Chapitre 8 : Coma

  Les garçons portèrent Hermione à l'infirmerie. Trois jours plus tard, Hermione n'était toujours pas réveillée, était pâle et paraissait en très mauvais état.
Dumbledore était le seul à en connaître la réelle cause. Le voyage dans le temps avait endommagé légèrement son corps, mais assez pour que cinq Doloris puissent la plonger dans un coma profond. Lily passait tout son temps près d'Hermione, à lire et à travailler auprès d'elle, à étudier pour sa formation du Ministère en tant que médicomage aussi.
Au bout d'une semaine, Hermione sortit en partie de son coma. Elle balbutia :

— Harry... Ron...

Lily, qui somnolait, se réveilla en sursaut. Après avoir hésité, ignorant si elle avait rêvé ou si elle avait réellement entendu la brune parler, la jeune femme partit en courant pour aller chercher son petit-ami.

— Elle a parlé ! s'exclama la rousse en montrant Hermione d'un signe de la main.

James fronça les sourcils. La main de Lily était encore posée sur son bras, elle l'avait traîné de la cuisine jusqu'à l'infirmerie sans ménagement.

— Elle a dit quoi ?

— Harry et Ron !

— Harry, c'est plus beau que Ron. En plus, tu te souviens, on avait dit que plus tard, notre fils s'appellerait comme ça !

— C'est vrai. On lui demandera qui c'est.

Hermione se mit lentement à bouger les doigts, puis les jambes. Ses sourcils se froncèrent, alors que tout son corps semblait se réveiller. La brune ouvrit les yeux après quelques minutes, durant lesquelles James et Lily n'avaient pas osé bouger.

— Ginny ? Tu es venue ? demanda Hermione d'une voix rauque en se redressant.

Lily fronça les sourcils. Hermione avait posé le regard sur elle en parlant, peut-être avait-elle oublié son prénom ? Elles ne se connaissaient pas depuis longtemps, après tout.

— Moi c'est Lily, 'Mione.

Hermione se passa une main sur le visage, esquissant une grimace à cause de ses muscles douloureux. Elle questionna :

— Je suis encore à l'infirmerie ?

— Oui...

— C'est Bellatrix ?

— Oui, répéta Lily. Elle t'a jeté le sortilège Doloris.

— Et qu'a dit Dumbledore... Ou McGonagall, vu que maintenant c'est elle la directrice ? Si Bellatrix était à Poudlard, cela veut dire que...

— Non... C'est toujours Dumbledore... McGonagall est professeur, c'est tout. James, va chercher Dumbledore ! Vite !

James partit en courant. Il transplana immédiatement, une fois arrivé dans la zone de transplanage. Hermione demanda à nouveau :

— Dumbledore est revenu, du coup ?

— Je sais pas, lâcha Lily en s'asseyant sur le bord du lit.

— Et Rogue ? Il s'est enfui mais je ne sais pas où il est parti.

— Severus ? marmonna Lily. Tu le connais ?

— Bien sûr ! Ron et Harry riaient parce que le frère de Ron a dit que Rogue avait perdu son shampoing. Mais je ne trouvais ça pas gentil, peut-être qu'il ne trouve pas le bon shampoing.

— Hermione, tu délires là.

Dumbledore rentra dans l'infirmerie quelques minutes plus tard à peine, suivi de James et Sirius.

— Ah Dumbledore. Je devais vous rendre le retourneur de temps, et puis... Excusez-moi, mais je me demande comment vous avez fait pour revenir. La chute du haut de la tour, quand même... Enfin, c'est Rogue.

Dumbledore ouvrit de grands yeux et murmura :

— Hermione. S'il te plaît... Arrête de délirer !

— Mais, Dumbledore... Je peux sortir de l'infirmerie ?

— Pour aller où ?

— Rejoindre Harry et Ron ! Vous vous souvenez de la tâche que vous lui avez confiée...

— Oui. Je me souviens. Lily, venez, s'il vous plaît. James, Sirius, venez !

Ils sortirent tous de la pièce. Dumbledore referma la porte, puis poussa un soupir. Que devait-il leur dire ? Dans le plus grand des calmes, il inventa :

— Hermione délire. Elle associe les éléments de son passé avec les éléments que son cerveau invente.

— Quand sera-t-elle guérie ? demanda Lily.

— Bientôt. Dans une semaine, ce sera réglé. Il faudra qu'elle soit sous surveillance. Mais quand elle vous parlera, ne l'a croyez pas, d'accord ?

— Oui... dirent-ils en chœur.

— Je vais rester avec vous. Nous sommes samedi, je peux rester toute la journée.

James et Sirius retournèrent dans la bibliothèque pour s'entraîner pour leur formation d'Auror. Lily et Dumbledore rentrèrent, quant à eux, dans l'infirmerie. Hermione reprit immédiatement :

— Dumbledore ! Je devais vous demander. Qui est Gellert Grindelwald ?

