ʜᴇʀᴏᴇs, part.76
Tw : un coming out, une remarque un peu homophobe
Parfois, James se demandait comment ses parents réagiraient s'il leur parlait de Regulus ou de Javed. Iels avait toujours été bienveillant∙es et ouvert∙es d'esprits, pas du genre à faire une affaire des amours des un∙es et des autres, mais iels n'étaient pas de cette génération. Iels n'avaient pas grandit avec Freddie Mercury ou Bowie pour modèle. Et puis, certain∙es musulman∙es s'accordaient à dire que l'homosexualité était un péché. Pas tous∙tes, certes, mais il ne pouvait pas savoir si c'était le cas de ses parents ou non. Il ne s'était donc pas tourné vers elleux quand il était rentré de Poudlard avec le coeur brisé pour les vacances de Noël.
Il s'efforçait de penser à autre choses en bavardant avec Sirius ou en jouant au Quidditch mais il savait que sa mélancolie inhabituelle le trahissait. Euphemia s'approcha deux ou trois fois pour en parler et il décida de fuir. Sirius trouvait toujours de bonnes excuses.
À lui non plus il ne pouvait rien dire, conscient d'à quel point le sujet de la famille Black était encore sensible. Ils ne prononçaient plus le prénom de Regulus.
« Tu pourrais en parler à Euphemia. Ça t'aiderai peut-être. Je vois bien que ça va pas et que ça passe pas. disait pourtant son ami.
Ça allait passer. C'était ça qui lui faisait le plus de peine : Bientôt, il ne se souviendrait plus de la voix de Regulus, il perdrait les tics de langage qu'il lui avait pris, les moments passés ensembles auraient des allures d'illusions. Il passerait à autre chose, referait sa vie, rencontrerait peut-être quelqu'un∙e d'autre. Regulus ne pourrait pas faire ça. Il était piégé avec les mangemorts, au coeur de la guerre.
- Et toi, t'as parlé à Remus ? » lâchait James, colérique.
Sirius baissait la tête et trouvait autre chose à faire. Il savait que c'était à mettre sur le compte de la colère.
En fait, les choses se passaient bien avec Remus. Ils n'avaient pas reparlé du sujet et avaient décidé en silence que pour le moment ils ne le feraient pas.
« Quelle idée de merde.
- Language Pads'. rigola Remus avec un sourire taquin.
Les maraudeurs étaient réunis chez James et admiraient avec un sourire ironique leurs parents converser. Il était étrange d'être tout les quatre avec leurs pères et mères pour les surveiller. Peter et Remus n'osaient pas être eux-mêmes à cause de la présence des adultes tandis que Sirius et James, au contraire, se montraient exubérants.
Ils ne cessaient de faire des blagues douteuses et des mouvements brusques. Remus, recroquevillé sous un mur de honte, se tenait au plus proche de Sirius. Cela arracha un regard surpris à Fleamont qui poussa Remus à s'éloigner. "Quelle idée de merde" approuva-t-il mentalement. Il ne savait pas si le père de James était désapprobateur ou étonné, s'il avait même compris, mais il le ressenti comme un danger.
Son coeur s'adoucit lorsque sa mère s'éloigna du groupe des adultes pour s'avancer vers les quatre garçons, une nouvelle longue jupe dégoulinant sur ses pieds et un grand sourire aux lèvres.
« Comment allez-vous ? demanda-t-elle au groupe, puis, se penchant davantage vers Sirius. C'est un plaisir de te revoir. Remus ne parle que de toi.
Elle fit un sourire amusé qui donna à ce dernier l'envie de se terrer dans un trou de souris et qui fit rigoler les autres. Elle savait, ça se voyait. Elle avait comprit. Et à la vue du clin d'oeil qu'elle échangea avec son mari, on devinait que lui aussi savait.
- Maman... » grimaça Remus.
Elle se pencha au dessus de son fils et lui ébouriffa les cheveux. Puis elle retourna vers les parents de James et leurs serra également la main, échangeant avec elleux des banalités accompagnées d'un sourire plaisant.
Petit à petit, et peut être grâce à toute la bienveillance de Hope, la gêne du début se dissipa. Pris sous l'aile de Sirius, Remus réussit à se détendre. Sa voix et sa timidité s'effacèrent pour laisser la place à un peu de liberté. Il s'autorisa à manger devant les autres, à rire quand il en avait envie... il savait qu'il culpabiliserait plus tard de s'être autant lâché mais, pour le moment, il n'y pensait pas.
L'invitation avait stipulée un déjeuner, mais iels restèrent jusqu'à tard dans la soirée.
