Chapitre 9

Les deux blessés se remettaient de leurs blessures, de manière assez spectaculaire. Stan avait dû prendre contact avec certains de ses hommes dont sa propre famille ne connaissaient pas l'existence, pour qu'ils lui viennent en aide, tout en les laissant dans un floue total, jusqu'à ce que Gun en décide autrement.

- As-tu confiance en eux ?- J'ai déjà mis ma vie en jeu pour eux et ils ont fait la même pour moi. lui avait alors déclaré le jeune homme.

Off leur avait proposé qu'il irait avec son frère, rencontrer les hommes de ce dernier afin d'assurer la trensaxion. Gun avait refusé, mais Off ne lui avait pas laissé le choix.

Finalement, Off et son frère se rendirent au point de rendez-vous, accompagné des deux autres. Car si Stan bougeait, Alan voulait rester avec lui et Gun préférait rencontrer les hommes de ses compagnons d'infortune, afin de s'assurer qu'aucun couac ne se passera.

- Boss ? Eh les gars, le patron est là !- Salut les gars, fit Stan, levant la main pour saluer ses hommes qui se mirent en cercle, se penchant à 90°, dans un respect le plus total.
- Maître Off ? s'étonna un autre. Merde il vous est arrivé quoi ?!
- Pris en embuscade, grommela Stan. Kilin, tu as ce que je t'ai demandé ?

- Ouais, tenez.

L'un des hommes s'avança, tenant dans ses bras une caisse assez lourde, contenant un nécessaire complet et complexe d'ustensiles et de liquides qui leur manquait. Pendant que Stan en faisait l'inventaire, Off salua les hommes rassemblés autour d'eux, ces derniers affichant des regards surpris et inquiet envers cet homme qui était le frère adoré de leur chef. Le voir blessé les mettait dans un état assez étrange, mais aussi se rassuraient-ils de voir que leur Boss n'avait pas perdu la main.

- Kilin, Lars. 
- Maître Off, qu'est-ce qu'il ce passe pour qu'on se donne rendez-vous ici ?
- Il vaudrait mieux y retourner, gronda Stan en découvrant un Alan vacillant. Phi, il ne tiendra pas longtemps debout. P'Gun, qu'en penses-tu ?
- Soit. Mais je les tiendrai à l'oeil.

Stan hocha la tête, rendit la caisse à son bras droit et vint épauler le flic qui sentait ses forces l'abandonner peu à peu. Cette longue marche était trop rapide pour lui et Off en souffrait également.

- Suivez-nous. ordonna Stan. On vous expliquera une fois rentré et que je me serai occupé de ces deux-là.
- On vous suit Boss.

La troupe se mit en route et Gun put admirer un magnifique élan d'humanité avec ces quelques hommes qui étaient venus aider leur chef à transporter Alan et Off. Ils traversèrent le chemin inverse jusqu'à ce que la maison apparaisse et que les quatre hommes en ressentent un certain soulagement.

Depuis quand le sanctuaire était-il devenu aussi important pour eux ? Sans doute parce que l'apaisement qu'il s'en dégageait était réel et que leurs esprits pouvaient y trouver une forme de paix à l'intérieur. Un effet qui se propagea sur le reste des hommes de Stan.

Une fois dans la maison, on aida Alan et Off à monter l'étage et à s'allonger.

- Kilin, Exas, ordonna le jeune homme en remontant les manches de sa chemise blanche.

Comme si ils étaient habitués, les deux hommes appelés, retirèrent leurs vestes, retroussèrent leurs manches et s'attaquèrent aux deux blessés. Une tâche assez complexe, mais Gun fut admiratif de ce qu'il voyait se produire devant lui. Un autre fut appelé pour aider Stan avec Alan, qui était le plus sévèrement touché des deux.

- Lars, tu veux bien prendre la bassine ?
- Tout de suite Boss.
- Kilin et Exas, faites attention, toutes les balles ont été retirées, mais les mouvement forts sont à proscrire.
- Faire une balade aussi longue aussi, maître Off.
- Commence pas Kilin. gronda le concerné.

Gun, focalisé sur ce qu'il ce passait devant lui, fut perturbé par cette synchronicité qu'avaient les trois hommes avec leur chef. Arriverait-il, lui aussi un jour, à avoir cette même complicité ? Off lui jetait des regards mais Gun l'ignora, trop concentré à admirer les hommes qui s'occupaient des soins, dirigés d'une main de maître par un si jeune mafieux dont la formation était de tuer, pas de sauver des vies.

