Chapitre 20 FIN.
Gun sortit du complexe, le corps couvert de sang. Son regard n'exprimait plus rien d'autre qu'une immense lassitude.
La tuerie la plus courte de l'histoire n'avait nécessité que cinq minutes et à peine une vingtaine des mafieux venus gonfler ses rangs.
Dehors, il trouva Off qui l'attendait. Soufflant après l'effort, les poings ensanglantés. Il avait frappé si fort et à répétition, ayant à l'esprit la joue marquée de son compagnon par un tir. Sa colère avait été décuplée par le fait qu'ils connaissaient tous la personne à l'origine de tout ceci. Et savoir que la corruption allait encore plus profondément, comme un virus qui s'était implanté dans tout un écosystème à commencer par sa tête dirigeante.
Gun s'approcha de son compagnon qui lui fit face.
- Je veux rentrer. lui dit-il.
Off souffla, hochant la tête. Il était temps pour eux de rentrer, ils avaient fait plus qu'assez et cette histoire était terminée. Du moins pour l'instant elle l'était, jusqu'à ce que d'autres se rebellent ou qu'ils ne trouvent une autre branche de traîtres... Les possibilités de de ce genre d'emmerdes étaient possibles, aussi ne devaient-ils pas trop se reposer sur ce qu'ils venaient d'accomplir, mais pour l'heure... Ils avaient besoin de repos.
Off siffla, sonnant ainsi la fin du calvaire et le retour de chacun chez soi.
Il ne fallut pas longtemps pour que l'armée d'assassins dégage, laissant derrière elle un monument important, rempli de cadavre et recouvert de sang. Pour eux, ça n'avait plus d'importance. Ils avaient laissé leur marque et celui qui reprendrait derrière ces gens-là, aurait tout intérêt à ne pas se mettre à dos le nouvel Empereur Noir. Car Gun avait put montrer sa puissance et la force de frappe qu'il possédait.
Off ouvrit la portière du véhicule dans lequel Gun alla s'installer. Ils prirent le chemin de l'ancien terrain des Phunsawat où ils allaient retrouver la nouvelle demeure pour ENFIN s'y installer.
Le silence emplissait les habitacles durant tout le trajet jusqu'au grand manoir. Même une fois sortie dans la cour, personne ne parla. On répartit tout ce beau monde pour qu'ils aillent se laver et se changer. Les anciens employés étant revenu, s'acharnaient déjà pour préparer un bon repas afin de satisfaire les estomacs tiraillés par la faim. Mais quand Gun entra dans le grand hall, recouvert de sang, certaines femmes de ménage, peu habituées à ce genre de vision, poussèrent des cris d'effroi. Gun avança tout simplement tandis que les plus anciens grondaient les jeunes et nouvelles recrues afin qu'ils se taisent.
Dans la chambre, Off alla faire couler un bain, laissant son compagnon seul au beau milieu de la pièce avec ses réflexions. Il avait réussi, il avait put venger les siens, mais au détriment d'autre chose... Off et Stan avaient perdu leur famille pour venger la sienne et il s'en voulait de faire souffrir ces deux frères, mais sa douleur à lui ne s'était pas plus estompée. Peut-être ne le sera-t-elle jamais. Il avait perdu toute sa famille, trahis par un pays qu'il pensait être le sien, mais qu'il avait fini par découvrir qu'en réalité c'était lui l'étranger.
De retour dans la chambre, Off le trouva toujours au même endroit, perdu dans ses pensées qu'il devinait facilement : il n'était pas heureux. Gun avait mal mais n'arrivait plus à sortir ce genre d'émotions. Il avait le coeur noircit par la mort et la douleur. Une trahison de plus et il se perdrait en lui-même pour ne jamais plus en ressortir. Off craignait que cela n'arrive, mais il s'était promis de toujours protéger et d'aimer Gun. Ne s'étaient-ils pas promis de s'aimer ? Si, mais la douleur n'avait rien avoir avec ce genre de promesse car pour Gun... la douleur et la tristesse régissaient sa vie.