« Ta mère est au courant pour nous ? demanda Sirius alors que les quatre maraudeurs étaient assis sur des escaliers en pierre.
- Je lui ai dit. avoua Remus.
Son petit ami se tourna vers lui, surprit.
- Sérieux !?
- Sirius !? plaisanta James.
- Oh, non pas cette blague ! soupira Peter.
- Tu lui a vraiment dit ? Raconte ! Comment elle a réagit !?
- Elle a dit qu'elle le savait déjà. Elle est heureuse pour nous.
- Ooooh. sourit Sirius, attendrit et trépignant de joie. C'est trop génial ! Remus, je veux ta mère.
Lui ne souhaitait pas le moins du monde imaginer la réaction de sa génitrice.
- Tu as déjà celle de James, tu peux pas tout avoir ! »
Aux regards qu'ils leurs lançaient, les Lupin n'étaient pas les seul∙es à avoir deviné. Fleamont et Euphemia savaient, et iels n'avaient pas l'air scandalisé∙es.
.
Plus tard ce soir là, dans la cuisine et à la lueur d'une lampe, Euphemia rangeait ce qu'il restait du biryani dans le placard sans oublier le sortilège réfrigération perpétuelle. Elle sourit en remarquant son fils sur le pas de la porte. Il s'avança de quelque pas sur le parquet et entreprit de jouer avec une éponge pour occuper ses mains.
« C'était une bonne soirée, non ?
- Super. répondit-il en essayant de faire son plus beau sourire.
- Tu retrouves des couleurs ces derniers temps, c'est bien.
- J'ai des supers amis pour ça.
Et des supers parents ! ajouta-t-il vite.
Elle rit.
- J'ai vu ça. Vous avez l'air de vraiment vous aimer. Je sais comme tu apprécies Sirius mais je suis contente de voir que tu peu aussi compter sur Remus. Et le petit discret.
- Peter est très gentil, on accroche juste un peu moins. Il est plus proche de Remus. »
Elle hocha ta tête, ôtant l'éponge des mains de James qui se mit alors à bouger les jambes.
« Sirius aussi à l'air proche de lui.
Le jeune homme cessa de bouger, il dégluti. Regarda sa mère parce qu'elle le regardait.
- Oui, avoua-t-il.
- Est-ce qu'ils sont amoureux ?
- Ça te dérange ?
- Je n'ai pas mon mot à dire sur les fréquentations de tes amis, James. dit-elle avec douceur. Ce sont deux garçons très bien, je suis contente qu'ils se soient trouvés.
- Et sur mes fréquentations ? demanda très vite le garçon pour ne pas avoir le temps de réfléchir.
- Quoi ?
- Sur mes fréquentations à moi tu as ton mot à dire, non ?
Cette fois la femme cessa ce qu'elle était en train de faire et prit le temps de considérer son fils, perdue.
- Tu essaye de me dire quelque chose ?
- Peut-être. »
Le silence s'étira. L'horloge magique battit les secondes au même rythme que les battements de coeur s'intensifiait. James regrettait un peu, mais il avait espoir. Il savait qu'il n'était pas obligé de le dire à qui que ce soit, mais, quand il était tombé amoureux de la petite voisine d'en face il l'avait raconté à ses parents, quand Lily lui avait mis son premier râteau aussi, quand il avait eu la mauvaise idée de sortir de faire un tour de balais en pleine nuit aussi, il avait toujours pu compter sur ses parents et il voulait que ça continue.
« J'étais triste ces derniers temps parce que j'ai eu le coeur brisé. dit-il.
Par un garçon.
Euphemia réfléchit une seconde et hocha la tête.
- D'accord.
- D'accord ?
- Bien sûr. Je ne suis pas là pour te juger mon chéri. Je suis ta mère, mon rôle est de t'aimer et de te soutenir.
- Merci. répondit-il, ému parce que ça comptait beaucoup.
- Mais... - son coeur se serra se nouveau - tu es sûr ? Je veux dire... ces temps-ci on en entends de plus en plus parler et avec Sirius en plus, ça pourrait-être... juste temporaire ?
Une influence ?
Il ferma les yeux. Il ne pouvait pas lui en vouloir, lui aussi s'était posé ce genre de question, mais cela restait douloureux. S'il avait pensé que c'était une phase, il n'aurait pas prit la peine de le dire, il n'aurait pas aimé Regulus à ce point.
- Non. Ça l'est pas. »
Dans l'escalier qui menait aux chambres des garçons, il expliqua tout à Sirius qui lui attrapa les épaules, joueur, et glissa d'un sourire malin :
« Tu vois finalement, ta mère est presque aussi cool que celle de Moony. »
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