Chapitre 16

Dans le petit hôpital, proche de la ruine qu'autre chose, Gun faisait un état de ce qu'ils savaient et de ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Comment et pourquoi les avaient-ont trahis ? Qui avait infiltré l'équipe ? La réponse la plus plausible était de viser la famille Adulkittiporn. Mais n'était-ce pas trop facile ? Pourtant Off comme Stan y avaient pensé aussi. Gun ne pouvait s'en vouloir de pointer ces derniers, mais s'en voulait parce que ça blessait encore plus les deux frères qui perdraient tout une fois la vérité révélée.

Dans le bureau du directeur, qu'on lui avait permis d'avoir pour se poser un peu et réfléchir à un prochain plan d'action, Gun appréciait le silence. Installé sur le canapé qui occupait un côté de la pièce, il regardait à travers la fenêtre, le jour qui déclinait lentement.

La couleur ocre, cachée par les feuillages des arbres entourant la bâtisse donnait une atmosphère assez lugubre, mais étrangement, elle apaisa Gun.

On toqua à la porte, brisant son moment de réflexion.

- Oui ?
- C'est moi.
- Phi, entre.

Heureux d'entendre la voix d'Off, il se leva pour venir le prendre dans ses bras, quand ce dernier eut refermé la porte du bureau.

- Tout va bien ? lui demanda le mafieux, surpris par ce geste.
- Serre moi contre toi, ordonna le jeune homme épuisé.

Off s'exécuta, non pas parce qu'on le lui ordonnait mais parce qu'il en rêvait depuis un moment. Il referma ses bras autour de Gun qui se surpris à sourire, poussant un léger soupir d'aise qui excita le pauvre homme contre qui il se trouva. Gun le sentit, ce qui l'amusa encore plus. Mais alors qu'il commençait à lui caresser le ventre, on toqua à la porte, brisant cet instant, rendant morose le jeune homme, mais Off lui captura la bouche, le prenant par surprise, ce qui ravit Gun.

- Patiente encore, Jeune Maître, gronda le mafieux sur sa langue alors que Gun cherchait encore plus de ce contact.

Le sourire machiavélique que lui offrit Off, l'excita autant qu'il l'amusa.

- Tu va mourir avant moi, dit le jeune homme.
- C'est déjà le cas, répondit Off en souriant avant de se retourner pour ouvrir la porte au directeur.
- Que ce passe t-il ?
- Il faut que vous partiez Jeune Maître. Des hommes sont ici.
- Qui ?
- Ils ressemblent à des gouvernementaux, mais ils ont l'attitude de mafieux. expliqua le pauvre homme en panique.
- Rassurez-vous, ils ne feront rien. déclara Off, comprenant de quoi il en retournait. Agissez comme d'habitude, je vais m'en occuper.
- D'a-D'accord...

Le pauvre homme les quitta, peu rassuré, laissant le couple seul pendant quelques instants avant que des hommes se mettent à crier en bas.

- Rejoins les frères, ordonna Off. Je vais m'occuper d'eux. 
- Phi, je-

Off captura sa bouche pour le faire taire, donnant plus de force à son ordre auquel se plia finalement Gun, prenant la direction de la chambre dans laquelle se reposait Exas, entouré de ses deux frères. Quand il entra dans la chambre, ils étaient déjà, arme au poing.

 - P'Off, s'en occupe. leur dit-il en sortant son couteau pour venir l'essuyer. 

Il prit calmement place sur le canapé, préparant son arme de prédilection ainsi que son pistolet dont il en vérifié le chargeur, s'assurant qu'il soit assez pleins pour résister aux attaques.
Les trois autres firent de même, Exas dans son lit, armant à une main son pistolet, prêt à répliquer au moindre intru. Quant à ses deux frères, ils étaient installés entre, l'un sur un siège peu confortable, le corps penché en avant, des poings américains au niveau des articulations de ses doigts. Il les étirait, les faisant craquer pour les préparer au combat, ses pistolets déjà prêts dans leurs holster. Kilin était celui qui ressemblait le plus à un exécuteur, imitant Gun en nettoyant et aiguisant ses poignards, il y prenait un malin plaisir. Le regard luisant, les oreilles attentives, le voilà prêt à tuer.

À eux quatre, ils ne tiendraient pas un siège et en vu des voix qu'ils entendaient dans les couloir, ils étaient beaucoup trop pour qu'ils puissent en venir à bout. Mais ils étaient des meurtriers, peut importe comment on pouvait les voir, ils étaient des hommes qui tuaient sans remords. Gun attendait le retour d'Off, mais il prenait aussi en compte que l'endroit cachait des personnes qui avaient travaillés pour sa famille, d'aussi loin qu'il se souvienne. Ces gens-là avaient fuit grâce à lui et si ils périssaient ici, Gun s'en voudrait.

