Chapitre 26

Le repas terminé, nous échouons tous les quatre sur le canapé. Je n'ai pas envie de regarder un des documentaires ennuyeux de mes parents, toutefois j'ai la sensation que passer un moment en famille nous est nécessaire. Aussi, je me tais et me tasse un peu plus sur moi-même.

– Est-ce qu'on pourrait regarder un truc sympa ?, lance ma sœur, faisant écho à mes propres pensées.

J'admire son courage. En général, le dimanche après-midi, nous nous occupons chacune de notre côté, tandis que mes parents squattent le salon. Aujourd'hui, nous avons décidé de rester, mais si on peut varier un peu, c'est avec joie.

– Et qu'est-ce que tu voudrais regarder ?, demande ma mère en haussant un sourcil.

Laura sourit, de ce sourire de psychopathe qu'elle maitrise si bien. À ce qu'il paraît, je suis pas mal dans mon genre, comme quoi on se ressemble encore plus qu'il ne semble, elle et moi.

– Vous me faites confiance ?

Je réprime l'envie de rire qui me prend. J'ai une confiance totale en ma sœur, évidemment, mais là...

– Au point où on en est, lâche ma mère.

À son regard, je devine qu'elle en est parvenue à la même conclusion que moi : Laura n'est pas digne de confiance quant on en vient aux films.

Ma sœur monte en courant à l'étage et redescend aussitôt, un dvd dans les mains. Je reconnais sans peine ledit dvd, qu'elle a probablement pris de ma collection.

– T'es sérieuse ?, je murmure.

Je ne lui en veux pas d'avoir pioché dans mes dvd, elle sait qu'elle en a le droit tant qu'elle remet tout en place après. Toutefois, c'est sur le choix du film que je suis sceptique : Thor, Ragnarök, vraiment ?

– Absolument !, exulte Laura en introduisant le dvd dans le lecteur.

Elle m'adresse un clin d'oeil et je soupire. Je ne suis pas certaine que mon père apprécie ce qui va suivre, mais tant pis.

– Admirez, le chef d'oeuvre !, fanfaronne ma sœur. Vous allez regarder le meilleur film de tout le MCU !

Je ne peux qu'acquiescer. Bien que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, on a chacun les siens, je suis à 100% d'accord avec elle sur ce coup-là. Thor Ragnarök est un chef d'oeuvre, et que dire des personnages ? Ils sont parfaits.

Première scène, mon père commence déjà à commenter : heureusement qu'on l'aime tel qu'il est, parce que parler pendant un Marvel, c'est un sacrilège – sauf si vous êtes tout seul.

Tout s'enchaîne presque trop rapidement, et je redoute le moment de l'apparition de Loki en même temps que je n'attends que ça.

– Bon choix de musique, balance mon père tandis que The Immigrant Song se lance derrière Thor.

En tant que musicien, il est particulièrement casse-pied sur le sujet. La dernière fois qu'on a regardé un film tous ensemble, c'était Aladdin, la version Live-Action, et j'ai bien cru qu'il allait rentrer dans la télé pour baffer les chanteurs.

– Marvel a toujours des bonnes musiques, je réponds en haussant les épaules.

Il n'y a qu'à voir, entre Led Zeppelin et AC/DC, il y a de quoi contenter tout amateur de bonne musique. Pas comme les trois quart des artistes de maintenant, surtout les français. Franchement, je respecte les goûts de chacun, mais mes oreilles saignent énormément.

Mon cœur se serre tandis que je reconnais la scène à l'écran : dans quelques minutes au max, Loki va faire son apparition. Je me raidis automatiquement.

– Il a une tête qui me dit quelque chose..., lance songeusement mon père lorsque le dieu de la malice se défait de son déguisement.

– C'est vrai, renchérit ma mère. Il a joué dans quoi ?

J'échange un coup d'oeil avec ma sœur. Nos parents le font-ils exprès ? Nous explosons aussitôt de rire, sous le regard interrogateur de nos géniteurs.

– Pourquoi vous riez ?, demande mon père en fronçant les sourcils.

