Chapitre 6
- Vous êtes sûr de vous Phi ?
- Bien sûr que non. répondit Gun à Stan.
Après la venue des policiers, le trio s'était immédiatement mis en marche. Alan serai leur principal informateur. Off était celui qui pouvait en récupérer bien plus par le biais de ses propres réseaux et par son aptitude spéciale de tombeur. Mais pour cela, il devait partir de la maison en laissant son frère et le Prince Noir, seuls dans cette jungle. Après la découverte du corps, il n'était pas très confiant, mais Gun ne lui avait pas spécialement laissé le choix.
Durant l'absence de l'aîné, les deux autres mafieux se concentrèrent sur le peu qu'ils savaient déjà et Gun partagea avec Stan, une précieuse information : Alan était celui qui vendait le gouvernement aux mafias.
- Pourquoi ?
- Pa' m'avait dit qu'ils s'étaient rencontrés une fois quand P'Alan était plus jeune et qu'il était aux mains d'hommes gouvernementaux qui s'en prenait à lui et à sa grand-mère malade. Pa' l'a sauvé de ces hommes en les abattant devant son regard et lui a laissé un choix : payer sa gratitude en bossant pour lui ou devoir affronter le reste seul et de voir sa grand-mère mourir.
- Avec un choix pareil il n'a pas dû hésiter longtemps.
- Non, il a pris l'arme et en a tué un de sang froid.
- Quel âge il avait ?
- Hmm, si je me souviens bien, il devait avoir à peine quinze ans ?
- Quel âge tu avais ?
- À peine treize il me semble.
- C'est jeune.
- Oui, mais il a réussi à rembourser sa dette envers ma famille. Il a grandit, est entré à l'école de police et a été engagé au gouvernement.
- Pourquoi fait-il partie des enquêteurs ?
- Je crois qu'ils ont voulu le rétrogradé à cause de son lien avec ma famille.
- Hm.... ça tombe sous le sens.
Les deux jeunes hommes gardèrent le silence, mais durant ce temps, ça cogitait dans leurs esprits. Stan essayait de collecter le plus d'informations possible et Gun de mettre en place son plan d'attaque prochain. Mais le soucis était qu'il leur manquait des informations. Par où commencer ? Qui pouvait être une cible dans ce plan de vengeance ? Comment reprendre le contrôle du pays sans être trouvé ?
Ils durent attendre que Alan ne revienne comme prévenu.
[...]
Un soir, alors que Stan et Gun regardait la télé, l'alarme se mit à crier. Faisant sursauter les deux mafieux, armes à la main, ils réagirent immédiatement. Gun se plaqua dans l'ombre d'un des murs du salon, se cachant des angles de la fenêtre pour ne pas être vue. Stan resta près de la porte d'entrée, attendant de savoir qui venait d'entrer.
- Phi ? souffla t-il.
- Ce n'est pas eux. lui répondit-il après avoir vérifié les caméras sur son téléphone.
- Merde. Je m'en occupe.
On toqua à la porte. Gun lui fit signe de ne pas répondre dans l'immédiat. Mais, pensant que l'intru allait de nouveau toquer, ils entendirent la poignée être tournée. La porte s'ouvrit et Stan dû se coller à elle, laissant l'intru entrer comme si il était chez lui.
Gun avait raison, ce n'était pas un des deux hommes qu'ils attendaient. C'était le flic qui avait accompagné Alan, quelques jours plus tôt.
- Y a quelqu'un ? Je sais que vous êtes là !
Stan s'assombrit quand il vit quelque chose. L'homme tenait un sachet plastique avec... une arme pleine de sang dedans. Cherchait-il à l'interroger lui et son frère ou à.... Oh...
Non, il venait pour les incriminer. Il comprenait alors ce qu'il se passait. Dans un silence morbide, il s'approcha dans son dos et donna un gros coup avec la crosse de son pistolet pour assommer le flic qui tomba lourdement à terre.
- Phi, je crois que nous avons un problème, dit-il.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Touchez pas. Regarde. Je crois que celui qui a tué la gosse qu'ils ont trouvé à la rivière... c'est lui.
- Un homophobe ?
- C'est ce que je crois. Qu'est-ce qu'on fait de lui ?
Gun enjamba le flic et se dirigea dans la cuisine récupérer de quoi ficelé le gigot endormi sur le sol, bavant sur un parquet tout juste nettoyé.
- Aide moi.
Ils l'attachèrent mais au moment ou ils voulurent le pousser pour l'embarquer au sous-sol, l'alarme retentit à nouveau. Mais cette fois, pas de temps de se préparer, ils laissèrent tomber le flic qui alla se fracasser le crâne sur le parquet. Ils dégainèrent leurs flingues pour pointer...
- Phi ?
- Prince ? Tout va... Qu'est-ce que...
