chapitre 1

Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? Elle est cinglée cette nana !

- Papa ? fis-je plus que déconcerté. Allez dégage d'ici, j'ajoute impassible en avançant pour la menacer.
- Hey, a-attend ! Tu ne me laisses même pas t'expliquer.
- Je m'en contre fiche.

Bordel, elle ne pourrait pas simplement sortir de chez moi pour me laisser dormir. Je m'approche encore et la voilà qui cours autour du divan. J'arrive pour l'attraper mais elle fait une roue avec le dossier du sofa. Cette fille commence à m'énerver gravement. Ça y est, j'ai réussi à attraper l'un de ses bras. Je la tire vers moi, la soulève et la balance contre mon épaule comme un sac de patates.
Elle se débat le plus qu'elle le peut, mais en vain, parce que ça n'amène à rien. Je suis trop fort pour elle. Je me dirige vers la porte d'entrée.

- Attends ! finit-elle par dire. On ne pourrait pas s'asseoir et discuter deux petites minutes.
- Cela fait déjà trop longtemps que tu es là.
- Mais...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que je la jette par terre en dehors de mon condo. Pour qui elle se prend celle là ?

- Aïe ! Tu pourrais être plus délicat, dit-elle en essayant de s'asseoir.
- Je n'ai pas à être délicat avec une fille qui entre par infraction chez moi.
- C'est le gardien qui m'a fait entrer !

Je claque la porte. Pauvre fille, c'est une cinglée. Comment cela ce fait-il que Seth l'ait laissé entrer ? C'est vraiment étrange. Je suis sûre que c'est une erreur.

- Pourquoi tu ne me laisses pas t'expliquer, papa ! hurle-t-elle.
- La ferme !

Ce qu'elle m'énerve. Papa ? Je ne peux pas être son père. Pas à l'âge qu'elle a. Elle doit retourner dans son asile avant de ne causer des problèmes à d'autres personnes. Tiens, elle n'hurle plus. Je regarde par le judas. Plus personne. Elle a abandonné vite. Trop vite... D'ailleurs la façon dont elle s'était installée était un peu trop aisée pour une fille qui rencontre son père pour la première fois. Puis, merde, je ne suis pas son père !
Bon, maintenant qu'elle n'est plus là, pas besoin d'appeler l'hôpital psychiatrique pour que quelqu'un vienne la chercher. Je peux enfin allez me doucher.

*

Ce que cela peut faire du bien. Je sèche un peu mes cheveux en les secouant avec ma serviette avant de ne l'enfiler autour de ma taille. Je me dirige vers la cuisine pour me faire un petit quelque chose à manger. Juste avant que je n'ouvre mon frigo, ma sonnette retend. Ne me dites pas c'est cette pauvre fille qui revient à la charge.
Je soupire bruyamment et regarde de nouveau par le judas. Quelle invention merveilleuse ! Tiens, c'est Seth, qu'est-ce qu'il me veut ? J'ouvre la porte.

- Yo, Alex.
- Hn. Quoi ?
- Regarde à tes pieds.

Je m'exécute. Ah, bordel. Elle était là finalement.

- Je regardais les caméras quand j'ai vu ça. Pourquoi elle est dehors et surtout couchée devant ta porte.
- Tss, elle essaie de me faire croire que c'est ma fille.
- Oui, elle me l'a dit.
- Et tu crois ça, idiot ? Tu sais quel âge elle a ?
- Quinze ans, bientôt seize.
- Comment..? Laisse tomber. Cela voudrait dire que j'avais quinze ans quand je...
- Est-ce impossible..?
- ...
- Alex , je te connais presque depuis toujours et je sais qu'à quinze ans tu es sorti avec une fille et c'était du sérieux.
- Ne me dit pas que tu la crois ?!
- Si.

Il me regarde d'un air si sérieux que je sais que je ne dois rien ajouter. Ce n'est pas tous les jours qu'il fait cette gueule. Par contre, pour ce qui est de croire cette fille aux cheveux roses, je n'y arrive vraiment pas. La fille avec qui j'étais au lycée m'a laissé tombé pour un autre. Elle me serait revenue si elle avait été enceinte de moi, j'en suis persuadé. De toute façon, si ça avait été moi le père elle ne m'aurait jamais quitté...

- Hey, imbécile tu m'écoutes, me lance Seth.

Je le foudroie du regard.

