V - Ne jamais laisser Orion dans une cuisine
Jour 5 - 20 juillet | Vie de mariés/famille - bonus : anniversaire
Un joyeux anniversaire à notre Tartiflette préférée !
Pour cet OS tout mignon, j'ai ressorti Orion, mon petit Chilumi kid présent dans "Le Portrait" et "Breath of the Life" !
Petit lexique et informations : Babouchka → Grand-mère ; Diedouchka → Grand-père ; Dyadya → Oncle ; Tetya → Tante
~4370 mots~
Le froid de Snezhnaya était connu de tout le monde. La neige, les vents glacés, les arbres sans feuilles ni fleurs exception faite pour les conifères, la glace qui recouvrait les cours d'eau. Tout ce froid et l'omniprésence de l'élément cryo était ce qui faisait la réputation du pays des neiges éternelles, des températures et des intempéries auxquelles chacun s'était adapté.
Mais s'être adaptée ne voulait pas dire être habituée et dans le cas de Lumine, elle regrettait parfois de vivre dans la Nation du Froid. Certes, elle avait un mari formidable et un enfant adorable quoique particulièrement épuisant dans ses pires heures, mais quelques fois, elle était prise d'une forte envie de prendre la poudre d'escampette quelques jours, simplement pour retourner voir certains de ses amis dans des nations aux températures plus clémentes. Liyue et Mondsadt en tête. Surtout qu'à la Cité des Vents, son garçon faisait fureur auprès de ses amies, notamment auprès d'une certaine bibliothécaire qui avait pris la mauvaise habitude de céder à chaque caprice du petit bout de chou roux et blond. Comme si le fait que chaque oncle et tante de l'enfant se sentait obligé de le couvrir de cadeaux à chaque fois qu'ils le voyaient, c'est-à-dire au moins deux fois dans le mois, n'était pas suffisant. Son garçon allait devenir un enfant-roi avant qu'elle n'ait le temps de dire "casse-croûte d'urgence".
Les envies de voyages de la jeune femme étaient d'autant plus fortes quand il était nécessaire de marcher plusieurs heures dans le froid et dans la neige. Peu importe à quel point elle se couvrait, elle sentait toujours les températures trop basses se glisser contre elle et venir refroidir ses extrémités, comme si elles cherchaient à grignoter ses muscles et ses os. Et Lumine détestait profondément cette sensation. Si cela avait pu être possible, elle aurait fait le déplacement un autre jour, quand la température approchait plus le zéro que le moins cinquante, mais aujourd'hui, elle n'avait pas le choix. Elle et son garçon devaient retrouver la famille de son mari aujourd'hui et pas un autre jour.
Orion, d'ailleurs, ne semblait pas autant souffrir du froid que sa mère. Il courrait partout, donnant des coups de pieds dans les tas de neige avant d'exploser de rire et de tourbillonner rapidement parmi les flocons qu'il faisait voler. A peine avait-il fini son manège qu'il recommençait ailleurs, ou alors il se mettait à courir entre les arbres, s'amusant à taper dans les troncs pour faire tomber les couches de neige perchées sur les branches. Ses mèches rousses parsemées de blond volaient tout autour de lui à chaque courant d'air froid qui passait, le faisant rire encore plus. Souvent, il se tournait vers sa mère, la scrutant de ses yeux dorés, attendant qu'elle se rapproche de lui pour repartir cavaler à droite à gauche.
L'éternelle énergie inépuisable de son garçon l'éreintait simplement en le regardant.
Ils finirent par arriver à l'imposante demeure familiale, laquelle était un peu éloignée du centre de Morespok et avant que Lumine n'ait le temps de dire un mot, Orion avait déjà donné trois grands coups dans la porte d'entrée pour annoncer leur arrivée. La jeune mère de famille soupira faiblement, passant une main dans les cheveux aux boucles calmes de son bébé. Ce dernier se dégagea immédiatement, comme il faisait depuis qu'il avait décrété qu'à neuf ans, il n'était plus un bébé et que Lumine ne devait plus le traiter de la sorte. Une déclaration qui avait fait exploser son père de rire, lequel ayant ensuite déclaré au petit roux qu'à presque 35 ans, marié et avec un enfant, il était toujours un bébé pour sa mère.
