Pdv Alex

Ma journée a vraiment été chiante. Premièrement, j'avais complètement oublié mon rendez-vous avec mon associé et le PDG de l'entreprise Lawrence . Pff... Par chance, ce n'est pas moi qui suis arrivé en retard, mais William . Il avait d'ailleurs l'air plutôt endormi. Pourtant c'est moi qui n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit. Peu importe...
Me voici devant la porte de mon condo. Je tourne la poignée. C'est déverrouillé, donc Kaylee doit déjà être là. J'entre et la vois de dos au milieu du salon. Je ferme la porte et enlève mon manteau. Elle n'a toujours pas bougé. Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle m'a sûrement entendu arriver...

- Kaylee ? Ça va ?
- Alex...

Sa voix... Elle est étrange. Kaylee se retourne, je peux enfin voir son visage. Ses yeux m'envoûtent. Il exprime un je ne sais quoi... De l'inquiétude ?

- Kaylee ..? je demande, incertain.

Elle ne répond pas tout de suite et semble réfléchir. Comme si un débat avait lieu en elle.

- Alex, je... je... Alex...

Eh merde. Qu'est-ce qu'elle veut bien me dire pour que cela la fasse pleurer de nouveau ? Je m'avance précipitamment, mais m'arrête à quelques pas devant elle, ne sachant nullement quoi faire.

- Kaylee, qu'est-ce qu'y ne va pas ?
- Je... je ne suis pas ta fille, Alex.

Si ma mâchoire avait pu se décrocher, je suis sûre qu'elle serait maintenant par terre. Attend. Est-ce que j'ai bien entendu ? A-t-elle vraiment dit qu'elle n'était pas ma fille ? Suis-je bien dans la réalité ? Je fixe ses yeux. Pourquoi son regard ne me montre pas qu'elle se fout de ma gueule ?

- C'est... C'est une plaisanterie ? dis-je, complètement choqué.
- Alex...

Elle secoue la tête de gauche à droite incapable de continuer sa phrase.
Ses larmes continuent de couler. Pourquoi pleure-t-elle en me disant ça ? Elle s'est jouée de moi tout ce temps et c'est elle qui pleure ? Je... je... Je ne sais même pas quoi penser. Je me suis battu contre moi-même, contre tout ce que je ressentais et cela pour un vulgaire mensonge ?!
Mes poings se crispent.

- En clair, tu veux dire que tu t'es foutue de moi tout ce temps ?!

Sans que je ne le veuille vraiment ma voix s'est élevée d'un ton. Je suis tellement frustré, mais en même temps, j'ai tellement voulu que ce ne soit qu'un mensonge. Mais, elle s'est foutue de moi ! Qui est-elle ? Qu'est-ce qu'elle me veut ?
Merde ! Pourquoi la voir pleurer me... Je sens mes poings trembler.

- Kaylee , bordel ! Tu... Fout le camp de chez moi ! Ne reviens plus jamais, sale...

Les mots se bousculent dans ma tête, mais aucun ne veux sortir. Ses yeux infusés de rouges plongent dans les miens. Elle reste silencieuse un instant, avant de ne prendre le sac à ses pieds

- O... Ok...

Elle détourne les yeux et passe à côté de moi en n'osant même pas me frôler.
Moi, je ne peux pas m'empêcher de la suivre du regard. Elle s'arrête dans le cadrage de porte et même de dos je vois ses épaules s'élever quand elle prend son inspiration.

- Je suis... désolée...

À cet instant j'aurais voulu l'arrêter, mais pourquoi arrêter une fille qui m'a menti sur toute la ligne..?

Pdv Omnisient

Rendue dans l'ascenseur, Kaylee s'écroula au sol et se retrouva recroqueviller sur elle-même dans un des coins. Elle ne sentait plus ses larmes couler, mais sentait parfaitement la douleur imminente de son cœur qui la déchirait de part en part. Kaylee avait espéré, espérée de tout son être que Alex ferait tout sauf la jeter. Cette pensée la fit hurler de souffrance, mais qui entendrait cette puissante détresse, dans cette cage d'ascenseur qui devait probablement être insonorisée ?

