de danse et plante mon regard dans le sien.
– Fais-moi danser, je lui ordonne.
Avec un sourire, il s'exécute. Une main sur ma taille, l'autre dans laquelle se trouvent mes doigts, Tom s'amuse à me faire bouger dans tous les sens. J'ai l'agréable impression de planer au-dessus du sol, c'est beaucoup trop grisant !
Derrière nous, RDJ et les deux Chris crient sur la musique, dans un rythme un peu trop incertain à mon goût. Jeremy se moque ouvertement d'eux, tandis que Paul Rudd enchaîne les mouvements de hanches. Tom Holland se fait gentiment victimiser par Anthony et Sebastian, sous le regard consterné de Benedict, Paul Bettany et Mark. Quant aux filles, elles sont de l'autre côté, un verre dans les mains, en train de se déhancher sur la piste de danse. Les autres sont éparpillés un peu partout en petits groupes, bien trop pour que je puisse tous les apercevoir.
Ces gars-là ont une énergie tellement chaotique, c'est phénoménal ! Bien sûr, je m'en étais déjà rendu compte grâce aux vidéos et interviews, mais en vrai, c'est encore pire. On dirait une bande de gamins lâchés dans la nature, sans surveillance parentale, c'est à mourir de rire. Je ne me sens pas si jeune et immature, au final, c'est presque le contraire.
Alors que la musique se termine et que Tom cesse de me faire virevolter, je peine à reprendre mon souffle. C'est d'autant plus compliqué que l'acteur pose ses lèvres contre les miens. Je me laisse faire et ferme les yeux, c'est un automatisme à présent. Sa chaleur est rassurante, je passe mes mains dans ses boucles châtain pour rapprocher encore d'avantage son visage du mien.
– On pourrait s'éclipser, murmure Tom en embrassant doucement la peau nue de mon cou.
– Tu crois ?, je demande, joueuse.
– J'en suis même certain.
Je souris.
– Alors on est partis !
La main de Tom attrape la mienne et il me tire presque pour rejoindre l'ascenseur. Le trajet jusqu'à la chambre et long, entrecoupé de baisers profonds et langoureux.
Lorsqu'enfin nous entrons dans la pièce, la porte claque violemment derrière nous. Tom tourne le verrou, son autre main passée derrière ma taille. Il m'embrasse avec avidité, je l'embrasse avec passion, et mon cœur cogne contre ma poitrine.
Tom avance, je recule, et nous allons si loin dans notre démarche que mes genoux rencontrent bientôt le lit. Ça ne stoppe pas mon petit ami, qui me pousse sur ledit lit. Je ne tombe pas à proprement parler, parce que la main de l'acteur me retient toujours. C'est plutôt comme s'il me déposait sur le lit et pendant un instant, un terrible instant, nos bouches se séparent et j'en perds le souffle.
– Je vais enfin pouvoir t'ôter cette robe, my love.
Trop secouée par l'insinuation, je ne fais même pas attention au nouveau surnom que Tom m'a donné.
– Vas-y, je réplique avec un air de défi. Je t'attends.
Avec un sourire, Tom me prend au mot.
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