chapitre 6

Pdv Omnisient

"Been sittin' eyes wide open behind these four walls, hopin' you'll call . It's just a cruel existence like It's no point hopin' at call.."

Kaylee prit son téléphone à moitié endormie. Ce n'était pas tous les jours qu'on se faisait réveiller à trois heures du matin, alors elle jugea qu'il fallait qu'elle réponde. Quand elle vit le numéro de Gigi, elle fut d'un coup sur pied prête à tout.

- Gigi, qu'y a-t-il ?
- Tu te rappelles... ce que je t'ai annoncé... la semaine dernière ?

La voix de son amie était lointaine. Elle semblait manquer de souffle.

- Sur ton probable enlèvement.
- Oui. Gigi est-ce que ça va ?
- Ce soir, fit Gigi comme si de rien était, il y aura... une tentative. Il passera... par la fenêtre... du salon...
- Comment sais-tu tout ça ?
- Kaylee... fait attention. S'il te met KO, il pourrait s'en prendre... à Alex.
- Je sais, je ferai gaffe. Mais toi, ça va ?
- ... Viens me chercher dès que tu peux... Je... Je suis chez moi, mais ça va t'inquiète....
- Jelena !
- À tantôt.

Kaylee s'apprêtait à encore lui poser une question quand la tonalité se fit entendre. Merde, se dit-elle.
Elle se précipita dans le salon et au même moment quelqu'un venait d'entrer discrètement dans celui-ci. L'agresseur la vit et se précipita d'un pas rapide vers elle, un poignard à la main. Kaylee garda son calme et quand l'homme fut assez proche, elle lui saisit le poignet et le désarma. Ce dernier grogna et lui donna un coup de pied dans le ventre qui la fit lâcher prise.
Elle reprit rapidement son souffle. Il n'était pas évident de prévoir les mouvements dans le noir. Tellement qu'elle n'évita qu'à moitié un coup de poing qu'elle reçut au visage. Grandement frustrée, elle prit une bonne inspiration et sauta littéralement sur son agresseur. Elle réussit à le maîtriser.
Assise à cheval sur son dos, elle tenait ses deux bras de façon assez douloureuse qu'il haletait de mal.

- Qui t'envoie ? murmura Kaylee tout de même assez fort.
- P... POUFFIASSE! hurla ce dernier.
- Connard...

Kaylee lui fit la prise du sommeil. Maintenant qu'il avait hurlé, Alex était certainement réveillé. Elle saisit le vase le plus proche et le fracasse sur l'arrière de la tête de l'agresseur.

Pdv Alex

Je sursaute. Est-ce que j'ai bien entendu quelqu'un crier ? Je me lève et tend l'oreille. Un vase vient de se fracasser. J'ouvre ma porte et cours les quelques mètres me menant au salon.
Kaylee est debout dans le noir devant une masse au sol.
J'ouvre la lumière. Un homme est étendu au sol avec un vase en milles morceaux au dessus de sa tête. Je me précipite vers Kaylee et lui saisit les épaules pour la retourner vers moi. Elle a une joue quelque peu enflée et teintée de bleu.

- Tu vas bien ? fis-je quelque peu paniqué.

Elle couvre sa joue droite de sa main.

- Je crois oui... mais... il voulait me tuer ou, ou... je ne sais quoi...

Elle semble un peu perdue, mais pas tout à fait terrifiée. Elle voit que je la regarde un peu septique et dit avant que je ne pose une question :

- Je sais que je n'ai pas l'air apeurée... C'est que mon beau-père à déjà tenté plusieurs fois de...

Elle se tait. Là je peux voir dans ses yeux une once de peur, sûrement dû à une vague de mauvais souvenirs.

- J'ai pris des cours d'autodéfense et d'arts martiaux au collège, pour pouvoir me défendre.

Je jette un œil à l'homme au sol. Je suis soulagée qu'elle n'ait rien. Je lui lâche les épaules. Je me demande ce que cet homme voulait vraiment faire ici...

- Tu as appelé la police ? je lui demande.
- Non pas encore...
- C'est bon, attend.