Ça y était. Il l'avait prévu. Alex n'était pas si imprévisible. Seth fit signe aux autres gardiens qu'il revenait dans quelque temps. Kaylee était dans l'ascenseur, alors il allait la rejoindre. Avant que les portes ne s'ouvrent, il entendit un hurlement. Pauvre Kaylee, se dit-il. Quand Seth vit la jeune femme coucher au sol son cœur se serra. Elle avait essayé l'impossible... et était tombé de haut.
Le blond prit son sac et l'aida à se lever. Il n'eut pas besoin de lui dire quoi que ce soit, qu'elle le suivait tête baissée. Il la conduit dans son petit appartement dans l'immeuble et déposa son sac dans l'entrée.

- Cette appartement ne me sert presque pas, sauf pour dormir. Alors tu peux y vivre sans être dérangée. Te reste-t-il des affaires chez... Alex..?

Kaylee ne fit qu'un signe de tête affirmatif.

- Ne t'inquiète pas, Kaylee. Tu pourras continuer de le protéger ici en attendant qu'il...
- En attendant qu'il quoi, demanda la rose la voix serrée.
- Non, rien. Repose-toi un peu... Si tu as besoin de moi, viens me voir à mon bureau ou au poste de surveillance. Tu peux compter sur moi, sourit-il. Bon, je vais y aller.
- Seth, attend... J'ai une faveur à te demander...
- Oui ?
- J'aimerais allez à l'hôpital, voir Gigi ... Prend soin de Alex, en mon absence.
- Tout ce que tu veux.
- Merci, Seth.

Ce fut le cœur bien plus que lourd que la rose quitta l'immeuble. Elle retenait ses larmes afin de ne pas avoir l'air impuissante aux yeux de tous, mais au yeux de tous elle ne semblait pas impuissante, mais complètement dépassé par les événements. Kaylee avait l'air anéantie.

Pdv Alex

Je claque la porte après quelques minutes, immobile dans mon salon. Je lui donne un bon coup de poing puis un coup de pied la brisant presque sous l'impact. Je me retourne pour accoté mon dos et glisser tranquillement jusqu'au sol. Je saisis ma tête de mes deux mains. À mes côtés gît une paire de chaussures de Kaylee. Je les prend avec rage et les jette à l'autre bout de la pièce. Bordel, Kaylee ! Je reprends ma tête entre mes mains avant de pousser un hurlement de frustration.

Pdv Omnisient

Kaylee se rend à l'hôpital en bus. Elle monta à l'étage ou se trouvait Gigi et elle fit bien attention de ne pas croiser l'infirmière qui l'avait harcelée. Rendue dans la chambre, elle ferma la porte et s'assit près de sa meilleure amie.

- Gigi... Gigi... Réveille-toi vite, j'ai tellement besoin de toi en ce moment. Oui... Je lui ai dit. Tout ? Non... Je ne lui ai pas dit que j'avais eu le coup de foudre. Que... j'étais tombée sous son charme... au premier regard... (Kaylee se mit à sangloter) Que malgré ma mission... je n'avais pas pu... je n'ai pas pu mettre mes sentiments de côtés... Après tout, je n'ai même pas eu le temps de lui expliquer qui j'étais. Il m'a jeté, oui... Il ne veut plus me revoir... j... jamais.

La rose s'arrêta de parler, car son chagrin était à présent trop grand. Elle pleura longtemps. Le seul fait d'être aux côtés de sa meilleure amie la réconfortait un peu de cet énorme poids sur son cœur.

- Je... Je ne sais même pas si je dois continuer cette mission... Comment pourrais-je lui faire face ? M'imposer ? Je n'avais pas le choix de lui mentir... Gigi, j'aurais tellement dû ne pas accepter cette mission. Je me demande si... si je parlais à Isaac... me laisserait-il donner cette mission à quelqu'un d'autre ? Déjà... Il y a Seth qui est là... d'ailleurs pourquoi..?
- Parce que !

Isaac venait d'ouvrir la porte.

- Kaylee qu'est-ce que tu glandes ici ? Tu devrais être avec mon frère maintenant.

La rose détourna la tête.

- Il ne veut plus... me revoir.
- Je m'en fiche, ta mission compte toujours.
- Isaac... Donne-la à quelqu'un d'autre...

Le Smith saisit le menton de Kaylee et tourna sa tête vers lui.