Doucement, il vint l'enlacer, le plaquant contre son torse pour une meilleure sensation de chaleur mutuelle. Il l'entendit enfin soupirer puis pleurer.
- Tu as réussi, murmura Off conscient que ce n'était pas les mots qu'il fallait.
- Désolé Phi. Ta famille... À cause de moi, elle...
Off lui attira le visage vers le haut pour se plier à son tour et butiner ses lèvres pulpeuses.
- Ils sont fautifs de leur propre cupidité. Tu n'étais qu'un enfant qui savait déjà ce qu'il voulait et ce qu'il ne désirait pas dans sa vie. Tu m'as moi maintenant.
Le sourire de Off fit battre le coeur du mafieux, mais surtout fit redoubler ses larmes silencieuses qui lui baignaient le visage. Off le souleva dans ses bras, embrassa sa bouche avec plus de désir et les guida vers la salle de bain où il coupa l'eau de la baignoire. D'un geste sec, il déchira les vêtements souillés par le sang qui commençait à sécher et à craqueler. Tout en gardant le corps de Gun dans ses bras, accroché à lui comme à une branche, il pénétra la cabine de douche et laissa tomber l'eau sur eux. Le sang coula, rendant l'eau marron, noir ou verte, un mélange de couleurs très peu sexy contrairement à celle qui colorait les joues du jeune mafieux suspendue au-dessus du sol de la cabine.
Son corps frottant contre celui de son partenaire, excitant leurs sens, l'anatomie de l'aîné se callant entre eux pour ajouter une certaine pression et une sensation d'être chouillé. La chaleur de l'eau n'avait plus rien avoir avec celle qu'ils dégageaient. Ils étaient affamés et Off avait plus que jamais besoin de montrer à Gun qu'il était le seul qui lui resterait. Le jeune Prince glissa sa main entre eux et guida Off en lui. Sans préparation, la douleur fut intense, mais le plaisir qu'il en tira fut encore plus grand.
Son cri surpris Off qui gronda, se retenant d'esquisser le moindre mouvement, de peur de le blesser. Gun se laissa retomber contre lui, cherchant à reprendre son souffle un court instant avant qu'il ne se contracte autour du membre enfoui en lui, incitant Off à bouger.
Le plaisir fit fuir la douleur pour laisser place à une plénitude sans précédent. Comblant la douleur et le vide qui régnaient dans le cœur du jeune homme, Off se fit une place en lui, allant et venant, se retirant quasi totalement pour accentuer ses coups. Gun criait son nom à travers l'eau de la douche et les larmes qui continuaient à glisser sur son visage.
- Encore ! Phi ! s'écria-t-il quand il le sentit frotter la glande qui le fit décoller.
- Putain, t'es serré ! gronda Off qui dû le plaquer contre le murs afin d'avoir un meilleur maintien et de pouvoir mieux se mouvoir en lui.
Le plaisir était partagé et la chaleur ambiante leur donnait le tournis. Mais qui s'en souciait quand ils étaient possédés par cette frénésie d'amour et de désir sexuel bestial ? Ils pouvaient mourir ici que ça ne les dérangeraient pas.
- Je vais tomber ! pleura Gun, sentant ses forces l'abandonner au plaisir.
- Pareil.
Off, en grand romantique, s'installa sur le sol de la douche, Gun vint s'asseoir sur lui pour s'empaler de nouveau et jouir. Leurs bouches ne se décollèrent que pour reprendre de l'air, leurs langues ne cessèrent de se défier, cherchant à savoir qui serait la dominante entre les deux. Leurs mains s'accrochèrent là où elles le pouvaient, que ce soit aux fesses de Gun ou aux cheveux trempés de Off. Gun alla jusqu'à lui griffer la tête, pris d'une frénésie qui lui brouillait le cerveau au point que son corps agissait sans que sa conscience ne le sache.