Des pas se firent entendre dans les couloirs. Ils ne devaient pas venir jusqu'ici, le directeur s'était même écrié que c'était une partie assez sensible et contagieuse. Mais plus intelligents qu'ils ne semblaient être, les pas continuèrent jusqu'à ce qu'une grande silhouette n'apparaisse à la porte.

Un tir retentit dans tout le petit hôpital, rendant le silence qui suivit, encore plus morbide. Le sang éclaboussa la vitre floutée, assombrissant la chambre, tendant les quatre hommes à l'extrême. Lars se mit à gronder, serrant ses poings, il était prêt à sauter sur le premier venu, jusqu'à ce que la porte s'ouvre enfin. Un corps tomba, la tête complètement éclatée, le sang s'écoula telle une flaque sous la pluie.

- Je crois que j'ai trouvé les souris, entendirent-ils.
- Sala ? s'exclama Kilin en découvrant un homme debout, devant ce corps brisé.
- Salut bébé. J'en ai mis du temps à te trouver.
- Putain mec ! gronda Lars. J'ai bien cru que t'avais fini mort toi aussi.
- Ahaha, désolé Phi, mais le Boss m'avait donné des directives.

L'homme entra dans la chambre, enjambant le corps pour venir retrouver l'assassin qui l'embrassa avec tendresse.

- Tu as réussi ? demanda Kilin a voix basse.
- Ouais, le Boss a dit que tout était prêt. Le chef m'a donné son accord aussi.
- Ils vont vraiment crever cette fois. gronda le bras droit de Stan, accroché aux épaules de son partenaire.
- Au fait, le Chef veut que le Prince sorte pour le retrouver, je dois l'accompagner.
- Je viens.
- Bébé, le Chef veut que tu restes ici avec tes frères. P'Exas est blessé.
- He ! Je suis pas mort non plus ! gronda le secrétaire. M'enterre pas avant que j'ai pu te massacrer au mariage.

L'homme pouffa face à l'attitude du mafieux, mais hocha la tête.

- Prends un ticket Phi.
- Non mais ça va ouais ?! grogna Kilin.

Sala déposa un rapide baiser sur ses lèvres s'en écarta pour venir s'incliner devant Gun intrigué.

- Jeune Maître, je m'appelle Sala. Je suis un des assassins de Stan.
- Le meilleur, avoua Lars non sans ressentir de la fierté.
- Bonjour, répondit Gun sceptique et prudent.
- Je vais passer devant, déclara Sala en se tournant. Si il y a le moindre soucis, vous pourrez toujours me la planter dans le dos.

Sala sourit, c'était sa façon à lui de rassurer Gun. Il comprenait son désire de prudence. Un clin d'œil à son chéri et les deux hommes quittèrent la chambre.

- Faudra qu'on se débarrasse de ça, grommela Exas.
- Tu t'en charges.
- Nan mais hé ! T'es blessé par handicapé.
- Je t'emmerde okay ?

[...]

Dans le hall, seul le bruit des serpillèrent s'entendirent. Le silence était beaucoup trop tranquille pour que Gun soit serein, jusqu'à ce qu'il découvre Off discutant avec joie avec un petit groupe.

- Ah le voilà.

Off tourna la tête et vit Sala accompagné de Gun qui lui lançait un regard étrange, demandant des informations. Off tendit son bras pour qu'il lui prenne la main et l'attira à lui. Face à eux, un petit groupe d'hommes, composé de Sala, qui souriaient de toutes leurs dents.

- P'Off ?
- Nong, voilà un groupe que tu n'as encore jamais rencontré mais qui compte pour Stan et moi. 

Off lui présenta alors le groupe de sept hommes, des cousins d'après les dires de Off. Du moins eux étaient cousins, mais pas relié à Stan ou à Off. Stan et Kilin les auraient sauvé durant des combats entre familles et depuis, ils auraient juré de toujours protéger Stan et Off pour payer cette dette de vie. Mais avec le temps Sala et Kilin sont devenus plus que de simples frères d'armes, aujourd'hui ils sont fiancés. 

C'est beau l'amour, pensa Gun, ne pouvant s'empêcher de sourire pour lui-même.

- Phi, est-ce que c'étaient eux tout à l'heure ?
- Non. 

