ᴀ ʟᴀᴅ ɪɴsᴀɴᴇ, part.35
« Arrête de bouger, tu me stresses. »
James se concentra pour ne plus bouger ses genoux mais perdit le fil du cours. McGonnagall faisait claquer ses talons dans toute la salle, passant entre les pupitres pour donner la liste des devoirs à faire pour l'été. Pour se distraire, le garçon passa sa plume entre ses doigts pour provoquer une drôle de sensation de chatouillis.
« Seigneur, James ! Tu ne peux pas rester immobile ?
Comment aurait-il pu ? C'était le dernier cours de l'année, les dernières heures avec Sirius et la professeure parlait bien trop lentement. En plus il ne voyait rien de ce qui était écrit au tableau, il fallait qu'il arrange ses lunettes.
- Messieurs Black et Potter, vous ne penser pas qu'il serait fâcheux de commencer l'année prochaine avec une retenue ?
- Ça dépend ! Quelle genre de retenue ?
Il sentit Remus se raidir de honte à quelque places d'eux et ça n'encouragea que davantage son meilleur ami à le suivre dans son élan :
- Si vous n'avez pas d'idées on en a toute une liste. Il y a le classique récurage de chaudron, la poursuite des lilliputiens dans la plomberie, la chasse aux fantômes dans les vestiaires des filles...
- Ça suffit. Potter, Black, sortez de mon cours. »
Ils rirent en se bousculant jusqu'à la porte.
Avant que l'avenir ne leurs retombent sur la tête.
« Tu fais quoi cet été ? demanda Sirius, jouant avec quelque chose qui trainait sur le sol devant les portes fermées de la classe de métamorphose.
- On est pas obligé de parler de l'été.
- Non mais... j'ai envie de savoir. Comme ça je pourrais, tu sais, imaginer que je suis avec toi.
- Tu tiendrais pas deux jours chez ma tante, ricana James, elle te couperait les cheveux tout de suite. »
Il avait dit ça mais il avait oublié que sa tante n'était rien à coté des parents Black, ils le savaient tout les deux. Il reprit, avec plus de sérieux :
« Un mois chez elle, trois semaines au Pakistan. Une semaine chez moi.
Tu te transformes pas en Serpentard pendant mon absence, hein ?
- Moi !? Tu plaisantes ! Je suis Gryffondor jusqu'au bout des ongles !
- Tu devrais penser à mettre du vernis rouge, alors. »
Sirius rit.
« Tu as toujours mon miroir. N'hésite pas. Et ma porte est toujours ouverte. Tu le sais, hein, que je suis toujours là ?
- Tu me l'as déjà dix fois aujourd'hui, James. » Répondit Sirius, faisant semblant de ne pas être touché.
.
Voir des élèves effrayé∙es tenter d'échapper à leurs cartables était en effet un beau spectacle. Mais il suffisait de se souvenir que cela marquait la fin de l'année ou de se rendre compte que le couple de Marlène et Sirius avait déjà quasi un an pour le gâcher.
Il l'aime vraiment. On ne reste pas presque un an dans une relation avec une personne dont on est pas amoureux∙se.
Marlène et Sirius semblaient avoir fusionné quand iels se serraient dans les bras pour se dire au revoir. James rechercha le même effet avec Lily qui lui jeta un regard à glacer le sang, il se rabattit sur Peter et Remus pour se consoler. Remus ne répondit pas à l'éreinte, les yeux rivés sur Sirius. Combien de fois devrait-il encore soupirer en le voyant dans les bras d'un∙e autre ? Quand est-ce qu'il allait arrêter de l'aimer ?
Il avait songé à se concentrer sur quelqu'un d'autre. Un fille mignonne à qui s'intéresser. Ou autre chose qu'une fille à la limite, n'importe qui qui ne serait pas Sirius. Mais il en était incapable. Il n'arrivait à s'intéresser à personne d'autre. C'était soit Sirius soit personne, alors il voulait que ce ne soit personne mais le côtoyer tout les jours ne simplifiait pas les choses. Il en arrivait presque à aimer les grandes vacances.
« Iels sont énervant∙es, pas vrai ? dit Dorcas, s'approchant de Remus, les bras croisés sur ses vêtements de ville.
Dans quelques minutes iels iraient chercher leurs valises et partiraient vers la gare de Pré-au-Lard. Il garda les lèvres scellés. Il ne voulait pas qu'on le soupçonne de jalousie.
- Tu es jalouse ? taquina d'ailleurs Marlène après avoir lâché son amoureux. Elle avait rejoint Dorcas, il avait rejoint James. Remus s'écarta de quelques pas, par politesse.
- De toi ? Tu rigoles ?
- Pourquoi ? Ne suis-je pas magnifique ? »
Dorcas leva les yeux au ciel et laissa Marlène passer son bras au dessus de ses épaules.
« Tu vas me manquer. Dit la blonde, sincère.
Les filles avaient le droit de montrer de la tendresse les unes envers les autres. On pouvait voir Marlène et Dorcas se prendre la main, se faire une bise, aller ensemble partout, s'enlacer, sans que personne ne se pose la moindre question. Quand il était question d'une fille et d'un garçon, de deux garçons ou qu'une personne non-binaire était comprise dans l'équation, le contact tactile s'apparentait à quelque chose de sensuel plus qu'amical et on le chargeait de sous-entendus. Remus détestait ça.
- Moi c'est le Quidditch qui vas me manquer !
- Hé ! » s'exclama Marlène, faussement outré.
Et en un claquement de doigts, l'heure du départ avait sonnée.
Iels montèrent dans les diligences, leurs malles à la main. Plus les véhicules avançaient, plus les traits de Sirius s'assombrissaient. Il échangea un regard avec Remus qui dura très longtemps. Celui-ci espérait que ça dure assez pour qu'il puisse s'en souvenir une fois qu'ils seraient très loin l'un de l'autre. Ce fut le cas. Mais ce regard le hanta plus qu'il ne l'apaisa. Tout l'été il craignit que ce ne soit le dernier regard que Sirius lui adresserait. Qui savait ce dont ses parents étaient capables ? Qui savait ce que le loup pourrait faire une fois seul ?
.
FIN DE LA TROISIÈME ANNÉE
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top