Je prend le téléphone sur le meuble le plus proche et compose le numéro de la sécurité. Seth travail de nuit cette semaine.

- Yosh, Alex ! Euh, pourquoi tu appelles à cette heure, toi ?
- Quelqu'un s'est infiltré chez moi par infraction. Il est inconscient sur mon plancher.
- Quoi ?! Personne ne circulait dans l'édifice pourtant !

Je regarde la grande fenêtre de mon salon.

- Il est passé par la fenêtre du salon.
- Comment ? C'est impossible, tu vis au 32ième étage !
- Je ne crois pas que ce ne soit qu'un petit amateur Seth... Appelle la police, s'il te plaît.
- Oui.

Je raccroche. Kaylee est maintenant assise sur le sofa, se tenant le ventre.

- Qu'y a-t-il ?
- J'ai reçu un coup dans le ventre... Tu as appelé la police ?
- Hn, Seth s'en charge. Tu... Ça va aller ?

Je me trouve un peu ridicule. Maintenant, c'est rendu que je m'inquiète vraiment pour elle...
Kaylee me fait un sourire et un signe affirmatif.

- Je crois que ça va vite passer, fait-elle.
- Hn...

Je vais m'asseoir près d'elle.
C'est étrange d'être assis dans la même pièce que celui qui a voulu agresser ma... fille. J'ai hâte que les flics arrive parce que là je ne voudrais que lui foutre un coup de pied. Ou plusieurs. Non, certainement plusieurs. Si je continus, je vais vraiment le faire.
Je regarde Kaylee . Au fait...

- Comment se fait-il que tu etait dans le salon au moment où il est entré ?
- C'était parce que je venais de recevoir un appel de G...

Les yeux de Kaylee s'arrondirent en un instant.

- Quoi ? dis-je.
- Gigi !

Elle se lève précipitamment, se dirige dans l'entrée et enfile son manteau par-dessus son pyjama constitué d'un mini short et d'un tee shirt.

- Gigi venait de m'appeler pour que j'aille chez elle. Elle n'allait pas bien et je ne sais pas pourquoi. Elle m'a dit de la rejoindre pour l'aider. Je dois y allez, elle avait l'air mal en point.
- Et tu y allais en pyjama ?
- Pour une amie en détresse ? Oui ! Je ne sais pas quand je vais revenir... A plus !
- Attend deux secondes.

Elle s'arrête dans le cadre de porte

- Alex, je dois y aller.
- Où habite ton amie ?
- Tu... Merci ! Viens, je te le dirai en chemin.

Je ne sais pas dans quoi je m'entraîne, mais Kaylee avait l'air tellement paniqué. Je soupire. Une semaine de plus et encore des problèmes, mais... je sens que je dois la suivre.
Je la regarde.

- Il faut attendre que la police arrive.
- Ah, oui...

On attend les deux , comme des cons dans l'entrée, sans dire un mot. À un moment, je décide d'aller m'habiller et elle fait de même. Quand je sors de ma chambre, j'entends le brouhaha d'arriver des flics. Je leur dis où est le corps de l'agresseur quand je le vois... Lui.

- Petit frère.
- Isaac.

On se croirait être dans un film. Malgré tout le bruit autour de nous, j'ai l'impression que l'on est seul dans la pièce.

- Tu vas bien ? me demande Isaac.
- Génial, ma fille vient d'être agressée, fais-je ironique.
- Isaac !

Je me retourne et voit Kaylee mettre une main devant sa bouche, étonnée. Elle connaît mon frère ?

- Vous vous connaissez ?
- Euh... Oui.
- En fait, c'est moi qui aie aidé Kaylee à quitter la maison de son beau-père et à te retrouver. Tu n'as rien de grave Kaylee ?
- Ça va... Oh, Alex, il faut y aller !
- Où allez-vous ? Vous avez une déposition à faire au commissariat, dit Isaac étrécissant les yeux.
- Ma meilleure amie à besoin d'aide, fait Kaylee en courant vers l'extérieur du condo.
- oui, j'ajoute en la suivant.
- Petit frère, tu sais bien qu'on devra se revoir plus tard.