Sa mère, justement, vint finalement ouvrir au duo mère-fils avec une grande exclamation de bonheur. Lumine sourit en découvrant le visage rond et éternellement joufflu, malgré les rides qui prenaient de plus en plus leurs droits sur son visage, de sa belle-mère. Natalia se dépêcha de les faire rentrer et prit son petit-fils en otage dans ses bras sitôt que ce dernier eut passé le seuil de la porte.
– Oh, comme tu es beau, mon petit-fils, aujourd'hui ! se mit-elle à roucouler en collant une dizaine de baisers sur l'intégralité du visage du garçon, qui explosait de rire en affirmant que ça le chatouillait. Décidément, à chaque fois que tu viens nous voir, tu es encore plus beau que la dernière fois ! Ah pas de doute, tu tiens bien de tes parents !
Lumine leva les yeux au ciel en se débarrassant de son manteau pour le déposer sur le porte manteau déjà occupé par une dizaine d'autres pardessus. "Si mon fils devient narcissique, je saurais pourquoi" se dit-elle alors que les louanges de Natasha continuaient. Très vite, les bruits attirèrent l'attention des autres habitants de la maison. Tonia, la plus jeune fille de la famille et son mari arrivèrent en premier, bien vite suivi par Teucer, le benjamin de la famille, et de Vassilia, l'aînée de la fratrie. Les deux femmes rousses se précipitèrent sur leur neveu, joignant leurs roucoulements à ceux de leur mère, tandis que Teucer décida d'aller faire la bise à sa belle-sœur.
– Content de te revoir, Lumine, déclara le jeune homme de 25 ans maintenant. Comment était le trajet ?
– Froid et glacial, répondit calmement son interlocutrice, joignant une grimace à ses propos. Quelle idée qu'une tempête se déclenche pile aujourd'hui !
Sa remarque fit exploser de rire son beau-frère, ce qui fit immédiatement rire Orion bien que ce dernier n'ayant pas suivi la conversation. Il aimait juste bien rire en même temps que les autres, allez savoir pourquoi.
– Et Ajax ? reprit Teucer. Il n'est pas encore de retour ?
– Non, il devrait rentrer de sa mission uniquement ce soir. Je l'espère, en tout cas, parce que si on organise vraiment toute cette fête pour qu'il ait plusieurs jours de retard après six mois d'absence, je le mets sur le canapé pendant une semaine.
Si Lumine parlait avec autant de facilité du travail d'Exécuteur de son mari devant leur fils, c'était parce qu'Orion savait dans les grandes lignes que son père travaillait pour leur souveraine, la Glaciale et Majestueuse Tsarine. La réaction assez violente de Teucer quand il avait appris qu'en fait, son vendeur de jouets de frère était le Onzième Exécuteur Fatui avait motivé ce dernier a ne pas complètement caché la vérité à son garçon. Certes, Orion ne savait pas que toutes les missions de son père étaient dangereuses, moralement peu acceptables et se terminaient assez souvent par la mort de plusieurs personnes, mais il savait qu'Ajax était quelqu'un d'important pour les hommes en noirs et rouges qu'il voyait parfois autour de chez eux. De ce que Lumine avait compris, Orion voyait son père comme un des "ministres" de la Tsarine. A ses yeux, ce n'était pas parfait mais c'était déjà mieux que de prétendre être vendeur de jouets.
La Voyageuse soupira. Ajax n'avait jamais abandonné sa dévotion envers la Tsarine, même après avoir demandé la jeune femme blonde en mariage. Elle n'était pas assez naïve pour croire que l'Archon Cryo ignorait tout de leur union et de l'existence d'Orion, pourtant elle n'avait jamais eu à se plaindre d'être dérangée par des Fatui venus l'arrêter et mettre son mari aux arrêts, ou pire encore, lui prendre son garçon. Elle imaginait – et espérait – qu'un statu quo régnait entre elle et la Tsarine. Un statu quo qui ne durera pas éternellement, elle le savait, mais c'était déjà mieux que rien.