- Malgré toutes ses larmes, il faut que tu continus toi-même, Kaylee. Renvoyer quelqu'un ne ferait que bousiller la mission.
- Mais Seth, répondit-elle en rejetant le bras d'Isaac.
- Tu veux vraiment qu'Alex apprenne que sa vie n'a été que mensonge depuis tant d'année ?
- Je n'y arriverai pas, Isaac ! Tu comprends, il me hait maintenant ! Je ne peux plus rien pour lui...
- Si tu ne le fais pas... Qui le protégera ? L'aimes-tu assez, comme tu dis, pour le laisser maintenant ?

Kaylee se mord la lèvre inférieure en regardant l'ensemble de la pièce. Elle se lève et fit quelques pas vers la fenêtre.

- Pourquoi est-ce à moi que tu as confié cette mission... Je ne la voulais pas... Je savais que quelque chose n'irais pas... Qui aurait cru que ce serait entièrement de ma faute..? Comme une idiote je me suis laissée guider par mes émotions et maintenant tout ce que ça me vaut c'est une immense peine. J'ai mal... S'il te plaît... Isaac... (Elle se retourne vers Isaac, les yeux pleins d'eau) Confie cette mission à quelqu'un d'autre...

Le silence, aussi pesant qu'il peut être, pris place dans la pièce. Isaac aurait voulu compatir et la délivrer de cet ordre, mais il ne pouvait pas.

- Non. Kaylee retourne à l'immeuble ou mon frère vit. Tu continus la mission jusqu'au bout.

La rose baisse la tête et ferme les yeux, se qui fit tomber deux perles d'eau sur son manteau.

- Bien, fit-elle d'une voix à peine audible.
- Le seul conseil que je peux te donner, Kaylee, c'est de mettre tout ça de côté et de te concentrer seulement sur ce que tu dois faire.
- Oui...

Pour l'une des rares fois de sa vie, Isaac aurait voulu s'excuser, mais les mots restèrent coincé dans sa gorge. Il tourna les talons et laissa seule Kaylee.
À ce moment, quelque chose de fantastique se produit : Les yeux de Gigi venaient de s'ouvrirent et celle-ci s'assit dans son lit. Kaylee s'était figée en voyant ça, perdant tous ses moyens.

- Kaylee... J'ai... j'ai l'impression d'avoir dormi des centaines de jours...
- Gigi !
- Aïe! Tu... Tu me fais mal !
- Je suis désolée, Gigi. Tu m'as tellement manqué ces deux derniers jours.
- Quoi ? Je n'ai dormi que deux jours ? Ah, c'est pour ça tous ces bandages sur moi... Kaylee, au fait... J'ai fait de drôle de rêve te concernant... Ta couverture avec Alex avait été découverte, puis tu lui disais et il te foutait dehors... puis tu me disais que tu l'aimais bien voir beaucoup... Haha ! C'est drôle non ? Euh... Kaylee..? Non. Il peut pas s'être passé tous ça en seulement deux jours ?! Viens là, ma chérie, ne pleure pas.

Kaylee ne pleurait pas de peine, mais plutôt de joie. Sa meilleure amie était réveillée, puis malgré son état, elle réussissait tout de même à la faire rire. Toute cette histoire raconté de cette façon était plutôt anodine. Elle devrait d'ailleurs la prendre comme cela, elle n'avait plus le choix.

- Gigi... Merci de m'avoir écouté.
- Ouais... Seulement je n'ai pas pu te conseiller... Pourquoi me suis-je fais prendre par ce connard ! Au fait, il est en taule ?
- Il s'est suicidé... C'est justement ça qui a détruit ma couverture...
- Mais... Tu l'as vraiment dit à Alex ?

Kaylee ne répondit pas.

- Kay-lee! Tu lui as tout dit n'est-ce pas ? Tu l'as forcé à t'écouter, non ? Tu lui as dit qui tu étais et pourquoi tu le faisais ?
- Gigi..., fit Kaylee en secouant la tête finalement.
- Merde... Tu lui as dit quoi au juste ?
- Que je n'étais pas sa fille...
- Que t'a-t-il répondu ?
- Qu'il... ne voulait plus jamais me revoir...
- Oh... Kaylee... Je m'excuse de ne pas avoir été là...
- Tu es là maintenant. Merci, Gigi...

Kaylee prit doucement Gigi dans ses bras pour ne pas lui faire mal. Maintenant qu'elle était éveillée, tout irait pour le mieux, du moins elle espérait.