J'entre dans l'ascenseur où Kaylee tient la porte pour ne pas qu'elle se referme.
Mon frère... Chef de police. Meilleur enquêteur. A résolu le plus grand nombre d'affaires dans tout le monde. Il travaille d'ailleurs partout dans le monde. Le seul point commun de notre travail respectif. Pourquoi je ne semble pas l'aimer ? Le détester ? Le haïr ? La seule affaire qu'il n'ait jamais réussi à résoudre : l'assassinat de la famille Smith. Notre famille. Il a enterré l'histoire, sans plus et il m'a interdit tout accès aux informations de ses meurtres.
Je serre les poings, cette histoire me frustre particulièrement.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent devant nous.

*

Je me stationne devant un bloc d'appartements assez ordinaire. Ça m'étonne un peu qu'une lycéenne puisse se payer un appartement, mais dans la vie d'aujourd'hui il y en a de plus en plus...
Kaylee est déjà devant la porte de l'édifice quand j'ouvre ma portière. Elle est vraiment nerveuse, je me demande vraiment ce que son amie a de si urgent pour la réveiller à trois heures du matin. Quoi que si elle ne n'avait pas fait, nous aurions pu être tué. Drôle de coïncidence...
J'arrive à sa hauteur qu'elle fouille encore dans ses poches.

- Merde, j'ai oublié les clés.
- Tu as sonné ?
- Oui et elle ne répond pas.
- Elle est peut-être partie.
- Non. C'est impossible, sinon elle ne m'aurait pas demandé de venir chez elle à trois heures du matin.
- Hm... Tu sais crocheter ?
- Est-ce une question piège de père ?
- Hn?
- Si je dis oui, vas-tu me réprimander et me demander où j'ai appris cela ?

Si je me sentais comme son père peut-être...

- Non.

Elle ne répond rien et sort un crochet à serrure de la poche intérieur de son manteau. Cela m'étonne sur le coup. Elle traîne vraiment ça sur elle ? Elle crochète souvent des serrures comme cela ? Je dois dire que ça m'intrigue...
On entre dans l'immeuble et quand on arrive devant la porte de son amie, la porte n'est pas barrée. On l'ouvre et on voit la blonde que j'ai déjà vue auparavant, étendue au sol, assez mal en point. Kaylee s'y précipite immédiatement.

- Gigi, Gigi ! Jelena, je t'en prie réveille-toi ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivée ?!

Au début elle ne bouge pas du tout, mais à un moment elle ouvre tranquillement ses yeux qui sont assez enflés.

- Kaylee...
- Je vais appeler l'ambulance.

Je sors de l'appartement et prends mon portable.

Pdv Omnisient

Kaylee n'osait pas trop toucher le corps mutilé de sa meilleure amie. Elle avait des ecchymoses partout et son visage était très enflé. C'était sans parler des égratignures qui la couvraient de haut en bas.

- kaylee, murmura-t-elle.
- Gigi !
- Ma mission d'espionnage n'a pas... très bien été... Mais au moins... vous êtes en... vie...
- Mais que vais-je lui dire ?
- Invente... une histoire... S'il le sait... ça ne jouera... que contre lui.
- Oui. Gigi ! Non, Gigi ! Il ne faut pas que tu dormes !

Les yeux de Gigi se fermaient d'eux-mêmes malgré les protestations de Kaylee. Ne supportant plus la douleur, la blonde se laissa emporter dans un sommeil bien profond.

Pdv Alex

- Jelena ! Jelena !

Kaylee est devant son amie, mais ne pleure pas. Son visage, ses yeux, dégagent tellement de tristesse que je ne comprends comment elle fait pour ne pas pleurer.

- Il y avait une ambulance à quelques coins de rues, ils arrivent d'une minute à l'autre, dis-je.

Dès que j'ai terminé ma phrase, on entend les sirènes crier de plus en plus fort, ce qui doit réveiller tout le quartier.

- Kaylee... Je vais leur ouvrir.