Off perdit son sourire aussi vite qu'il était apparu. Il lui montra les corps dehors, égorgés ou réduit en morceaux par ce groupe de cousins.

- Sala et les siens sont des assassins entrainés, déclara Kilin qui arriva à ce moment-là.
- Bébé...
- Tu sais depuis combien de temps j'attends ? Salut les gars.
- P'Kilin ! s'exclamèrent les hommes, tels des petits garçons face à leur grand-frère.
- Vous allez bien ?
- On avait hâte d'arriver... P'Sala est intenable. se plaignit l'un d'entre eux, ce qui lui valu une tape de la part du concerné.
- Mais maintenant qu'on est là, il va peut-être se calmer, hein ? le taquina un autre de ses cousins.

Le groupe éclata de rire, mais se reprit quand Gun les traversa pour sortir voir la montagne de corps devant l'hôpital.

Le silence qui entourait le jeune homme et les morts étaient aussi surnaturel que de savoir qu'il était le Prince Noir. Le dernier d'une famille qui avait forgé pour leurs semblables un empire prospère. L'un des cousins demanda à Off :

- C'est lui, pas vrai ? Le dernier des Princes.
- Oui. Et jusqu'au bout il aura été trahis...
- Ouais, on a entendu parlé de la mission par le Boss.
- Vous avez eu Stan ? s'étonna le grand-frère, ne quittant pas Gun du regard.
- Ouais, il voulait qu'on vienne vous trouver avant de rapatrier P'Exas.
- Alors il est temps pour nous de nous mettre en route. déclara Gun qui les avait entendu.

[...]

Malgré l'état de guérison avancé d'Exas, il restait encore faible et ils devaient se dépêcher d'atteindre le sanctuaire pour que Stan puisse s'en occuper. Durant le trajet qui leur pris plusieurs jours, Gun en apprit un peu plus sur l'amitié qui liait les deux frères de cette troupe d'assassins méticuleux. Il restait sur ses gardes, car à tous moments, ils pouvaient les trahir et le tuer par la même occasion. Off comprenait la situation et pourquoi est-ce que le jeune homme agissait ainsi. C'était d'autant plus compréhensible quant on connaissait l'histoire de Gun.

La bande de cousins ne disaient rien sur son attitude, eux-mêmes avaient été entrainé à être sur la défensive. Du moins... jusqu'à ce qu'ils n'arrivent au sanctuaire et qu'ils soient acceuilli par Alan.

- Stan est à l'intérieur, les prévint-il après avoir salué son ami, Gun et les autres. Il a préparé de quoi continuer le traitement d'Exas.
- Merci. Je vais le monter dans la chambre. déclara Lars en saluant l'ancien flic. Allez viens Princesse, on va voir la marraine ta bonne fée.
- Enfoiré...

Des rires accompagnèrent le duo qui grimpa les escaliers pour entendre la voix de Stan soupire à l'étage.

- Boss ! s'exclamèrent les hommes.
- Y a du taff dans le jardin ! Si vous voulez manger ce soir faut retrousser vos manches et finir de déblayer le jardin pour que P'Gun s'y sente bien ! entendirent-ils crier depuis l'étage.
- Okay ! Jeune Maître, où sont les outils ? 
- Euh...
- C'est ainsi qu'ils fonctionnent, lui apprit Kilin en souriant devant l'air ahuri du mafieux qui les regardait se défaire de leurs hauts pour se mettre torses nus, exhibant leurs muscles et tatouages, pour se diriger vers l'arrière de la maison.
- Tout est dans la cabane dehors, leur dit-il alors en les regardant s'enfuir dans le jardin.
- Nong, lui dit Kilin, vous devriez monter. Reposez-vous, vous en avez besoin.

Gun ne répondit rien et le regarda se défaire de ses hauts pour rejoindre son compagnon et sa famille.

- Kilin a raison, dit Off en le soulevant dans ses bras. Je vais aller te coucher, Princesse.

Gun pouffa, lui frappa l'épaule, faisant sourire son partenaire qui salua rapidement son frère, pour déposer Gun qui ne mit finalement pas longtemps avant de s'endormir.

- P'Off.
- Hey.

Les deux frères se prirent dans les bras, une accolade qui dura longtemps où Stan put enfin reprendre pieds. Son frère était là, ses hommes aussi, leur maître avec. Le plan avait certes foiré quelque part, mais tous les documents étaient en leur possession et les secrets avec.

Il était temps maintenant de s'atteler au plus dur et au plus dangereux.

***

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top