Pdv Alex

Je regarde sa chambre. Ou plutôt ce qu'était sa chambre... Elle est bien rangée. Trop bien rangée pour une gamine de 16 ans. Putain. Pourquoi... pourquoi se faire passer pour ma fille ? Qu'est-ce qu'elle me voulait ? Pourquoi toute cette mascarade ? Tu voulais de l'argent ? Ou seulement te jouer de moi ? Saleté ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant avec ça ? Cette piaule ne sert plus à rien !
Je suis devant le lit prêt à le défaire, mais j'en suis incapable. C'est moi qui l'ai mis dehors, alors pourquoi j'hésite ? Je vais quand même pas l'accueillir de nouveau ? Me faire jouer dans le dos encore une fois. La regarder et me dire que je... que je...
Je soupire... Je ne sais même pas qui elle est... qui elle est vraiment. De quoi a-t-elle l'air quand elle ne joue pas la comédie. A-t-elle le même sourire ou celui qu'elle me montrait n'était pas sincère ? Tout ce que j'ai pu vivre avec elle... Étais-ce qu'une trop grande illusion ? La personne dont je suis malheureusement tombé sous le charme était-elle vraiment elle ? Ou n'était-ce qu'un personnage ?
Je voudrais la revoir... Pour au moins comprendre le morceau de casse-tête qui me manque.
Je m'assois dans son lit et regarde encore une fois la pièce. Qu'est-ce que j'ai été con d'écouter Seth. J'aurais dû faire comme d'habitude. L'ignorer.
Je soupire, je suis sûr que c'est lui-même en ce moment qui défonce ma porte à coup de poings. Je me lève et regarde par le judas. Hn, c'est exactement lui. J'ouvre la porte.

- Je te le dis immédiatement, commencé-je avant qu'il n'ouvre la bouche, si tu viens ici pour me faire la morale, ou quoi que ce soit du genre, tu dégages toi aussi.
- Alex...
- Ne commence pas ! Sinon je te claque la porte au nez.
- Pourquoi tu l'as jeté dehors, imbécile !

À ce moment je regarde Seth dans les yeux. Il semble assez furieux. Pff...

- De quoi tu te mêles, dis-je. C'est une escroc, tu crois vraiment que je vais la garder chez moi sans rien dire pendant qu'elle se fout littéralement de ma gueule. Quelle aille au diable cette fille ! Elle n'avait qu'à pas me mentir !
- Alex, tu ne lui as même pas laissé s'expliquer...
- Fout le camp, Seth. Mêle-toi de ce qui te regarde.
- Oh non, espèce d'égoïste à deux balles, tu vas m'écouter.
- DÉGAGE !

Je m'apprêtais à lui foutre mon poing dans la gueule qu'il me le saisit d'une main. Il me tord le bras, ce qui je dois dire ne fait pas du bien. Je le fusille du regard en me débarrassant de sa poigne. Je fais aller mes doigts pour faire passer la douleur.

- Tu te disais attiré d'elle... c'etait seulement un de tes fantasme pervers, Alex ?
- Ta gueule ! je m'écrie furieux.
- Alors, merde, si ce n'est pas ça, réfléchi à deux fois avant de ne jeter quelqu'un que tu aimes dehors. Salut.

Seth me tourne le dos et quitte mon appartement en claquant la porte. Je prend une grande inspiration et l'expire très lentement en fermant les yeux. Pourquoi devrai-je me soucier d'une fille qui finalement n'est même pas capable d'être elle-même avec moi. Mes sentiments pour elle... Ne valent plus rien. Je ne la connais pas.

*

Il était très tôt le matin quand je me suis levé, cette journée. Comme à tous les matins, j'ai pris mon petit déjeuné, me suis brossé les dents et me suis habillé d'un de mes costards. J'ai pris mes clés de voitures accroché au crochet dans l'entrée, regarder l'ensemble du l'appartement en sortant, mais ce matin là, mon regard s'est arrêté sur une paire de chaussures qui traînait au milieu du salon. Au lieu de partir comme si de rien n'était, je me suis avancé jusqu'à elle et l'ai ramassé. Je suis allé jusqu'à mon ancien bureau et ait ouvert la porte. Je n'ai pas lancé les chausses comme je l'aurais voulu, je les ai seulement déposées. J'ai fermé la porte et suis sorti du condo. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça, maintenant, assis derrière mon bureau, pendant que j'attend un appelle important de Jacob sur le prochain investissement de sa compagnie. Hn. Pourquoi une putain de paire de chaussures m'obnubile-t-elle à ce point ? C'est n'importe quoi. Pff... Tiens quelqu'un cogne à ma porte.