- Vous pouvez nous aider ? demanda Stan, rangeant son arme.
- Qu'est-ce que vous voulez en faire ?
- Le sortir d'ici. grogna Gun avisant la flac que bave du légume qui saignait de la tête.
À eux trois, ils réussirent à le remettre dans sa voiture, laissant Gun dans l'ombre pour qu'il ne soit pas sur les caméras de la voiture.
- Phi, tu veux vraiment pas lui faire payer ?
- Je m'en occuperai, intervint Alan.
- Qu'est-ce que tu proposes Nong ?
- Et si on lui enfonçait un truc dans le champignon ? Niveau torture je m'y connais, dit-il fièrement.
Alan eut un léger frisson horrible.
- Je... vais m'en occuper. Pas besoin d'en arriver là. Rentrez tous les deux.
Mais à peine allaient-ils tourner les talons qu'une voix sombre se fit entendre :
- Je peux savoir ce qu'il ce passe ici ?
- Phi ! T'es rentré ?
- Ouais et je vois les flics... Tout va bien ?
- Plus tard, P'Alan tente d'éviter à ce... truc de finir avec son champignon empalé par ton frère.
- Oh ? La dernière fois ne t'as pas suffit ?
- Bah quoi ?
- Ah parce qu'il a-... Je vais pas finir ma phrase, vu votre regard à tous les deux je vais m'abstenir.
- Pourtant c'était très drôle, sourit Stan.
Off soupira et s'approcha, une sacoche sous le bras.
- Rentrons, dit-il plus durement qu'Alan.
Le quatuor se dirigea alors vers la maison, la verrouillant et montèrent dans le bureau du jeune Prince qui se laissa choir sur son fauteuil. Stan s'installa sur un fauteuil, son frère et Alan sur le canapé du carré du bureau.
- Phi, qu'as-tu appris ? demanda Stan à son frère.
- Ils sont en train de construire un complexe gouvernemental à la place de l'ancien domaine de la famille du Prince.
- Quoi ? Ils ont le droit de faire ça ?
- Non. Mais de ce que j'ai pu récupérer, comme le seau de la famille a disparu avec Nong, ils ont fait en sorte d'en créer un pour officialiser et légaliser cette décision. Les travaux ont déjà commencé.
Il sortie de sa sacoche plusieurs documents où l'on pouvait voir un seau. Gun éclata de rire. Un rire où la joie n'y était pas mais où l'amusement se voulait cynique.
- Nong ?
- Je sais ce qu'ils essayent de faire, mais ça ne va pas se passer comme ça.
- J'ai déjà commencé, avoua Off.
Sa mission première avait été de récupérer les informations de ce que le gouvernement avait décidé de faire dans son dos et d'entreprendre des actions pour prévenir que quelqu'un les regardait et qu'ils ne pourraient pas agir comme ils le désiraient.
- P'Off, qu'est-ce que t'as fait ?
- Tu verras demain matin, sourit ce dernier avant de reporter un regard sombre vers le jeune homme installé derrière son bureau, les mains croisées devant son visage.
- Très bien. Phi ?
- De ce que je sais, ils veulent désespérément mettre la main sur le seau pour trouver ce que votre père gardait en sécurité.
- Heureusement pour nous, je l'ai avec moi.
- Le problème étant maintenant c'est qu'ils sont persuadé que vous n'êtes pas dans l'eau.
- Ding dong ! Ils ont raison pour une fois ! s'amusa Stan sans grande joie. Pour une fois qu'ils ne sont pas si con.
Alan lui jeta un regard étrange, mais l'atmosphère ne se prêtait pas à ce qu'il avait envie de dire, mais il le vit trembler légèrement.
- Stan, t'as froid ?
- Légèrement. Le gros porc nous a surpris et on était pas forcement habillé pour se faire surprendre par un truc pareil, soupira le plus jeune du groupe.
- Va mettre un pull et prends un des miens.
- Pour ?
- Nong Gun semble être aussi en train de mourir de froid.
- Okay.
- Pas besoin de-
Le regard de Off suffit à l'arrêter.
Pourquoi cet homme avait-il un pouvoir aussi imposant sur lui ? Il devrait faire attention à ce dominant, mais ne l'était-il pas lui aussi ?
En tout cas, pas autant que ce dernier. Pourtant, son corps réagissait à cette présence et sa voix avait un don assez étrange sur ses nerfs. Il ne se l'avouerait jamais, mais durant son absence, il n'avait pas fermé l'œil et avait eu cette sensation de ne pas être en sécurité. Pourtant, quand il était apparu à l'instant où ils avaient placé le flic dans la voiture, il s'était sentit soulagé au point de vouloir lui sauter dans les bras pour les sentir l'entourer et l'entendre dire qu'il était en sécurité avec lui. Mais ça...
Jamais il ne le dirait... Jamais.
***
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