Quant à son frère, et bien... Difficile de savoir s'il était au courant de l'existence de son neveu ou pas. Il y avait des monstres de l'abîme espionnant pour lui dans tout Teyvat, donc ce n'était pas impossible mais puisqu'il refusait de se montrer à elle, elle ne pouvait que spéculer.
– Dis, Babouchka... commença Orion, sortant sa mère de ses pensées au passage.
– Oui, mon joli petit fils ?
– Est-ce que je peux faire un gâteau d'anniversaire pour Papa avant qu'il arrive ?
Un blanc s'installa entre les adultes, chacun se regardant sans oser répondre au petit garçon. Vassilia fixa intensément sa belle-sœur, qui ne put que se mordre la lèvre inférieure en reposant son regard aussi doré que celui de son fils sur le dos de ce dernier. Orion lui, avait toujours l'attention rivée sur sa grand-mère, qui prit le temps de resserrer sa queue de cheval blonde aux mèches de plus en plus grisonnantes avant de répondre.
– Et bien... Tu peux essayer, bien sûr mais... Tu n'as pas des difficultés avec la cuisine ?
– Nan, bien sûr que non ! J'ai juste, euhhh...
– Aucune patience, compléta sa mère.
Orion gonfla les joues en entendant cette dernière et croisa ses petits bras sur son torse. L'affirmation était incontestablement vraie, il fallait l'avouer. Orion n'était doué d'aucune patience, un fait dont se plaignait beaucoup sa maîtresse à l'école. Effectivement, il finissait souvent les exercices avant tout le monde et elle devait toujours trouver quelque chose pour l'occuper, car attendre que ses camarades terminent pour obtenir une correction était une épreuve aux yeux du petit roux. Heureusement ce qui primait sur son impatience, c'était sa curiosité. Lui faire lire un livre qu'il n'avait encore jamais lu était une bonne solution pour lui faire prendre son mal en patience.
– Mais c'est vrai que c'est super long, surtout la cuisson, protesta-t-il. Quand je serais grand, j'aurai un œil divin pyro, comme ça, je pourrais faire cuire instantanément toute la nourriture !
– Oula, fut le seul commentaire que put faire Teucer.
Ca ne suffit évidemment pas à décourager Orion, qui regarda intensément chaque membre de sa famille en utilisant ses petits yeux de chiot larmoyants, jusqu'à ce que sa grand-mère craque.
– Très bien, Orion, nous allons t'aider à faire un cadeau pour l'anniversaire de papa. Mais tu dois me promettre de suivre bien attentivement mes instructions et de prendre au maximum possible ton mal en patience.
– Je vais rester avec vous deux, Natasha, finit par dire la Voyageuse. Je connais deux trois petites choses qui permettent à mon garçon de tenir le temps nécessaire.
~*~
Quarante-cinq minutes plus tard, grand-mère, mère et fils étaient installés dans la cuisine. Natasha avait ramené ses cheveux grisonnant en chignon et chacun avait mis un tablier avant de se laver les mains. Pendant qu'elle feuilletait dans un de ses nombreux livres de cuisine, Orion contre elle, observant chaque recette pour choisir celle qu'il voulait pour son papa, Lumine commençait à sortir les bols, cuillères, saladier et autres ustensiles dont ils auront sûrement besoin pour le gâteau. En même temps, elle dressait l'oreille, écoutant sa belle-mère énonçant les noms des recettes et Orion y ajoutant son commentaire.
– Cupcake Stolitchni...
– Pourquoi ça s'appelle un cupcake, Babouchka ? Ça ressemble même pas à un cupcake !
Lumine eut un petit rire en entendant la curiosité d'Orion, éternelle, dans sa question. A chaque nouvelle recette, il avait une nouvelle question voire même plusieurs, et sa grand-mère, habituée au petit phénomène, s'efforçait toujours d'y répondre.
– Canneberges au sucre...
– Papa aime pas les canneberges.
– C'est toi qui n'aime pas ça, Orion, répliqua aussitôt la Voyageuse.
– C'est acide ! Et puis, c'est même pas un gâteau !
