J'ai regardé... Metropolis

NDA : Ce chapitre a énormément de spoil, comme à peu près dans toutes mes rubriques cinéma, en fait.

J'AI ENFIN REGARDÉ METROPOLIS DE FRITZ LANG ! (Je précise hein, n'allez pas croire que je vous fais un chapitre sur le dessin-animé NE VOUS EMBALLEZ PAS J'AI JAMAIS VU LE DESSIN-ANIMÉ)

Aaaaah Metropolis, film mythique et avant-gardiste. (Le film date de 1927 s'il vous plaît, je trouve ça incroyable. Quand tu vois certaines daubes des années 80...) Quelqu'un l'a vu ? Ça me fera gagner du temps. Non je plaisante, c'est juste que si tu l'as vu, on pourra en parler tous les deux, vois-tu.

Je disais dooonc, (instant infos juste pour planter le décor) Metropolis est un film expressionniste allemand datant de 1927, en noir et blanc et muet. (Quoique j'ai un doute sur le expressionniste car selon certaines sources Fritz Lang ne considérait pas son film comme tel) Tu vois muet, tu te dis « Ok, je vais clairement me faire chier » et bien franchement, pas du tout ! Au contraire, j'adore le fait qu'il soit muet parce que du coup les acteurs sont obligés d'accentuer leurs mimiques et ça donne des trucs juste incroyable. (Après, c'est particulier, faut aimer) Et puis c'est pas que du mime non plus hein, tout au long des deux heures le film est accompagné par de la musique (dans la version que j'ai vu c'était une musique plutôt classique mais je crois qu'il existe d'autres versions dans lesquelles la BO est différente) et il y a également des intertitres pour connaître les paroles des protagonistes.

Und worüber redest du ?

Et bien, selon Allo Ciné et autres sites, le synopsis du film est le suivant « Des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole de l'an 2026. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville. Un androïde mène les ouvriers vers la révolte. »

Bon, il faut savoir que, ayant vu le film, je ne suis pas vraiment d'accord avec ce résumé-ci. En effet, lorsque tu lis ça, tu t'attends à quelque chose de très binaire, genre d'un côté les pauvres petits ouvriers contraints de vivre à des dizaines voire des centaines de kilomètres sous terre et qui bossent comme des chiens (It's been a hard day's night, and I been working like a dog) et de l'autre les riches, les méchants on pourrait presque dire, qui habitent à la surface dans des jardins luxueux et qui font la fête dans des cabarets à la réputation douteuse. Tu me diras, c'est à peu près ça. Mais où je ne suis pas d'accord, c'est qu'en lisant ce résumé, tu peux vraiment croire qu'il va y avoir un affrontement entre ces deux clans, c'est-à-dire les ouvriers qui vont se révolter contre les plus riches grâce à un certain robot, genre une révolution bolchévique futuriste. Alors que c'est beaucoup plus complexe. Au contraire, ce film n'est pas un appel à la révolution (tu me diras le film est sorti en 1927 donc ta révolution bolchévique elle est un peu périmée) mais un appel à la paix, la paix entre autre incarnée par Maria.

Je suis presque tentée de vous mettre le résumé de Wikipedia parce que n'empêche, il est certes très détaillé, mais c'est celui qui raconte le mieux. Et puis il ne raconte même pas la fin, donc pas de spoil. Allez je vous le mets, comme ça je pourrais vous parler de Gustav Frölich. (Oui oui, le type s'appelle Gustave, Elisa, Léna, Inès, vous avez le droit de rigoler.)

Selon notre ami Wikipedia :

Le film se décompose en trois actes, Auftakt (commencement) (66 min.), Zwischenspiel (interlude) (28 min.) et Furioso (52 min.).

En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante.

Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l'entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d'ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les forces de l'ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d'elle. En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop élevé, une violente explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de travailleurs. [...]

Freder se rend chez son père, Johhan « Joh » Fredersen (Alfred Abel), pour le mettre au courant des conditions extrêmement pénibles dans lesquelles travaillent les ouvriers et lui demande d'améliorer cela. Voyant qu'il ne peut convaincre son fils des bienfaits de cette société ségrégative, Johhan le fait suivre par un espion.