- Tu as toute mon attention, je répond sarcastique.
- Lui as-tu laissé le temps de t'expliquer.
- Non. Je n'ai rien envie de savoir à propos d'elle. Peut m'importe qui elle est.
- Et si elle fait l'annonce aux médias..? Je vois déjà les gros titres : « Le playboy millionnaire Alex Smith a abandonné son enfant ! » ou « Alex Smith, un sans cœur. »
- Je jure que tu me le paieras, je lui annonce un air meurtrier dans le regard.
- Tu as de la chance qu'elle soit endormie et qu'elle n'ait rien entendue de tes conneries.
- Ta gueule...
- Tu veux que je la transporte, vu l'état actuel de tes vêtements ?
- Hn.

Je lui fais un signe de la main comme quoi je m'en fou littéralement. Je me dirige vers ma chambre pour au moins enfiler un bas de pyjama. Seul Seth sait me manipuler. Par grande chance. J'ai beau tout faire pour l'ignorer, il réussi toujours à me faire changer d'avis. Ce qu'il m'énerve.

- Je l'ai couché sur le sofa. Laisse lui au moins la chance de s'expliquer, compris ?

Je ne réponds pas, mais suis Seth jusqu'à la porte.

- Bonne nuit, le nouveau papa, rit-il en me faisant un clin d'œil.
- C'est ça, fout le camp avant que je ne t'étripe.

Je ferme la porte et la barre. Pas envie que quelqu'un d'autre vienne, je suis complètement à cran.
Je me dirige vers le salon ou... cette fille est endormie. Je la contemple. Elle ne me ressemble en rien et elle ne ressemble pas à la fille que j'ai fréquentée auparavant. Il faut dire que ses cheveux roses sont peut-être trompeurs. Tiens, son portable dépasse de son sac. Hm, je le prends. Que pouvait-elle écrire quand je suis arrivé ? Et à qui ? Regardons l'historique.

Expéditeur : Gigi

Oh ! Kaylee, tu as de la chance, tu vas rencontrer Alex Smith ! Tu te rends compte, j'aurais aimé être à ta place.

Destinataire : Gigi

Gigi, voyons, n'oublie pas sûr quoi nous travaillons.

Expéditeur : Gigi

Oui, tu as raison, un peu de sérieux. En tout cas, bonne chance avec... ton père ! Héhé. Bonne nuit xxx

Destinataire : Gigi

Merci . On se revoit demain, bonne nuit xxx

Il n'y a que cela d'historique ? Étrange. Je me demande sur quoi elles travaillent... Ca a un lien avec moi?
Bref, elle s'appelle donc Kaylee. J'aime bien ce prénom.
Je dépose son portable au même endroit où je l'ai pris. Maintenant, je n'arriverai jamais à dormir. Je ne peux pas être père. C'est impossible. C'est bien la seule chose à laquelle j'ai fait attention dans ma vie. Pourquoi faut-il que cela m'arrive à cet instant de ma vie ? Tout va pour le mieux et voilà qu'elle débarque comme ça me clamant être son père. On appelle ça de malchance. Malchance. Ce mot me poursuit sans cesse. Dans tous les domaines, sauf au niveau travail et peut-être au sujet de mon amitié avec Seth. Quoique parfois...

- Papa...

Je sursaute en entendant ce mot et cette voix si douce. Elle a les yeux ouverts et me regarde. Des yeux vert . Des yeux qui veulent tout dire. Elle ne tient certainement pas cela de moi, si je suis son père.

- Comment veux-tu que je sois ton père ? On a quinze ans de différence ce qui veux dire que...
- Tu m'as eu jeune et sans le savoir.
- C'est impossible. Ta mère me l'aurait dit, je la connais.

Elle continu de me fixer. Je n'aime pas trop ce regard. Quelque chose ne va pas. C'est alors, qu'elle s'assied et prend son sac. Elle fouille pendant quelques secondes avant de ne sortir une chemise à document. Elle l'ouvre et glisse son doigt le long de la feuille avant de ne l'arrêter.