Quand bien même le sol d'une douche ne soit pas confortable, ils y trouvèrent leur compte. Changeant de position sous la pluie chaude de la douche, ils se fichaient bien de devenir frippés par la trop longue exposition au liquide, tant qu'ils pouvaient échanger leurs cris, leurs jouissances communes, rien ne les arrêteraient. Off frappait l'intérieur du corps de son compagnon, laissant ce dernier lui dévorer la gorge avec faim. Ils étaient perdus et se perdaient d'eux-mêmes dans un besoin de se montrer à l'autre jusqu'à ce qu'un coup plus fort ne déclenche l'ultime vague.
Épuisés et repu pour le moment, Off coupa l'eau, restant allongé sur le sol mouillé quelques instants. Puis, les jambes tremblantes, il aida Gun à se lever pour rejoindre la baignoire dans laquelle ils s'endormirent presque de bonheur pour aller ruiner le lit et le reste de la chambre une bonne heure plus tard avant de s'endormir tard, au petit matin.
[...]
Dans la salle du petit déjeuner, de plus en plus de gens venaient s'attabler pour petit déjeuner, le temps que leur Prince et ses hommes n'apparaissent à leur tour.
On pouvait entendre le bruit des baguettes, des couverts et autres ustensiles, s'entrechoquer ainsi que des "chut !" réprimant ceux qui faisaient du bruit, pour ne pas attirer la colère de Gun ou de Off.
Mais quand ces derniers émergèrent, tous se levèrent d'un bond et crièrent :
- Bonjour Prince Gun !
Il leur fit signe de se rassoir de la main, l'autre tenant sa tête à cause d'une belle migraine.
- Criez pas dès le matin, souffla-t-il en allant s'installer au bout de la longue table où tous mangeaient.
- C'est quoi ce bordel encore ? gronda la voix enrouée de Stan qui arrivait à son tour, suivit par son frère, Alan et les trois frères. Pourquoi vous criez déjà ?
- Salut Boss !
- He doucement les gars, gronda-t-il, aussi réveillé que ne l'était Gun. Salut Phi.
- Salut, répondit le jeune homme d'un hochement de tête.
On leur apporta un effervescent qu'ils jetèrent dans leur verre pour regarder le médicament se dissoudre, comme si ils étaient hypnotisés par le mouvement des bulles qu'il produisait dans l'eau.
Off s'étira la nuque douloureuse, mais gronda voyant qu'il ne pouvait la baisser.
- Yes, j'ai un torticolis, souffla-t-il.
- Hmpf, se moqua Gun. Une bonne excuse pour ne pas me regarder.
- Cherche moi, mais la prochaine fois le 69 t'oublies.
- T'en fais pas, j'ai encore mal à la tête à cause de toi...
- On a raté un truc ? demanda Lars visiblement bien amusé par la situation.
- Ta gueule ! s'exclamèrent les deux amants en regardant le mafieux qui éclata de rire.
- Lars ! s'exclamèrent Gun et Stan, dont la migraine venait de prendre un niveau supérieur.
Les rires fusèrent dans la grande salle à manger.
Plus tard dans la matinée, après une réunion importante, Stan et Alan décidèrent de prendre congé pour rejoindre le sanctuaire. Les trois frères ainsi que Sala et ses cousins, les suivraient, c'était ainsi que devait se passer les choses, ils se l'étaient tous promis. Mais Off resterait avec ses hommes auprès de Gun dont il avait bien l'intention de s'occuper jusqu'à leur dernier souffle.
Dans la cour du manoir, plusieurs voitures les attendaient, bien que ce n'était là que des taxis commandé pour la forme, car aucun n'irait à destination avec. Ils descendraient au hazard sur le trajet pour disparaître totalement.
- Fais attention à toi, dit Gun en prenant son beau-frère dans les bras.
- Alan est là. Tout ira bien, répondit ce dernier en rendant son accolade à son Boss, lui adressant un sourire fraternel.
- Jeune Maître...
- Je compte sur toi.
Alan s'inclina.
- Phi...
- On se revoit dans trois mois, dit Off en souriant à son frère, lui caressant la tête.
