Révélation choc (L'herbe bleue)


Je viens de finir de lire L'herbe bleue – que j'avais d'ailleurs emprunté à la librairie quand j'étais en stage.

Ce témoignage est bouleversant. Surtout l'épilogue auquel tu ne t'y attends presque pas. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, voici le résumé :

L'herbe bleue est le journal intime d'une jeune droguée de quinze ans. Cet ouvrage ne prétend pas décrire le monde de la drogue chez les jeunes. Il n'apporte aucune solution à ce problème. C'est une chronique personnelle, spécifique, qui, en tant que telle, permettra peut-être de comprendre un peu l'univers de plus en plus compliqué dans lequel nous vivons. Les noms, les dates, les lieux et certains événements ont été changés, selon le désir de toutes les personnes mêlées à ce récit.

J'avais réellement accroché, je me sentais même proche de la narratrice, de cette gosse – comme elle dit – qui couche ses pensées dans son journal intime. Il y a certaines fois où je me surprenais même à penser comme elle. Et puis le fait de ne jamais savoir qui était l'auteure de ce journal, cette narratrice – l'auteure de ce livre reste anonyme – renforçait ce bouleversement en moi : « Et dire qu'il y a quelque part dans le monde, il y a presque cinquante ans, une jeune fille de mon âge qui a vécu ça mais je ne saurais jamais qui c'est. J'aurais beaucoup aimé la rencontrer » je me disais.

C'est là qu'en faisant des recherches sur le livre, j'ai appris que ce témoignage était FAUX. Cette histoire est inventée de toutes pièces. Cette gamine que tu apprends à connaître au fil des pages, que tu suis pendant deux ans – l'histoire se déroule sur plusieurs années – dont tu te lie presque d'amitié, N'A JAMAIS EXISTÉ.

Or dès le départ, on te le fait croire ouvertement.

C'est là que je me suis rendue compte à quel point il était important de ne pas mentir au lecteur. Depuis le début, tu penses que c'est une autobiographie, que c'est une véritable petite américaine qui a écrit ces lignes, puis tu apprends avec stupeur que se cache en fait derrière cette fiction une psychologue du nom de Beatrice Sparks. C'est frustrant.

Tu ne fais pas croire au lecteur à une autobiographie si ce n'en est pas une.

En plus c'est drôle car je pensais à ça il y a pas longtemps. Je me disais, au contraire « Au pire c'est pas grave si le lecteur croit à une autobiographie alors que ce n'en est pas une... L'auteur fait ce qu'il veut. »

ET BIEN NON, LOUKINA, JUSTEMENT !

Le lecteur est en droit de savoir ce qu'il lit, ça ne se fait pas de le tromper ainsi.

En fait, pour tout vous dire – si vous voulez pas être spoilé, ne lisez pas la suite –

on apprend en fait dans l'épilogue qu'elle meurt trois semaines après la fin de son journal, on ignore comment, ses parents l'ont retrouvée morte au sol après être rentrés du cinéma.

Quand tu lis ces lignes alors que tu crois encore à une autobiographie, ça fait mal. Très mal. Tu t'es attaché à elle, tu penses réellement qu'elle va s'en sortir – de plus qu'elle était très bien partie – et tu lis ça. Tu refuses presque d'y croire.

Mais une fois que tu sais que cette histoire est fictive, ça change ta vision des choses.

C'est alors qu'une vieille réflexion m'est revenue en tête :

Elle n'est jamais morte puisqu'elle n'a jamais vécu.

Ça ne vous rappelle rien ?

C'est donc sur cette phrase que je terminerai ce chapitre :

Un personnage fictif ne peut pas mourir.

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