- Il est écrit ici, commence-t-elle, que « Alex Smith est à 98,7% le père de Kaylee Jones ». Oh ! et Kaylee Jones , c'est moi.
- Hm, comment as-tu pu faire faire ce test ? Je n'ai jamais donné mon ADN et surtout mon accord.
- C'est maman... Elle m'a expliqué qu'après m'avoir eu elle était venue chez toi quand tu n'étais pas là. Elle avait piqué ta brosse à dent, puis imité ta signature par la suite...
- Tss... Au fait, ta mère, pourquoi elle n'est pas venue me le dire en face, hein ? Pourquoi elle n'est pas avec toi aujourd'hui ?
- ...Elle...

Je comprends tout de suite ce qu'elle veut dire.

- Je vois. Depuis combien de temps ?
- Elle est morte il y a presque un an...

Alors, elle serait morte. Je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse mourir aussi jeune. Sa mère, tel que j'avais connue, était vraiment débordante de vie...
Ses yeux se remplient de larmes. Que puis-je faire? La mort suit et menace tout le monde... Je vois Kaylee se lever et s'agenouiller à ma hauteur. Vu que j'ai fouillé dans son sac et qu'elle s'est réveiller juste après, je n'ai pas eu le temps de me lever. Je la vois me regarder. Ses yeux commencent à déborder pour laisser tomber des larmes. D'un coup, elle se blottit contre moi et sanglote sur mon épaule. Je ne réagis pas.

- C'est pour ça que j'ai voulu te retrouver. Mon... Mon beau-père est anéanti et passe son temps à boire. J-je ne veux pas y retourner, un jour il pourrait m'avoir...S'il te plaît ne me laisse pas papa..

Je soupire intérieurement. J'ai beau essayé, du moins un petit peu, de croire ce qu'elle me dit, au fond de moi j'ai l'impression que c'est un texte qu'elle est en train de me réciter. Cela ne va pas du tout. Malgré ses larmes, qui elles sont vraies, je suis incapable de la croire.
Si je m'écoutais, je la remettrais dehors et se serait fini, mais il est tard et je me sens dépasser par cette situation. De toute façon, je ne crois pas qu'elle va me déranger... Je soupire.

- Tu peux dormir sur le canapé. La salle de bain est par-là, si tu veux prendre un bain avant de dormir. Maintenant lâche-moi. Ne me dérange plus.
- Alors... Tu... Tu me crois ?

Je la repousse, me lève et m'éloigne d'elle. Avant de n'entrer dans ma chambre je réponds à sa question.

- Pas du tout.

Je ne prends même pas la peine de regarder la tête qu'elle peut faire, que je ferme la porte. Je m'écroule sur mon lit.
Sa mère serait morte et elle voulait me retrouver... N'importe quoi. Après quinze ans elle décide de le faire. Vu de quoi elle a l'air, je suis sûr qu'elle aurait déjà tenter de me rencontrer.
Maintenant que j'y pense, cette peste m'a empêché de me préparer à manger. Je rebrousse chemin et voit qu'elle est assise sur le divan en train d'écrire un SMS. Le bruit des touches commence à m'énerver, surtout qu'elle écrit vite.

- putain , Tu peut arrêter !
- Oui, désolé. J'avais fini d'ailleurs

Elle jette immédiatement son portable sur la table basse et me lance un furtif regard.

- Où sont les serviettes ?
- Dans l'armoire de la salle de bain.
- Merci.

Elle se dirige vers celle-ci, sans plus. J'attend quelques secondes, afin d'entendre l'eau s'écouler. Sur ce, je prend son portable. À qui peut-elle écrire à cette heure ? Il est tout de même minuit, presque du moins.

Destinataire : Gigi

Gigi , on a un GROS problème. Il ne veut pas me croire, mais pas du tout, malgré toutes mes explications. Comment allons-nous faire ? Je vais être jeter dehors si ça continu...

Expéditeur : Gigi

Ah pourtant, tu avais tout bien préparé. On va devoir arranger ça demain, au lycée. Que vas-tu faire s'il te met dehors ?

Destinataire : Gigi

Je ne sais pas...

Expéditeur : Gigi

Ne t'inquiète pas ! On se voit demain, bisous

Destinataire : Gigi

Bisous...

Pourquoi dit-elle on et nous ? Comme si cette Gigi avait un quelconque rapport avec moi. Qu'est-ce qu'elle complote ? C'est trop bizarre. Tout est bizarre ! Bon, maintenant je n'ai plus faim... Cette histoire a quelque chose de louche... mais quoi ? Pff, quoi faire ?
Oh ! et puis, bordel ! Je vais me coucher, après tout je m'en fiche...

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