ʏᴏᴜɴɢ ᴀᴍᴇʀɪᴄᴀɴs, part.52

Après un buffet et un discours de bienvenue mentionnant au grand désespoir des maraudeurs l'importance des B.U.S.E et des A.S.P.I.C, Remus rejoignit sa chambre de préfet. 

Ces pièces étaient aussi grandes que la moitié des dortoirs qu'iels partageaient avec les autres. Celle de Remus, rouge et or aux couleurs de Gryffondor, comportait un grand lit, un bureau, un placard, des armoires et un miroir qui lui donnait l'impression d'une présence intruse à ses cotés. Il se sentait si petit dans cette gigantesque pièce qu'il envisagea vite de ré-emménager avec les autres. 

Lily apparu dans l'encadrement de la porte à l'instant où le jeune homme qui déposait sa valise sur le sol était parcouru d'un frisson d'angoisse face au changement. Les respirations et ronflements de ses camarades occupaient ses rêves depuis cinq ans maintenant, il n'était plus sûr de pouvoir dormir sans. 

Si on attend de toi que tu dormes dans une chambre vide, tu dormiras dans une chambre vide ! 

Il soupira. La jeune fille fit quelques pas dans la chambre.

« Ta chambre est plus rouge que la mienne. 

Remus eu l'ébauche d'un rire. 

- Tu veux qu'on échange ?

- Impossible, mon chat s'est déjà installé dans la chambre. 

- Tu as retrouvé Mademoiselle Snork ? s'étonna le garçon.

- Oh non... J'en ai recueillit un autre. Une sorcière de ma ville l'a apporté à mes parents. Son familier et celui de son compagnon ont eue des petit∙es. Un vrai chat de sorcier ! Tu savais que les chats vivaient trois fois plus longtemps chez les sorcier∙es ? 

Remus acquiesça. Les animaux du monde sorcier, surtout les familiers, vivaient plus longtemps et retrouvaient toujours leurs maitre∙sses, à ce qu'on disait. Lui ne se sentait pas la responsabilité de s'occuper d'un animal - il ne cessait d'oublier de nourrir le pauvre hibou de son père quand il restait le temps d'une lettre - mais il aimait admirer ceux des autres. Lily courut dans sa chambre pour rapporter un chaton tout roux avec une tête aplatie. Il était encore minuscule. 

... Il a seulement deux mois. précisa-t-elle en le tendant à Remus qui lui caressa le dos, maladroit. Il ne savait pas quoi faire de cette boule de poils d'humeur joueuse qui accrochait n'importe quoi à ses griffes. 

- Il s'appelle comment ? 

- Hook.

- Hook ? répeta Remus. Tu veux dire comme le Capitaine Crochet

- Tout juste. sourit Lily en reprenant la boule de poil dans ses bras. Il ronronna aussitôt.

- Tu as donné un nom de méchant Disney à ton chat ? insista le loup-garou. 

- Je voulais rentabiliser la lecture de Peter Pan que j'ai faite cet été, c'était un livre magnifique ! Tu savais que Peter est méchant à la fin ? 

- Mm, grimaça Remus, distrait.

- Il faut que je te le prête ! C'est fou de voir à quel point personne n'a compris le sens de l'histoire. Et je veux que tu le fasse lire à tes imbéciles, ils ont vraiment besoin de ce message !

Hook, donc, endormi dans les bras de sa maitresse, changea son doux ronronnement en un miaulement strident quand la porte s'ouvrit sur trois mauraudeurs. 

- Quand on parle du loup !

- Du loup !? »

« Moony !!! s'écria Sirius en enroulant par surprise son avant bras autour de son ami. 

- Lâche-moi !

Pour seul réponse à ses protestations, ses deux autres amis s'ajoutèrent aux embrassades.

... Pitié ! Je déteste les câlins ! 

Ils le lâchèrent après de trop longues secondes à l'exception de Sirius qui joua avec les mèches châtains de son ami, se délectant du malaise qu'il provoquait.

- T'es peinard, toi ! Cette grande chambre pour toi tout seul !

- C'est terrible ! s'exclama Sirius dans un ton bien trop dramatique. Moony vas nous laisser seul ! Comment vais-je faire pour me battre contre ses ennemis-de-David-Bowie tout seul ? 