Avec un grand sourire, je tends les bras vers l'écran.

– Papa, je te présente Tom !

– Maintenant que tu le dis..., marmonne ma mère avec un sourire en coin.

Laura et moi sommes incapables de nous calmer, heureusement que nous connaissons déjà le film par cœur. Nous rions tellement que mes abdos me font mal.

Mon père prend l'air vexé.

– Et comment j'étais censé deviner, hein ?, grommelle-t-il.

– Enfin, papa !, s'exclame ma sœur. Tu l'as vu ce matin !

Je lève les yeux au ciel en souriant.

– C'était ton plan, hein ?, je demande à voix basse Laura.

– Je vois pas de quoi tu parles, rétorque-t-elle sur le même ton.

De nouveau, je lève les yeux au ciel.

– Tu devrais te concentrer dans le film, mater ton copain par exemple, maintenant que t'en as officiellement le droit, glisse ma sœur.

Je lui fiche un coup de poing dans le bras.

– Oh tais-toi !

Elle hausse les épaules, l'air moqueur.

– J'dis ça j'dis rien.

Nous nous concentrons dans le film, bien que nous le connaissions sur le bout des doigts.



Mon père se lève tandis que le générique de fin défile à l'écran.

– Ça va, c'était pas mal tout compte fait.

Je soupire. Dire qu'il a apprécié, ça le tuerait ? Il était le plus impliqué de nous tous dans l'histoire, et ce n'est pas peu dire quand on sait à quel point ma sœur et moi sommes fans de ce film !

– Tu vas où ?, demande cette dernière en fronçant les sourcils.

– Fumer, j'ai encore le droit que je sache ?

– Papa, tu peux pas partir tant que le générique est pas terminé. C'est un Marvel, y a toujours une scène post générique à la fin, voire même deux. Tiens, regarde !

Elle pointe du doigt vers l'écran tandis que mon cœur se serre. Je déteste cette scène post générique, vraiment ! Ça me rappelle que Loki est destiné à mourir dans Infinity War, et je ne m'en suis toujours pas remise, même après trois ans.

Mon père obéit, contemplant d'un œil inquisiteur la télé. Une fois que le film est réellement terminé, il s'éloigne pour sortir fumer. Quant à ma mère, elle se tourne vers moi.

– C'est un bon acteur, je ne peux pas mentir là-dessus.

Je n'ai pas besoin de poser la question, je sais pertinemment bien de qui elle parle. Avec un sourire, je hoche la tête.

– Oui. Après, tous les acteurs de la franchise sont sacrément bons dans ce qu'ils font, j'avance. C'est comme si les personnages avaient été créés pour eux, c'est juste dingue.

– C'est clair !, ajoute ma sœur. La personnalité, l'image des acteurs, colle tellement bien avec les personnages ! Et pour ceux pour qui ce n'est pas le cas, eh bien... Ils ont un talent fou pour interpréter des gens qui ne leur ressemble pas !

Je souris en songeant à Tom. S'il y a bien un acteur qui est totalement différent de son personnage, c'est lui. Quand Loki n'est que colère, haine et destruction, Tom est d'une gentillesse et d'une douceur sans nom.

– Deux groupies pour le prix d'une, c'est génial !, se moque ma mère.

– Ah, tu peux pas comprendre m'man !, se récrie Laura.

Ma mère sourit. Quand elle le fait, elle nous ressemble beaucoup – ou plutôt, c'est nous qui lui ressemblons. Ma sœur et moi avons beaucoup prix de notre père, mais parfois, c'est ma mère qui ressort sur nos visages.

– Bien sûr que si je peux comprendre, Laura. J'ai eu votre âge, je te signale ! Tu aurais dû me voir parler de Mel Gibson !

Je ris.

– Parce que t'en parles pas, encore maintenant ?, je raille.

Je serais incapable de compter le nombre de fois où ma mère a vanté tous les mérites de l'acteur australien. Je dois avouer que, plus jeune, il avait un charme, mais... Rien qui ne m'ait jamais pousser à fantasmer dessus.

