ʜᴇʀᴏᴇs, part.79

 Média : luoman_art (instagram)

Tw : mention de sexualité, acephobie ?, sous entendu de quelque chose qui ressemble à de la drogue

Jily, je sais que ça ne va pas plaire à tout le monde.

« Tu danses ? 

James cru qu'il à une hallucination, visuelle comme auditive. Dans le décor de joie bordélique provoqué par la fête, les lumières éclatantes et le son envahissant qui l'entourait, cela aurait très bien pu être le cas, surtout étant donné ce bonbon étrange que lui avait donné McNicoll. Mais ce n'était pas ce dont il s'agissait car après de longues seconde de confusion, la jeune fille reprit, amusée :

... Dépêche toi. Je ne te le demanderai pas deux fois. 

Lily se tenait devant lui, un sourire moqueur sur les lèvres, en chemise et pantalon d'uniforme, ses yeux verts pétillants comme jamais. 

- Bien sur. répondit James en saisissant la main tendue, se souvenant qu'à une époque, il pensait à cela pour s'endormir. 

Il avait déjà dansé avec Lily, d'ailleurs, lors d'un autre soir, mais dans une danse formelle à laquelle elle avait à peine voulu participer. Cette fois-ci était différente. James ne guidait pas, Lily non plus, iels se contentaient faire parler leurs corps par instinct, suivant la musique et faisant les mouvements qu'iels avaient envie de faire.

Il chassa la pensé qu'il eut pour Regulus et se perdit dans les mélodies et dans les yeux de la jeune fille qu'il tenait presque dans ses bras. 

We can be Heroes
For ever and ever
What d'you say ? 

- Alors tu m'invites à danser, maintenant ?

- Je t'aime bien quand tu n'es pas un harceleur prétentieux.

- Je suis toujours prétentieux ! protesta James.

Lily rit. 

- Chut idiot, j'écoute la chanson. »

Elle l'aimait bien, ça se voyait, et James aussi, même s'il refusait de l'admettre devant Remus et Sirius. C'était de ces musiques qui plus tard sauraient leurs rappeler ce souvenir, qui ne mourrait jamais, qui les ferait sourire, puis pleurer, dans beaucoup plus longtemps. Il fit tourner Lily qui riait pour de bon. Elle était magnifique, surtout quand elle était heureuse, il aurait pu l'admirer pendant des heures. Des années même. 

La dernière personne que tu as regardé comme ça a mal fini. 

Tu n'as pas honte de danser avec elle comme tu aurais du danser avec lui ? 

Il se gela sur place, baissa la tête. Il n'était pourtant pas du genre à avoir ce genre de pensé envers lui-même. Il était le premier à ignorer tout ce que lui disait sa conscience si cela pouvait lui permettre de passer un bon moment mais cette fois elle arrivait à lui faire perdre le goût de l'instant. Alors il s'autorisa une heure de plus et se jura que le lendemain il irait voir Dumbledore, avec ou sans les autres.

.

Dorcas entraina Marlène dans un tourbillon doré imaginaire. Celle-ci dansait bien depuis toujours, Dorcas tenait une certaine grâce du Quidditch. La jeune fille avait tiré son amie à la fête de force mais la blonde devait admettre qu'elle ne lui en voulait plus le moins du monde.

C'était sans doute du au contraste avec les journées épuisantes qu'elles avaient passé ses derniers temps mais elles se sentaient incroyablement bien.

En lui prenant les mains, Marlène ressenti les émotions de son amie qui y lu de la joie et quelque chose de bien plus complexe qui ressemblait à de l'amour. Elles dansèrent longtemps, mangèrent sans retenue, parlèrent, et quand elles n'eurent plus la force de rien faire elles s'effondrent cote à cote sur le sol le plus proche de la fenêtre qui laissait passer de l'air frais.

« J'ai envie de t'embrasser, rit la blonde, mais ça va être comme la dernière fois, ça ne va pas marcher.

- Tu aurais du le faire sans me le demander, ça aurait surement mieux marché. répondit l'autre dont elles entendirent le coeur s'accélérer.

- Je n"embrasse pas les gens sans demander, ça se fait pas.

Dorcas se pencha près de sa meilleure amie pour lui chuchoter à l'oreille :

- Je t'autorise à m'embrasser sans me demander à chaque fois que tu le voudras.

Et comme pour la provoquer, elle s'approcha de ses lèvres mais se retira juste après les avoir effleurer. Marlène protesta sous le rire de son amie et devint rouge comme sa jupe en réalisant ce qui venait de se passer. Dorcas lui retournait la tête, ces derniers temps.

.

Comme le spectacle de James et de Lily n'avait échappé à personne et que Peter avait assuré d'un regard qu'il ne remonterait pas tout de suite, Sirius entraina Remus dans le dortoir et ferma la porte. Frank ne venait que pour dormir de toute façon. 

