Chapitre 23 (/!\ scène explicite signalée /!\)

Je reconnais l'hôtel au moment même où on s'avance vers lui. Le Golden Tulip, Villa Massalia, est plutôt réputé à Marseille, surtout si proche de la mer. Le nombre de fois où j'en ai aperçu l'entrée n'est même pas calculable.

Alors que nous entrons, nous sommes aussitôt reçus par la réceptionniste, qui nous offre un grand sourire.

– Room four hundred and eight, right ? Et voilà !

[Suite de la chambre quatre cent huit, c'est ça ? Voilà !]

Elle tend une clef à Tom, qui la remercie. Quant à moi, je suis incapable de détacher mes yeux de l'endroit. Le hall est très lumineux, tout en parquet et vitres d'une propreté impeccable.

– Your luggage has been brought up, indique la femme avec un autre sourire.

[Vos bagages ont été montés.]

De nouveau, mon petit ami la remercie. Puis, une main passée derrière mes épaules, il me dirige vers l'ascenseur. Peut-être que le personnel de l'hôtel doit faire preuve de discrétion envers ses clients, toutefois je sens leur regard sur moi ; j'imagine bien leur étonnement face à la situation.

Comme nous sommes en pleine semaine, au beau milieu du mois de septembre, et surtout qu'il est à peine plus de quinze heures, nous ne croisons personne dans les couloirs. Tant mieux.

Lorsque Tom ouvre la porte de la chambre, je reste un instant sans voix. Ce n'est pas une chambre, ça, mais carrément une suite ! Un petit salon dans les tons de rouge et de rose fuchsia ouvre sur une grande chambre spacieuse aux mêmes couleurs. Une porte un peu plus loin indique l'emplacement de la salle de bain.

Je n'ai pas souvent mis les pieds à l'hôtel, pour être honnête, ça m'est arrivé trois fois – lors du mariage de mon parrain, en Normandie, lors de vacances avec ma sœur et mes parents, et lors du voyage en Italie à la fin de mon année de Seconde. Là, c'est un tout autre niveau de confort : j'en suis bouche bée.

Je n'ai pas le temps de détailler l'endroit plus longtemps : Tom me fait pivoter, les mains sur ma taille, et pose aussitôt ses lèvres sur les miennes. Je suis surprise, mais agréablement surprise : je ferme les yeux pour profiter un maximum.

Ce baiser... C'est autre chose que celui que nous avons échangé tout à l'heure, il est plus profond, plus sincère, plus... passionné. J'ai l'impression de me liquéfier sur place, est-ce que c'est normal ?

L'une des mains de Tom se glisse derrière ma nuque tandis que l'autre se saisit de ses lunettes, qu'il enlève. De ce fait, il presse un peu plus son visage au mien : tant pis pour mes propres lunettes, elles ont l'habitude d'être écrasées entre lui et moi, je crois.

Quand l'acteur rompt notre baiser, après de longues secondes, je pousse un soupir de satisfaction. Un sourire nait sur les lèvres de Tom.

– I missed you, avoue-t-il en passant un doigt sur ma joue.

[Tu m'as manqué.]

– I missed you too.

[Tu m'as manqué aussi.]

Mon petit ami embrasse doucement mon front. J'adore quand il le fait, parce que ça me donne l'impression qu'il me protège et que rien ne pourra m'arriver.

– I know you were supposed to go to the beach with Mathieu, and my proposal will never match that, but there's a pool here. We could go, if you want.

[Je sais que tu devais aller à la plage avec Mathieu, et que ma proposition n'égalera jamais ça, mais il y a une piscine ici. On pourrait y aller, si tu veux.]

– Your proposal is perfect, je le rassure. Mathieu will be there when you leave, I can go to the beach with him at that time. Right now, I just want to be with you, even if it means staying locked in this room.

[Ta proposition est parfaite. Mathieu sera toujours là quand tu seras reparti, je pourrai aller à la plage avec lui à ce moment-là. Tout de suite, je veux juste être avec toi, même si ça doit signifier rester enfermés dans cette chambre.]

