Je savais que j'avais passé peu de temps dans cette pièce mais j'avais l'impression que cela s'éternisait petit a petit. J'avais l'impression que chaque micro-seconde se ressentait. Aussi, je devais ressentir le temps plus long qu'il ne l'était. Il fallait que je m'occupe. Mais quoi faire ? C'est un espace vide. Un lieu qui rend fou. En examinant pour la cent millième fois, cet espace je me rendais compte que ce serait bien de le décorer. J'avais envie de dessiner sur le mur comme je le faisais quand j'étais petite. Ce serait bien. Est ce que j'ai une craie au moins ? Je vérifiais mes poches et un petit morceau était là dans la doublure. Il était à peine visible. C'était une craie verte. Le vert était ma couleur préférée. Maman disait que c'était la couleur de l'espérance et que j'étais cette espérance. Au début je me demandais pourquoi mais quand on a pour prénom, Hope, on comprend mieux tout de suite. Je m'appelais Hope. Hope. Espoir. C'était ce que je représentais selon elle. Je pensais à elle tout le temps. Elle me manquait tellement. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça. On aurait dû être juste nous deux. Pour toujours. Pourquoi on s'en était pris à elle ? Elle ne le méritait pas. Maman reviens s'il te plaît, j'ai besoin de toi.

Je ferme les yeux. Je vois son visage. Elle me dit ce qu'elle m'a dit en dernier «Crois en toi, Hope. N'oublies jamais ton prénom, c'est la clef». Cette phrase, je me la répétais en boucle sans vraiment en saisir le sens. Maintenant, il y a comme un éclair, une révélation. Je sais pourquoi personne ne résistait à ce lieu. C'était si évident, si simple. La pièce du puzzle manquante était si évidente. Mais pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt. Maman, tu es un génie. L'espoir c'est ça qui faisait qu'on pouvait réussir. Si je le perdais, je ne serai que néant. Cette pièce détruisait l'espoir pour mieux te détruire.