Chapitre 13

Arrivés un peu plus loin, comme convenu, l'équipe d'Alan devait commencer à s'éparpiller, chacun son ordre en tête, Alan menait les opérations pour la distraction.

Il connaissait bien les lieux, ça lui donnait une certaine avance sur ceux qui y travaillaient. Menant tranquillement les hommes et femmes de son escouade, ils placèrent des bombes lacrymo un peu partout dans le grand hall, ce qui permettrait de créer un bordel sans nom.

Une fois le tout placé, ils devaient se séparer en équipe de deux pour couvrir plus de terrain, mais surtout pour brouiller les pistes. Stan devait monter avec un de ses hommes, au poste de sécurité afin d'avoir une vue imprenable sur tout le complexe, ayant ainsi une meilleure compréhension de la situation et pouvant aider ceux qui étaient sur le terrain pour trouver ce qu'ils cherchaient.

Depuis le hall, Alan récupéra Stan avant que lui et l'autre mafieux n'entrent pour courir vers le deuxième étage.

- Attendez mon signal, ordonna l'ancien policier.

Il fit signe à ceux qui s'étaient planqués pour qu'ensemble ils déclenchent les explosifs de fumées.

3...2...1 ! 

Le hall fut totalement enfumé et la panique s'installa rapidement parmi les travailleurs surpris. La sécurité faisait de son mieux pour les calmer et découvrir ce qu'il se passait. Mais la panique était tellement prenante qu'ils ne réussirent même pas à contacter le poste de surveillance. Stan et son homme demain réussirent à l'atteindre assez vite, esquivant les caméras et les travailleurs qui pourraient les repérer jusqu'à arriver à la salle. Ils assommèrent les agents à l'intérieur puis s'attelèrent à la tâche.

- Boss, c'est quelle salle ?
- Le bureau principal et la salle des archives. Occupe toi du bureau principal, je vais les guider dans les archives.
- Vous savez où chercher ?
- Je vais essayer en tout cas. P'Alan devrait savoir.

Il appuya sur son oreillette pour tenter d'entrer en communication avec l'homme qui lui répondit quelques secondes après.

"Boss ?"
- Phi, je dois t'envoyer aux archives, mais Kilin a besoin que tu lui indique où se trouve le bureau principal.
"Deuxième étage, tout au début du couloir de droite après l'open space." répondit l'homme dans un souffle.
- Si proche ? s'étonna le bras droit de Stan qui cherchait les caméra dudit étage. C'est bon, je l'ai. L'équipe 6 y est.
- Guide les, Phi, tu vas devoir descendre. Je surveille les lieux.
"Fais attention, les patrouilles sont en train de calmer tout le monde. Ils vont envoyer une équipe dans le PC* pour s'assurer que les agents qui y sont vont bien. Leurs talkies sont éteint."
- Reçu.

Coordonnés à la perfection, l'essaim de mafieux, guidé par Stan et Alan, s'infiltrèrent tels des fantômes dans le complexe, investissant les étages et les zones d'archives pour obtenir le plus d'éléments possible. Lars qui guidait son équipe vers le bureau principal, se mouvant tel un chat malgré sa carrure. Kilin le dirigeait avec concentration, frappant l'agent qui allait se réveiller, allongé à ses pieds, tentant de gagner un peu plus de temps. Stan en fit de même jusqu'à ce que quelqu'un se mette à tambouriner à leur porte.

Aux caméras, ils reconnurent un de leurs hommes, mais pas ceux qui l'accompagnait. Un piège ? Quelqu'un les avait trahis ? Comment prévenir Alan et Lars dans ce cas ?
- Il n'y a qu'un seul moyen, se dirent les deux hommes en choeur.

Ils actionnèrent tout les systèmes d'alarmes en même temps, faisant reculer le groupe à la porte, mais affolant également le peu du calme que les agents du complexe avaient réussi à ramener.

Lars et Alan avaient à peine eut le temps de récupérer ce qu'ils étaient venu chercher quand les alarmes s'étaient déclenchées. Au départ ils pensaient qu'ils avaient fait quelque chose, mais quand toutes les communications se coupèrent, la panique prit le pas sur leur raison.