Dans ce genre de situation, je ne sais jamais quoi dire, mais pourtant... Je sais exactement ce qu'elle peut ressentir.
Quand j'arrive dehors, je tiens la porte pour les ambulanciers. Cela ne prend pas dix minutes qu'ils sont déjà dehors. Cette scène me fait frissonner. Voir une personne emmener en ambulance fait ressurgir mes mauvais souvenirs.
Ils sont en train de glisser la civière dans l'ambulance quand je sens quelqu'un tiré sur la manche de mon manteau. Je me retourne et vois le visage torturé de tristesse de Kaylee. Mon cœur se pince en la voyant encore plus démunit que voilà peu de temps.

- Alex... Je vais embarquer dans l'ambulance... mais j'aimerais que tu me rejoignes à l'hôpital. S'il te plaît, je n'ai pas envie d'être seule.

Ses yeux me font immédiatement capitulé à sa demande, mais je ne pouvais quand même pas lui répondre précipitamment.

- Je te rejoins.
- Merci.

Puis elle me lâche et disparaît derrière les portes du véhicule.
Un père ferait la même chose, non ? Je n'ai pas à me sentir coupable, alors...

*

L'hôpital... Cela fait combien d'année que je n'y aie pas mis les pieds ? J'ai la chance d'avoir une santé de fer parce qu'encore une fois ce genre d'endroit ne me rappelle rien de bon. Seth à essayer de nombreuses fois de me convaincre qu'il y avait aussi de beaux événements dans un hôpital, comme la naissance. Peu importe, il y arrive plus souvent ce que tout le monde vie un jour : la mort.
J'entre dans cet immense édifice et me dirige vers les urgences grâce aux indications. Cette section de l'hôpital est constamment en action. Malgré tout le monde qui y grouille, je retrouve facilement Kaylee grâce à ses cheveux roses.
Elle est là immobile regardant une porte qu'elle espère se voir ouvrir bientôt ; la salle d'opération.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle ne pleure pas. Son expression est si triste qu'elle me torture moi aussi de la voir ainsi. Quand j'arrive près d'elle, elle lève les yeux vers moi.

- Les blessures de Gigi sont majoritairement artificielles... Mais elles seront longues à guérir. Et elle a eu un choc à la tête, le fait qu'elle se soit endormie n'est pas bon signe...

Le corps de Kaylee se met à trembloter et à ce moment précis les portes fatidiques s'ouvrent toutes grandes.

- Mlle Jones.
- Docteur...
- L'état de votre amie est maintenant stable. Par contre, le choc qu'elle a eut à la tête lui a causé une grave commotion cérébrale et le fait qu'elle se soit endormie l'a mené dans un coma moyen. Nous allons faire tout notre possible pour l'en y sortir, car il y a encore de l'espoir.
- Merci.
- Elle sera transféré à l'étage cinq, chambre 503 dans quelques minutes.

Kaylee ne dit rien. Je me dois de répondre vu que le médecin attend visiblement une réponse.

- Merci encore, docteur.
- Au revoir.

Je fais un signe de la tête et me retourne vers Kaylee. Comme tout à l'heure elle est immobile et a le regard perdu au loin, mais cette fois l'eau remplie tranquillement ses yeux . Elle reste sans voix quand l'émotion s'écoule de ses yeux.
À cet instant, je ne sais ce qui me prit, mais je retourne son visage, lui embrasse le front et la serre délicatement contre moi. Ses mains s'accrochent alors à ma veste et déjà je m'en veux de m'être laissé emporté.
Un père peut bien serrer sa fille dans ses bras... mais ne peut pas vouloir l'embrasser autre part que le front pour la consoler. Je me mord la langue sous cette envie soudaine de l'embrasser.

*

Nous sommes dans la chambre 503, Kaylee au chevet de son amie, lui tenant la main. Je suis à côté d'elle. J'hésite à lui demander comment son amie s'est faite ses blessures.

- Que lui est-il arriver ? finis-je par demander.
- Son... Son petit ami était assez agressif et impulsif... Elle avait peur de le quitter pour cette raison. Aujourd'hui elle l'a fait, il l'a rejoint chez elle et l'a gardé enfermé et battu jusqu'à ce qu'elle m'appelle.

C'est à mon tour de rester sans voix...
L'amour, c'est tellement cruel.

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