- Entrez, dis-je d'une voix claire.
- Bonjour, M. Smith, je vous amène le café que vous m'avez demandé.
- Hn...
- Monsieur, vous n'avez pas l'air dans votre assiette, voulez-vous que j'annule tous vos rendez-vous pour que vous alliez vous reposez ?
- Pff, non, ça va, merci Grace.
- Bien. Jacob... euh... M. Cooper devrait appeler dans dix minutes.

Elle s'apprête à quitter mon bureau, mais j'aurais une question à lui poser.

- Attendez, Grace !
- Oui, M. Smith ?
- Avez-vous déjà eu des échecs amoureux?
- En quoi ça vous regarde ? dit-elle sur la défensive.
- Juste pour savoir, je soupire.
- Non, pas vraiment, pour répondre à votre question. Quand on aime vraiment quelqu'un, l'amour est plus fort que tout.
- Je vois. Alors, tout dois bien allez avec Jacob ?

Elle rougit, ce que je trouve très drôle. Je fais un sourire narquois pour la gêner encore plus.

- Je dois dire, commence Grace gênée, qu'il y a un seul sujet qui fait que ça ne va pas toujours bien. Le fait que je travaille pour vous et non pour lui.
- Vous êtes subtile, Grace. J'y réfléchirai.
- Merci.
- Vous pouvez sortir.

Elle s'incline légèrement pour me témoigner le respect. Je n'ai jamais su comment elle faisait pour être encore là après tant d'années. Grace a toujours été présente depuis que la compagnie m'a été léguée. Ça me ferait étrange de la laisser partir, mais... Je ne sais pas pourquoi, je crois que je vais le faire. Je soupire. Seth , tu vois bien que je ne suis pas le pire des égoïstes.

*

- Très bien, dis-je. Alors, votre investissement sera déposé dès maintenant, M. Cooper.
- Merci, au revoir.
- Non, attendez. Où plutôt attend, Jacob.
- Plus de formalité, après une si longue conversation ?
- On se connaît quand même depuis le lycée.
- Oui, je sais, Alex. Alors que veux-tu me dire ?
- Pour Grace, je vais la transférer dans ta compagnie.
- Qu-quoi ? dit-il assez choqué.
- Cela va faire des années que je l'ai que pour moi, tu vois.
- Dis comme ça, je ne sais pas dans quelle sens le prendre...
- Je laisse ta femme travailler avec toi et je te confie de lui annoncer.
- Alex , tu es bizarre. On dirait que la voix sympathique ne te convient pas du tout.
- Qui a dit que je faisais ça par sympathie ?
- Là je te reconnais. Bref, au revoir Alex, et merci...
- Hn.

Je raccroche le téléphone. Sympathique... Je ne fais pas ça pour être sympathique, seulement... Je ne sais pas en fait ! Pff, j'ai le goût de changement. Une nouvelle secrétaire, ne me feras pas de mal.

Pdv Omnisient

Cela faisait une semaine que Kaylee avait disparut de la vie de Alex. Cette histoire la faisait toujours souffrir, mais la rose n'avait jamais eut le courage de se présenter de nouveau devant lui. Les journaux avaient déjà publié un article sur une probable disparition ou même un coup d'état. Alex avait vite été convoqué à une nouvelle séance de presse, cette fois-ci tournée et projetée en directe sur toutes les chaînes de nouvelles.
Kaylee était assise dans le petit appartement que Seth lui avait confié avec Gigi qui avait abandonné l'appartement miteux où elle avait logé pour vivre avec elle. Elles étaient devant la télé à attendre que Alex puisse parler de la disparition de sa fille. La rose avait le cœur qui se déchaînait dans sa poitrine. Qu'allait-il dire ? Au moment où elle se posa cette question, Alex s'apprêtait à répondre à la première question posée.

- Où est-elle ? commença-t-il. Je n'en sais rien, rien du tout.
- Comment cela se fait-il, vous êtes son père non ? Vous devriez savoir.
- Écoutez moi bien. Cette fille, Kaylee Jones , n'est pas ma fille.
- Quoi ?! s'écrièrent tous les journalistes.
- Vu que je n'ai aucune responsabilité envers elle, je me fiche complètement de ce qu'il peut lui arriver. Merci et au revoir.