Je souris.

– Plus, I have my bathing suit with me.

[En plus, j'ai mon maillot avec moi.]

Je désigne mon sac d'un coup de menton.

– If you don't mind, I'll put it on.

[Si tu veux bien, je vais l'enfiler.]

Tom sourit et ses yeux se plantent dans les miens.

– Tell me if you need help, darling, dit-il en m'observant fixement.

[Dis-moi si tu as besoin d'aide, darling.]

– Are you flirting with me, Thomas ?, je lance tout en haussant un sourcil.

[Est-ce que tu flirtes avec moi, Thomas ?]

– Maybe, répond l'acteur, énigmatique. And you, since when do you call me Thomas ?

[Peut-être bien. Et toi, depuis quand tu m'appelles Thomas ?]

Je ne réponds pas, me contentant d'un rapide baiser sur ses lèvres avant de m'enfermer dans la salle de bain.

Cette dernière est tout aussi magnifique que le reste de la suite. Une grande baignoire fait l'angle, face à un meuble avec double vasque. Une douche à l'italienne et des toilettes viennent compléter la composition.

Je pose mon sac par terre et m'appuie sur le meuble lavabo, face au miroir. J'aime voir ce sourire énorme sur mon visage, j'aime me sentir heureuse comme jamais. Tom me rend heureuse, si seulement mes parents pouvaient se rendre compte à quel point !

J'enfile mon maillot de bain à la hâte avant de contempler mon allure globale, pour être sûre que tout va bien. D'un jaune profond et lumineux, mon maillot se compose de deux pièces : une culotte taille haute avec une rose rouge sur l'avant, et un haut à volants dans lesquels j'ai pu passer mes bras, une rose rouge sur l'avant du décolleté. Vous l'aurez compris, il est carrément inspiré de la tenue de Belle, dans la Belle et la Bête. Fan de Disney un jour, fan de Disney toujours.

Heureusement, il est doublé, ce qui fait que même mouillé, il n'est pas transparent : c'est le plus beau maillot que je possède, je suis heureuse d'être partie avec aujourd'hui. C'était soit celui-ci, soit celui de la Petite Sirène, qui n'est pas mal non plus.

Alors que je sors de la salle de bain, Tom, assit sur le lit, sourit. Il a enfilé un maillot, lui-aussi, ce qui me permet d'admirer librement son corps.

– Quoi ?, je demande face à son regard plus qu'éloquent.

Il pointe du doigt vers mon maillot, haussant un sourcil dans une moue beaucoup trop adorable.

– Your bathing suit... It's the Beauty and the Beast, isn't it ?

[Ton maillot de bain... C'est la Belle et la Bête, non ?]

Je hoche la tête en riant. Il connaît ses classiques, c'est bien !

– Does that surprise you ?

[Est-ce que ça te surprend ?]

– Absolutely not.

[Absolument pas.]

En même temps, s'il avait démenti, je me serais posé des questions. Je veux dire, on s'est quand même rencontrés un jour où je portais un t-shirt Disney, et tous nos autres rendez-vous ont été semblables en ce point.

Tom prend ma main et y place un baiser sur le dos. J'aime le fait qu'on puisse librement s'exposer, parce que personne ne nous voit. Cet hôtel, c'est comme si nous avions notre petite bulle à nous.

Nous descendons jusqu'à la piscine et déposons nos affaires sur un transat. Le personnel nous a gracieusement prêté des serviettes, et j'ai pensé à mettre de la crème solaire. Je n'ai aucune envie de cramer, merci bien !

– This bathing suit... It looks great on you, if you want to know, lance pensivement Tom alors que je me redresse. The colour, the shape... You're gorgeous.

[Ce maillot... Il te va très bien, si tu veux savoir. La couleur, la forme... Tu es magnifique.]

– You're not so bad yourself. For a forty-year-old, you're pretty well preserved !, je raille avec un sourire moqueur.

[T'es pas si mal non plus. Pour un vieux de quarante ans, t'es plutôt bien conservé !]

L'acteur fait mine d'être choqué.