Mais Stan ne put résister à l'envie de foncer dans les bras de ce dernier. Off le tint serré contre lui, car leur vie, partir de maintenant, ne serait plus la même.
- C'est loin...
- Il y a encore de la place au manoir pour que vous y viviez tous, lui proposa Gun, sourire moqueur aux lèvres.
- Je préfère la tranquillité, bougonna Stan, appréciant tout de même la proposition.
- Partez, il est temps.
- Tu vas me manquer...
- Toi aussi nong. Mais on restera en contact le plus souvent possible. lui assura son frère.
Une dernière embrassade et les voilà partie pour l'autre bout du pays où les ennemis perdraient leurs traces.
[...]
Après trois ans de vie dans des zones complètements différentes, voilà que chacun s'était acclimaté à cette nouvelle page.
Les affaires marchaient à merveilles. Gun avait put reprendre les rênes de l'empire mais cette fois, il ne travaillait plus avec le gouvernement. C'était lui le gouvernement. Ces hommes ayant vus leur cupidité leur être retournée au centuple durant la première année, ils avaient finalement laissé tombé, du moins en surface. Mais les citoyens thaïlandais s'étaient tournés vers Gun pour assurer leurs vies et apporter au pays une qualité bien suppérieur. Bien sûr, il restait un mafieux et donc continait à faire ce pour quoi il était né : tuer.
De leur côté, Alan et Stan avaient put rénover le sanctuaire et en faire une maison bien plus confortable encore, tout en gardant cet aspect de tranquillité qu'ils pouvaient ressentir quand ils y entraient. la sécurité était bien plus forte et déployée. L'équipe ne s'était pas agrandie, mais fortifiée. Stan y avait même développé un business caché entre renseignement et médication. Sala continuait ses contrats d'assassinat envoyé par Gun ou demandé par Stan. L'entente entre eux tous était devenue naturelle, comme s'ils ne formaient plus qu'une seule entité qui fonctionnait par ondes.
Si Stan et Alan étaient les seuls à vivre à pleins temps dans le sanctuaire, les autres venaient les visiter souvent, rendant l'endroit bien plus convivial qu'en apparence.
Off et Gun s'étaient mariés, suivit par Stan et Alan et plus récemment par Kilin et Sala. Cette nouvelle génération était le signe qu'un vent nouveau commençait à souffler sur le monde et surtout sur leur domaine car, malgré les dires sur leurs choix, ils n'en restaient pas moins les plus féroces meurtriers.
Pour ce qui était d'Exas et de Lars, ils s'étaient trouvés des locales pour faire leur vie, mais qui pouvaient réellement contenir des mafieux ? Surtout ceux venant du trio d'or ? Personne, malheureusement pour eux.
Mais au delà de la blague, tous avaient avancé et continuait de faire prospérer ce nouvel empire que dirigeait Gun d'une main de maître.
Dans leur lit, alors que la nuit avait été assez torride, Alan dit :
- Tu penses que si Gun pouvait concevoir ça aurait donné quoi ?
- Tu veux tuer mon frère avec tes idées ? gronda Stan, les yeux fermés, encore essoufflé.
- Bébé réfléchit.
- Hmm... une fille. Si P'Gun donnait un enfant à mon frère ça serait une fille.
- Pourquoi ?
- Elle serait comme P'Gun voir pire et ça rendrait fou mon frère.
Les deux hommes s'amusèrent de cette réponse jusqu'à ce que Stan lui retourne sa question. ALan se mit à réfléchir :
- Des jumeaux.
- AH ouais tu veux que je finisse avec un tunnel et à marcher comme un canard ?
- Même comme ça tu m'exciterais encore.
- Beurk. Mais pourquoi des jumeaux ?
- Pour protéger leur cousine du moindre mec ou de la nana qui chercherait à venir l'embêter.
- T'es trop romantique par moment, tu sais ? Mais pitié... Je veux pas finir comme l'image que j'ai en tête.
- Nan, j'en ai une bien meilleure...
Fin.
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