Alex se leva le regard mauvais et quitta la salle.
Gigi éteint la télévision à ce moment. Kaylee était complètement pétrifiée. Comme si elle c'était attendue à quelque chose d'autre, ce qui était tout à fait le contraire. Elle savait qu'il allait faire cette annonce.

- Kaylee, ne t'en fait pas, c'est mieux comme ça.
- Mieux ? Je devais déjà me caché pour ne pas que les gens pensent que j'étais encore en ville, mais là de dois pas seulement me cacher pour ça, mais aussi pour ne pas être huée...
- Après tout ce que vous avez vécue... Il est vraiment méchant ce mec !
- Gigi...
- Quoi ? Ce n'est pas le cas ?
- Non... Il n'est pas méchant. Il est seulement enseveli sous une épaisse couche de glace.
- Que veux-tu dire ? fit Gigi en penchant la tête montrant qu'elle ne comprenait pas où elle voulait en venir.
- Je crois qu'il a énormément souffert dans sa vie... Bien plus qu'on ne le pense. Il a un air menaçant, parle froidement pour montrer que rien ne l'atteint. Ce qui n'est pas vrai...
- Ouah... On dirait que tu le connais si bien...

Kaylee sourit, le connaître si bien. Elle l'aurait bien voulu, mais elle n'en avait pas eu le temps. Grâce à son métier, elle avait appris à regarder le comportement des gens, à les démystifier. Pour Alex, c'était différent, il n'était pas comme les autres.

- Je ne sais pas, finit par dire Kaylee. Je le connais dans le sens ou je me suis faite passer pour sa fille. Il commençait à me croire...
- Oh Kaylee...

Le portable de Kaylee se mit alors à sonner, mais c'est Gigi qui alla y répondre. Elle continuait à laisser vaguer ses pensées vers Alex . Elle essayait de ne sélectionner que les bons moments avec lui. La soirée où il lui avait coupé les cheveux, quand il lui avait fait décorer sa chambre, quand il l'avait serré contre elle à l'hôpital...
Encore une fois, ses pensées furent interrompues, mais cette fois par Gigi qui s'assit à genoux devant elle.

- Kaylee , j'ai une nouvelle. Je ne sais pas si elle est bonne de ton point de vue, mais bon... Le poste de secrétaire de Alex s'est libérée et il en chercher une nouvelle.
- Ah... Oh! Non, non, non ! Jamais de la vie ! Non, il n'en est pas question ! Qui était au téléphone ?
- C'était Isaac.
- Quoi ? C'est pas sérieux ! Pourquoi il ne t'envoie pas toi ?
- Kaylee... Tu n'as pas le choix. Je ne sais pas pourquoi Isaac insiste pour que ce soit toi, mais c'est comme ça.

La rose resta bouche bée. Isaac savait pertinemment qu'elle ne pouvait rien lui refuser, elle lui devait tant. Elle n'aurait donc pas le choix de devenir la secrétaire de Alex. Elle soupira.

- Bien, mais quelle identité je vais prendre ? demanda-t-elle.
- Hum, tu prendras l'identité de ta cousine Zara. Vu que tu la connais bien et son histoire pareillement, ce sera facile. Isaac te monte simplement un CV d'études en secrétariat.
- Ok, mais Zara, elle est au courant ?
- Oui, mais vu qu'elle est en mission dans le nord d'un autre pays, il n'y a aucun risque.
- Hm... Pourquoi dois-je encore me faire passer pour ce que je ne suis pas..? Je n'ai pas envie de me retrouver face à lui et lui mentir à nouveau...
- Kaylee, c'est le métier, oublie-le... Même si ça te fait souffrir. Cette fois-ci met tes émotions de côtés.
- Crois-moi, Gigi, j'essaie, mais je ne sais pas, c'est la première fois que ça m'arrive depuis mes dix-sept ans...
- Ma pauvre chérie... Tu n'as jamais eu de chance en amour. Pourquoi tu tombes amoureuses de gars inaccessibles ?
- Qu'est-ce que j'en sais, je fais pas exprès !
- Ouais, je sais... Au fait, fit Gigi en se souvenant d'autre chose, tu passes l'entrevue dans trois heures.
- QUOI ?
- Ça va, ça c'est pas devant Alex, c'est l'ancienne secrétaire que tu vas rencontrer.
- Mais...
- Ne t'inquiète pas, je vais allez chercher le stock que Isaac à préparer pour ta métamorphose.

