Chapitre 3 : Préoccupation

Adrien regardait Marinette avec inquiétude. Elle était toujours malade, et il était incapable de comprendre ce qu'elle avait. Assis auprès de leur lit, il la regardait dormir le cœur serré.

Il passa la main sur son front brûlant, l'essuya avec un linge humide, espérant lui apporter un peu de fraîcheur. Voir sa femme, son amoureuse, sa Lady adorée dans un tel état le désespérait. Il ne savait pas vraiment quoi faire, mais il fallait la guérir, absolument. Si Lila attaquait à nouveau, ils seraient irrémédiablement bloqués, puisque Ladybug ne pouvait pas se battre.

Il lui caressa le visage avec douceur, et sourît en l'entendant gémir. Elle était consciente, au moins, et elle percevait ses efforts.

« Mari-cœur, comment vas-tu ?

— Mieux qu'avant, Chaton, mieux qu'hier, murmura-t-elle faiblement.

» Dis, tu ne vas pas aller travailler aujourd'hui, hein ? Je veux pas être toute seule.

— Tu ne seras pas seule, je te le promets. Chuuut, chuut, calme-toi, chuchota-t-il, en entendant sa respiration accélérer et se faire sifflante, calme-toi. Ça va aller, d'accord ? Je suis là, je vais prendre soin de toi. Tout va bien se passer, Mari, ça va aller. »

Elle sourît, hocha la tête, déclarant dans un filet de voix qu'elle lui faisait confiance. Puis elle porta les doigts à ses oreilles, murmurant que c'était dangereux de garder ses boucles d'oreilles alors qu'elle était malade. Il devait les donner à Alya, elle saurait s'en servir si le besoin s'en faisait sentir.

Adrien hocha la tête, la serra dans ses bras, murmurant qu'elle était extrêmement courageuse d'accepter ainsi de se séparer de Tikki. Marinette sourît faiblement, murmurant qu'elle ne faisait que son devoir, qu'il était vital que quelqu'un puisse intervenir.

Le blond se pencha sur la bleutée, déposa un baiser sur son front, puis défît ses boucles d'oreilles et les glissa dans sa poche de poitrine.

Puis il encouragea son amoureuse à se reposer et à dormir, il restait près d'elle. Elle hocha la tête, ferma les yeux et sombra dans un sommeil réparateur, soulagée d'avoir pu confier son trésor à son partenaire de toujours.

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Une heure plus tard.

Adrien faisait tourner l'une des boucles d'oreilles de Ladybug entre ses doigts. Il avait invité Alya à venir déjeuner, pour lui remettre les bijoux. Quand elle sonna à la porte, il sursauta et fila ouvrir.

En ouvrant la porte, il fût surpris de voir la journaliste manifestement anxieuse. Et les premiers mots qu'elle lui dît ne le rassurèrent pas.

« Bonjour Adrien. Pourquoi Ladybug m'a-t-elle confié le Miraculous du Renard la première fois ?

— Je te répondrais seulement si tu me rappelles pourquoi elle a donné un Miraculous à quelqu'un qu'elle détestait. »

Ils échangèrent un regard. Les questions étaient convenues de longue date entre eux, et leur permettaient de vérifier qu'ils n'avaient pas affaire à un imposteur ou une illusion de Farfalla, comme ils avaient dû y faire face une fois.

La réponse d'Adrien assurait Alya qu'elle était bien en face de son ami. Pour le rassurer, elle murmura que, lors de la bataille contre Queen Style, Adrien avait été touché et transformé en statue, empêchant Chat Noir d'intervenir. Ladybug était alors partie chercher le Miraculous de l'abeille, qu'elle avait voulu donner à Alya, mais l'avait fait tomber. Il était arrivé dans les mains de Chloé par hasard.

Adrien hocha la tête et l'entraîna à l'intérieur.

« Pourquoi m'as-tu posé la question, Alya ? Que se passe-t-il ?