- Chef ?! 
- Sortez ! On se rejoint plus tard !
- Qu'est-ce qu'il ce passe ?
- Quelqu'un nous a trahis ! s'exclamèrent les deux chefs d'équipes à leurs coéquipiers.
- Quoi ?! Qui ?!
- Sortez !

Pas de temps, ils devaient retrouver Stan et Kilin enfermés dans la salle de sécurité. Si ils avaient été trahis, ils étaient les seuls à pouvoir déclencher un tel bordel. Ce qui voulait dire que le traître avait prévu de s'en prendre à eux directement, une fois le calme plus ou moins revenu. Ils allaient devoir prévenir Gun et Off, mais surtout trouver un autre endroit comme planque. Mais où ? Loin, c'était certain.

Alan se précipita dans les escaliers depuis le sous-sol, pour remonter jusqu'à l'étage où se trouvait le PC* et y trouva Lars tout proche. Ils se firent signe mais un groupe mené par un de leurs hommes étaient devant la porte. Comprenant alors qui c'était et comment il avait put les trahir, Alan dégaina son flingue et tira dans un des hommes du complexe. Lars voyant là un ordre muet d'ouvrir le feu, fit de même pour ne laisser que le traître qui avait chercher à répliquer.

Le flic l'attrapa par la gorge et serra fort pour le faire paniquer.

- Pourquoi tu nous a trahis ? gronda Lars.
- Ce... Cette cause c'est... c'est du flan depuis le début !
- Parce que tu crois que le génocide est une invention ?
- P...Personne n'y... était ! se défendit l'homme.
- Pourtant je me souviens de t'y avoir vu, gronda Alan. Parmi les gouvernementaux. 
- Phi ?

Alan l'abatit d'une balle dans la tête. Il le laissa tomber lourdement sur le sol, se vidant de son sang. Mais une douleur lanscinante lui vrilla l'épaule : il avait été touché durant l'échange de feu.

- Eh chef ! s'exclama Lars.
- Tout va bien, l'arrêta ce dernier. Il faut les faire sortir. La mission a échoué. On décalle. ordonna-t-il.

La porte s'ouvrit peu après sur Kilin.

- Hey frangin. Faut partir.
- Phi ! s'exclama Stan. T'es blessé ! 
- Pas le temps, gronda ce dernier en lui attrapant le poignet.
- Lars, tu prends Kilin avec toi, dégagez de là, ordonna l'ancien policier. On se revoit dans trois jours. Il faut trouver si il y en a d'autres.
- Reçu. Allez viens, on y va.
- Mais-
- C'est un ordre du chef, lui rappela Lars en soulevant son frère sur son épaule, comme si il ne pesait rien. Tu te plaindra plus tard. Boss, prenez soin de lui.
- Ta gueule, grommela Stan, le rouge aux joues. Dégagez de là et restez en sécurité.
- À plus tard.

Ils se quittèrent pour fuir l'endroit qui était maintenant plongé dans un chaos des plus total, mais dans un dernier geste, Stan pris son téléphone pour pirater le PC* et éliminer leur présence des caméras et de tout capteurs.

[...]

La mission, contrairement à ce qu'avait dit Alan, était une franche réussite, si on ne prenait pas en compte le traître.

Ils avaient parcouru des kilomètres avec l'épaule blessée de l'ancien policier, pour finir dans une nouvelle planque en pleine forêt. Stan en profita pour s'occuper de son patient pour lui extraire la balle et stopper le sang qui s'écoulait lentement de la plaie. Il devait faire vite pour éviter l'infection et le peu de chose qu'il avait à disposition ne suffirait pas si il choppait quoi que ce soit. Conscient des risques, Stan fit tout ce qu'il put pour soigner et bander l'épaule de son compagnon qui avait une fièvre d'enfer.

Ce dernier entra en communication avec Off. Malgré la douleur, il livra à son ami tout un rapport sur la situation. Les gémissements de douleurs et les grondements de Stan avertir Off de l'état sérieux. Mais Alan lui confia être entre de bonnes mains. Il conseilla à Exas de contacter ses frères qui étaient ensemble. 

