Chapitre 6 : Explorations
Le lendemain matin.
Adrien se leva discrètement, se dirigea vers la cuisine et commença à préparer un petit-déjeuner de luxe, avec un grand bol de chocolat, des tartines à la confiture et quelques céréales, tout comme sa Marichat chérie aimait.
Au bout de quelques minutes, tout était magnifiquement disposé sur un plateau. Adrien se faufila alors dehors, dans l'aube grise du début de l'automne, se transforma discrètement, se glissa comme une ombre sur les toits, se dirigea silencieusement jusqu'à une large terrasse où il ramassa quelques roses, revînt subrepticement sur ses pas et rentra sans bruit dans la cuisine.
Le blond profita d'avoir des gants pour tisser les roses en couronne, la disposa sur le pourtour du plateau et se détransforma dans un éclair vert.
Puis, le plateau sur les bras, il se dirigea vers la chambre, un sourire aux lèvres. Il s'approcha du lit, déposa un baiser sur le front de sa femme, la réveillant délicatement.
« Bonjour ma Princesse, as-tu bien dormi ?
— Oui, merci. Et toi ?
— De même.
» Tiens, je t'ai préparé un petit-déjeuner.
— Tu es un ange, Adrien, un ange... »
Il secoua la tête, répondant avec un sourire que non, il n'était pas un ange, il était seulement très amoureux de sa femme.
La bleutée rît, puis l'invita à partager les tartines, qu'elle coupa elle-même en deux. Le blond sourît, accepta avec joie, un rire dans les yeux, et s'assît sur le lit, à côté de son amour de toujours.
Marinette prît un morceau de tartine et l'approcha de la bouche d'Adrien, donnant la becquée à son amoureux, qui l'imita avec un large sourire.
Ils passèrent ainsi quelques minutes à se nourrir l'un l'autre, à plaisanter légèrement, à se voler des baisers, à s'amuser ensemble pour des riens.
Mais soudain, Marinette se plia en deux, s'étouffant avec le morceau de tartine qu'elle venait de porter à ses lèvres. Elle se saisît la tête entre les mains, grimaçant de douleur.
« Mari ? Qu'est-ce qui se passe ??
— Ça me reprend, souffla-t-elle, toujours pareil...
— Tu sais à quoi c'est dû, tous ces malaises, mon cœur ?
— C'est compliqué...
— Mari ? Vraiment, dît-il avec une note d'incrédulité et de joie.
» Tu sais que la dernière fois que tu m'as répondu ça, c'était quand tu étais enceinte d'Emma et Hugo ?
— Je sais. Mais c'est vraiment plus compliqué que ça...
» Tu te rappelles de celui qui est mort ? Eh bien... Il est revenu. »
Adrien fronça les sourcils. Cinq ans auparavant, Marinette était tombée enceinte, mais l'embryon était mort au bout de deux mois. Elle avait été comme traumatisée par cet événement, par cette perte. Ses organes en étaient comme morts, marqués à vie par la disparition prématurée de cet enfant.
Et d'après ce qu'elle disait, il vivrait à nouveau en elle. Il serait revenu. Elle serait à nouveau enceinte, après cinq ans où tout avait été bloquée en elle. C'était purement incroyable.
Malgré son incrédulité, le héros réussît à analyser la situation, et ce qui avait pu en être à l'origine.
« C'est le Révélateur ? N'est-ce pas ? C'est lui qui l'a ressuscité ?
— Je crois, oui. Tu te rappelles, il m'avait touchée. Et son pouvoir, après tout, était d'amener ce qui était caché au fond des consciences à la vie...
— Je sais. Et c'est vrai, c'est depuis ce jour-là que tu es comme « malade », sourît Adrien.
— Exact. Je suis sûre et certaine que c'est ça. Que c'est notre enfant qui est revenu en moi, à nouveau. Je suis à nouveau enceinte, Adrien. »
Les deux laissèrent leur bonheur venir illuminer la pièce. Cet enfant mort avant même d'être né avait été une souffrance et un vide immense creusé dans leurs cœurs, alors savoir qu'il était de nouveau là, témoin de leur amour... Pour un peu, ils auraient été remercier Farfalla !
Mais un détail les chiffonnait tous les deux. Si la résurrection de ce petit était vraiment lié au Révélateur, le « Miraculous, Ladybug ! » aurait dû le renvoyer dans les limbes, purement et simplement.
Et Marinette n'aurait absolument pas ressenti les effets de ce retour temporaire.