– So, you want to play, huh ? Okay.

[Ah, tu veux jouer, hein ? Parfait.]

Avec un sourire machiavélique, ce même sourire de psychopathe qu'il arbore dans les films de la franchise Marvel en tant que Loki, Tom s'approche de moi. Il me prend dans ses bras ; trop tard, je comprends ce qu'il s'apprête à faire.

– Non, Tom !, je crie.

Peine perdue. En trois pas, il est au bord de la piscine, et c'est sans vergogne qu'il m'y jette avec un rire démoniaque.





Bien des heures plus tard, après avoir passé le reste de l'après-midi dans l'eau puis la soirée au restaurant, nous voilà de retour dans la chambre. J'ai prévenu mes parents que je ne rentrais pas ce soir, ni demain soir d'ailleurs, ce qui n'a pas semblé les interpeler d'avantage.

Je m'en veux vraiment de trahir ainsi leur confiance. D'un autre côté, s'ils étaient plus compréhensifs vis-à-vis de ma relation avec Tom, je ne serais pas contrainte de leur cacher quoi que ce soit. Si jamais ils apprennent que je me trouve à l'hôtel avec mon petit ami... Eh bien, ils me tueront, mais je penserais à les enguirlander d'abord.

– I need a shower, lance Tom en refermant la porte de la chambre derrière lui. 

[J'ai besoin d'une douche.]

– To wash away all your sins ?, je demande, joueuse.

[Pour te laver de tous tes péchés ?]

Il rit avant de m'attraper par la taille pour me rapprocher de lui.

– What sin are you talking about ? This one ?

[De quel péché tu parles ? De celui-ci ?]

Je sais déjà ce qu'il va faire, ce qui me fait automatiquement rougir. Sa main dans le creux de mes reins, Tom me colle à lui et m'embrasse.

– You should commit sins more often, je murmure.

[Tu devrais pécher plus souvent.]

– But I'm a gentleman, Mademoiselle.

[Mais je suis un gentleman, mademoiselle.]

Sans un mot de plus, il relâche la pression sur ma personne et entre dans la salle de bain, tirant la porte derrière lui.

Quelques secondes s'écoulent avant que l'eau se mette à couler. Avec un sursaut, je remarque que l'acteur n'a pas verrouillé la porte.

Aussitôt, un dilemme s'offre à moi : dois-je le rejoindre ou non ? J'en ai plus qu'envie, c'est inutile de le nier, toutefois je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée.

Arg ! Qu'est-ce que je déteste quand je commence à trop réfléchir !

Au fond de moi, une petite voix me hurle de me bouger, de faire ce don j'ai envie, peu importe les conséquences. C'est marrant, mais cette petite voix ressemble beaucoup à celle de mon meilleur ami. S'il était là, je sais ce qu'il me dirait.

Je ferme les yeux et presse mes doigts dessus. Allez, un peu de cran !

Songeant qu'on n'a qu'une seule vie, j'enlève mon maillot de bain en vitesse et me glisse dans la salle de bain.


/!\ Pour ceux qui veulent sauter cette scène, rendez-vous à la prochaine balise de signalisation /!\


Tom est dans la douche, face au robinet, soit dos à moi ; l'eau qui ruissèle sur sa peau le rend sublime. Il ne m'a ni vue ni entendue entrer, ce qui est une chance : je garde l'effet de surprise.

Lentement, sans un bruit, je m'avance vers l'acteur et pose ma main sur son épaule. Je le sens se raidir, puis se détendre. J'en profite pour passer mes bras autour de son torse et déposer un baiser sur son épaule, puis dans son cou ; il pousse un gémissement. Un deuxième baiser au même endroit et il se retourne vers moi.

Je serai incapable de décrire la lueur qui brille dans son regard si pur, actuellement. Il me regarde comme si j'étais la plus belle chose qu'il ait jamais vue, ça me donnerait presque envie d'en pleurer.