— Depuis ce matin, j'ai l'impression d'être épiée, je ne me sens pas à l'aise. Je ne sais pas ce qui se trame, mais ça ne me dit rien qui vaille.

— Tu crois qu'il y a un danger pour qui que ce soit ?

— Pas dans l'immédiat, en tout cas. Mais... Est-ce que tu pourrais demander à Nathalie si elle a toujours son Miraculous ? Ça me rassurerait.

— Bien sûr, je vais faire ça. Mais d'abord, je dois te confier ça, déclara-t-il en sortant les boucles d'oreilles de sa poche et en les lui tendant.

— Marinette va bien, s'exclama Alya avec inquiétude.

— Elle est très malade. Je ne sais pas ce qu'elle a. Elle dort pendant des heures mais est toujours épuisée au réveil, elle a beaucoup de fièvre, et mal à la tête. Là elle dort... Elle m'a demandé de te les donner, en disant que tu saurais les utiliser.

— Adrien, il faut qu'elle guérisse ! Absolument ! Trouve un médecin, fais quelque chose... Je ne peux pas prendre sa place, je ne suis pas l'héroïne principale, moi, je ne suis que Rena Rouge. Depuis quand est-elle dans cet état ?

— Avant-hier soir, soupira le blond, je prends soin d'elle mais je ne sais plus quoi faire. Et... je ne veux inquiéter personne. Père deviendrait fou s'il savait son état, il s'est vraiment attaché à elle. Mam's paniquerait aussi, Ladybug est extrêmement importante pour elle, et Mari' lui est un vrai soutien psychologique. Et je ne peux pas faire peur aux enfants, ils sont...

— Adrien, ne fais pas comme ton père !

— Pardon ?

— Ne mens pas à tes enfants sur l'état de leur mère. Ils doivent savoir, ils en ont le droit. Ne cherche pas à les épargner. Tu sais très bien que c'est inutile, tu l'as vécu. »

Le blond blêmît, sentant son cœur se serrer. Le rappel d'Alya avait été extrêmement brutal. Maintenant il se rappelait de la colère sourde envers son père quand celui-ci lui affirmait qu'Émilie allait bien et qu'il n'avait pas besoin de s'inquiéter, alors qu'il voyait très bien que c'était faux.

Il hocha la tête. Non, il ne ferait pas la même erreur que son père. Dès que ses enfants rentreraient du collège, il leur expliquerait la situation. Alya avait raison, c'était mieux ainsi.

Il avala sa salive, nerveusement. Des centaines d'incertitudes bouillonnaient dans sa tête. Est-ce qu'Alya saurait tenir ce rôle ? Est-ce que la maladie de Marinette était grave ? Comment Emma et Hugo allaient-ils réagir ? Qu'est-ce que ça changerait dans le groupe de héros ?

Alya s'approcha et prît les mains d'Adrien dans les siennes, l'obligeant à croiser son regard.

« Détends-toi, Adrien. Ça va aller, on va parfaitement gérer. On est une superbe équipe, on va y arriver. Et quand bien même Carapace, Ladyrouge et Chat Noir auraient un peu de mal à prendre leurs marques et seraient déstabilisés, je suis certaine qu'Aqualta, Pesce, Hammela et Oxi s'y feront très bien. Ces gamins sont très forts !

— Tu as raison, Alya. Et je suis content de voir que tu as déjà trouvé un nom pour l'amalgame que tu devras faire !

— Bien sûr que j'ai trouvé un nom. Je te rappelle que je suis la plus grande fan de Ladybug et Chat Noir ! Je fais partie de l'équipe à plein temps et ça fait partie de nos caractéristiques, trouver des noms qui claquent ! »

Adrien retînt un rire. Alya avait réussi à calmer ses inquiétudes en trois phrases. Il était toujours anxieux, mais il se sentait libéré d'un poids.

