ʜᴇʀᴏᴇs, part.80
« J'ai dansé avec Lily. » furent les premiers mot que James prononça, un sourire au coin des lèvres, quand il se réveilla le lendemain matin.
Il se frotta les yeux, mis ses lunettes et sourit. Il ne remarqua ni le nouveau numéro de la Gazette du Sorcier titré "la discrimination anti né∙e-moldu∙e vu jusqu'au Ministère", ni l'absence de Sirius. Il revint sur terre peu de temps après cependant, s'écriant depuis la salle de bain :
« Il faut parler à Dumbledore ! Où est Patmol ?
Il avait vu les pieds de Peter dépasser de la couette et échangé un salut avec Remus mais il n'y avait aucune trace de leurs deux autres camarades de dortoir.
- En Transylvanie avec Dracula et Frank. marmonna Remus, la tête encore enfoncée dans son lit. Il venait de comprendre pourquoi il s'était réveillé avec les yeux irrités et le coeur lourd. La dispute de la veille lui pesait encore.
- Hein ?
Remus n'était pas du genre sarcastique la plupart du temps et il n'employait pas ce ton monocorde même s'il disait souvent des choses que les autres ne comprenaient pas.
- The Rocky Horror Picture Show ? re-tenta se dernier devant le regard perdu du garçon à lunettes.
- Hein ? dit Peter, cette fois, encore en phase de réveil, qui ne savait pas bien ce qui appartenait au rêve ou à la réalité.
- C'est un film.
- Un quoi ?
- Peut importe Moony. Désolé, mais on a pas le temps pour les références moldues aujourd'hui. Il faut qu'on aille voir Dumbledore ! »
.
On retrouva le garçon aux cheveux longs accompagnés de Frank et de tout le groupe des filles dans le bureau du directeur. Il avait été convenu entre James et Dorcas que celle-ci s'occuperait de parler de tout ça au autres et que James était celui qui s'adresserait au directeur.
Il avait expliqué la situation très vite, avec beaucoup d'entrain tant cela lui tenait à coeur mais il n'avait pas son assurance habituelle devant une personne avec une telle aura et il perdait quelque peu le fil. Ainsi se rendrait-il compte qu'il avait oublié son sac une fois sorti du bureau, trop stressé par tout le reste.
En réponse, le directeur caressa sa longue barbe blanche un instant et prit une inspiration, se lançant dans un long monologue qui pouvait passer pour la manifestation d'une grande sagesse ou comme une façon de les faire tourner en bourrique.
- Je n'ai pas la moindre idée de comment vous avez entendu parlez de cette organisation, jeunes gens, mais avant même de vous en dire plus je dois refuser, j'en suis désolé. Tant que vous êtes mes élèves, mineur∙es et donc sous ma protection, il serait irresponsable de vous faire courir des risques. Je suis très heureux que votre conscience politique soit éveillée à ce point mais vous êtes sous ma responsabilité, je dois garantir votre sécurité.
Comme à leurs habitude, James et Sirius protestèrent en coeur, donnant des arguments dans le vide. Personne ne ferait revenir Albus Dumbledore sur l'une de ses décisions. Même s'il avait tord, il s'en rendrait compte trop tard.
James encore plus que les autres avait l'impression que tout son plan tombait à l'eau.
- On ne peut quand même pas rester les bras croisés à attendre que ça passe ! cria t-il encore une fois dehors, le pas nerveux.
- Il est plus sage d'attendre. marmonna Lily qui fut fusillée du regard.
Marlène grogna. Sa haine pour les adultes revenait en force. Pourquoi n'avaient-iels pas le droit de se battre ? Pourquoi devraient-iels attendre encore cinq longs mois ? La guerre ne les attendrait pas, elle. Pas besoin de les lancer dans des missions dangereuses ! Ce vieux sorcier aurait au moins pu leurs confier des tâches peu périlleuses, n'importe quoi du moment que cela faisait avancer les choses ! Elle le partagea d'ailleurs aux autres, en particulier à Dorcas qu'elle savait être du même avis.
Dumbledore les avaient quitté∙es avec un discours vide de substance mais bien tourné dont il avait le secret à base de "prenez du temps pour vous, profiter avant cette guerre, et réviser vos examens.".
Remus, qui éprouvait un grand respect pour Dumbledore après tout ce qu'il avait fait pour qu'il puisse aller à Poudlard, tenta d'apaiser les autres, sans succès. James se rendit compte qu'il avait oublié ses affaires à ce moment là ce qui ne fit qu'attiser encore plus sa colère. Il n'avait aucune envie de revoir le visage de Dumbledore aujourd'hui.
