C H A P I T R E 6

PDV  AileenCampbell

Paris, Samedi 28 Janvier.


Cela doit bien faire une demi heure que nous sommes devant la cathédral de notre dame. Il est presque onze heure du soir et la place est toujours pleine de passant, comme tout les soir à cette heure. Ce site est toujours bondé de touriste, de couple qui roucoulent sur les bancs, de groupe prenant des photos devant le monument illuminé par des spots... Ils continuent de vivre sans savoir que nous sommes parmi eux, les Surnaturels. Et pourtant tous sont au courant de notre existence, mais cela me fascine de les voir faire comme si de rien n'était, comme si la vie restait normal, après tout, nous ne faisons rien. Cela fait une semaine que nous sommes à Paris et à part dans les journaux télévisés et les affiches dans la rue, nous n'avons pas encore entendu parler de nous. Ce pays est plutôt discret, les gens ne laisse rien voir sur leur visage, leur humeur. Il ne font que continuer à vivre. Et pourtant je suis sûre qu'au fond, ils s'inquiètent du danger que nous pouvons représenter. Si nous nous dévoilons devant toute ces personnes, elles fuiraient, sans aucun doute...

- Tu es sûre que c'est bien aujourd'hui que nous avions rendez-vous ? Demande Jessie à Nina en serrant son manteau de laine noir contre elle.

- Joe m'a envoyer un message il y a une heure pour me dire qu'il serait là Onze heure Dix. Il est Cinq.

Je continue d'observer les alentours, les bras de Derick autour de moi. Il pense que c'est pour me réchauffer mais je suis sur que c'est lui qui en a besoin, il sait que je ne crains pas le froid. Je suis avec ma veste en cuire et un simple tee-shirt alors qu'il fait presque sept degrés et je ne présente aucun signe de froid. Ce doit être pour ça que quelque fille me regardait avec un drôle d'air tout à l'heure, ou peut-être à cause de mes yeux couleur feu qui ressortent plus que d'habitude.

Annabelle et Jessie sont arrivées deux jours après nous. Nous sommes allés les chercher à l'aéroport avec Kristy et Nina, j'appréhendais leur venue et je ne m'attendais pas à des réactions chaleureuse. Elles se sont contentées de me faire la bise en souriant poliment. C'est déjà ça. Mais je n'ai pas beaucoup parler. Je n'osais pas. Il n'y a que lorsque nous abordons le sujet des cristaux et de notre rôle à jouer là dedans que nous arrivons à communiquer sans bafouiller. J'ai beau essayé, lorsque je les regarde, je n'arrive pas à oublier ce que j'ai fais à Jessie. Derick et Nina n'ont eu de cesse de me répéter que je n'y était pour rien, je ne peux m'empêcher de culpabiliser.

Pourtant nous sommes toute là, à part Moira.

- Tenez le voilà, préviens Kristy en faisant signe de la tête.

Nous nous retournons en s'attendant à voir Joe et Anita, ce couple inséparable, mais lorsque nous le repérons sous son imperméable marron, nous sommes surpris de voir une grande blonde à ses côté. Sa queue de cheval se balance de gauche à droite à chaque pas qu'elle fait et ses grands yeux nous scrute une à une.

- En voilà une surprise, lance Kristy d'un ton sarcastique.

- Je ne vois pas en quoi cela est surprenant je suis dans le même bateau que vous, réplique Moira avec un petit sourire avant de poser les yeux sur Derick. Tu as le bonjour de ton père !

Mon petit ami ne dit rien à part un signe de tête.

- Joe, vous n'avez pas oublié le colis ? Demande Nina.

- Non bien sur. Je les ai transféré dans la bibliothèque. Et toi Derick ? Tu as bien la pierre de Lune ?

- Oui Monsieur.

Il se détache de moi pour sortir la pierre de sa poche.

- Bien, alors nous avons ce qu'il nous faut. J'ai du retourner les livres à la maison pour trouver ce qui inverserait le sortilège de protection du Solstice, Anita était sur le point de s'arracher les cheveux, mais...

Il farfouille dans ses poches intérieur avant d'en sortir un petit journal à la couverture en cuire graver de signe celtique, un peu usé sur les bords.

- Je l'ai enfin trouvé. J'ai eu peur de ne pas en avoir une sous la main.

- Cela ne va pas être dangereux ? Le Solstice est un endroit censé rester secret.

- Ne vous en faite pas. Ceci est un cas d'urgence, j'ai du le protéger pendant la période de la seconde guerre mondial, je devais cacher son existence alors que la notre était en danger. Je n'ai pas pris le temps de décrocher la serrure avant, ricane-t-il en se retournant sur l'église.

- Je pense que nous pouvons entrer. Le site touristique doit-être fermer.

- Et comment on s'y prend ? Demandé-je.

- Je connais un raccourcis, dit-il avec un clin d'œil.

Nous marchons quelque mètre afin d'entrer dans la bouche de métro en suivant de près notre guide. Jessie se demande pourquoi devons-nous passer par là alors que l'entrée de la Cathédrale est à l'opposé, Joe lui répond que la seule solution pour entrer sur un lieu fermé sans se faire remarqué, c'est de passer par les sous-terrain.

- Vous avez pensé aux caméra ? Aux agents de sécurité ?

- Ce sont des agents RATP, mademoiselle Williams. Et vous avez de la chance d'avoir un magicien parmi vous pour nous cacher du regard des caméra, dit-il en s'arrêtant devant un renfoncement où se cache une porte en métal.

