ʜᴜɴᴋʏ ᴅᴏʀʏ, part.8

Les vacances d'octobre arrivaient à grand pas et Remus les redoutaient. Il n'avait pas envie de rentrer chez lui. Pas envie de voir ces parents. Il les aimait beaucoup mais ne se sentait pas aussi bien avec elleux qu'avec ses nouveaux∙elles ami∙es. 

Et puis, maintenant qu'il en avait fait l'expérience, il pouvait assurer que les pleines lunes dans sa petite chambre seraient toujours bien plus terribles que celles passées dans la cabane hurlante. Chez lui il n'y avait pas Mme Pomfresh, pas de soins magiques aussi efficaces. Chez lui il souffrait le martyr pendant les transformations mais aussi après l'épreuve, quand il fallait attendre que des plaies béantes ne cicatrise sans l'aide ni de la magie et sans celle d'un∙e médecin. À Poudlard, les lendemains étaient moins douloureux car Mme Pomefresh lui donnait une potion d'anesthésie. Il avait la nausée et ne pouvait rien faire d'autre que de dormir mais au moins il n'avait plus mal. Plus beaucoup. 

« Vous avez vu ça ? s'écria Emmeline Vance, une quatrième année, en désignant à toute la table le journal qu'elle venait de déplier. Il y a des fantômes dans la nouvelle cabane de Pré-au-Lard ! Des témoins affirment avoir entendu des cris de douleur le cinq du mois dernier. Après une vérification des aurors il semble que cela ai été causé par des poltergeists. C'est fou ! 

Remus sentit qu'il pâlissait. Il ne savait que trop bien à quoi était du cette prétendue histoire de fantômes. Dumbledore avait du user d'un sortilège de confusion, aucun∙e auror digne de ce nom n'aurait put confondre les dégâts causé par un loup-garou et le bazar d'un groupe de fantômes. 

- Cette maison a été construite récemment, peut-être que c'était un territoire important et que les fantômes le défende ? intervint une jeune fille dont Remus ne connaissait pas le prénom, à quelques places de Vance. 

- Ça m'étonnerait, les poltergeists sont des esprits farceurs, pas vraiment porteurs de message profond. 

- Hé ! intervint James. Je suis un pottergeist, esprit farceur et porteur de nombreux messages profonds !

- Ha ouais, quoi par exemple ? le taquina Sirius. 

- La... protection des... euh... des animaux ! Je suis un végétarien engagé !

- Tu n'aimes juste pas la viande, James, rappela Frank. 

- Tsss toujours à critiquer les combats qu'on est pas capable de mener ! Je vais sauver les botrucs de mon jardin pendant les vacances, moi !

Sirius perdit aussitôt son sourire. En général il continuait de croquer la vie à pleine dent, n'affichant rien de son trouble intérieur, mais lorsque James ou Peter commençaient à parler des vacances, son visage se fermait. James se rattrapait d'un coup sur l'épaule, d'une blague ou d'un sourire. (Cette fois ce fut une blague.) 

Au début Remus n'avait pas comprit pourquoi, puis il  s'était souvenu de la beuglante. 

Il avait eu le temps de comprendre lui aussi cette histoire de "sang-pur" dont parlaient sans relâche sorcier∙es mais que son père avait omis de préciser. Cela lui avait fait comprendre - avant même qu'on ne mentionne l'intolérance envers les loups-garous - à quel point le monde sorcier pouvait être discriminant. Il avait du mal à croire qu'autant de personnes se préoccupent du statut du sang ! Oh, les moldu∙es ne valaient pas mieux quand iels jugeaient une personne avec pour seule base sa couleur de peau mais arriver dans un monde permettait mieux de voir les problèmes qui s'y trouvaient que d'être noyé dedans depuis l'enfance. 

Et malgré tout, face à une situation dans laquelle quelqu'un∙e disait quelque chose d'insultant envers les né∙es-moldu∙es, il ne réagissait pas. Sans sa timidité, se serait-il permis de le faire ? Quand la professeure de potion, Mme Coriander, soulignait que Lily était "assez bonne pour une moldue", personne ne savait quoi dire. La première fois un reniflement à été émis par Sirius mais - surement à cause de tout les autres Serpentard présents et avec qui il avait un lien de parenté quelconque - il n'avait rien dit. Et comme personne n'avait réagi la première fois, personne ne réagit la deuxième, troisième, quatrième... 


« Tu me passe les limaces ? »

Remus sursauta. Peter le regardait d'un drôle d'air en désignant le bocal à bave de limace qu'ils devaient utiliser pour la potion. Une semaine avait passée à la vitesse de l'éclair et Remus tendit la boite à Peter. 

« Parfait ! s'exclama Mme Coriander en se penchant sur le chaudron que partageait Lily et Rogue, juste derrière eux. Vous êtes décidément les meilleur∙es élèves de cette classe ! 

Et c'était quelque chose car la professeur n'était pas connue pour avoir le compliment facile. C'était une très vieille femme, directrice de la maison Serpentard et fière de l'être au point qu'elle était toujours habillée en vert. Certains l'adorait, mais, pour d'autres, ses cours étaient aussi agréables que d'être forcé∙e à manger une assiette de punaises écrasées. 

James se pencha vers Sirius et chuchota de manière très audible :

- Tant mieux s'ils sont bons, Rogue va pouvoir se cuisiner un bon shampoing. 

James avait quelque chose contre Rogue. De façon plus générale il avait quelque chose contre tout les garçons qui approchaient Lily, mais le pire restait le Serpentard. Et celui-ci le lui rendait bien.

- C'est étrange que deux enfants aussi ordinaires que vous se démarquent autant. continua Mme Coriander à l'autre bout de la salle, sans souligner la remarque du garçon à lunettes. 

La pauvre Lily était crispée dans un sourire. Que pouvait-elle faire d'autre ? 

- Ordinaire ? s'exclama James ce qui fit tourner tout les regards vers lui. Vous venez de dire que Lily Evans est une personne ordinaire !? Mais enfin ! Elle a des cheveux de feu, un sourire d'ange, un beau nez ! 

Au moins, il ne manquait pas de courage. Remus sentit ses joues se chauffer à cause de la honte par procuration. Il avait hâte que son ami termine sa tirade. 

- Un beau nez ? dit Sirius perplexe, essayant de se pencher pour juger le nez en question. 

Mais James ignora la remarque de son coéquipier. 

- Vous sous-entendez que Lily est ordinaire parce qu'elle est née-moldue ! Et ce n'est pas la première fois ! »

La professeur eu l'air gêné, mais ce n'était pas pour les mêmes raisons que Remus qui avait juste envie de fondre et s'enfouir dans le sol pour toujours. Comment James pouvait-il ressentir si peu de honte alors que lui en fait submergé et qu'il n'était même pas le principal concerné

Avant que Coriander n'ait put contre-argumenter, la sonnerie la coupa. Les élèves commencèrent à sortir dans le silence - à Poudlard, c'était assez habituel. 

Quand Lily passa devant le groupe des garçons, elle adressa comme souvent un petit signe à Remus puis se tourna vers James. 

« Merci.

Il était prêt à entamer un nouveau discours mais elle le coupa aussi sec :

... Mais je peux me défendre seule, encore plus face à un problème pour lequel tu milites de façon superficiel, pour te donner bonne image. Je comprends très bien ton petit-jeu, Potter. »

À quelques pas, Severus avait l'air tout sauf admiratif. Mais aucun des deux visages autoritaires n'arrêterai James, qui, dès qu'iels furent partis, s'empressa de faire remarquer que Lily était venue lui parler. 

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