– C'est ça, moque-toi. En attendant, à l'époque, Mel Gibson était vraiment très beau. Évidemment, il a mal vieilli, mais...

– Et après c'est nous les groupies, hein ?, s'indigne ma sœur. De qui tu crois qu'on a pris ?

Ma mère hausse les épaules avec un sourire d'excuse.

Sans rien dire de plus, Laura et moi montons chacune dans notre chambre. Je replace le dvd sur mon étagère, entre Doctor Strange et Avengers Infinity War. J'ai toute la collection Marvel, à part les derniers sortis et Captain Marvel – je n'ai jamais beaucoup apprécié Captain Marvel, ni eu le temps d'en acheter le dvd. Également, j'ai une centaine de films Disney, classés par ordre chronologique.

Un de mes rêves serait de pouvoir, un jour, afficher la collection complète des œuvres Disney. Toutefois, cela fait plus de quatre cent dvd, sans compter ceux qui sortent chaque année et se rajoutent donc au total. Un jour, j'y arriverai ; je m'en donnerai les moyens, même si à ça doit me prendre cinquante ans.

Avec un soupir, j'ouvre mon ordinateur et appuie sur le bouton d'allumage. J'ai envie d'écrire, j'en ai besoin, et je ne vais pas me priver. Mes phases d'inspiration sont tellement aléatoires – je peux écrire vingt pages d'une traite puis plus rien pendant des mois –, je dois en profiter tant que je suis sous adrénaline.

J'ai tellement d'idées, tellement de romans commencés mais jamais terminés ! Toutes ces pages, tous ces morceaux d'histoire rédigés et qui ne me serviront jamais à rien ! Ça me rend malade. Je suis la pro pour commencer une histoire avec des idées plein la tête, puis m'arrêter après quarante pages et ne jamais revenir dessus par manque d'inspiration. Ça me rend folle, même si je suis consciente que tous les auteurs font pareil.

Un jour, peut-être que je me replongerai dans chaque roman inachevé que j'ai commencé. Il n'y a que peu de temps que j'ai découvert l'incroyable aide qu'est la mise en place d'un plan, parce qu'avant je ne jurai que par le bordel organisé. Aujourd'hui, je me dis que je serais capable de faire quelque chose de mes nombreux brouillons, avec un plan adapté, pour peu que j'ai l'envie, le temps et la foi de m'y remettre.

Pour le moment, je préfère me concentrer dans mon projet actuel, celui qui me passionne depuis six ans maintenant. Underwater, c'est mon bébé. Il est né un soir d'été, alors que je venais de terminer la lecture de Rogue Wave, de la saga Waterfire, de Jennifer Donnely. Je m'ennuyais, j'ai eu envie de commencer une histoire de sirènes, et de mixer un peu les personnages de la Belle au Bois dormant. Je voulais un prince charmant qui ait mal tourné, une princesse qui sache se battre, c'est comme ça que cette histoire est née.

Me voilà donc, plus de six ans après avoir posé le premier mot de cette œuvre, en train d'avancer petit pas par petit pas. Si je ne me trompe pas, plus que quelques chapitres et j'aurai terminé. Après ça, ce sera autour de la correction – le style d'écriture des premiers chapitres ne correspond plus à celui que j'ai actuellement, à l'époque j'avais seize ans à peine –, puis l'envoi en maisons d'éditions, en priant pour qu'ils l'acceptent.

– Mais d'abord, commence par finir de l'écrire, je me dis à moi-même. Après on en reparlera.

Avec un énième soupir, je me plonge dans mon roman.

Le temps s'écoule toujours plus vite lorsque je suis inspirée, c'est pourquoi, quand je relève la tête, je m'aperçois que le soleil commence à descendre à l'horizon, derrière la fenêtre.

J'ai écrit un chapitre de plus, douze pages en moins vers la fin, l'achèvement de ce projet qui m'a accompagnée tout au long de mon adolescence.

Deux coups tapés contre ma porte me font froncer les sourcils.

– Oui ?