Freder retourne dans la ville basse où, voyant un ouvrier au bord de l'épuisement, il persuade celui-ci d'échanger leurs vêtements et de le remplacer à la machine, tandis que l'ouvrier, Georgy, matricule 11811, monte à la ville haute où il goûtera aux plaisirs de la vie. Après une pénible journée de travail, Freder se rend dans des catacombes à une réunion secrète en suivant un plan trouvé dans une poche des vêtements de l'ouvrier qu'il a remplacé. Là, il découvre Maria en train de s'adresser aux ouvriers et d'annoncer l'arrivée d'un médiateur qui apportera l'égalité entre les habitants des villes haute et basse.

Entre-temps, Joh reçoit des plans trouvés dans les poches d'ouvriers morts au travail et se rend chez Rotwang, l'inventeur du monstre mécanique qui fait fonctionner toute la ville. Celui-ci lui indique qu'il s'agit du plan qui mène aux catacombes où se tient la réunion secrète. Joh épie la réunion sans reconnaître son fils parmi la foule. Craignant la menace, Joh ordonne à Rotwang de façonner un robot à l'image de Maria afin de semer le chaos parmi les ouvriers. Mais ce que Joh ignore, c'est que Rotwang a d'autres plans...

J'avoue, ça spoil pas mal. Mais vous inquiétez pas, le temps que vous regardiez le film vous aurez déjà oublié, je sais de quoi je parle. Ce qui me fait rire avec ce résumé c'est qu'il est tellement détaillé qu'au bout d'un moment tu te dis « Ouais le truc va nous raconter tout le film » et en fait non ! Le machin arrive quand même à te laisser du suspens à la fin.

J'adore ce concept de médiateur. C'est-à-dire qu'en réalité Maria ne veut pas d'une lutte entre les deux classes, ce n'est pas une oratrice qui organiserait des réunions secrètes afin de monter les prolétaires contre le système mis en place. (Bon du coup c'est ce qu'il va se passer mais c'est plus complexe parce qu'en fait c'est un robot qui va prendre l'apparence de Maria et qui va foutre la merde, et du coup c'est pas Maria) Maria ce qu'elle veut, c'est une entente entre les deux mondes, un lien, et ce lien c'est le médiateur. Et c'est ça que j'adore c'est que ce n'est pas simplement une lutte contre les méchants, justement, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a pas de gentils ou de méchants, il n'y a pas cette dichotomie (merci Linksthesun) par exemple très présente dans la Ligne Verte ; non. Ceux qui sont à la surface, les dirigants, servent à quelque chose puisque c'est le cerveau de la ville, ils ont le cerveau que n'ont pas forcément les ouvriers (je ne dis évidemment pas que tous les ouvriers sont bêtes, de plus qu'il peut y avoir des riches totalement débiles, mais je globalise) et au contraire les ouvriers sont les mains qui servent à faire fonctionner la cité. Et donc les deux se complètent mais ne s'entendent pas. Et c'est avec le médiateur qu'ils vont pouvoir s'entendre. Après, cette morale peut laisser dubitatif « D'accord, les gens du bas et les gens du haut viennent de faire la paix, c'est très mignon, mais il faut bien que la ville fonctionne. Il faut bien que certaines personnes fassent le sale boulot. » Et c'est triste à dire mais même dans notre monde c'est le cas : il faut bien des conducteurs de bus, il faut bien des éboueurs, il faut bien des gens qui ramassent le lotus (ouais bon ça on pourrait s'en passer IL N'EMPÊCHE QUE j'ai vu une fois un documentaire sur les ramasseurs de lotus et je crois que c'est un des pires métiers au monde). Alors, vous me direz « On a qu'à laisser des machines faire tous ces boulots à notre place ! » et le pire c'est que c'est ce qui est en train de se passer en ce moment. Et c'est là que je me demande « C'est une bonne chose ou non de tout robotiser comme ça ? » Dans la société de Metropolis, je pense que c'est une très bonne chose, limite j'ai envie de dire, personne ne peut bosser et on peut laisser le fonctionnement de la ville aux machines. Mais dans notre monde, c'est plus complexe, car t'as l'impression que le travail c'est la vie, car sans travail tu n'as pas d'argent et sans argent tu ne peux rien acheter. C'est fou quand même que pour avoir quelque chose il te faut des pièces rondes et des petits papiers en forme de rectangles. Franchement dans notre monde, je ne suis pas sûre que robotiser les caissières soit une très bonne chose, parce qu'on se plaint du chomâge mais c'est en parti à cause de ce genre de trucs. Bon, je m'égare totalement là. Tout ça pour dire que ce film est super avant-gardiste pour son époque et qu'il laisse bon nombres d'interprétations. C'est d'ailleurs pour cela que si vous l'avez vu ou quand vous l'aurez regardé, n'hésitez pas à me donner votre avis afin qu'on en discute ! (De plus que tu peux l'interpréter plutôt différemment si tu le resitues dans son contexte historique, autrement dit la montée du nazisme au pouvoir, mais je ne m'étendrais pas sur le sujet, ça gâcherait l'enthousiasme que j'ai pour ce film)

