sᴛᴀᴛɪᴏɴ ᴛᴏ sᴛᴀᴛɪᴏɴ, part.59
« Une tourelle, c'est tout de même difficile à manquer ! pesta James qui tournait en rond depuis de longues minutes, les yeux fixés sur les premières esquisses d'une carte de l'école, très incomplète.
Sirius le suivait, la cape d'invisibilité à la main, prêt à les couvrir avec à tout moment. Remus les tuerait s'il apprenait qu'ils profitaient de ses heures de rondes nocturnes pour faire des expéditions.
- De l'extérieur ouais, de l'intérieur c'est une autre histoire. »
« Comment va Regulus ?
- Oh, il avait l'air d'aller bien.
- Il avait l'air ? Tu ne lui as pas demandé comment il allait ? Qu'est-ce que vous avez fait pendant une heure ?!
James se racla la gorge et abaissa de nouveau les yeux sur sa carte indéchiffrable. Au fur et à mesure que Sirius comprenait, son ami tentait de construire une réponse qui ne vint pas.
... Wow.
- Non c'est pas ce que tu cr-
- OK c'est sans importance ! s'écria Sirius un peu trop fort, s'empressant de changer de sujet. File moi cette carte, Prongs, je vois bien que tu galères. »
Ils leurs sembla que l'écho de leurs voix résonnait pendant encore un moment. La lune - une demi-lune - leurs souriait depuis une fenêtre quadrillée de fer en diagonale. Difficile d'évacuer le malaise qui s'intensifiait avec le silence. Le garçon aux cheveux longs fit mine de déchiffrer l'écriture de son ami.
« Pourquoi est-ce que tu ne m'avais rien dit pour Remus ? demanda-t-il alors.
- Pour ?
- Qu'il soit... queer... ?
- Oh. J'ai pensé que ce n'était pas à moi de te le dire.
Qu'est-ce que ça aurait changé si tu l'avais su plus tôt de toutes façons ?
Oh,
Tout.
Ils s'interrompirent dans leurs mots comme dans leurs gestes lorsqu'ils réalisèrent que des paires de chaussures claquaient de plus en plus fort sur le sol. Sirius déplia la cape et les deux jeunes hommes se baissèrent pour pouvoir tenir dedans, masquant un sourire lorsqu'ils reconnurent les silhouettes de Remus et de Lily.
« Quand on parle du loup... »
« Alors ? Personne ? questionna Lily, plus éloignée tandis que leurs ami balayait les environs des yeux sans les voir.
Depuis la cape et sans témoin, Sirius s'autorisa à regarder Remus attentivement, disséquant ce qu'il ressentait pour comprendre ce qui faisait que c'était lui et pas un autre. Pas une autre.
- Non. »
Savoir s'il ne les avait pas vu ou s'il avait fait semblant, c'était une autre histoire.
Sentant James contre lui, puis la tête dans le vide même après être redevenus visible, il eut envie de lui poser mille questions : Comment avait-il su ? Comment avait-il pu l'accepter si facilement ? Comment arrivait-il à être sûr ? N'avait-il pas peur de la réaction de ses parents ? Des autres ? Lui en voudrait-il de le copier si lui faisait part de ses sentiments ? Accepterait-il qu'il aime Remus ?
Mais il ferma les lèvres et continua son chemin, sans rien dire.
.
Il ne savait pas vraiment comment il s'était retrouvé là. Un enchainement d'événements, dirait-on, comme toujours. Peter était souvent prit par des enchainements d'événements. C'était même la raison pour laquelle il était amis avec les maraudeurs, puis avec Neil, d'ailleurs. Sa vie le contrôlait plus qu'il ne la contrôlait.
Il se glissa dans la salle commune des Serpentards, suivant par miracle Neil de cachots en cachots sans que personne ne comprenne qu'il n'avait rien à faire ici. Il ne savait même pas où son ami l'emmenait, et, à vrai dire celui-ci ne savait pas non plus, on lui avait demandé de venir et il avait demandé à Peter de faire de même, inquiet de se retrouver dans un mauvais coup.