Cinq mois ! Combien d'autres morts y-aurait-il en cinq mois ? Combien d'autres enfants embrigadé∙es dans les mangemorts ? Les mangemorts n'attendaient pas que leurs membres soient majeurs, que faisait Dumbledore pour leurs sécurité, à elleux ?
Combien d'autres Regulus ?
.
On aurait pu croire que, dans l'attente, le temps passerait lentement. En réalité les aiguilles de la grande horloge de la cour semblaient courir. Les A.S.P.I.C arrivaient à grand pas et avec elles, la fin de l'année puis
la guerre, la lutte, le sang, le vide, la mort.
Marlène n'arrivait à se concentrer sur rien. Une seule pensée tournait en boucle dans sa tête :
J'ai vu l'avenir et il ne restait plus qu'une poignée d'entre nous. Je n'ai pas encore eu le courage de le dire aux autres. Je ne crois pas que je devrai. Je n'ai même pas encore eu le courage de me l'avouer à moi-même. C'est la dernière année de ma vie et les premières années à Poudlard commencent déjà à s'effacer de ma mémoire. Que restera-t-il de moi à la fin ? Tout est passé si vite.
Remus sentait son coeur se serrer à chaque réveil, quand il regardait les noms des maraudeurs gravé sur les murs, le bazar laissé par ses amis, Sirius. Si ce n'était pas la guerre, c'était la vie d'adulte qui les lui enlèverait. Il avait peur de ce que sa vie allait devenir, il n'y avait jamais pensé, il n'avait jamais imaginé sa vie aller si loin.
Dans la foulé il avait échangé des excuses avec Sirius, refusant de le perdre pour le moment. Peu importe les choses injustes qu'ils avaient pu se dire. Ils tenaient trop l'un à l'autre pour passer cette fin d'année seuls. Surtout quand la fin d'année ressemblait à la fin du monde.
Poudlard c'était tout ce que j'avais.
« Vous voulez faire quoi, après ?
Ils étaient assis au coeur du parc dans un cercle asymétrique. Rare devenaient les moments entre maraudeurs, avec Peter et sans les filles. Remus et surprenait à les regretter.
- Auror.
et toi ?
Sirius avait servit par plusieurs fois un discours contre les aurors qui, selon lui, ne faisaient qu'obéir aux ordres. Si on leurs ordonnait de tuer, iels tuaient, sans compter celleux qui profitaient de leurs statut pour tabasser et tuer par plaisir. Mais James aspirait à changer ce modèle de l'intérieur, disait-il. Sirius haussa les épaules.
- On verra. Je pourrais faire n'importe quoi si je lutte contre les mangemorts à coté. Et non, James, les aurors ne lutteront pas contre les mangemorts, ce seront les mangemorts, anticipa Sirius en voyant son ami commencer à ouvrir ses lèvres pour protester.
Peter n'avait plus envie de dire quoi que ce soit sous peine d'être de nouveau le sujet d'une moquerie. Il parlait de moins en moins, était de moins et moins là.
Le parc ensoleillé nageait dans une ambiance un peu terne. Contrant ça, James jouait avec son vif d'or, Peter trimballait avec lui une curieuse plante sortie du cours de botanique et Sirius était allongé la tête sur les genoux de Remus pour embêter ce dernier qui tentait vainement de réviser. Il considéra la question de James qu'il s'était lui-même posé des centaines de fois.
Qu'est ce qu'il voulait faire ?
Travailler dans une bibliothèque ou une librairie avec des livres pour compagnie par exemple. Il pourrait parler de livre pendant des heures. Ou être professeur ? Il était moins anxieux avec les enfants. Journaliste, peut être ?
Que pouvait-il faire ? Rien.
- Personne ne voudra d'un loup garou.
Une vague de peine passa sur le groupe.
- T'es pas obligé de leurs dire !
- Iels s'en rendront compte. Je dirais quoi sinon, quand je disparaitrais tout les mois ?
- On prendra du polynectar à la pleine lune et on viendra travailler à ta place ! s'exclama James.
- On doit être avec lui pendant la pleine lune, crétin ! Protesta Sirius pendant que Remus secoua la tête en disant :
- Je ne veux pas dépendre de vous, et désolé mais je ne vous laisse mon corps sous aucun prétexte.
- On trouvera une solution. » rassura Sirius en levant sa main pour ébouriffer les cheveux de Remus qui, malgré son appréhension trouva la force de sourire avant de replonger dans ses révisions.
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