-" Il est déjà avec eux." lui avait alors apprit Off.
- C'est bien...
- Phi, raccroche, on leur parlera quand tu seras hors de danger ! s'exclama Stan furieux.
- "Tu as entendu mon frère. Soignes toi, quand tout sera plus calme, on se recontactera."
- J'ai trois jours pour trouver qui d'autres a put trahir la cause.
- "Laisse moi faire dans ce cas. Le Prince et moi on va entrer en action cette fois. Vous avez fait beaucoup à nous de faire le reste."
- Comment vont Lars et Kilin ?
- "Contrairement à toi, ils vont bien. Heureusement que nous avons des planques dissimulées un peu partout connu que de nous. Ils sont en sécurité. Nous allons les rejoindre. Vous deux, revenez au sanctuaire dès que possible. Pas de "Mais" Alan !" l'avertit son ami.
- On se met en route alors.

Alan coupa la communication, se leva et annonça le plan à Stan qui était totalement contre. Mais comprenant qu'il n'avait pas le choix et que même si ils étaient à plusieurs jours du sanctuaire, ils avaient tout ce qu'il fallait là-bas et s'y reposer était une idée. Malgré l'état inquiétant d'Alan, ils quittèrent l'endroit pour rejoindre, trois jours plus tard, la petite villa vidée de ses habitants qui avaient pourtant préparer de quoi guérir le blessé et des vivres.

- Allonge toi, dit Stan en l'aidant à s'installer sur le lit où il avait dormit avant de partir en mission. Doucement.
- Ça me rappelle des souvenirs.
- Ferme-la s'il te plaît. J'essaye de me concentrer pour que mon mec ne clamse pas entre mes doigts.
- "Mon mec" hein ? sourit Alan, touché.

Il attrapa la nuque de Stan et posséda sa bouche, mais le mafieux le repoussa.

- Reste tranquille, sinon y aura plus de "mon mec" mais "mon cadavre".
- Je reste le tiens quoi qu'il en soit, s'amusa Alan. Ah frappe pas, je suis déjà mal en point.
- Je t'avais dit de ne pas être blessé ! Tu ne m'as pas écouté ! s'énerva Stan. Maintenant, tais toi et laisse moi te soigner d'accord ?
- Okay okay, on se revoit plus tard.

Alan s'endormit paisiblement, malgré sa fièvre et sa douleur, laissant son médecin personnel, s'occuper de lui à sa guise sans risque d'entendre encore d'autres conneries.

Ce qui devait être une sieste pour l'ancien flic se transforma en un mini coma de plusieurs jours pendant lesquels, Stan garda la communication avec son frère et le trio de mafieux. Il put ainsi s'occuper des ordres à donner et des actions possibles depuis sa position. Il éplucha également toutes les données et les archives qu'Alan avait rapporté avec lui.

Quand Alan se réveilla, quatre jours plus tard, Stan venait de faire une découverte horrifiante.

Au téléphone avec son frère, il ne se rendit pas compte qu'il avait un spectateur accolé à l'encadrement de la porte du bureau du Prince Noir.

- Comment on a put passer à côté de ça, Phi ? Non, je ne savais pas non plus... Je viens de voir ça dans les archives que P'Alan a ramené du complexe. Exas doit examiner ce que vous avez avec vous. Si P'Gun voit ça, je pense qu'il saura nous donner une explication, même infime. Non, j'ai aucun souvenir de tout ça. Je...

Alan entendit sa voix trembler et vit des larmes couler le long des joues de son compagnon, serrant son coeur, il voulut intervenir, mais attendit encore un peu.

- Comment ils ont put nous faire ça ?

Stan semblait détruit par quelque chose. Ne pouvant se résoudre à rester qu'un simple observateur, Alan s'approcha et lui enserra la taille, posant son menton sur son épaule. Stan sursauta mais ne dit rien, ne cherchant même pas à le fuir ni à s'occuper de sa blessure.

- Et si...
- "Notre famille est en partie responsable, on verra ça ensemble." put entendre l'ancien flic. "Occupe toi de lui, on se verra après."
- D'accord. Oui, il vient de se réveiller. Je lui dirais, pas de soucis. À plus tard Phi.

Stan raccrocha avant de se tourner vers son compagnon et de fondre en larmes. Alan le tint contre lui, caressant sa tête d'une main, cherchant à l'apaiser du mieux qu'il le pouvait jusqu'à ce que ce dernier ne lui avoue l'implication de sa famille dans le génocide des Phunsawat.

***

* PC : Post de Contrôle

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