— Ah. Je m'attendais à tout, sauf à ça, marmonna Dumbledore en se passant une main lasse sur le visage.

— Ok. Vous ne voulez pas répondre... Tant pis, j'ai une autre question.

— Oui ?

— Qui est mort ?

Dumbledore fronça les sourcils, surpris.

— Pardon ?

— Oui, pendant la bataille.

— Personne !

— Si, Harry, Ron, et Ginny, mais elle est là alors je suis rassurée...

Lily regarda les deux Dumbledore successivement, puis s'exclama :

— Je ne suis pas Ginny, je suis Lily. Lily Evans !

— Non, Lily est la mère de Harry !

— Je n'ai pas de fils, grinça Lily.

Dumbledore ouvrit la bouche pour parler, mais Hermione continua :

— Bah, ça doit être à cause de mon voyage. J'ai dû modifier quelque chose. Lily, où est Ginny ?

— Je... Je ne sais pas.

— Et Lupin ?

— Dans le salon !

Une lueur joyeuse s'alluma dans le regard de Hermione. La brune enleva sa couverture, puis tenta de se mettre debout. Elle s'exclama :

— Lupin ! LUPIN !

La jeune femme sauta sur ses deux pieds, mais ses jambes ne furent pas capables de la retenir. Lily arriva en courant pour la soutenir, puis elle rétorqua :

— Arrête de hurler !

— Mais je croyais qu'il était mort.

— Non, il est là avec nous.

— Et Tonks ?

— Je ne sais pas...

— Hum. Et Teddy ?

— Je ne sais pas non plus.

— Non mais, Lily-Ginny, il faudrait te documenter ! Ne pas savoir ce que le fils de ton meilleur ami est en train de faire. Pff.

Dumbledore restait médusé. Il soupira et demanda à Lily :

— Lily, pouvez-vous sortir ?

— Oui, Professeur.

Lily sortit de la pièce. Dumbledore s'installa sur la chaise à côté du lit où Hermione s'était assise, puis il dit à sa "nièce" :

— Hermione, tu es en 1978. Tu as voyagé dans le temps pour sauver Harry et Ron.

Hermione secoua la tête.

— Impossible. Je suis née en 1979 !

— Hermione... marmonna le directeur, désapprobateur.

— Je vais dormir d'accord ?

— D'accord...

— Bonne nuit professeur ! Ah, et attendez... Où est mon sac ?

— Ici.

Dumbledore lui apporta son sac. Elle fouilla dedans et en sortit l'album photo.

— Regardez ! Hagrid a donné ça à Harry en première année. Ici c'est Lily et James, les parents d'Harry. Là c'est moi avec Harry et Ron.

Elle lui montra certaines pages. Dumbledore regardait, distant, peinant à réfréner sa curiosité.

— Et là, c'est vous !

Dumbledore regarda sa photo. Il sourit et déclara :

— Rappelle-moi d'utiliser de la crème anti-rides.

Hermione hocha la tête. Pas faux. Il montra du doigt une petite photo en haut d'une page.

— Comment as-tu eu cette photo ?

— Dans un livre. Il était caché chez Batilda Tourdesac.

La photo représentait Dumbledore et Grindelwald, tous deux liés. Hermione referma vivement le carnet puis demanda :

— Où est Lily-Ginny ?

— Dehors. Range ce carnet et ne le sors pas.

Dumbledore tourna les talons et s'approcha de la porte. Il se retourna vers la jeune fille et murmura :

— Hermione ? Sors de ce délire, je t'en supplie.

— Quel délire ?

— Oublie-ça... LILY !

Lily rentra dans la pièce quelques instants plus tard. Dumbledore lui murmura :

— Si elle sort un livre de son sac, ne le regardez pas d'accord ?

— D'accord...

— Si elle divague trop, viens me voir d'accord ?

— Très bien.

Une semaine et demie plus tard...

— Dumbledore, merci d'être venu !

— C'est pour Hermione ?

— Oui !

Ils rentrèrent tous deux dans l'infirmerie, pressés. Hermione semblait avoir retrouvé une pose qui lui était bien droite, bien droite et le menton légèrement levé avec la fierté caractéristique des Gryffondor.

— Albus !

— Hermione ?

— Lily m'a dit que j'étais tombée dans le coma et que je vivais un délire avec mes amis Harry et Ron.

— J'ai d'ailleurs beaucoup de questions à te poser, Mione, lança la rousse.

Hermione fronça les sourcils, surprise. Qu'avait-elle pu dire de si horrible ?

— Comme ?

— Je te dirais après.

— Ok. Lily, tous les noms que tu as entendu, ne les répète pas, d'accord ?

— D'accord... Même pas Harry ?

— Harry ?

— Oui, le prénom !

Hermione haussa un sourcil. Mauvais signe.

— Pourquoi?

— Si un jour, j'ai un fils je voudrais l'appeler comme ça !

— Harry... C'est un magnifique prénom ! Le Harry que j'ai connu était le meilleur ami que j'ai eu. Et si tu as une fille ?

