ᴅɪᴀᴍᴏɴᴅ ᴅᴏɢs, part.42

Tw : nourriture, mort

Après une journée entière avec les maraudeurs, Dorcas aurait souhaité transformer aussi bien Sirius que Marlène en dragonneaux et les regarder se faire immoler par le feu à l'infini en hommage à Gwendoline la Fantasque. Iels étaient insupportables. Parce qu'iels ne se privaient pas de marques d'affection en publique et de surnoms langoureux mais aussi parce qu'iels ne cessaient plus de pousser les un∙es dans les bras des autres. 

Si cela convenait à Frank et à Alice, ce n'était pas le cas de Peter et Mary qui auraient tout deux préférer être seul∙es, de Lily et James qui essayait de guérir de trois année de haine mutuelle, ni de Remus et Dorcas qui avaient pour seul point commun d'être amoureux∙ses en secret de personnes inaccessibles. 

Iels traînèrent tous∙tes ensemble dans le couloir dans un rang dont les souverain∙es punk auto-proclamé∙es étaient à la tête. Iels se retournaient pour faire des clins d'oeil, Marlène avec sa veste en cuir, la boucle d'oreille de Sirius qui étincelait à la lumière jusqu'à être gravée dans les rétines. 

Hagrid avait trainé un gigantesque sapin jusque dans la Grande Salle et des créatures invisibles s'étaient chargé de décorer le reste de l'école avec des décorations hivernales. Dorcas n'aimait pas beaucoup ça, surtout quand il s'agissait de bonhomme de neige fait sur une heure d'étude par des premières années qu'on avait accroché là pour leurs faire plaisir mais qui faisait peine à voir. 

À un moment quelqu'un∙e eu la brillante idée de répartir les groupes d'une façon différente pour que tout le monde passe une meilleure journée. Dieu merci, pensa Dorcas qui n'était pas sure de pouvoir supporter ça longtemps. 

« Et c'est même pas encore Noël. »


« Putain, c'est déjà Noël. 

La pleine lune approchait et Remus en ressentait les effets. Cela combiné à la sensation désagréable qui s'infiltrait dans sa tête lorsque Marlène effleurait la joue de Sirius, il était maussade. Ce matin là, matin du début des vacances et du départ vers la maison, il se réveilla d'un long sommeil qui ne semblait que l'avoir plus fatigué. 

Il s'appuya contre la tête de lit et parcouru le dortoir du regard. Il pouvait entendre les souffles réguliers des autres. C'était apaisant. Peter et James ne se réveilleraient pas avant dix heures du matin et ne se lèverait pas avant l'heure du déjeuner. Sirius par contre, pouvait ne pas se lever de la journée comme sauter de son lit dès l'aube, difficile de savoir.

Remus avait les bras endoloris et les yeux piquants mais savait qu'il ne pourrait plus se rendormir. Il était dans un état où ni le sommeil ni l'éveil ne pouvaient le soulager. Le genre d'état où il se mettait à penser jusqu'à être enseveli de songes plus sombres les uns que les autres. Pour échapper à lui même, il se tourna instinctivement vers le lit de Sirius. Le garçon lui avait toujours demandé de le réveiller s'il se réveillait avant. Remus n'avait jamais osé le faire. 

Hésitant, il tira seulement le rideau derrière lequel se trouvait un Sirius endormi qui profitait du grand lit pour dormir en étoile. 

Avant qu'il ne puisse regretter, son ami était réveillé et décidé à se lever. 

Remus avait fait mine ne lire un livre pendant de longues minutes sans savoir quelle attitude adopter jusqu'à ce que Sirius ne lui rappelle une terrible promesse :

« Tu dois m'accompagner faire du Quidditch, Moony. 

Merlin, pourquoi s'était-il mis dans une situation pareille ? 

- Il est sept heure du matin, Sirius.

- Justement ! C'est le moment où il y a le moins de monde. Allez Moony ! On se motive ! 

- Je ne veux pas faire de Qudditch ! marmonna le garçon en mettant sa tête sous un coussin, Je déteste le Quidditch ! En plus je suis fatigué, c'est bientôt la pleine lune, un peu d'empathie, merde !

- Language ! Et puis je suis un maraudeur monsieur ! Si tu crois que tu peux m'attendrir tu te fourre le doigt dans tes yeux de loup ! »

Il tira sur la couette dans laquelle c'était réfugié Remus. 

« Toi par contre, le maraudeur emphatique : ai un peu de compassion : je ne peux plus faire de Quidditch ! Imagine à quel point je serai triste si je ne pouvais plus jamais en faire !

Remus enleva son oreiller de sa tête mais ne bougea pas pour autant. Maintenant Sirius tenait dans sa main un carré de chocolat et s'apprêtait à faire quelque chose de difficile à cerner au lecteur de disques. 

- Tu es en train de me faire du chantage ?

- En fait je suis en train de menacer de manger ton petit déjeuner, parce que plus le temps passe, moins nous aurons le temps d'aller dans la Grande Salle et plus tu devras te contenter de chocolat.

- On ne se "contente" pas de chocolat. C'est le meilleur aliment du monde. Bien meilleur qu'un petit déjeuner. » protesta Remus qui attrapa le chocolat pour le remettre en lieu sûr. Aussi bon soit-il, ce morceau de chocolat ne remplacerait pas un petit déjeuner et il en avait bien conscience. Il lui fallait quelque chose de plus consistant. 

Voyant que sa première technique ne marchait pas, Sirius mit en marche le lecteur de disques qui tourna sur Diamond Dogs.