Tout allait trop vite. Kaylee voyait les choses déboulées et encore une fois, elle se doutait que ça n'irait pas.

*

Perruque de cheveux court noir avec frange , lentilles de contact vert/grises, maquillage simple, un joli petit tailleur noir et voilà Kaylee ressemblait à sa cousine Zara. Elle ne lui ressemblait pas comme deux gouttes d'eau, mais assez pour que les gens qui n'avaient jamais croisé Zara croient que c'est elle.
Elle était assise dans la salle d'attente jusqu'à ce qu'une femme aux cheveux bruns attachés en une queue de cheval l'appel.

- Bonjour Mlle Johnson , je suis Grace Gomez, dit-elle en tendant la main.
- Enchantée, fit Kaylee un peu tremblante.
- Veuillez entrer.

Grace fit asseoir la fausse Zara dans un fauteuil et alla s'asseoir dans celui en face du sien.

- Bien, qu'est-ce qui vous a poussé à postuler ici ?
- Euh, je viens de sortir de l'Université de New york puis je me cherchais un emploie et en voyant celui-ci je me suis dite que j'avais peut-être la chance de commencer haut.

L'entrevue continua un bon moment et Grace semblait assez intéressé par Kaylee. Visiblement, elle n'était pas venue postuler seulement pour les beaux yeux de Alex. C'était la seule qui ne montrait pas une quelconque hystérie sur le fait de travailler pour lui.

- Mlle Johnson, je dois vous avouer que vous êtes la première candidate qui ne veut pas ce job parce que c'est M. Smith le patron. De plus, vous étiez la dernière de ma liste de CV. Alors, je me vois presque dans l'obligeance de vous donnez le travail.
- Vraiment ? C'est géniale, fit Kaylee le sourire forcé.

Grace continuait son discours sur l'entraînement qu'elle suivrait demain, pendant que Kaylee déprimait d'avoir eu le travail. Elle n'aurait pas dû se laisser emporter dans l'élan de l'entrevue. Si elle n'avait pas eu le job, ça aurait été finit et elle n'aurait eu besoin que de surveiller Alex chez lui.

- Nous nous verrons demain à la première heure. Vous pouvez partir, Mlle Johnson .
- Oui, au revoir, passez une bonne fin de journée, Mme Gomez.
- Au revoir.

Quand Kaylee quitta le bureau, elle était complètement bouleversée. Elle se trouvait vraiment stupide d'avoir joué le jeu. C'est alors, qu'en voulant entré dans l'ascenseur elle fonça littéralement dans quelqu'un. Elle ne leva pas la tête et s'excusa rapidement avant d'entrer dans la machine de fer. La rose leva les yeux juste avant que la porte ne se ferme et reconnu le regard ébahi de Alex qui la contemplait. L'angoisse la reprit immédiatement. L'avait-il reconnu ? Les questions lui mitraillèrent l'esprit jusqu'à ce qu'elle soit rendue à l'arrêt d'autobus.

Pdv Alex

C'est fou ce que l'ascenseur est lent aujourd'hui ! Je soupire en tapant du pied par terre. Déjà que la séance de presse à été des plus pénibles, il faut que ce putain d'ascenseur prenne son temps. Ah bon! Il était temps qu'elles s'ouvrent ses putains de portes.
Tiens cette fille. Attend, elle va quand même pas... me rentrer dedans. Bravo, la fille ! Mais... Cette odeur... Ce parfum me dit quelque chose. La fille s'excuse en gardant la tête baissée et passe à côté de moi comme si de rien était. Non, mais ? C'est qui elle ? Je la fixe jusqu'à ce qu'elle lève la tête. Je n'ai pas le temps de la détailler que les portes se referment. Elle me dit quelque chose . Je dois halluciner, ça doit être ça. De toute façon je dors mal ces temps-ci, ce doit être à de ça. Depuis que l'autre est partie... Pff, peut importe !

- Ah! M. Smith, je viens d'embaucher votre futur secrétaire. Elle est vraiment sympathique, je suis sûre que vous vous entendrez bien avec elle.
- Bien, merci Grace d'avoir fait tout cela. Attend... De quoi a-t-elle l'air ?
- Comment ?
- De quoi a-t-elle l'air ? Physiquement.
- M. Smith ! Vous le constaterez par vous-même si elle est...