— Je ne sais pas... Hermione, peut-être !

— Haha ! Comme tu le sens.

Lily semblait rêveuse. Elle murmura :

— Avant, il faudrait peut-être que je me marie.

Hermione répéta :

— Comme tu le sens.

Dumbledore coupa court à leur discussion :

— Je vais y aller. Hermione, prends ça.

Il lui donna une potion qui se trouvait dans l'armoire.

— Matin et soir.

— Merci, Albus.

— De rien. À bientôt !

Le soir, Hermione descendit manger. Elle ne s'était pas mit debout depuis une semaine et demie, et se tenait à Lily. Elle arriva dans la cuisine en dernière, accompagnée par son amie.

— Salut tout le monde.

Lupin s'exclama :

— Hermione !

Elle les regarda en souriant et demanda :

— Ça va ?

— Très bien et toi?

— Oui ça va. Merci, Lily.

Sirius regarda Hermione, joyeux, et déclara :

— Maintenant j'ai une question.

— Oui, Sirius ?

— C'est qui Harry ? Ton ancien amoureux ? demanda-t-il, moqueur.

Hermione sembla réfléchir, et déclara au bout de quelques instants :

— Harry est mon autre meilleur ami.

— Ah bon ?

— Oui. Avec Ron et Harry, nous formions un trio. Chaque jour, nous étions ensemble. On nous surnommait le Golden Trio, ou le Trio d'Or . Moi, je prenais des notes pendant les cours et j'aidais les garçons pour les cours et les devoirs. Mais grâce à eux, j'ai vécu sept merveilleuses années.

Tous étaient attentifs. Sirius en profitait pour détailler Hermione du regard, passant de son regard noisette pétillant à ses cheveux si semblables à une crinière de lion. Elle était jolie, et très aimable qui plus est. Peut-être avait-il eu une mauvaise première impression ?

— Et que s'est-il passé ?

— Je n'ai pas passé mes A.S.P.I.C. Je ne suis pas allée à l'école en 7ème année. J'ai combattu. Combattu Voldemort. J'avais trouvé un moyen pour le vaincre. Mais, alors que l'on a failli y arriver... Harry est mort, et Ron a été tué à coup de Doloris. Je n'ai rien pu faire...

Lily murmura :

— Hermione... C'est bizarre, on ne nous a pas signalé la mort de Harry et Ron...

— C'est compliqué. Je vous ai déjà raconté une partie de mon passé. Mais ce n'est pas important, en tout cas pas pour vous. L'essentiel maintenant, c'est d'être prêts.

— Prêts ?

— Le 1er juin. Une autre bataille. C'est demain.

— Tu ne viendras pas dans cet état !

— Oh que si ! Si quelqu'un se fait tuer, je m'en voudrais. Je viendrai.

— Non !

— Si.

— Non.

— Si.

— Non.

Hermione poussa un soupir las, puis s'exclama :

— Lily Evans, je te jure sur Merlin que demain je viendrai.

— Tu ne devrais pas jurer ça !

— Les filles, calmez-vous !

James les fusilla du regard, agacé. Hermione tira la langue à Lily. Leurs regards se croisèrent et elles rirent toutes deux.

— Ah, les filles... soupira Patmol en croisant les bras.

— Eh, Sirius, on t'entend !

Sirius sourit, satisfait.

— Je le sais, c'est ce qui prouve que vous m'entendez, même quand je dis des bêtises.

— Sirius ? Tu as parlé d'Harry. Comment ?

— Disons que... J'ai été obligé de rester à ton chevet.

Hermione se mordit soudainement la lèvre inférieure, soucieuse. Qu'avait-elle pu dire de plus ?

— Que t'ai-je raconté ?

— Alors, comme ça, je suis le parrain d'Harry ? questionna le brun, malicieux.

La brune se pinça l'arête du nez, grimaçant la tête baissée. Oh non...

— Je divaguais ! répliqua-t-elle en relevant la tête, une lueur inquiète dans le regard.

— Et comme ça, reprit Sirius, c'est moi le parrain de ton meilleur ami que tu as sauvé d'Azkban ?

— J'ai vraiment sauvé le parrain d'Harry grâce à un retourneur de temps. Mais ce n'était pas toi. En plus, tu n'es parrain de personne, n'est-ce pas ?

— C'est vrai, concéda-t-il. Mais bon... C'était étonnant quand même.

— Et moi, je serais sa mère.

— Et moi son père.

La jeune fille sourit d'un air gêné et s'exclama :

— J'ai construit un roman, quand même ! On devrait l'appeler...

Harry Potter, peut-être ? lança Peter, amusé.

Hermione resta bouche bée quelques instants, avant de dire :

— Exactement. Enfin bref, je vais vous laisser, je dois parler à mon oncle. Je reviens d'ici une heure, à tout à l'heure !

Hermione se mit debout avec difficulté. Lily semblait hésiter à la retenir, mais la brune sortit de la pièce rapidement avant de transplaner, non sans mal.

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