« Je sais que c'est étrange, Chaton, mais je sais qu'il est réellement de retour. Et le Révélateur est la seule explication rationnelle que je vois. Il faut croire que mes pouvoirs sont moins puissants que ce que je croyais...
— Je pense plutôt que tu les maîtrises mieux que tu ne veux le croire... Tu sais, on a toujours dit que ça réparait les dégâts alors que, si, par miracle, l'akumatisé avait fait quelque chose de bien, ça l'annulait quand même. Mais imagine un instant que, au moment de tout réparer, tu aies eu, consciemment ou non, connaissance de la résurrection de l'enfant. Tu n'aurais pas voulu le perdre à nouveau, tu t'y serais opposée...
— Oui, peut-être... »
Adrien serra Marinette dans ses bras, avec tendresse. Il murmura qu'après tout, le pourquoi du comment n'était pas important, ce qui comptait c'était les faits, leur bonheur à eux, réalisé.
Elle hocha la tête, se blottissant contre lui avec bonheur, profitant de leur moment avec joie.
************
Le soir.
Sur le pas de la porte, Hugo hésita un instant avant de sortir ses clés. Il se tourna vers Emma, laissant parler son regard pour montrer son inquiétude.
La jeune fille sourît doucement, prît les mains de son jumeau dans un geste rassurant. Il n'y avait pas à avoir peur, elle en était certaine. Leur mère allait mieux, la maladie était diminuée, elle en avait la conviction.
« Comment tu peux en être si sûre, murmura le garçon, tu es tellement détendue...
— Ça ne coûte rien de croire, sourît sa sœur en souriant.
» Allez, ouvre, on verra bien !
— C'est sûr, soupira-t-il, mais je t'admire. Ça a l'air tellement facile, l'optimisme, pour toi. Comment tu fais pour voir toujours en couleurs ce que j'ai tendance à teindre en noir ?
— J'suis comme ça. Allez, ouvre, ou tu devras m'attraper ! »
Hugo retînt un rire. Quand elle était impatiente, Emma le menaçait toujours de s'enfuir, et piquait des sprints alors que son frère détestait la course. Alors il se dépêcha d'ouvrir la porte et d'entrer.
Sa sœur le suivît aussitôt, un sourire aux lèvres.
Et quand elle vît Marinette venir les accueillir, comme elle le faisait souvent en temps normal, elle adressa un clin d'œil à son frère.
« Tu vois, j'avais raison ! Elle va mieux ! Faut vraiment que t'apprennes à faire confiance à mon instinct, Mr Poisson.
— Mais bien sûr, Mlle Mouton...
— Eh ! Le signe c'est bélier, d'abord !
— Est-ce que vous vous embêtez vraiment pour trois malheureuses heures de différences qui font que vous n'avez pas le même signe, s'étonna Marinette.
— Bah oui, répondirent ses enfants en cœur, mais c'est un jeu ! Tu sais bien qu'on adore se taquiner, Maman !
— Je sais, oui... C'est assez extraordinaire à voir pour la fille unique que je suis... Je loupe un truc avec vos taquineries.
— C'est pas grave, rît Hugo, faut juste que tu comprennes qu'on ne se chamaille presque jamais pour de vrai !
» Mais tu vas vraiment mieux, Maman ?
— Oui, vraiment. Et même mieux que ça. Je vais très bien.
— T'es guérie, demanda Emma avec espoir.
— Je n'ai pas été vraiment malade... »
La jeune fille sourît. Elle avait déjà deviné ce que sa mère ne disait pas. Entremêlant une mèche bleue autour de son index, elle entraîna son frère vers leur chambre, un sourire aux lèvres.
Le garçon fronça ses sourcils blonds, perplexe. Ce qu'il devinait dans l'attitude de sa sœur l'étonnait. D'habitude, il percevait ce genre de choses mieux qu'elle. Plusieurs fois, en croisant les parents d'élèves du collège, il avait réussi à diagnostiquer des grossesses encore peu visibles, qui lui étaient confirmées par rumeurs.
Mais cette fois, il aurait tellement dû deviner, pourtant, c'était tellement proche de lui. Il s'assît sur son lit, le regard perdu dans le vide. Il savait bien que sa capacité de détection était liée à son Miraculous mais...
« Bullo, c'est quoi ton concept exactement, murmura-t-il.
— Hugo ! Tu es fou ? Tu veux les perdre, chuchota Emma avec colère, il ne faut surtout pas qu'ils sachent !
