sᴛᴀᴛɪᴏɴ ᴛᴏ sᴛᴀᴛɪᴏɴ, part.60

« Tu es sûr que tu as tout ? 

- Euphemia, c'est toi ? » plaisanta alors Sirius en glissant de l'argent dans son sac.

Les vacances d'octobre allant commencer le lendemain matin, Sirius et Remus se préparaient à partir pour trois jours, comme Sirius l'avait planifié. Ils monteraient dans le Poudlard Express comme celleux qui rentraient chez elleux mais ne prendrait pas leurs chemins de leurs maisons et ne demanderaient pas à leurs parents de venir les chercher. Ils allaient à Londres. 

L'idée de rester seul avec Sirius pendant l'expédition angoissait Remus et l'emplissait de joie en même temps. Il était certain qu'il allait se ridiculiser et avait peur de tout gâcher. D'un autre coté, son esprit ne pouvait pas s'empêcher de faire des rêves éveillés à l'idée du bonheur que cela pourrait être de passer du temps avec ce garçon qui certes, ne l'aimait pas autant qu'il l'aimait, mais qui était son ami avant tout. 

Sirius avait tout prévu et rien à la fois. Il voulait seulement qu'ils puissent faire tout ce dont ils avaient envie sans limites de ce qui était raisonnable ou non. Le plus important était le tatouage pour lequel on avait enchanté le passeport du jeune homme, lui donnant trois ans de plus pour ne risquer aucune restriction. Il avait en revanche du renoncer au concert de rock à cause de Remus qui avait sentit la culpabilité le ronger. 

Les concerts étaient pour lui un enfer. Il en avait fait l'expérience petit, sur les épaules de son père, puis en grandissant d'années en années jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour oser refuser de l'accompagner. Il avait utilisé l'argument des drogues dures trop présentes auprès de Sirius mais si ce n'était que ça... tout lui faisait mal là-bas. Il n'osait jamais bouger, anxieux. Il se sentait noyé dans la foule, sur-stimulé dans le bruit cassant, les flashs lumineux lui donnait l'impression d'avoir fixé le soleil pendant dix ans. Il n'avait pas le courage ni l'énergie d'affronter ça et il s'en sentait minable. Il se maudissait d'être si sensible tandis quand il le dit à son ami, croyant bon de l'avertir. 

Il ne voulait pas qu'on le considère comme fragile, pas plus qu'il ne voulait empêcher son ami d'être heureux. Il avait l'impression d'être un poids pour le jeune homme à l'idée de le priver d'un bon moment mais il ne voulait pas gâcher la fête en piquant une crise de colère ou en étant incapable de parler pendant deux jours. 

En voyant la mine déprimée de Remus, pourtant, Sirius caressa sa joue et lui fit un sourire adorable. 

« Pas de concerts, Moony. Affirma-t-il. On va trouver autre chose. 

Il réfléchit une seconde et son regard s'illumina :

... Tu dirais quoi du truc qui bouge dans une salle sombre !?

- C'est la façon la plus flippante de décrire le cinema que j'ai entendu de ma vie. 

- Le cinéma, voilà ! On pourrait aller voir un film ! J'adorais voir ça ! Et puis il n'y aura personne pour nous juger, le bruit sera raisonnable, la lumière aussi ! »

Remus avait illuminé son visage d'un sourire. Un film c'était parfait, beaucoup plus rassurant qu'un concert, et il était touché que Sirius trouve une solution adaptée à son... handicap social. 

Et voilà que quelques jours plus tard, ils ajoutaient leurs sacs sur leurs épaules, des habits moldus sur le dos, prêts à monter dans la diligence qui les emmènerait à la gare. 

« Mes bébés partent de la maison. dit James en faisant semblant de s'essuyer une larme. 

Sirius rit.

- J'ai peur du nombre de vinyle que tes bébés vont rapporter. » marmonna Peter en songeant à ses nuits écourtés par les chansons de David Bowie depuis que Remus avait abandonné sa chambre de préfet. 

.

Ils débarquèrent dans Londres, échangèrent leurs monnaie contre de l'argent moldu à Gringotts puis sortirent du monde sorcier par un passage secret. Là, Sirius commença à prendre l'air émerveillé d'un enfant. Il était fasciné aussi bien par les voitures inconnues que les vêtements moldus des gens, que les bâtiments qui étaient pourtant proches des habitations sorcières. Remus du même le tenir par la main quand le garçon aux cheveux longs, les yeux captivés par une moto, manqua de se prendre un panneau en pleine figure. 

« En même temps, pourquoi ils ont autant de panneaux ?

- Ce sont des panneaux de circulations. Pour les voitures. 

- Hé bah il y en a trop. »

Une fois sa phase d'observation passée, l'émerveillement de Sirius ne disparu cependant pas. En plus de chercher un salon de tatouage il se mit à désirer tout les bonbons moldus qui croisaient son chemin et à s'arrêter toutes les cinq minutes devant la vitrine d'un magasin de photos pour faire remarquer que c'était fou qu'elles ne bougent pas. 

« Tu regardes encore les vitrines des magasins de jouets et tu veux te faire tatouer !? se moqua son ami en l'attendant derrière une énième vitrine.

- Il n'y a pas d'âge pour admirer les belles choses. 

Et sur ces mots il fit un clin d'oeil à Remus qui le fit devenir écarlate et lui fit comprendre que Sirius n'était effectivement pas du tout aussi innocent qu'un enfant.

Ils franchirent le premier salon de tatouages qu'ils trouvèrent en vérifiant juste si le∙a propriétaire avait l'air sympathique ou terrifiant∙e. 