La porte s'entrouvre, laissant apparaître ma mère.

– Je peux ?

Je ferme mon ordinateur et me tourne vers elle : elle entre et referme doucement la porte derrière elle.

– Écoute, Axelle... Ton père et moi, on a beaucoup réfléchi. On a bien remarqué à quel point tu étais heureuse, ce matin, quand Tom est arrivé. Et la façon qu'il a de te regarder... Il est amoureux de toi, c'est évident. J'ai donc quelque chose à te proposer, mais je veux que tu m'écoutes jusqu'à la fin avant de parler.

Je hoche la tête. En général, lorsque ma mère vient s'assoir dans ma chambre avec un air aussi calme, c'est que quelque chose cloche. J'espère simplement qu'elle ne va pas me rejouer la dispute que nous avons eue avec mon père, lorsqu'ils ont appris pour Tom. Aujourd'hui, ils l'ont rencontré en vrai, et bien qu'on soit tous encore sous le choc de la mort de Dédé, je me doute qu'ils ne l'ont pas forcément bien pris, malgré ce qu'ils peuvent dire.

– Bon. Comme je disais, on a beaucoup réfléchi à tout ça, avec ton père. On en a discuté, et... On voudrait te proposer quelque chose. Si tu es d'accord, nous sommes prêts à t'aider à chercher un appartement à Londres, ainsi qu'à en payer le premier mois de loyer, à condition que tu trouves du travail sur place. Je sais que tu as ton concours, normalement, mais si tu veux le passer une autre année, ou pas du tout... Tu as le droit. On a bien vu à quel point la présence de ton... petit ami t'était bénéfique. Tu avais l'air sereine, apaisée, je ne t'avais jamais vue comme ça ! Et là, de nouveau, tu broies du noir. Non, attends, je n'ai pas fini !

Je ravale les quelques mots que je voulais placer et attends sagement la suite.

– Toutefois, il faut que tu saches que si tu pars à Londres, si tu trouves du travail là-bas... Eh bien, tu ne pourras pas revenir, du moins pas avant un sacré bout de temps. Évidemment, la maison te sera toujours ouverte, tu le sais, mais... Je voulais être sûre que tu aies bien compris que, si tu décides de t'en aller, il faudra que tu t'assumes toi-même derrière.

Je ne sais pas quoi dire. Ma mère vient de m'offrir la solution que je cherchais sur un plateau doré, c'est forcément trop beau pour être vrai. Quant à mon père... A-t-il vraiment cautionné cette offre ? Je ne peux m'empêcher d'en douter, même si je sais que ma mère ne mentirait pas là-dessus.

– Tu n'as rien à dire ?, s'étonne ma mère.

J'ouvre la bouche, incapable de parler.

– Je..., je finis par lâcher. Est-ce que c'est pour de vrai ?

– Tu crois que je plaisanterais avec ça ? Axelle, bien sûr que c'est pour de vrai ! On n'est pas forcément ravis, ton père et moi, mais... Tu es grande, il est temps que tu fasses ta vie, et si on peut t'aider... Eh bien, on le fera. En plus, l'Angleterre, ce n'est pas si loin de la France que ça. C'est toujours plus près que les États-Unis, ou l'Australie, en tout cas.

Jeris. C'est vrai que, dit comme ça, elle n'a pas tout à fait tort. D'un autre côté... Suis-je vraiment prête à m'assumer toute seule ? J'en ai envie, c'est vrai, cependant il y a un pas entre la théorie et la pratique.

– Écoute, je ne te demande pas d'accepter tout de suite, d'accord ? Si tu veux y réfléchir, prends ton temps.Et...

– Je n'ai pas besoin de réfléchir, je la coupe. Je... je veux partir à Londres.

Ma mère sourit.

– Je m'en doute, chérie. Et tu en as tout à fait le droit, à condition de t'assumer seule une fois là-bas. Il est hors de question que tu ne fiches rien et que nous devions payer le loyer !