Il fallut encore un long moment durant lequel Orion posa de nombreuses questions, certaines si poussées que Lumine se demanda où est-ce qu'il allait les chercher. On lui avait souvent dit qu'elle même était curieuse, et il le fallait quand on était aventurière et voyageuse, mais tout de même. Elle-même n'allait pas sur des questions aussi précises. Toutefois, finalement, après presque deux cents questions, dont certaines restèrent sans réponses au plus grand dame du petit roux, et presque toutes les pages du livre de recette tournées, le choix fut enfin fait.
– Celui-là ! Celui-là, il est parfait, il a l'air trop bon !
– Parfait ! soupira Natasha de soulagement. Alors va pour un gâteau Moskva ! Va aider ta mère à sortir les ingrédients. Il nous faut de la poudre de noisette, des oeufs, du sucre blanc en poudre, de la confiture de lait, du rhum ambré... Mh, je vais demander à Mitia d'aller en chercher.
– Oh ? Dyadya Mitia est là ?
– Oui, mais il était parti couper du bois, j'imagine qu'il doit être rentré maintenant... Enfin, ils nous faudra aussi du beurre, du mascarpone, des noisettes, de la poudre de betterave, du chocolat blanc et de la crème fraiche liquide.
Posant le livre sur le plan de travail central de l'immense cuisine typiquement Snezhnayenne, Natasha aida rapidement sa belle-fille et son petit-fils qui s'activaient à sortir tous les ingrédients à mesure qu'elle les citait. Une fois tous les ingrédients posés aux côtés du livre, elle quitta rapidement la cuisine pour aller s'entretenir avec le plus âgé de ses fils. Pendant ce temps, Lumine se pencha sur la recette tandis qu'Orion allait chercher un petit trépied grâce auquel il sera à hauteur du plan de travail.
– Alors... "Commencez par réaliser les disques de meringue. Pour cela, battez les oeufs en neige."
– Pourquoi on bat les œufs en neige, maman ? Ce serait pas plus simple d'aller directement chercher de la neige dehors plutôt que de frapper des œufs ?
La question de son garçon lui arracha un fou rire. Cachant sa bouche derrière sa main gauche comme si cela allait bloquer son rire, Lumine eut dû mal à se calmer. Orion avait beau avoir neuf ans et clamer haut et fort qu'il était grand et qu'il savait beaucoup de choses, il prouvait encore quelques fois qu'il était toujours un peu naïf et innocent. Et aussi très premier degré. Et Lumine trouvait ça adorable.
– C'est un façon de parler, trésor. Tu sais que dans les oeufs, il y a une partie blanche et une partie jaune. On sépare la partie blanche de la partie jaune et on mélange très très vite le blanc avec un fouet de cuisine. Ca le fait mousser et monter, et à la fin, ça ressemble à de la neige. C'est ce qu'on appelle "les oeufs en neige". Et puis la neige, ce n'est pas mangeable, mon loulou !
Orion émit un long bruit indiquant sa compréhension, avant de rajouter un petit "mais oui, c'est logique" qui était parfaitement orion-esque et qui fit rire une seconde fois la Voyageuse. "Qu'est-ce que je ferai sans lui, je vous le demande", se dit-elle en observant son garçon prendre plusieurs oeufs – 5 disait la recette – et les poser dans un saladier. Puis il regarda intensément les ingrédients devant lui, semblant réfléchir. Comprenant qu'il cherchait comment casser les oeufs pour séparer le blanc du jaune, la jeune mère s'avança dans l'objectif de l'aider.
Mais avant qu'elle ne puisse dire ou faire quoique ce soit, le petit roux avait déjà frappé. Il saisit un des œufs dans sa main droite et l'écrasa brutalement contre sa paume gauche. Aussitot, le blanc tranlucide de l'oeuf se mit à couler de ses mains, tombant lentement, paresseusement, dans le saladier où les autres oeufs encore intacts reposaient. Il leva ensuite la tête vers sa mère et son visage se teinta de confusion quand il vit l'expression horrifiée et le début de désespoir dans les yeux de cette dernière.
– Orion, c'est... C'est pas comme ça qu'on sépare le blanc du jaune.