Soudain, un bruit de toux le fît sursauter. Il se tourna vers le couloir qui menait aux chambres et aperçut sa femme, debout et tremblante.

Il se précipita vers elle, la serra dans ses bras et la guida vers le canapé, l'invitant à s'asseoir. Marinette se blottît contre lui, marmonnant qu'elle avait très froid, et faim.

Adrien la serra dans ses bras avec douceur, alla lui chercher son pull polaire préféré, noir avec un design de chat sur la capuche. Marinette sourît en enfilant le pull, et serra la main de son époux.

« Je vais préparer le déjeuner, Mari-cœur. Reste là, et s'il te plaît, ne te fatigue pas trop. Tu n'aurais même pas dû te lever...

— Tu comptes vraiment m'immobiliser complètement, Chaton ?

— Pas t'immobiliser, non. Mais t'obliger à te reposer au maximum. Le système immunitaire est plus efficace quand on est reposé et il pompe énormément d'énergie. Tu as très mal dormi ces deux dernières nuits, alors tu ne dois pas te surmener.

— D'accord, d'accord, murmura-t-elle, je reste calme.

» Ça ne te dérange pas trop, Alya ?

— Non, ne t'inquiètes pas pour moi, répondît la journaliste avec un sourire, mais j'espère que ce sera provisoire. Je ne suis qu'une suppléante, moi.

— Oui, c'est vrai. »

Marinette et Alya continuèrent de discuter, théorisant sur l'identité des jeunes héros, leurs camarades. La bleutée en voulait toujours à Su-Han d'avoir mis en danger ainsi des petits. Et puis elle avait beaucoup de mal à digérer qu'il ait confié des Miraculous à des jeunes de onze ou douze ans, alors qu'il avait critiqué Maître Fu pour avoir donné ceux du Chat Noir et de la Coccinelle à des adolescents de quatorze ans !

Alya sourît. Elle était en théorie d'accord avec son amie, mais elle devait reconnaître que Maître Su-Han avait fait un bon choix. Ces enfants étaient extrêmement forts, et dotés de ces puissants Miraculous ils étaient un vrai avantage dans les combats. Et puis, Lila ne voulait pas les blesser, ce qui facilitait les choses.

« Y a aussi un truc que je voudrais comprendre. Elle a dit qu'elle ne se battait pas pour elle... Mais pour qui elle se bat, alors ?

— Félix, répondît Adrien en venant leur apporter des verres d'eau, je suppose qu'ils veulent ressusciter sa mère. Il a vraiment très mal vécu son décès, et il ne s'en remet pas, même si c'était il y a sept ans.

— Comment ça se fait, s'étonna Alya, enfin je veux dire... C'est normal d'être attaché à sa mère, mais... À ce point, ça m'étonne.

— Félix et Amélie avaient une relation très fusionnelle, soupira Adrien.

» Ils étaient extrêmement proches l'un de l'autre et n'avaient pas de secrets. Enfin... C'est ce que disait Maman. Et elle disait que c'était malsain, qu'il aurait dû garder des secrets, mettre des distances ou ça se retournerait contre lui. Elle avait raison, puisque maintenant il ne sait pas se relever après sa mort.

» Et puis, Félix n'a pas d'amis. Enfin il n'en a qu'une, Lila, et nous savons tous les trois qu'elle n'est pas exactement l'amie parfaite. Même si elle a l'air de tenir vraiment à lui...

— Un peu plus que ça, même, s'exclama Alya, vous avez vu comme elle s'est effondrée ?! Elle ne jouait pas, vraiment. Elle veut vraiment l'aider !

— Une idée de ce qu'Aqualta a bien pu lui dire ? C'était excessivement étrange, commenta Adrien.

— Aucune, répondît la journaliste, c'était vraiment bizarre. C'est comme si elle avait su exactement quoi dire, elle était tellement sûre d'elle...

— Oui, marmonna Marinette, j'ai regardé la vidéo c'est un peu bizarre, c'est plutôt le genre de Pesce de foncer sans douter et réfléchir.

