Chapitre 10 - Complots et démonstrations de force (partie 2)


Alors que j'essayais de retrouver le chemin de mon dortoir dans le dédale des couloirs de l'École, j'entendis les bribes d'une conversation houleuse. Le bruit provenait d'une salle où la porte était restée entrouverte. Au moment où je m'approchais de l'embrasure, je reconnus les cris de Circeï et je ne fus pas surprise de découvrir qui se cachait derrière la voix ténébreuse qui lui répondait. Thorondor avait une manière particulière de parler et on pouvait la reconnaître entre mille. Lui qui semblait si calme et imperturbable, était dans une colère noire. Les deux puissants professeurs se faisaient face et se regardaient en chiens de faïence.

_ Pourquoi lui as-tu raconté toute l'histoire Circeï !?

_ Elle mérite de savoir d'où elle vient, quelles sont ses origines. Le brouillard dans lequel tu l'as mise dès le départ ne fera qu'amplifier la dangerosité des pouvoirs qui dorment encore en elle !

_ Tu ne sais pas ce que tu fais comme d'habitude ! Tu ne prends en compte que ta petite personne et te fiches éperdument des conséquences ! Si je ne lui ai rien dit pour le moment c'est qu'il y a une raison !

_ Tu es injuste Thorondor et tu te crois tout permis dans cette École !

_ Dois-je te rappeler qui est le directeur ?

_ Tu es tellement imbu de toi-même, tu me dégoûte.

À cet instant, devant le venin des paroles de Circeï, Thorondor arbora un sourire mauvais et machiavélique. Cela me fit froid dans le dos. Alors que je croyais que la conversation avait atteint son paroxysme, le directeur ne s'empêcha pas de jeter son dernier assaut verbal à la belle jeune femme qui lui faisait face :

_ Je te signale sale sorcière que si tu n'es pas enfermée au pays des Glaces, c'est grâce à moi !

Comme si elle avait été frappée en plein visage, Circeï pinça ses lèvres jusqu'à ce qu'elles deviennent blanches. Elle eut du mal à se reprendre et je sentais qu'elle était sur le point de perdre le contrôle :

_ Fais attention à toi Thorondor, ma patience a des limites. J'ai beau être née il y a des millénaires, ma sagesse ne m'a pas fait oublier la nécessité d'écraser les petits moustiques comme toi.

À ces mots, Circeï forma une boule de feu au creux de sa paume. Ses yeux brillaient de fureur et elle se souleva du sol pour se retrouver à au moins un mètre au-dessus de Thorondor. Une vive lumière émeraude entoura ce dernier, formant un champ de force qui le protégeait des attaques de la belle sorcière. Son sceptre se mit à étinceler et des flammes violettes embrasèrent le sol autour de lui.

_ Ne me provoque pas Circeï ! Tu sais très bien que tu ne peux rien contre moi, tu dois respecter ta part du marché !

_ Et si je décidai de rompre mon engagement et de te réduire en cendres ?

_ Tu tiens beaucoup trop à ce que je détiens pour prendre un tel risque. Tes sentiments te rendent faible et avilissante.

Devant l'air de triomphe qu'arborait Thorondor, Circeï lança sa boule de feu qui vint s'écraser sur le mur juste derrière son ennemi. Il ne manquait que quelques centimètres pour l'atteindre et j'étais sûre qu'elle avait fait exprès de le rater. Elle retomba sur le sol avec grâce et semblait avoir repris ses esprits, bien que la colère dans ses yeux soit toujours aussi puissante.

_ Tu n'arriveras pas à manipuler cette pauvre jeune femme. Tu as beau être le directeur de cette École et avoir l'impression d'avoir le contrôle, tu es loin d'être aussi puissant que tes ennemis. Je ne sais pas exactement quel est ton plan mais je le découvrirai, sois-en certain.

_ Tu peux toujours tenter le coup Circeï.

Je sentais que la belle rousse fulminait de rage. Soudain, sans que je m'y attende, la sorcière tourna sur elle-même et disparu dans un jet de lumière. Thorondor en fit de même quelques secondes plus tard. J'étais persuadée que la raison de leur dispute me concernait. Mes réflexes d'agent du FBI me firent cogiter quelques minutes mais, avant que je puisse faire le moindre mouvement, une personne me plaqua contre le mur glacial du couloir. Je sursautai de peur et je voulus frapper mon agresseur mais je me rendis compte que ce n'était autre que Thalion et son regard de braise qui me fixaient avec colère. Son visage était fermé et il ne cachait pas la rage qui bouillonnait en lui.

_ Je t'ai déjà dit de ne pas traîner dans les couloirs la nuit ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans cette phrase ?

_ Je me suis juste perdue et pendant que je cherchais mon chemin j'ai entendu...

_ Ne t'occupe pas de ça compris ? Demain, tu dois être au cours de Combat magiquepour huit-heure alors je te conseille d'aller dormir et de te reposer suffisamment pour ne pas te faire étaler par un autre élève.

Toujours au bord de la crise de nerfs, Thalion m'obligea à le suivre jusqu'à la porte de mon dortoir. Il allait vraiment falloir que je me fasse à ce labyrinthe. Une fois que je fus en sécurité, il me tourna le dos et partit sans dire un mot. Cet homme était impossible à comprendre. Quand je rentrai dans ma chambre, mes deux nouvelles amies dormaient déjà à poings fermés. Je me glissai discrètement sous les draps sans prendre la peine de me déshabiller. J'essayai de me détendre pour arriver à m'endormir mais après des efforts vains, je passais une des nuits les plus longues de ma courte vie. Après tout ce dont j'avais été témoin, il était impossible que je réussisse à trouver le sommeil.  

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