– Mais si, regarde ! Le blanc, il tombe dans le saladier, et le jaune, je le garde dans mes mains avec la coquille !
– Oh ma douce Tsarine.
Ce commentaire venait de la porte de la cuisine, murmuré par Natalia. Cette dernière tenait une bouteille de rhum dans la main, bouteille qu'elle posa sur une étagère bien hors de portée de son petit-fils. Une mesure de prudence que la mère du petit roux ne pouvait malheureusement pas blâmer.
Il fallut prendre cinq minutes pour expliquer au garçon comment on séparer réellement blanc et jaune d'oeuf, mais aussi pour nettoyer ses dégats et jeter l'oeuf gâché. Le garçon voulut croiser les bras sur sa poitrine pour montrer qu'il boudait, mais la présence du liquide visqueux toujours sur ses mains fit qu'il fut forcé par sa grand-mère de se relaver les mains. Finalement, après plusieurs longues minutes, il réussit à préparer deux œufs pendant que sa mère faisait le reste.
– Ma méthode était quand même plus rapide.
– Plus rapide mais moins propre et moins pratique ! répondit sa grand-mère en riant.
Ensuite, il fallut battre les blancs pour les faire monter en neige. Orion se prêta à l'exercice mais sa petite force fit que les blancs ne montaient pas vite, ce qui eut raison de sa patience. Abandonnant, il laissa Lumine faire à sa place. A force de manier l'épée, la Voyageuse avait une force dans le poignet suffisante pour terminer le travail rapidement. Orion reçut alors la tâche le sucre au fur et à mesure que les blancs montaient, et il observait avec admiration le travail de sa mère. Il déclara par la suite que quand il aura l'âge, il s'entrainera avec une épée à deux mains, comme ça, il sera encore plus fort.
Les blancs préparés, il rajoutèrent la poudre de noisette ensemble et préparèrent ensuite les meringues sur une plaque de cuisson. Une fois les meringues mise au four, ce fut Lumine qui fut chargé de les surveiller. Pendant ce temps-là, Natasha et Orion s'occupèrent de la crème. Il fallut un moment au petit roux pour comprendre qu'il fallait séparer la crème en deux parties, une qui servira au glaçage et l'autre qui sera la garniture. Pour lui, il était beaucoup plus simple de mettre tous les ingrédients d'un coup. Finalement, il accepta de faire ce que le livre de recette indiquait, non sans avoir longuement ronchonné. Finalement, quand Natasha fit couler 20ml de rhum dans la crème, la curiosité d'Orion prit le dessus sur sa frustration enfantine.
– C'est quoi le rhum ?
– Une boisson que les enfants de 9 ans ne doivent pas boire.
– Hey, je suis pas un enfant ! protesta le petit roux. C'est fait avec quoi ?
Les deux femmes prirent le temps de répondre aux questions du garçon, comme elles en avaient l'habitude. La curiosité était vraiment le trait principal d'Orion. Et cette dernière semblait toujours plus grande à mesure qu'il grandissait. Ce qui amenait la Voyageuse à se dire que, heureusement, aucun squelette n'était caché dans des placards, sinon Orion ferait tout sauté.
Lorsqu'il fallut laisser la préparation reposer au frais, Orion eut une autre idée de génie. Surtout en apprenant qu'il y avait une heure de repos nécessaire. Il empila chacun des saladiers les uns sur les autres devant les yeux médusés de sa grand-mère et de sa mère, cette dernière se demandant ce qui avait pu encore se passer dans l'esprit de son garçon. L'empilement précaire lui bloquait toute vue centrale, rendant la manœuvre qu'il avait en tête, quelle qu'elle soit, beaucoup plus risquée qu'elle s'annonçait déjà l'être.
– Mais si on met les saladiers dans la neige du jardin, il n'y aura pas besoin d'attendre une heure ! Donc on pourra finir plus rapidement le gâteau pour Papa !
Un profond soupir de désespoir s'échappa des lèvres de Natasha, qui regarda Lumine avec du respect dans les yeux. Etant habituée à ce qu'on la regarde de la sorte une fois que les gens se rendaient compte que la personnalité hors du commun de son garçon et de son époux, la Voyageuse n'y prêta aucune attention et préféra récupérer les saladier des bras de son fils avant que ce dernier ne cède à leur poids et ne tombe ou lâche tout.