Ses yeux détaillent mon corps de haut en bas. La dernière fois que nous avons été nus, il faisait sombre ; ce n'est pas le cas à présent. Moi qui ai toujours eu quelques insécurités sur mon corps, elles sont inéluctablement balayées lorsque Tom saisit ma main pour l'embrasser.

Du bout du doigt, je trace le contour de ses pectoraux, de ses abdos. Puis je me colle à mon petit ami et plaque mes lèvres contre les siennes. Il répond aussitôt à mon baiser ; l'eau qui coule sur nos peaux nues et brûlantes ne fait que diluer notre baiser, mais ça n'a rien de désagréable.

Nos langues jouent l'une avec l'autre, tourbillonnant dans un ballet passionné. Chaque sensation me fait frémir un peu plus, et ça semble être le cas pour Tom également : je le sens trembler légèrement contre moi. Un bruit de déchirure, et je comprends qu'il avait prévu depuis le début l'éventualité de cette situation.

Tom pose une main dans le creux de mes reins, l'autre derrière ma nuque. J'en frissonne de désir, ce désir ardent qui menace de me submerger avec la puissance d'un ouragan.

– Axelle..., murmure l'acteur en m'embrassant dans le cou.

Surtout, qu'il ne s'arrête pas !

Les mains de Tom descendent lentement jusqu'à mes fesses, qu'il saisit puissamment. Alors il me soulève de terre, et j'entoure sa taille de mes jambes.

Avec délicatesse, il me plaque contre le mur, embrassant chaque parcelle de ma peau que sa bouche peut atteindre. Je renverse la mienne en arrière, savourant le moment ; mon petit ami me tient fermement par les cuisses à présent.

Tom bouge en rythme avec nos respirations, faisant des mouvements de va-et-vient avec son bassin. Ses battements de cœur s'accordent avec les miens, accélérant de plus en plus.

Le souffle chaud de l'acteur s'écrase contre mon cou, faisant naître une chair de poule sur la totalité de mon corps. De mes mains, je m'agrippe avec force au dos de Tom, comme s'il était mon point d'ancrage dans le monde réel. Quant à lui, il se contente de me tenir avec force pour que je ne tombe pas, donnant des coups de reins qui résonnent contre le mur carrelé.

Tom pousse un gémissement et je me cambre contre lui, grisée par les sensations. Ses cheveux lui retombent sur le front, trempés de sueur et d'eau ; ses yeux sont voilés par le plaisir.

C'est à mon tour de pousser un gémissement, puis un deuxième, tandis que la tension monte lentement à son comble. Même écrasée contre le mur, je prends mon pied : le plaisir efface complètement la douleur de la surface dans mon dos.

Tom continue ses à-coups, tamponnant le mur en même temps que moi. Ne pouvant me contenir, je pousse un léger cri, me mordant la lèvre par la même occasion. Celles de l'acteur esquissent un sourire contre ma peau nue et mouillée. Visiblement, il est fier de l'effet qu'il me fait, et il en a de quoi.

Alors que j'atteins mon apogée, Tom pousse un gémissement plus fort que les autres. D'un premier coup de bassin, il me plaque plus fort contre le mur, maintenant la pression. Puis il soupire d'aise, et sa bouche vient rejoindre la mienne.

De nouveau, nos lèvres se rencontrent et s'entrouvrent. De nouveau, nos langues se rencontrent avec nécessité. De nouveau, nous savourons la sensation d'être purement, pleinement conscients du moment présent.

Lentement, Tom me relâche : je pose les pieds au sol. L'eau continue de ruisseler sur nos peaux, mélangée à notre sueur. Nous continuons de jouer avec la bouche l'un de l'autre, reprenant doucement notre souffle. Les mains de mon petit ami sont posées sur ma taille, j'ai passé les miennes autour de son cou.

– Je t'aime tellement, je murmure.

Tom sourit.

–Je t'aime aussi, répond-il en français.

Tandis que nos bouches s'attrapent encore une fois, je songe avec joie que ces deux jours vont être plus que satisfaisants. Et je compte bien en profiter un maximum.


/!\ Fin de la scène explicite, vous pouvez reprendre votre lecture /!\

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