- Le Boss a fait des études en médecine, lui apprit un autre homme, le dos plaqué contre le mur du couloir, bras croisés sur sa large poitrine.

Surpris, Gun tourna la tête vers lui, comme si la curiosité envers Stan venait d'allumer quelque chose en lui.

- Il y a eu un massacre il y a quelques années. Maître Off et le Boss sont ceux qui ont conduit la "rébellion" si je puis dire.
- Tu parles d'une rébellion, c'était un sauvetage perdu d'avance, mais le Boss a été le plus impressionnant.

Les hommes hochèrent en silence.

- Maître Off s'est chargé de mener ses hommes au front, mais le Boss a pris des balles pour nous. Ils nous a sortie de là, nous a soigné au risque d'y perdre la vie. raconta le premier homme contre le mur, le regard fixé sur ce dernier.
- Maître Off est un monstre sur le champ de bataille, mais le Boss est un fantôme.

Cette comparaison fit tiquer Gun. Un fantôme ? Un monstre ? Qui étaient vraiment les frères Adulkittiporn ? Il se rendit compte alors qu'il n'avait, jusque là, jamais posé de questions, ni cherché à découvrir qui ils étaient réellement. Juste, il s'était contenté de les avoir à ses côtés car ils l'avaient sauvé et qu'il sentait une sorte de lien avec eux. Un lien très fort et loyal.

- Vous êtes le Prince orphelin, pas vrai ?

Gun se raidit. Dans la chambre, le silence était devenu pesant. Tous se rendirent compte qu'ils avaient été écouté depuis le début.

- Plus tard, gronda Stan à ses hommes, avant même que Gun ne dise quoi que ce soit.

Se prenant la force du jeune homme en pleins visage, Gun se vit obéir lui aussi au garçon.

Ils leur fallut une bonne demi-heure à quatre pour venir à bout des soins des deux blessés.

- Stan, souffla Alan en voulant se redresser.
- Si tes plaies s'ouvrent encore, je te tue.

Le regard noir du garçon figea le flic sur place, qui sentit son cœur rater un battement avant de repartir encore plus fort dans sa poitrine. Pourquoi cet homme le mettait à mal à ce point, d'un seul regard ou juste avec le son de sa voix grave ?

Il le regarda se relever et quitter la chambre pour ne pas y revenir. Les hommes quittèrent tous la chambre, plongeant Alan et Off dans un silence pesant.

- Merci. put-il au moins lui dire.
- Tu as pris l'attaque à ma place.
- Mais tu as pris les balles.
- Depuis combien de temps va t-on encore faire ça ?
- Le jeune maître ne doit pas savoir.
- Il le faut. Alan, on doit lui dire la vérité avant qu'il ne l'apprenne et qu'il soit blessé.
- Et ton frère ?
- Si il ne le sait pas, il sera dans un état encore plus sombre.

Off soupira, se lançant aller contre les coussins.

- Alan.
- Hm ? 
- Depuis combien d'années est-ce qu'on se connait tous les deux ?
- Je dirais une quinzaine, non ?
- Plus ou moins... Le jeune maître t'adore et mon frère aussi.

L'entendant parler ainsi de Stan, le flic rougit.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Mon frère se serai occupé uniquement de moi si il ne t'aimait pas ou du moins ne t'apprécierais pas un minimum.
- Hm... tu marques un point. Il est impressionnant. Dans un sens il me fait penser au Jeune Maître quand il était jeune.
- On doit leur dire. souffla Off, résigné à dévoiler quelque chose qu'il aurait préféré ne jamais dire ni à Gun ni à son frère.

Le choix ne leur était plus donné, ils n'avaient plus les pleins pouvoirs, cette fois c'étaient deux jeunes hommes qui les avaient et qui allaient devoir apprendre un passé que les aînés auraient préféré taire pour leur bien. Mais qui se voilait la face maintenant ? Bien sûr, eux deux. À quoi bon se mentir, ils se connaissaient depuis assez longtemps pour savoir que si ils n'intervenaient pas, le mal serait bien plus grand encore.

- T'es un comédien pourri tu sais ça ? lança Alan à son ami.
- Ta gueule le flic.

Les deux hommes pouffèrent.