Ah merde, elle n'a pas compris ce que je voulais dire...

- Non, pas dans ce sens. Est-ce une jeune femme aux cheveux court noir avec une frange ?
- Ah, si, mais pourquoi ?
- Rien. Merci.

Je me dirige vers mon bureau. Donc, je vais pouvoir voir cette fille de plus près demain. Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression de la connaître déjà. Puis merde ! Je ne peux pas dire ça seulement parce que j'ai déjà senti son parfum.
À cet instant, Grace entre dans mon bureau, sans cogner. Je déteste quand les gens font ça, mais c'est son dernier jour en temps que ma secrétaire et je n'ai pas vraiment envie de lui gâché en lui criant dessus. Même si ça me soulagerait les nerfs un peu.

- M. Smith...
- C'est bon plus de formalité, je t'en prie. Je t'ai toujours appelé Grace moi.
- Euh... Mais, vous...
- Tutoie-moi, ce n'est pas comme si on était des inconnus.
- En fait, j'étais venue te remercier. Sérieusement, je ne pensais pas que tu me laisserais partir...
- Tu sais, tu aurais pu donné ta démission n'importe quand.
- Non, je ne voulais pas vous... t'abandonner. Tant que tu avais besoin de moi, je restais.
- Hn...
- Tu n'as rien d'autre à me dire, Alex ? Ça fait presque onze ans qu'on bosse ensemble quand même, et demain je ne travaille plus pour toi.
- Je dois dire que... tu vas peut-être... me manquer un peu.
- Ah bon ? Je ne m'attendais pas vraiment à ça, mais merci, c'est touchant venant de toi. En tout cas, au revoir. On va sûrement se croiser demain à l'entraînement de la nouvelle.
- Hn, bye.

Grace sort de mon bureau. J'avoue qu'il se fait tard. Pourquoi suis-je venu ici ? J'aurais dû rentrer chez moi illico. Bref, je sors moi aussi de mon bureau. Grace s'apprête à fermer son ordinateur, elle me fait un signe de la main. Je lui fais un signe de tête et emprunte les escaliers, car aujourd'hui l'ascenseur me fait royalement chier.

Dans ma voiture, je m'arrête à un feu rouge quand je l'aperçois. Cette fille . Elle attend le bus bien droite. Elle a un air qui me dit quelque chose. Je ne sais pas ce qui me pousse à faire ça, mais je quitte ma voie pour m'arrêter devant elle. Elle a les yeux fixés au dessus de ma voiture et ne se donne pas la peine de me regarder.

- excusez-moi.
- Oh, sale type, passe ton chemin, j'suis loin d'être une pute.
- Vous vous m'éprenez, mademoiselle.

Elle se décide enfin à me regarder. C'est alors que je vois dans ses yeux vert de l'étonnement, mais d'un coup elle se ressaisit.

- Qu'est-ce que vous me voulez, monsieur ? J'ai déjà dit que je n'étais pas une prostituée.
- Voyons, vous ne reconnaissez même pas votre futur patron.
- Quoi ? Vous êtes Alex Smith ?
- Hn.
- Oh... Désolé, M. Smith, je ne vous ai pas reconnu. Maintenant que vous me le dites...
- Ce n'est rien. Je vous en prie ne rester pas là à attendre le bus, je vais vous raccompagner.

Un instant le silence pesa vraiment lourd. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne répond pas.

- Alors ? Mlle..?
- Zara Johnson , monsieur. Je me dois de décliner. Ce n'est pas mon genre d'embarquer dans la voiture d'inconnu.
- Hn. Bien, à demain alors.
- À demain.

Quand j'avance, je la regarde par le rétroviseur. Je ne sais pas pourquoi cette fille me dit quelque chose. L'aurais-je croisé quelque part avant ? Pff... la ville est tellement grande, cela se pourrait bien.

*

Qu'est-ce que je fais planté là, devant cette porte ? Une semaine... Seulement sept petits jours, pourquoi je pense à elle maintenant ? Quelle connerie ! ...
J'avance ma main vers la poignée, mais je tourne les talons avant même de ne l'avoir touché. Je ne sais même pas pourquoi je suis incapable d'ouvrir cette porte. Foutue porte!