ʜᴜɴᴋʏ ᴅᴏʀʏ, part.6
Les premières semaines passèrent à une vitesse hallucinante. Rien à voir avec les journées interminables de l'école moldue ou des vacances d'été. Une routine s'installa petit à petit. L'aspect déroutant des couloirs devint plus clair, les gens plus facile à comprendre.
Remus parvint à cerner les personnalités des un∙es et des autres ce qui lui permit d'être plus confiant et de recommencer à parler et à nouer des liens. Il arrivait presque à plaisanter avec James, Sirius, Peter et Lily. Il avait d'ailleurs prit l'habitude d'aller travailler avec la jeune fille à la bibliothèque, lui attirant les foudres de James. Mais la seule fois où celui-ci s'en était plaint explicitement, Lily l'avait remis à sa place. Depuis, il se contentait d'une attitude désapprobatrice peu discrète.
Un matin, pourtant, Remus se réveilla encore épuisé après d'une nuit de douze heures. Ses muscles étaient endoloris et sa tête embrumée. Ses émotions jouaient aux montagnes-russes : il riait trop lorsqu'on le faisait rire ou était proche de pleurer au moindre problème. Ses sens s'étaient amplifié : les bruits laissaient des bourdonnements et de la douleur dans ses oreilles après leurs passage, le ciel trop blanc l'obligeait à se frotter les yeux jusqu'à ce qu'ils soient rouges. Il entendait son coeur trop fort, sa respiration s'emballer pour un rien. Et il savait très bien pourquoi.
Les précédents symptômes avaient été bien faibles à coté de la découverte d'un nouveau monde. Ses premiers pas à Poudlard l'avaient fait oublié le calendrier posé sur un coté de son lit qui indiquait la date fatidique. Première pleine lune à Poudlard. Première nuit de douleur, premiers mensonges, premiers cours manqué et premiers ami∙es perdu∙es.
Il se leva d'une humeur noire, le matin suivant. Il déchira la page. Il ne devait pas se laisser envahir par le loup ce jour là. Il ne fallait pas qu'il pique de crises de nerf. Si quelqu'un∙e le découvrait, il serait surement renvoyé et seul de nouveau. Et les brefs instants qu'il avait connu à Poudlard n'aurait été qu'un aperçu d'une vie qu'il n'aurait jamais. Comment serait-il capable de vivre seul à présent qu'il avait connu l'amitié ? Mais il ne fallait pas qu'il pense à ça.
Il se leva dans le noir, s'enferma dans la salle de bain. Il prit son temps, considéra ses cicatrices dans le miroir. Il ne les détestait pas toutes, il avait l'habitude. Ce qu'il n'aimait pas, c'était le regard que les autres portaient sur elles.
Un monstre.
L'heure du petit-déjeuner sonna trop vite.
« Salut ! chantonna la voix de Sirius quand Remus eu le courage de quitter la salle d'eau.
- Salut. »
Il fallait paraitre normal.
« Oh ! Je n'ai encore jamais eu une occasion comme celle-ci ! » Sourit Sirius en se rendant compte que leurs deux autres amis dormaient.
Il sortit son encrier de son cartable et trempa ses doigts dans l'encre, s'approchant d'un James endormi.
« Il vas se réveiller, sourit Remus en comprenant ce que Sirius voulait faire.
- Tu parles, il dort comme un ogre en pleine hibernation ! »
Il dessina sur les joues de James quelques moustaches et, voyant qu'il ne se réveillait pas, continua avec une barbe en spirale au niveau du menton. Comme pour lui donner raison, James ne bougea pas d'un poil.
Sirius s'apprêtât à faire subir le même sort à Peter et peut-être Frank mais Remus l'arrêta d'une grimace.
James se sortirait bien d'une journée avec la figure barbouillée, il était bien assez sûr de lui pour rester fier même avec des gribouillis sur la tête. Peter ne l'était pas. Tout le monde le taquinait déjà sur sa maladresse, sa faiblesse, sa sensibilité, son physique. Ajouter des moqueries ne le rendrait que plus triste.
« C'est pas marrant s'il n'y a que James. contra Sirius.
Remus se pinça les lèvres. Il avait beau vouloir protéger Peter, il n'avait pas le coeur à décevoir Sirius et reconnaissait que la farce avait moins d'impact si elle ne touchait qu'un seul visage.
- Fais le moi, alors.
- Tu rigoles ?
Remus eut un sourire, niant de la tête.
- Vas-y, je t'assure. Je te donne carte blanche. »
Sirius haussa les épaules et s'assit en tailleurs en face de Remus, sur son lit. Cette soudaine proximité paraissait normale au garçon aux cheveux longs qui était toujours tactile et proche de tout le monde, mais Remus réalisa trop tard qu'il était mal alaise avec l'idée qu'on le touche.
L'artiste commença son dessin, concentré, et l'autre garçon ne pensa plus à la pleine lune. L'inconfort s'effaça, peut-être parce il s'était habitué ou peut-être parce que c'était Sirius.
Il n'en voulu même pas à son ami quand il saisit l'occasion pour lui demander :
- Elles viennent d'où, tes cicatrices ?
C'était inévitable. Il en avait sur le visage, impossible que Sirius ne les ai pas vues avant. Et maintenant qu'il les touchaient, impossible qu'il ne pose pas de questions.
- Un chat m'a griffé.» répondit Remus.
L'autre ne le cru pas mais ne lui posa pas plus de questions. Il secoua la tête.
« C'était con, désolé, t'es pas obligé de répondre.
Il s'écarta de son ami, le stylo en l'air, contemplant son travail.
... Terminé ! »
Remus alla s'admirer dans le miroir. Il avait lui aussi eu le droit à des moustaches. Avec en prime quelques étoiles sur les joues.
Il remplit un verre d'eau, servant de pot à brosses à dents et alla l'apporter à Sirius qui ne comprit pas tout de suite.
« Fais leurs un réveil en beauté ! »
Il se sourirent. Le garçon au cheveux longs s'empara du verre et versa un peu de son contenu sur les têtes endormies de Peter et Frank qui se réveillèrent en gémissant de rage, encore dans les vapes de la fatigue. On secoua juste James pour ne pas abimer son maquillage.
Il rit en voyant le visage de Remus, mais posa aussitôt les mains sur son propre visage encore trempé d'encre.
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