– C'est vrai que ce serait beaucoup plus pratique, mais on ne peut pas mettre les préparations dans la neige, Trésor. Il fait beaucoup trop froid, ça va tout gâcher.
Orion marqua un arrêt et fronça les sourcils.
– Et si on demande à Tetya Vassilia d'utiliser son œil divin cryo ? Ça marcherait pas non plus ?
– Non, Loulou, il faut vraiment attendre une heure.
Sans surprise, Orion réagit en boudant. Comment pourrait-il être Orion, s'il ne boudait pas enfin ?
Mais fort heureusement, sa grand-mère distraya rapidement son esprit en lui rappelant que ses oncles et tantes étaient dans le salon, sûrement avec quelques uns de ses cousins, Dmitri, que tout le monde appelé Mitia, et sa femme ayant eu des triplés quelques années après la naissance d'Orion. Et le petit roux eut l'immense joie de retrouver son grand-père. Le vieil homme était foudroyé depuis deux ans par une maladie respiratoire assez sévère, qui l'obligeait très souvent à rester allongé. Mais pour l'anniversaire de son fils le plus souvent occupé, il avait eu la force de quitter son lit et de rejoindre ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants.
Lumine sourit en regardant son garçon se précipiter sur le vieux Ivan. En observant la pièce, elle constata qu'il ne manquait plus que deux frères pour que la réunion de famille soit complète. Inconsciemment, elle posa une main sur son cœur et pria pour que le plus jeune des deux absents arrive rapidement.
Six mois sans lui, c'était affreusement long.
~*~
Cinq heures plus tard, alors que le soleil s'était couché depuis maintenant une heure et demie et que la famille paternelle d'Orion était presque au complet, un grand coup retentit sur le battant de la porte d'entrée. Lumine, qui arrangeait sa coiffure dans le miroir du couloir, ne laissa le temps à personne de s'approcher de la porte.
– J'y vais, hurla-t-elle en se précipitant.
La fin de préparation du gâteau avait pris plus de temps que prévu, pourtant Lumine n'était absolument pas surprise de ça. Le montage avait été sens-dessus-dessous avec Orion qui tenait absolument à tout faire mais pas dans le bon ordre. La crème ne tenant pas très bien, il avait vite perdu patience à ce qu'elle colle, obligeant sa mère à prendre le relais, mais sous sa supervision, évidemment. La ganache au chocolat blanc avait été tout aussi compliqué, Orion en mettant partout mais surtout dans ses cheveux et sous ses vêtements. Ce fait avait forcément nécessité qu'il soit emmené dans la salle de bain pour un nettoyage dans les règles. Mais le petit roux était un grand garçon, il avait alors dit très clairement à sa mère qu'il se débarbouillerait tout seul et se laverait même pour faire bonne figure. La Voyageuse fit confiance à son garçon, à raison puisque ce dernier remplit parfaitement sa mission.
Au moins le gâteau était prêt et son fils était propre comme un sou neuf. Il avait même changé ses vêtements pour enfiler des habits un peu plus élégants. Lumine avait vite compris qu'il tenait à être tout beau pour le retour de son père. Elle ne pouvait d'ailleurs pas le blâmer. N'avait-elle pas, elle-même, changé de robe pour une plus élégante après que tout soit prêt, repas et table compris ?
Mais à ce moment-là, tout ça n'avait plus d'importance. Tout ce qui comptait, c'était le dernier invité de cette petite réception familiale qui attendait toujours derrière la porte d'entrée que quelqu'un vienne lui ouvrir.
Le cœur battant, Lumine se dépêcha d'actionner la poignée et d'ouvrir la porte. Un immense sourire étira ses lèvres quand elle vit la silhouette de son mari, ses cheveux roux toujours autant en désordre, sa petite barbe qu'il avait commencé à faire pousser après avoir passé la trentaine, ses yeux toujours aussi bleus – dont Orion n'avait pas pas hérité, pour le plus grand dam de sa mère, mais Ajax maintenait qu'il était bien plus beau avec les yeux or de Lumine.
