Les récits de Lily emplirent l'espace comme une petite musique ponctuée par les hochements de tête de Peter. Au moment où Remus commença à se sentir assez en sécurité pour s'autoriser à roupiller, la voix de la rousse se muta. 

Deux présences inconfortables débarquèrent. Deux garçons pas du genre de Peter, mais du genre petits durs qui achetaient des cigarettes en cachette et trichaient à tout les devoirs. Dans les vapes de la fatigue, Remus ne les détailla pas tout de suite.

Quand elle aperçu le premier, Lily se frappa le front en grommelant quelque chose qui ressemblait à : « Oh non, pas encore lui ! », saisit Mademoiselle Snork et sortit de la cabine, saluant à la hâte Remus et Peter.

Le jeune homme en question était brun avec des cheveux courts, des lunettes cassés et des mèches hirsutes. Il ne se passait pas une seconde sans qu'une émotion n'illumine son visage, pas une seconde sans qu'il ne bouge.

 Le coeur de Remus  s'arrêta quand il reconnu le second. Longues boucles brunes et pupilles noires perçantes toujours prêtes à défier le danger : le garçon de la gare. 

Sans demander, le premier prit la place que venait de quitter Lily et le second s'assit à coté de Peter. Remus voulu se décaler pour ne pas être trop proche du garçon à lunettes, mais il ne put que se cogner au bord de la vitre. 

Il ne lui inspirait pas vraiment confiance. Les gars qui lui ressemblaient à l'école moldue étaient ceux qui tapaient et insultaient les autres. Ceux qui ne s'intéressaient à Remus que pour ses cicatrices et qui, après avoir compris qu'ils n'obtiendraient rien de lui, s'amusaient à lui faire mal à chaque fois qu'il était sur leurs chemin. 

« Moi c'est James Potter ! dit cependant le garçon à lunettes en guise de salut. Et toi ?

- Remus Lupin.

- Salut Remus ! Lui c'est Sirius » (il désigna son ami d'un coup de menton.)

Celui-ci sourit à Remus, encrant son regard dans le sien. James prit la relève de Lily, racontant quelque chose avec entrain que personne n'écouta, les autres étant trop occupés à s'observer. Sirius avait une fine brûlure autour du cou. Remus avait entailles sur le visage. 

« Moi c'est Peter Pettigrow, au cas ou vous vous demandez. » précisa Peter. 

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« Vous êtes amis depuis longtemps ? questionna Remus, quand il se sentit assez en confiance pour s'adresser aux nouveaux venus. 

James rit.

- 2 heures. »

Remus fut surpris. Il aurait parié qu'il s'agissait de deux amis d'enfance. En deux heures ils avaient tissé un lien que lui n'avait jamais tissé en onze ans. Leurs vies devaient être merveilleuses...

« Vous penser aller dans quelle maison ? interrogea James. 

Le père de Remus lui avait expliqué cette histoire de maison avec une certaine nostalgie dans la voix. Elles étaient au nombre de quatre : Serdaigle favorisait l'apprentissage et la sagesse - une vraie maison de philosophe, avait-il dit. Gryffondor était destinée aux personnes courageuses qui aspiraient à une vie de héros∙ïnes. Pouffsouffle mettait en avant la gentillesse et le bien-être, pour les sorcier∙es aspirant à une vie simple et douce. Serpentard, pour finir maison de la ruse et du mystère formaient ses membres à devenir des personnes fières et puissantes. 

Ne voulant pas transmettre de pré-jugés à son fils sur qui que ce soit, Lyall Lupin n'avait rien ajouté. Mais entre les murs fins de la maison, Remus l'avait entendu dire à sa femme, plus tard dans la soirée : « J'espère qu'il n'ira pas à Serpentard. C'est une maison qui rend hommage à un raciste avec que des racistes dedans. Je ne veux pas que mon fils grandisse avec de la merde pareille dans les oreilles. » Le petit n'avait pas tout compris, cela l'avait juste rendu anxieux à l'idée que son père n'ait honte de lui s'il atterrissait à Serpentard.

- Arrête de demander ça à tout le monde ! protesta Sirius en levant les yeux au ciel. On a compris que tu voulais aller à Gryffondor !

Personne ne nota l'amertume dans sa voix. James fit mine d'être outré. Remus reconnaitrait plus tard que l'étiquette de Gryffondor lui allait en effet comme un gant.

- J'irais surement à Pouffsouffle, dit Peter, maman était là-bas. 

- J'imagine que j'irais à Serdaigle, alors. répondit à son tour Remus. Mon père y était.

Un ange passa quand ils réalisèrent qu'ils seraient séparés lors de la répartition. 

- Notre famille ne détermine pas la maison où l'on va. » trancha Sirius.