— C'est débile. Mais t'as la réponse à ma question ?
— Non. Il faut demander à Aurore, au pire. Mais ils ne doivent pas se montrer. »
Le blond poussa un soupir, saisît son cartable et ouvrît la petite poche à l'avant. Son kwami en sortît, et le garçon le cacha dans ses mains, caressant sa jolie tête jaune et noire.
Il jeta un regard sombre à sa jumelle, lui montrant qu'il lui en voulait. Oui, il savait que leurs identités devaient rester secrètes, mais elle n'avait pas besoin de le dire aussi durement. Il n'allait pas divulguer ce secret-là, il savait comment Ladybug réagirait si elle l'apprenait, il n'était pas idiot il connaissait leur mère quand même !
Mais est-ce qu'Emma ne pouvait pas comprendre ça ? Pourquoi c'était si compliqué de communiquer ?
Il entrouvrît les mains, échangeant un regard avec Bullo.
Puis il sourît. Il ne savait pas comment, mais son kwami avait répondu.
« C'est la communication. Et toi, c'est la détermination, déclara Hugo avec un sourire.
— Ça influence sur nos attitudes, je crois. Et on a encore des traces de nos pouvoirs une fois détransformés. Tu devines ce qui n'est pas communiqué, je sais faire plier n'importe qui avec mon entêtement.
— Oui... Mais pourquoi j'ai pas deviné pour Maman ?
— Parce qu'on savait. Elle nous avait dit, quand il était là pour la première fois. Et qu'il était mort.
— Je devine les secrets, alors ?
— Je crois, oui...
— Mais c'est hyper dangereux ! Je ne veux pas d'un tel pouvoir, c'est beaucoup trop puissant pour moi ! Je n'ai pas la sagesse nécessaire pour faire face à cela, Emma.
— On est ensemble, Hugo, rît la jeune fille, on va y arriver ! On est des super-héros sans costume, à notre façon.
» Tu me fais confiance, interrogea-t-elle en tendant la main.
— Bien sûr, répondît-il en serrant les doigts de sa jumelle, bien sûr que je te fais confiance. Et tu as raison, ensemble on va y arriver. Tous ensemble. Comme chaque fois. »
Emma hocha la tête. Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête, la grossesse de leur mère revenue du passé, la découverte de leurs pouvoirs étendus, l'inquiétude d'Hugo, sa propre curiosité. Sa détermination à faire face à tout ça.
Elle sourît à son frère, puis se releva, saisît son cartable et alla le déposer au pied de son bureau, avant de venir fermer la cloison mobile qui divisait la chambre en deux, disant au blond qu'il valait mieux qu'ils fassent leurs devoirs, ils digèreraient tout ça plus tard.
Il acquiesça et ils s'assirent chacun dans leur chambre, se plongeant dans les problèmes de mathématiques.
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1814 Mots.
Pourquoi je les envoyés faire des maths ? J'en sais rien. Voilà, ne demandez pas. J'ai un truc avec les maths, on a toujours été dans une mésentente cordiale...
J'ai l'impression d'avoir mis cent mille ans à écrire ce chapitre alors qu'en fait non, ça fait juste une semaine que j'ai écrit la NDA du précédent. On continue sur la série des « explications d'éléments balancés au premier chap ». Donc, j'ai enfin trouvé pourquoi Marinette était « malade ». A savoir que c'est vous qui m'avez donné l'idée, en proposant qu'elle soit enceinte à plusieurs reprises dans les commentaires du chapitre 1.
Sauf que j'avais envie d'un truc spécial, vraiment particulier, pas une grossesse normale. Ouais. Bon... Je le sais pourtant que quand je cherche à faire des trucs spaces ça part en vrille... Mais bon, c'est sympa.
Le moment d'Adrienette au début m'a fait beaucoup trop plaisir à écrire. Mais ma partie préférée, c'est quand même quand Hugo et Emma découvrent les autres aspects de leurs pouvoirs... Parce que ces aspects-là, ces traces de ton Miraculous, je suis sûre qu'elles existent pour de vrai, depuis le début... (c'est récurrent dans mes OS d'ailleurs...)
Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Vous avez aimé ? Donnez-moi vos impressions !
Bises,
Jeanne.
(Ecrit le 14/10/2021)
PS : j'ai créé un Discord, et dessus je donne notamment des infos/ exclus sur cette oeuvre ! N'hésitez pas à me demander le lien via MP ;-)
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