Elle s'écarta pour laisser entrer l'Exécuteur dans la maison. Ce dernier avait un grand sourire sur les lèvres et la porte fut à peine fermée dans leur dos pour empêcher le froid de s'inviter qu'il prit la jeune femme par la taille et la serra contre lui. La Voyageuse ne se fit même pas prier et se colla tout contre lui, passant ses bras autour de son cou pour enfouir son visage contre sa gorge. Il la serra fort, son étreinte débordant de tout l'amour qu'il avait pour elle et d'à quel point elle lui avait manqué. Lumine n'était pas en reste non plus, venant déposer plusieurs baisers contre la gorge de son époux, savourant la sensation de ses petits poils de barbe venant caresser son nez. Ajax finit par l'embrasser sur les lèvres, un baiser à la fois tendre et passionnée auquel elle répondit sans même hésiter un bref instant.
– Tu es là. Tu es enfin là, murmura-t-elle contre ses lèvres entre deux baisers.
– Tu diras merci à Ekaterina, j'aurais pu être là en début d'après-midi si elle ne m'avait couru après avec toute la paperasse.
Lumine explosa de rire, se lovant un peu plus contre son époux, le début de larmes de bonheur apparaissant dans ses miroirs d'or. Elle l'embrassa à nouveau, cette fois avec un peu plus d'ardeur, le gardant encore plus proche d'elle. Ajax ne fit rien pour se reculer, tout au contraire. Lui aussi voulait sa femme le plus proche de lui. Six mois, c'était vraiment trop long.
– Beurk, fit une petite voix sur leur droite. Papa, Maman, arrêtez de vous embrasser comme ça, c'est vraiment dégoûtant ! Diedouchka, Babouchka ! Papa, il va avaler maman !
Le couple se sépara rapidement, un sourire aux lèvres en voyant leur garçon, debout sous l'arche séparant l'entrée du couloir. Les bras croisés sur sa poitrine, il abordait une petite moue de dégoût qui disparut très vite. Son attention était entièrement centrée sur son père, tandis qu'il avança très lentement. Ajax ne se fit pourtant pas prier pour se mettre au niveau du petit roux, alors qu'il ne s'était toujours pas débarrassé de ses vêtements d'extérieur. Orion bondit alors dans ses bras, tout content de pouvoir enfin revoir son père.
– Alors, champion ? Content de revoir Papa ?
– Ouiiiii ! Et puis, tu sais, j'ai fait un gâteau pour toi ! Tout seul, comme un grand.
– Allons bon, voilà qu'il dénigre sa grand-mère et sa mère, l'ingrat, protesta Natasha avec une expression faussement outrée en approchant de la petite famille. Bonsoir mon fils. C'est bon de te revoir.
– Bonsoir maman.
Mère et fils s'échangèrent une étreinte, tandis qu'Orion tournait autour d'eux en racontant tout ce qu'il avait fait de sa journée. Le petit roux parlait sans s'arrêter, à tel point que ça pouvait être épuisant. Il finit par être emmené par sa grand-mère dans le salon où tout le monde attendait Ajax. Pendant ce temps, l'Exécuteur retirait cape, gants et écharpe lourde, sa femme restant à ses côtés. Lumine profita de leur solitude qui ne durera pas longtemps pour déposer un nouveau baiser sur les lèvres de son mari.
– Joyeux anniversaire, mon amour.
~
*actuellement aussi épuisé que le Childe cette OS* Huit heure de train, ça vous épuise votre renard.
Et de cinq ! J'espère que cet OS vous aura plus, tout comme le retour d'Orion (pour une fois qu'il est pas sur un parquet ou couvert de liquide amiotique...). Pour la petite seconde culture, les russes utilisent énormément les diminutifs, raison pour laquelle Natalia devient Natasha et Dmitri devient Mitia !
Le gateau de l'anniversaire de Jajax existe vraiment, il s'appelle aussi le gateau moscou (oui oui)
Encore un joyeux anniversaire à l'Enfant avec un E et à demain pour le sixième et acant dernier jour !
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