« Qu'est ce que tu fabriques, encore ? dit Remus mi-amusé, mi-lassé.

- Je mets de la musique comme ça tu vas devoir te lever pour régler le son. »

Les autres mettaient toujours la musique trop fort. Quand Remus en avait l'occasion il la réglait lui-même ce qui le faisait se placer toujours près du tourne-disque, la main sur le bouton rotatif pour régler le son. 

Remus se leva et changea de chanson puis régla le volume très fort pour contredire Sirius. Les premiers accord de We are the Dead retentirent. Le son des cymbales résonna dans ses tympans jusque dans sa tête. Ça lui fit très mal, mais il ne voulait pas perdre la bataille. C'était une bonne chose que la chanson soit douce. 

Frank, James et Peter furent tirés du monde des rêves en grognant sur "leurs précieux sommeil perturbé par le mec avec les cheveux oranges".

« Ouais, ça te déplait pas les cheveux oranges quand on parle de Lily par contre quand c'est quelqu'un∙e d'autre 'y a plus personne ! se moqua Sirius en jetant un coussin à son meilleur ami qui dut se mettre à chercher où avait pu tomber ses lunettes. Ta chouette est revenue, au fait.

- Vraiment ? s'écria James cette fois bien réveillé, quoi que voyant toujours aussi flou. 

Il se leva pour attraper la lettre que sa chouette avait apporté, trébucha sur ses lunettes, les plaça sur ses yeux, et emporta la missive avec lui en allant attraper sa brosse à dent. Il en profita pour couper la musique. Remus soupira de soulagement. C'était peut-être sa lycantropie qui rendait son ouïe si fine, en tout cas c'était douloureux. 

- Il est bizarre, non ? demanda Sirius.

Frank haussa les épaules. 

- Ça doit être la crise d'ado. Tu ne dois pas aller faire du Quidditch, toi ? 

- Si ! s'exclama Sirius en prenant le bras de Remus un peu violemment. Allez, ramènes toi ! 

- Tu ne devrais pas allez voir James d'abord ? »

Sirius bougonna « non mais quel feignant celui-là, il trouverait toutes les excuses du monde pour ne pas faire de sport » dans la barbe qu'il l'avait pas et reconnu qu'il devait faire quelque chose pour James.

« J'peut entrer ? 

La porte s'ouvrit et se referma derrière le garçon. 

La salle de bain n'était pas bien grande. Elle contenait une douche, des toilettes et un lavabo sur lequel s'entassait tout un tas d'affaires aléatoires dont on ne savait pas vraiment lesquelles appartenaient à qui. James était devant le miroir, au dessus du lavabo et faisait seulement une grimace. Il avait dut se rincer le visage car ses cheveux étaient mouillés sur le devant et pas du tout sur l'arrière de sa tête. 

- Ça va ? T'avais l'air bizarre.

Les jeux avec Remus étaient loin. Il aurait sacrifié le Quidditch pour ne plus voir James dans cet état. Quelque chose n'allait pas. 

- Juste des nouvelles de ma mère... justifia-t-il d'abord. Un ami que je verrai plus. 

- Un ami ?

- Du Pakistan. Javed. Et puis votre chanson m'a filé les jetons. 

Il ne voulait pas s'attarder sur Javed. Pas maintenant. 

- La chanson ? répéta ce dernier, incrédule. 

- Ouais. Mais c'est pas la peine d'en parer. Tu ne peux rien y faire.

- Peut importe. Parler ça fait du bien. 

- C'est juste... Tu te souviens de mon épouventard ? 

La tombe. Difficile à oublier.

- Ouais. 

- Et tu as compris ? continua James sans le regarder.

Sirius leva un sourcil. Oui. Difficile de ne pas comprendre. Il ne voyais malgré tout pas bien le rapport avec tout ça. 

- La mort. soupira James. 

L'autre hocha la tête. Il pouvait bien comprendre ça, tout le monde avait un peu peur de la mort, il supposait. Lui-même n'était pas bien rassuré par l'idée. 

- Dès fois, ça me prend, comme ça. J'ai des genres de grosses prises de conscience et je me sens comme si... mon esprit sortait de mon corps, comme si j'avais vécu dans un beau rêve et que je me réveillait pour découvrir une réalité affreuse, glaçante. Je sais pas pourquoi ça vient de m'arriver avec cette chanson. Il y a des trucs qui sont déclencheurs, parfois. Dès fois même... 

Il s'arrêta juste à temps. Il ne voulait pas inquiéter Sirius.

James avait honte de cette peur. Parce qu'il était Gryffondor et supposément courageux, et parce qu'il savait que Sirius avait vécu des choses bien plus terribles et bien plus effrayantes que lui.

... C'est stupide. reprit-il. Je sais que tout le monde meurt un jour, que c'est inévitable et que c'est un truc à accepter. Et je sais que il y a les fantômes et tout mais, pour moi il y a aussi un paradis, un enfer, mais... S'il y a un paradis tu penses pas que ça doit être quand même être affreux d'y rester bloqué pour toujours ?

Sirius prit sa main et la serra en se rendant compte que c'était la première fois qu'il faisait ça à James. Il mit un moment à réconforter :

- La mort c'est dans longtemps... et il y a de la vie avant, il faut la vivre à fond. 

James sourit avec tristesse et Sirius s'autorisa à ne plus être sérieux.

... Par exemple moi je vais profiter de ma vie en martyrisant Moony en l'emmenant faire du Quidditch. Déclara-t-il.

Et cette fois, James rit franchement en imaginant leurs ami sur un balai. 

- Fonce ! »

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