Justement, venons-en au visuel ! Je ne saurais décrire le degré d'admiration que j'ai pour ce film. Il est tout simplement splendide. Dans l'imaginaire collectif, lorsqu'on nous dit « ville futuriste » on imagine tous plus ou moins ces routes aériennes qui se croisent et se décroisent, ces hauts gratte-ciels... Et bien, parfois sans le savoir, on a tous en tête Metropolis.

Donc visuellement et techniquement, ce film est une prouesse cinématographique et une source d'inspiration encore actuel (y'a juste à voir sur Wikipedia le nombre de trucs dans la culture populaire qui y fait référence) Mais ce n'est pas tout : le jeu des acteurs MOTHERFUCKER. (Pourquoi tu te sens toujours obligée d'être vulgaire ? MAIS C'EST POUR QUE LES LECTEURS PARTAGENT MON EXCITATION AU PLUS PROFOND DE LEUR ÊTRE) Sans déconner, c'est le genre de film qui me donne envie de consacrer ma vie au cinéma muet. (Je vous jure je n'ai même pas envie d'être une actrice du style Angelina Jolie ou Jennifer Lawrence MOI JE VEUX ÊTRE UNE ACTRICE EXPRESSIONNISTE)
Les acteurs tirent de ces gueules, c'est légendaire.

Tout le monde est beau dans ce film. Je ne saurais dire si c'est le maquillage ou le noir et blanc et le fait qu'ils aient les projecteurs qui leur donne l'effet d'une peau sans imperfection, dans tous les cas, les acteurs sont magnifiques. Mais pas magnifiques au sens beau physiquement. Leur jeu est magnifique.

Bon, par contre j'avoue que, on va pas se le cacher plus longtemps, Gustav Fröhlich est d'une beauté sans nom. Ce type est le DiCaprio allemand des années 20.

Le mec quand il voit Maria il a mal au coeur t'sais

Maria a clairement dégoté le gros lot

D'ailleurs, dans les petites anecdotes sur le film y'a un truc qui m'a choquée. Alors certes, 25 000 hommes embauchés, 640 km de pellicules et 310 jours de tournage ça envoie du lourd, mais moi ce qui m'a le plus surprise C'EST L'ÂGE DE BRIGITTE HELM. LA NANA QUI JOUE MARIA A 19 ANS ! ON DIRAIT PAS ! (Moi à 19 ans j'aurais pas ce physique hein... Oh d'ailleurs, il a quel âge Gustav dans ce film ? 25 ans. Ouais bon, ça va.)

Voilà c'était la rubrique cinéma sur Metropolis, un chef-d'oeuvre du cinéma que j'ai adoré !

P.S : Regardez la vidéo en média, vous reconnaîtrez le chanteur 😜 D'ailleurs, un célèbre tube de Queen fait référence à Metropolis dans son clip, saurez-vous me dire lequel ?

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