ᴀ ʟᴀᴅ ɪɴsᴀɴᴇ, part.34
Le matin d'après, Remus n'eut pas l'occasion de se remettre de son excès de sociabilisation en paix. James tressautait dans le dortoir dès huit heures du matin répétant à qui-voulait-l'entendre qu'il avait dansé avec Lily Evans. Les autres savaient qu'elle avait accepté pour avoir la paix ou peut-être juste parce qu'elle avait eu envie de bouger, peu importait pour le jeune homme.
« Continue comme ça et ça ne se reproduira jamais. dit son meilleur ami, la tête dans un oreiller.
- Moi, j'ai dansé avec Mary. » Déclara Peter qui n'en tirait pas grande satisfaction. Il était surtout surpris.
Remus poussa un long soupir. Pendant ses heures de sommeil il avait oublié son coeur en miettes et voilà qu'on l'exhibait devant lui dès son réveil. Il était déjà assez pénible de supporter la romance de Sirius, si en plus il devait en supporter deux autres il allait devoir envisager de changer de fréquentations !
Cela ne s'adoucit pas par la suite car, autorisés à manquer les derniers cours de l'année, les Maraudeurs se glissèrent dans une diligence pour Pré-au-lard et y entrainèrent Marlène. Remus se sentit comme un délinquant durant toute la duré du trajet et entendit à peine Sirius leurs apprendre que sa petite cousine était née. Il aurait du être en cours de Soins aux Créatures Magiques. Il craignait que le professeur ne surgisse de nul part pour lui coller une retenue.
C'était peut-être le manque de sommeil, la menace de l'été - ou bien était-ce la présence de Marlène ? - qui rendirent cette journée aussi insupportable. Dans tout les cas, c'était épuisant. James, encore plus agité que d'habitude, alternait entre des louanges pour Lily et ce qu'il avait baptisé avec modestie "la meilleure farce de tout les temps". Il s'y prenait tard. Les examens étaient passés, les salles de classes vides et les conversations tournaient autour des voyages prévus pour les un∙es et les autres.
« On pourrait faire exploser une salle ?
Il avait donné cent idées depuis le début de la journée, plus terribles les unes que les autres.
- Repeindre toute la Grande Salle en vert pomme ?
- Le vert c'est pour les serpents !
Peter leva les yeux au ciel. Il avait des ami∙es à Serpentard.
- Du rose, alors ?
- Des paillettes !
- Ou on pourrait ensorceler le ciel magique pour qu'il pleuve sur la tête de Dumby ?
- Ce serait imprudent, le ciel est censé pleuvoir quand un∙e ennemi∙e entre dans la salle, c'est un système de protection.
- On pourrait ensorceler tout les livres de la bibliothèque pour qu'ils courent après les élèves ? suggéra Marlène.
- J'aime bien ! approuva James. Même si à cette période de l'année plus personne ne va à la bibliothèque.
Remus poussa une exclamation indignée.
- Tout les livres de l'école alors ?
OH ATTENDEZ JE VEUX ALLER VOIR LES FANTÔMES DE LA CABANE HURLANTE !
- James, il n'y a pas de fantômes dans la cabane hurlante.
- C'est lié à... tu sais, mon petit problème de fourrure.
- Hein ?
- Une longue histoire de manteau en vison, Marls, je te raconterais. Mais pas devant James. »
.
Plus les vacances s'approchaient, plus le sourire de Sirius s'agrandissait, plus il était faux. Il avait empuanti toute la salle de bain d'un sort dissolvant pour effacer à contre coeur le peu qui restait de son vernis à ongles. Ça le rendait triste, mais se priver d'une chose qu'il aimait n'était qu'un petit sacrifice en comparaison de ce qu'on pourrait lui faire pour avoir défié des codes.
Les instants qui précédaient le sommeil était les pires. Il ne pouvait plus s'empêcher d'imaginer son retour chez lui. Il suffoquait et son ventre se contorsionnait à l'idée de franchir de nouveau les portes du Square Grimmaurd. Deux mois sans James, sans Remus, sans Peter. Ce serait les jours les plus longs du monde. Seul l'idée de retourner à l'école en Septembre le pousserait à se battre pour ne rien laisser l'engloutir.
« Pete', tu me passes tes devoirs de vacances ? Lunard veut pas ! implorait James.
C'était un soir, juste avant d'éteindre les lumières.
- Tu crois que je les ai fait ?
James soupira. Inutile de se tourner vers Sirius.
- Tu as tout l'été pour les faire ! soupira Remus qui lisait un livre assit sur son matelas, le dos appuyé contre la tête de lit.
- Justement ! J'aimerais bien faire autre chose de mon été ! »
Sirius grimaça et James s'installa à ses cotés pour le réconforter dans une langue silencieuse. Lui savait à quoi ressemblerait son été et en avait peur. Le camp des sangs-purs, les cris des parents, l'indifférence de son frère. Heureusement il y avait le miroir.
« Quelle idée aussi de nous donner des devoirs pendant l'été ! » acheva James.
Et déjà, ce fut l'heure de dormir. Il ne se souvint pas avoir entendu les « bonne nuit les tocards ! » traditionnels. Il serra seulement ses draps en se répétant le seul réconfort qu'il pouvait trouver :
Un jour je partirais. Je m'enfuirais chez James.
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