Ils s'embrassèrent un long moment, riant pas intermittence de la situation. Sirius voulait plus, oubliant un instant que ce n'était pas le cas de son petit-ami avant que celui-ci ne se fige et ne lui demande d'arrêter. Il se lâchèrent et un ange passa quand tout deux furent mis face à leurs non-dit. Remus assis sur son lit, calme cette fois et Sirius s'installa à ses cotés, souhaitant lui parler. Ce n'était pas le genre de conversation qu'ils voulaient avoir. Remus se tordit les doigts, anxieux. Il n'avait aucune envie d'en parler mais savait qu'il devait des explications à Sirius. 

« Je comprends, tu sais, si tu n'es pas prêt. Tu peux me le dire. dit celui-ci, comme personne ne se décidait à commencer. 

Il faisait noir, personne n'avait décidé d'allumer la lumière alors il ne put qu'entendre un sourire triste en réponse.

- Je ne serai jamais prêt, Sirius. »

L'autre encaissa, fixant un point devant lui sans trop savoir s'il agissait d'une créature monstrueuse où d'un vêtement abandonné sur le lit de Peter. Il n'en voulait pas à Remus mais une partie de lui souhaitait comprendre malgré tout.

« Vas-y, soupira Remus, pose tes questions, j'entends presque la tempête sous ton crâne. 

- Est-ce que tu es hétéro ? 

Cette fois même malgré l'obscurité, il n'eut pas de mal à voir les yeux écarquillés de Remus. Lui s'était déjà posé la question : Et si, ce qu'il ressentait était de l'amitié ? Un amour sans désir, c'était bien ce que certain∙es appelait comme ça, non ? 

Mais ce qu'il ressentait pour Sirius était tellement plus fort, tellement différent de ce qu'il éprouvait pour James, Peter, Lily ou Marlène... De plus il n'avait pas souvenir d'avoir déjà fantasmé sur une fille non plus. Il les trouvait belles, tout comme il contemplait les garçons, mais rien de plus. C'était le fait que Sirius lui pose la question qui le déstabilisait. 

- Je suis amoureux de toi. protesta-t-il, sa voix manquant de craquer sur la dernière syllabe. Tu en doutes ?

- Bien sûr que non... c'est seulement que tu pourrais- je ne sais pas - m'aimer et regretter que je ne sois pas une fille. Être amoureux de mon esprit et souhaiter que j'ai un autre corps...?

Remus fronça les sourcils, perturbé. Il ne comprenait pas bien comment c'était à cette conclusion que Sirius était arrivé. 

Ce dernier jouait avec le bijou scintillant qu'il avait ôté de son oreille. En vérité, lui, parfois, aurait souhaité être une fille, juste un peu, qu'on le considère comme tel de temps en temps, qu'on n'attende pas de lui une virilité sans faille qu'il n'atteindrait de toute façon jamais. Il se construisait sa propre façon d'être un garçon, se disait-il, mais il arrivait qu'il souffre de cette case trop petite, de cette étiquette d'homme collé sur son front. Il avait pensé que peut-être Remus l'avait perçu. 

- Je suis amoureux de toi parce que tu es toi, répondit l'autre en prenant soin de bien choisir ses mots, effrayé comme toujours par les conséquences, si tu avais été une fille ou autre chose je serais probablement tombé amoureux de toi aussi mais je n'aurais pas... couché avec toi non plus, je ne suis attiré par personne. 

- Alors, pourquoi dis-tu que tu es amoureux ? 

La question fit mal, Remus fronça les sourcils. 

- Quand tu dis que tu m'aimes, tout ce que ça veut dire c'est que tu veux coucher avec moi ?

- Bien sûr que non ! 

- Alors prends tout ce qui constitue l'amour, enlève la sexualité et tu as l'amour que je te porte. 

Sirius s'allongea sur le lit, regardant le plafond cette fois. La fenêtre leurs renvoyait la faible lueur des étoiles. Il ne savait pas quoi penser, ne voulait pas perdre Remus mais avait aussi du mal à comprendre. 

- Je ne suis pas le problème ? 

- C'est pas un problème, Sirius. Je suis comme ça. 

- Désolé. C'est pas ce que je voulais dire...

- J'ai compris. Tout viens de moi. 


- Il t'es arrivé quelque chose ?

- Pardon ?

- Quelqu'un t'as fait du mal par rapport à ça ?

- Je suis comme ça. répéta Remus, qui commençait à se mettre en colère et dont la présence de la lune croissante n'arrangeait rien. Depuis toujours et pour toujours. Tout comme toi qui n'aime que les garçons tu ne peut pas coucher avec une fille parce que tu es né comme ça. Rien ne t'as rendu homosexuel, n'est-ce pas ? 

- Non. 

- Alors moi non plus. Rien ne m'a rendu comme je suis. 

- Et pourtant tu es sûr d'être amoureux ? Tu n'es pas juste comme Peter et Mary ? Tu ne préfères pas juste qu'on soit ami ? »

Cela réduisit le jeune homme au silence. Il prit une seconde avant de décider qu'il avait besoin de sortir de cette pièce. 

Il se leva, passa la porte et dépassa ce qu'il restait de la fête sans se soucier des appels de Sirius puis de ceux des autres. Il sortit dans un couloir silencieux et versa quelque larmes. Voilà pourquoi il avait évité le sujet. Il savait que Sirius ne comprendrait pas et ça faisait mal de savoir qu'il avait vu juste.

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