Ne sachant pas comment s'y pendre, ils restèrent plantés devant les gens occupant le salon avant qu'ils ne comprennent que s'ils voulaient qu'on s'occupe d'eux, ils devaient s'imposer. Remus se colla à Sirius pendant que celui-ci posait des questions invraisemblables à sa tatoueuse, révélatrices de ses lacunes en sciences. Elle acceptait les commandes, par chance, et ne s'étonna pas face aux runes que les deux garçons lui présentèrent. Le loup-garou lui adressa un regard contenant toutes les excuses du monde. 

L'aiguille sur le bras, Sirius prit la main de Remus ce qui arracha un rire à celui-ci.

« Heureusement que ce tatouage là ne se fasse qu'en une fois. » se moqua la femme qui dessinait sur la peau du garçon en voyant de petites larmes perler au coin de ses yeux. 

Ce dernier soupira, paya sans s'en rendre compte un prix exorbitant, puis ne cessa plus de montrer son pansement au monde entier. 

Ils profitèrent aussi de cette excursion pour acheter Station to Station, histoire de faire passer à Peter des matins encore plus insupportable. Sirius garda cette attitude enthousiaste qui amusait beaucoup Remus. Et celui-ci se détestait de le trouver aussi adorable. 

.

À dix-huit heures, ils passèrent les portes du cinema dont Remus paya les places (il ceda même au caprice de Sirius d'avoir du Pop-Corn). Par chance, à cette heure là il n'y avait personne à part eux dans la salle, même en plein coeur de Londres. Les jeunes devaient être encore à l'école à cause de leurs vacances décalées et les autres devaient travailler. À moins que personne n'ait envie de voir ce film. 

Quand les lumières s'éteignirent et qu'ils furent plongés dans le noir, Sirius avait déjà finit les Pop-Corn et ses yeux étaient subjugués par la moindre chose qui apparaissait sur l'écran. Aussi bien les bandes annonces que les simples panneaux de texte : Sirius voyait un film pour la première fois et Remus imaginait à quel point cet instant devait être magique. Il ne se souvenait plus du premier film qu'il avait vu ni de la sensation qui l'avait traversé à ce moment là mais en voyant le visage de son meilleur ami il pouvait l'imaginer. 

Le film fut très ennuyeux pour Remus, très long. Il dut même s'endormir à moitié à certains moment car il ne se souvenait pas de la moitié des scènes.

Sirius, en revanche, vivait le film avec intensité. Il ne voyait rien d'ennuyeux, chaque nouvelle image était une découverte et à la fin du film il aurait voulu que cela continue encore longtemps.  Il avait rit à quelque répliques auxquelles Remus n'avait rien comprit, s'était serrer contre le loup garou pendant les scènes inquiétantes... Et Remus avait soupiré en se rendant compte du nombre de scène à caractère sexuelles que le film comportait. Regarder ce genre de truc avec quelqu'un le dérangeait au plus haut point, il fit même mine de s'être endormit.

Mais il se moquait que le film ne fut pas bon. il était trop occupé à observer son ami qui volait sur un nuage. Il restèrent jusqu'à la fin du générique. Personne n'arriva dans la salle pour leurs dire de partir. Ils le firent avec surement beaucoup de minutes de retard, longtemps bloqués dans leurs sièges. 

Remus souriait malgré tout. Sirius aussi, toujours. 

C'était peut être à cause du film qui les avait fait tourner en rond, ou de l'euphorie flagrante de Sirius, des bonbons qu'ils avaient mangé quelque heures plus tôt et qui les avaient drogués au sucre, mais ils se sentaient déconnectés de la réalité. 

C'était peut être à cause de ça que dans le couloir vide qui séparait la salle de cinema des rues bruyantes de Londres, Remus s'approcha de Sirius et Sirius s'approcha de lui, se sentant hors du temps. 

Ils s'embrassèrent d'un même élan pendant une durée inconnue, trop noyés d'émotions pour compter. Remus ne pensa à rien d'autre qu'à la sensation et qu'à la magie. Plus il visualisait la scène de Sirius et lui s'embrassant avec fougue contre le mur du couloir noir, plus il avait envie de sourire et de continuer...

Jusqu'à ce que sa conscience ne le rattrape. 

Il s'écarta.

Qu'est ce que tu as fait ? 

Tu n'aurais pas du. 

Tu sais qu'il ne t'aime pas comme ça. Tu n'as pas le droit de profiter d'être seul avec lui pour le faire tomber dans ce piège. 

Il ne t'aime pas. Il est déboussolé, c'est tout. 

Mais il m'a embrassé en retour. 

Remus sentit la honte qui le submerger. La magie avait fanée à l'instant où il s'était détaché de ces lèvres et maintenant il n'osait plus bouger. Il ne trouvait plus le courage de regarder Sirius, pas plus que de sortir dans la rue. 

Après toutes ses années d'efforts, submergé par le moment, il avait tout gâché. Il avait gâché toute l'amitié. Toutes les pensées négatives remontèrent dans sa tête et la honte se changea en panique. Il ne pouvait même plus parler, il savait que sa voix sonnerait faux. Il n'arrivait même pas murmurer d'excuses. 

Sirius lui prit la main sans que son ami ne voit qu'il ne lui en voulait pas.

Sans qu'ils ne se souviennent du trajet il se retrouva dans le dortoir, les rideaux de son lit tirés. Il pleurait. 

Qu'est ce qui t'as pris ? Tout était si parfait ! Maintenant plus rien ne sera jamais comme avant ! 

Peut être que Sirius ne voudra même plus jamais te parler.

Il ne parvint pas à se calmer de la nuit. Cette journée avait été un désastre. Elle avait commencé comme un rêve pour finir comme un cauchemar. Il prit un carré de chocolat, en tentant de ne pas penser au lendemain. 

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