Plus exactement, Barthemius Croupton Junoir était venu le voir à la bibliothèque la veille et lui avait demandé de venir. C'était étonnant, surtout quand on savait avec qui était organisé cette réunion. On ne s'attendait pas à voir Neil Montague et Croupton se parler. Deux ans de différence s'élevaient comme un mur de brique à cet âge-là. Et on s'attendait à ce que Croupton fut le moins sur de lui : sa naissance aux premiers jour de janvier 1962 et l'insistance de son père auprès de l'école l'avait autorisé à avoir une place à Poudlard un an plus tôt que les autres élèves. Pendant un an, il avait été le plus jeune élève de l'école, et, pourrait-on croire, le plus faible. Mais ses pouvoirs sollicités en avance n'avaient pas tardé à se manifester, pas plus que son caractère et son assurance. Il venait d'une famille de Serdaigle, un père perfectionniste et une mère aimante. L'arrivée de leurs fils à Serpentard ébranla quelque peu leurs sens de la justice, mais iels choisirent de laisser couler. Iels avaient du sang Black, après tout, et pour toute l'horreur que Barthemius Croupton Senior, juge au ministère de la magie, avait pour les mangemorts, il restait persuadé que son fils n'en serait jamais un.
Lui en était sûr, les élèves qui côtoyaient son fils tout les jours l'était un peu moins. Encore plus maintenant qu'il militait en faveur d'Avery, Mulciber et Rosier.
Peter se colla à un mur. Si quelqu'un le reconnu, personne ne l'empêcha de franchir la porte de la chambré pour autant. Il suivait Neil comme il avait toujours suivit tout le monde, avec l'envie se faire tout petit. Les deux garçons s'arrêtèrent lorsqu'ils se rendirent compte qu'ils étaient plongés dans l'obscurité la plus totale. Presque.
Un groupe était assis par terre en cercle, des lumos par-ci par-là diffusé par les baguettes. Les deux nouveaux arrivants eurent la désagréable impression d'interrompre une cérémonie de culte.
« Entrez. dit l'un des membres, je vous en prie.
Il avait un sourire machiavélique. Cela suffit à faire comprendre à Peter et Neil de quelle genre de cérémonie il pouvait s'agir.
- On vas vous laissez. bredouilla ce dernier.
Il avait toujours tenu à s'éloigner des forces du mal, ce qui était difficile à Serpentard. Et aujourd'hui plus que jamais il en avait peur. Mais avant qu'ils n'aient le temps de sortir, la porte du dortoir leurs calqua devant le nez d'un coup sec causé par la baguette de quelqu'un. Avery. Il se leva et se planta face aux deux garçons. Timides par natures, ils ne purent s'empêcher se reculer de quelques pas avant que Peter ne trouve le courage de protester :
- Si tu crois que tu nous fait peur, tu te fourres le doigt dans l'oeil.
Avery ricana pour seule réponse et les autres inconnu∙es firent de même. Il sortit sa baguette et cette fois-ci, aucun des deux garçons ne put se prétendre courageux. Ils savaient très bien ce dont les partisan∙tes du Seigneur des Ténèbres étaient capables. Mulciber rejoignit son meilleur ami et pointa sa baguette sur Neil tandis que l'autre tendait sa baguette vers Peter.
- Je savais que tu nous causerait des problèmes, Montague. Ne crois pas que je t'ai invité par plaisir, sang-mêlé. Seulement, je sais comme tu aimes répéter nos histoires à Dumbledore. Et toi, maintenant que tu es là, Pettigrew, je ne sais que trop bien comme tu aimes lécher les bottes de Potter et sa bande. Je vais vous passer l'envie de le faire.
- Si tu crois que tu vas m'atteindre avec ça... contra Montague.
- Il n'a pas finit, sourit Mulciber. C'est soit vous restez ici avec nous, bien dociles, soit je me charge personnellement de vous enlever tout souvenirs de notre altercation. Dumbledore ne pourra plus vous prendre au sérieux au sujet de cette réunion quand vous devrez avouer y avoir participé. »
L'air menaçant des deux garçons encapuchonnés fit frémir Peter et Neil et rire tout∙es les autres. Pourtant ils savaient tout les deux qu'ils n'avait plus d'autre choix que de choisir l'une des solutions. Deux contre une dizaine, ils ne feraient pas long feu.
S'ils gardaient leurs souvenir, se disait Montague, il aurait davantage de chance de dénoncer ce réseau de mangemorts. Il ne restait qu'à éviter de se laisser engloutir. Ce serait d'autant plus dur pour Peter qui avait une sérieuse tendance en la matière. De plus l'apprentissage du sortilège d'amnésie ne datait que du début de l'année, il suffirait d'une mauvaise manipulation pour qu'ils se retrouvent avec la tête totalement vide.
Ils restèrent.
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