– Maman, tu sais que ça ne me ressemble pas. Je suis peut-être une grosse flemmarde, tout ça, mais je déteste l'idée de dépendre de quelqu'un. C'est pour ça que j'ai refusé, quand Tom m'a proposé de rester chez lui, cet été.

– Je sais bien, c'était juste pour être sûre qu'on est sur la même longueur d'ondes.

Je soupire longuement.

– Et pour le concours d'ATSEM, alors ?, je demande. Je me suis inscrite, j'ai payé, j'ai bossé... Tu ne veux pas que j'aille jusqu'au bout ?

– Ça, c'est comme tu veux, Axelle. Évidemment, tu pourrais le passer quand même et monter à Londres après, mais est-ce qu'il te servirait vraiment à quelque chose ? Tu as un an pour trouver du travail avec, après il faut le repasser non ?

Je hoche la tête. En effet, si je ne cherche pas de boulot avec mon concours pendant la première année, il faudra que je le repasse. Dans le cas où j'en cherche mais n'en trouve pas, je peux le rallonger jusqu'à trois ans, mais pas plus. Quoi qu'il advienne, si je pars à Londres, je devrai le repasser.

– Quoi que je fasse, je devrais le repasser, j'acquiesce. Autant partir le plus tôt possible, dans ce cas. Pour ce qui est de trouver du boulot... Il doit bien y avoir des agences de garde d'enfants en Angleterre, comme en France ! Avec mon CAP, j'ai un diplôme valide.

Ma mère sourit.

– C'est ce que je me suis dit.

– Mais... C'est vraiment vrai ? Je veux dire... Papa est d'accord aussi ?

– Comme je te l'ai dit, on en a beaucoup discuté. Et puis, tu sais bien que je ne te ferais pas cette proposition si ton père ne l'avait pas validée avant.

Elle n'a pas tort. Ma mère peut faire beaucoup de choses pour ma sœur et moi, je le conçois, mais rien qui ne soit pas également confirmé par mon père avant.

– Donc c'est vraiment vrai ?, je demande encore une fois.

Je me répète, mais j'ai tellement de mal à y croire ! Mes parents, qui un mois encore auparavant, voulaient assassiner Tom parce que soi-disant il profitait de moi, me proposent aujourd'hui de partir à Londres pour le rejoindre ? Comment suis-je censée y croire ?

– Oui, c'est vraiment vrai, pouffe ma mère. T'es bouchée ou quoi ?

– C'est pas très sympa ça, je fais mine d'être vexée.

Toutefois, même si je le voulais, je ne pourrais pas l'être réellement. Un sourire est accroché à mes lèvres, et je ne peux qu'imaginer ce que sera ma vie quand je serai à Londres. Oh bon sang, j'ai si hâte !

– À d'autres !, s'exclame ma mère. Tu vas pas bouder alors qu'on vient de d'offrir une opportunité unique, si ?

– Bien sûr que non, je dis en me levant.

Je serre ma mère dans mes bras, retenant du mieux que je peux les larmes qui me viennent aux yeux.

– Je t'aime, je renifle.

Ma mère me tapote doucement le dos.

– On t'aime aussi, chérie.

Quand je pense qu'un mois auparavant, mes parents refusaient d'entendre parler de Tom. Voilà qu'aujourd'hui, ils ont décidé de m'envoyer droit vers lui.

Je n'ai peut-être pas les meilleurs parents du monde, après tout je ne suis pas parfaite moi non plus, toutefois ils font leur maximum pour mon bonheur. Je ne pourrai jamais assez les en remercier.

– Allez, descends, on va passer à table, lâche ma mère.

– D'accord.

Tandis qu'elle sort, refermant la porte derrière elle, mon regard se pose sur mon bureau, puis fait le tour de la pièce. Mon lit, mon meuble TV, ma bibliothèque, toutes mes étagères où s'alignent mes soixante-dix-sept pingouins en peluche et onze poupées Disney... Je suis consciente que je ne pourrai pas tout emmener avec moi, pourtant je suis prête à faire ce sacrifice.

 Je vais rejoindre Tom ; c'est tout ce qui compte à mes yeux. 

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