- C'est plutôt David Bowie qui se bat contre notre sommeil ! protesta Peter.

- Bref, vous parliez de quoi ? demanda James pour ne pas se relancer dans un débat sur le chanteur qui prenait bien trop de place dans leurs vies à son goût. 

- De Peter Pan.

- Et de chats, plus tôt. 

- C'est quoi Peter truc ? 

- Un livre.

- Et un film.

Cela jeta un froid. Peter, Sirius et James regardèrent Lily et Remus en attendant des explications, comme s'iels avaient parlé dans une autre langue. 

- Vous n'avez jamais vu de films !? demanda Lily comme s'il s'agissait d'une véritable tragédie. 

- Non... ?

- Mais qu'est-ce que vous faites en études des moldu∙es ? Remus, il faut que tu les emmènes au cinéma ! 

- En tout cas Lily a appelé son chat Hook. »

Il pointa son index vers le dit-Hook. et l'attention des maraudeurs fut accaparée par le chat. Sirius le traitait de créature du diable le plus gentiment possible (sous prétexte qu'il "préférait les chiens qui étaient moins aristo") tandis que James cajolait l'animal en grand amoureux des animaux. 

« Tu devrais éviter de lui dire le prénom du Capitaine Crochet, chuchota Remus à sa meilleure amie. Juste au cas où. Il risquerait de le prendre trop à coeur. »

.

« Pourquoi est-ce que cette putain de potion est pas rouge sang ?

- On va devoir tout refaire. Où est-ce que je vais trouver un autre Sphinx-tête-de-mort ?

- Je vous avais bien dit qu'on y arriverait pas sans Moony !

- Est-ce qu'on peut parler du fait que j'entends un autre battement de coeur que le mien depuis deux mois ? 

- On doit aller voir Mme Pomfresh. Si ça se trouve on est en train de muter.

- Je veux pas mourir ! Je suis trop jeune et trop beau pour ça !

- Je veux pas mourir vierge !

- Sirius sérieux ! 

- Moi non plus !

- Qu'est-ce qu'il y a de mal à mourir vierge ?

- J'entends plus l'autre battement. Je crois que j'ai tué mon animagus. Je suis un meurtrier !

- Doucement mon pote, tu l'as pas fait exprès, c'est pas grave. Il existait pas encore en plus, c'était qu'un battement de coeur. C'est rien. On va peut-être même pouvoir le ressusciter. 

- Je suis pas sûr que ce soit plus morale.

- Bon, on va tout recommencer. Ça va aller. 

- J'en ai marre ! 

- C'est pour Moony, Pete'. Tout pour notre Moony. »


Quelques étages plus haut, le dit-Moony n'arrivait pas trouver le sommeil, peut-importait la position qu'il prenait ou ce à quoi il essayait de penser. L'un des rayons du clair de lune traversait sa fenêtre pour caresser ses draps et son visage à son plus grand désespoir et, même malgré cela, la chambre "la plus rouge" manquait de couleur. Il s'y sentait comme dans une prison. Il avait quitter la chambre vide de sa maison pour une nouvelle chambre vide. Le dortoir lui manquait, ses amis lui manquait et Sirius lui manquait. Plus que jamais. 

Toc Toc. 

Il se redressa, cru d'abord qu'il avait rêvé mais entendit de nouveau une main hésitante frapper à sa porte. Il quitta ses draps pour traverser la pièce, pieds nus sur le parquet, son reflet l'observant dans le miroir. Quand il ouvrit, il fut surpris de trouver un garçon en pyjama aux yeux fatigué mais pétillants et au beau visage entouré de boucles sombres. 

Sirius se tenait devant lui, ouvrant la bouche pour dire quelque chose puis se ravisant pour se contenter de se faufiler dans la chambre. 

« Ça va te paraitre bizarre mais ça te dérange si je viens dormir ici ? C'est bizarre sans toi. »

Ils s'allongèrent cote à cote en évitant de se toucher des mains ou des yeux. Balayant la gêne d'un rire. Il avait tant manqué à Remus durant cette soirée qu'aucune voix dans sa tête ne vint le troubler. Il savoura l'instant jusqu'à plonger dans un doux sommeil qu'il trouva vite, aux cotés de Sirius.

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