— Elle lui a demandé de créer le Lien, déclara Adrien, et on a beau eu lui dire de ne pas y aller, elle a foncé quand même. Oxi a proposé de l'accompagner, mais elle a catégoriquement refusé... »

Il tendît une tranche de pain avec du pâté à la bleutée, réfléchissant à cette attitude étrange.

Puis il murmura, presque sans se rendre compte qu'il laissait sa pensée se répandre dans la pièce.

« C'est typiquement le genre de trucs stupides que j'aurais pu faire pour Ladybug...

— Pardon, s'étrangla Marinette.

— J'ai l'impression qu'elle sait quelque chose que nous ne savons pas sur Lila. C'est vraiment bizarre...

» Mais pour le parallèle avec Ladybug... C'est compliqué, mais aller parler au Papillon, si tu n'avais pas pu, même en sachant à quel point c'était dangereux, j'y aurais été. Ne serait-ce que pour découvrir des indices sur lui...

— Je sais, marmonna-t-elle, tu étais complètement fou...

— Bon..., Alya jeta un regard à sa montre, je vais devoir y aller, sinon je vais être en retard, et les supérieurs sont pas exactement pratiques, donc vaut mieux que je me dépêche. Et ne vous inquiétez pas, vous pouvez compter sur moi !

» J'espère que tu iras bientôt mieux, Marinette. »

Ils se dirent au revoir, se serrant dans les bras, se saluant.

Alya salua ses deux partenaires une dernière fois depuis la porte, puis fila sur son lieu de travail, s'achetant un sandwich dans une boulangerie sur le chemin.

Du côté des amoureux, Adrien prépara un repas rapide à Marinette, et déjeuna avec elle, avant de l'emmener se recoucher comme elle le réclamait.

************

Le soir.

Hugo ouvrît la porte de l'appartement, puis laissa passer sa sœur, comme chaque soir. Mais il sentît tout de suite qu'il y avait un problème. Son père était assis sur le canapé, la tête dans les mains, manifestement épuisé.

Le garçon déposa son cartable devant la porte, s'approcha d'Adrien, s'assît à sa droite et lui passa un bras autour des épaules.

« Papa, qu'est-ce qui se passe ? Tu n'as pas l'air bien...

— Je... Je m'inquiète pour Marinette. Votre mère est malade les enfants, je ne sais pas ce qu'elle a. Elle n'est pas bien depuis deux jours, je n'arrive pas à la soigner, je...

— Ça va aller, Papa, assura Emma en venant s'asseoir à gauche de l'adulte et en lui prenant la main, ça va aller je te le promets. On va trouver une solution. Peut-être que ce n'est rien de dangereux... Il faut appeler un médecin, d'abord, avant de paniquer.

— Merci les enfants... C'est idiot, mais j'ai peur, tellement peur... Je ne veux pas la perdre.

— Non, c'est pas idiot, répondît Hugo.

— C'est même parfaitement compréhensible, ajouta sa sœur. »

Adrien sourît et serra ses enfants dans ses bras. Il était soulagé de leur avoir parlé et leur optimisme lui réchauffait le cœur.

Ils allaient y arriver. Ensemble.

************

2255 Mots.

Je suis contente de mon chapitre, vraiment. Parce que j'ai réussi à garder les relations d'Adrien et Marinette « intactes » malgré le fait que, dans mes scènes, je les perçois vraiment en adultes. Et c'était ça le défi principal.

Ensuite, je trouve la dernière scène beaucoup trop chou ! Ils sont mignons comme tout Hugo et Emma, vous n'êtes pas d'accord ?

Et puis, je n'ai pas mis trop de temps à l'écrire, et ça compte vraiment dans l'appréciation que je donne...

Et vous ? Qu'en pensez-vous ? Donnez-moi vos avis !

Bises,

Jeanne.

(Ecrit le 29/09/2021)

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