Pendant qu'ils s'amusaient à voix basse, dans le salon, l'ambiance était toute autre. Plus sombre, plus violente encore car Stan se livrait sur un massacre dont sa famille avait participé, des années en arrière. Faisant partie des familles venues épauler celle de Gun. Oui, il se souvenait de cette bataille où avaient plus les balles sans retenu, comme si le ciel lui-même les envoyait par rafale. Mais il ne se souvenait pas d'avoir rencontré cette famille. Pourtant, les exploits qui lui était racontés, il les connaissait. Qui avait pris les louanges pour ça ? Pas Stan en tout cas et encore moi Off. Alors qui ? Gun chercha dans sa mémoire quand, avec horreur, il comprit.

- Je suis désolé Stan, soupira t-il dépité. Tu aurais dû, avec ton frère, être récompensé pour ce que vous avez fait tous les deux ce jours-là. Mais-
- Je sais, mais je m'en fiche. lui dit le jeune homme. Mes hommes sont là, mon frère est vivant et nous avons put vous aider. C'est tout ce qui compte pour moi.
- Le gouvernement a pris ce qui te revenait de droit, se faisant passer pour l'allier puissant qui a réussi à repousser les assaillants, alors que pas du tout...
- Ne vous en voulez pas pour ça, Jeune Maître.
- C'est vrai !

Les hommes, un à un, même s'ils avaient tous une dent contre ces gens qui se croyaient tout permis, hochèrent la tête. Se rangeant du côté de leur sauveur ils ne voulaient pas plus accabler le pauvre Prince orphelin qui se battait déjà bien assez contre ses propres cauchemars et son désir de vengeance qu'ils avaient tous, plus ou moins deviné.

- Boss, c'est quoi le plan ? demanda Kilin, le bras droit de Stan.
- Aidez notre Prince à remonter sur son trône et à botter le cul de ces enfoirés. gronda ce dernier.
- Ça me va ! s'exclama le dénommé Kilin, le regard luisant d'une envie de meurtre.
- Pareil ! s'exclamèrent deux autres.
- Kilin, Lars et Exas sont frères, indiqua Stan à un Gun perturbé.
- Oh, je vois.
- C'est le "Trio d'Or", se moqua un autre.
- Mieux vaut pas trop titiller l'ours qui dort mon frère, lui rappela Exas en jetant un coup d'oeil à Lars, le plus balèze des trois.
- AH... Ouais nan merci.
- Je passe mon tour, je veux pas finir comme ceux qu'il a fait sauter ! se dédouana un autre en levant les mains au ciel.

Le salon fut remplir de rires mi moqueurs, mi paniqués. Ne comprenant pas très bien ce qu'il ce passait, Gun se promis de faire quelques recherches plus tard, mais Lars sortie de son pantalon une grenade.

- He ! Phi ! hurlèrent certains hommes.
- Lars, range ça. On est pas sur un champ de bataille ni au centre d'entrainement. ordonna Stan avec une tranquillité imperturbable. Mais je te promet que tu pourras bientôt les utiliser.
- J'aime quand tu me parles comme ça Boss, ça m'excite.
- Garde ta dynamite tranquille, souffla un de ses frères.
- Désolé pour ça, Jeune Maître. Je m'appelle Exas, je suis l'un des frères de ce trio de débiles. Excusez Lars, c'est un artificier au sang un peu trop chaud.
- Oh, je vois.

Gun cachait la peur qu'il avait ressentit au moment où l'énorme molosse avait sortie la grenade.

- Avoir un artificier peut être très utile, fit remarquer le Prince, réfléchissant à un plan d'attaque intéressant, dans lequel, Lars pourrait faire état de ses compétences.
- Ah ? 
- Doucement toi, je te vois venir. gronda Kilin à son frère. L'excitez pas comme ça, on va plus pouvoir le retenir après...
- Pardon, pardon.

Gun pouffa.

Stan avait autour de lui, une équipe bien soudée avec un humour assez... étrange et beauf dira-t-on, qui ne déplaisait pas forcément au jeune homme.

- Allons préparer à manger, nous allons avoir besoin de forces avant de se lancer dans les préparatifs des nouveaux plans.
- Ah ! J'y pense Boss, je crois qu'on peut tirer un trait sur ta famille.
- Je sais. Je ne comptais pas sur le appuie, quoi qu'il en soit on va devoir trouver de l'aide chez les hommes de mon frère.
- On a déjà eu des contacts et ils attendent juste les ordres.
- Mon frère a déjà commencé à placer ses pions. Phi, il ne reste plus qu'à ce que tu décides de la marche à suivre, nous on suivra ce que tu voudras.
- Allons manger d'abord.
- À vos ordres !

***

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top