Il attend quelques seconde que le couloir se vide avant de frapper six coups sur la porte. Nina sursaute au bruit métallique qui résonne bruyamment autour de nous mais qui, curieusement n'attire l'attention de personne.

- C'est quoi cette odeur ? Remarque Moira.

- L'urine, dis-je impassible.

- Et il n'y a pas que ça, ajoute Kritsty en grimaçant de dégoût.

- Ca y est.

La porte se met à grincer en s'entre ouvrant. Joe la pousse afin de nous faire entrer un par un dans ce qui semble être un tunnel sombre, humide, embaumer cette fois d'une odeur de métal et...

- Des rats ??! s'étouffe Annabelle en s'agrippant à sa sœur.

En effet, deux grosses bestioles viennent de passer rapidement sous nos yeux et prêts de nos pieds. Moira et Nina retiennent un hurlement tandis que Derick se retient de rire et moi de vomir... Cela commence bien !

- Et si on avançait sans regarder ? Proposé-je.

- Bonne idée ! Soutient Jessie.

Joe nous fait signe de le suivre tout droit. Nina serre son long manteau noir en laine contre elle sans regarder sous ses pied et en ignorant les bruits de rongeur autour. Kristy reste accrocher à son bras tout comme moi et Derick qui est bizarrement calme pour un soir de pleine lune. Bon. C'est une éclipse lunaire, elle ne fait donc pas totalement effet, mais mise à part ses yeux qui ont tendance à changer de couleur et son cœur qui bat plus vite, il n'a pas l'air trop à crans comme il a l'habitude de l'être durant cette période. 

- Ne me dites pas que c'est le chemin qu'on va devoir faire chaque fois qu'on voudra y accéder ?

- C'est le chemin le plus discret. Mais libre à vous de forcer l'entrer de l'église et la porte principale du Solstice vous même.

- C'est possible ?

Je dévisage Derick en souriant.

- Étant un lycanthrope ça ne devrait pas poser de problème. La Cathédrale à eu son lot d'évènement fantastique au cours de ses 800 dernières années.

- Dans ce cas pourquoi ne pas l'avoir fait ? Demandé-je.

- Parce que nous ne sommes pas là pour attirer l'attention, Mademoiselle Campbell. Ce n'est ni le lieu ni le moment. Avec la découverte des surnaturels, beaucoup de gens sont inquiets et peuvent aisément réagir de manière excessive si jamais un seul d'entre vous se fait remarquer.

Il n'a pas tord. Les français ont beau ne rien montrer et ne rien crier sur les toits mais le monde entier est au courant pour nous, il serait mal avisé de se mettre à découvert dans un lieu bondé.

- Il fut un temps ou je pouvais rentrer et sortir de la Cathédrale sans faire la queue ou présenter un badge à l'entrer. Cela a empirer lors des attaques terroriste. A présent je passe toujours par ici en attendant de créer un portail qui permettra d'y accéder plus facilement.

- Et pour les élèves et les autres surnaturels qui voudraient s'informer ? Demande Jessie.

- Ils ne viennent plus ici. Ou très rarement. C'est pourquoi nous avons fait des copies de quelques bouquins. Mais pas de tous ni entièrement ! Sinon cela ne servirait plus à rien de préserver ses lieux. Nous devons garder une part de mystère !

Après avoir traverser les couloirs aux murs verdâtre et humide à la pestilentiel odeur d'égout, nous nous arrêtons en face d'un escalier de pierre qui monte vers une porte en bois de chêne.

- Nous y voilà. Je monte le premier pour ouvrir la porte et dégager le passage, puis ce sera votre tour.

Je fais signe aux filles de passer en premières après que Joe est ouvert le passage. Lorsque nous arrivons ma vue s'adapte rapidement aux changement de lumière. Il fait toujours sombre, mais les bougies et les vitraux donne une ambiance beaucoup plus religieux et symbolique. Je suis surprise de me trouver là, alors que nous venons d'un endroit qui n'a strictement rien à voir. L'odeur d'humidité est encore  présente mais beaucoup plus agréable qu'il y a cinq minutes. Je sens à présent la vieille pierre, la cire brûlée et l'encens.

- D'autre personne sont au courant que se passage existe ? S'interroge Moira en regardant bouche bée la hauteur sous plafond.

- Deux ou trois, marmonne Joe en clignant de l'œil. C'est par ici.

Nous marchons dans les bas côtés en prenant le temps d'observer l'architecture gothique impressionnante avec ses plafond en arc bouté, les lumières des bougies éclairant les petite statuettes au visages tristes, les nombreux banc faisant face à l'autel principale.

Le silence est interrompu par le son de nos pas alors que nous nous dirigeons vers la chapelle St George. Malgré le fait qu'il fasse nuit, le vitrail nous éclaire le chemin.

Nous nous arrêtons là.

- L'entrée est juste ici.

Un silence surplombe l'ambiance. Nous nous regardons à tour de rôle puis autour de nous.

- Et... ? Murmure Kristy en interrogeant Joe du regard.

- Et c'est là que nous intervenons, Mademoiselle Williams, dit-il en sortant son journal en cuire. J'aurais besoin de la pierre Derick.

Celui-ci s'exécute sans dire un mot et sort la pierre de son sac à dos.

- Pourquoi nous appel-t-il jamais par nos prénoms ? Chuchote Kristy à l'oreille de Nina qui lui répond d'un sourire.

- Parce que j'ai du respect pour les dames, Mademoiselle, répond-il en tournant les pages du journal.

- Et pas pour moi ? S'exclame Derick.

Je pouffe de rire avec les sœurs Holmes et Kristy, Joe lève les yeux de son journal sans dire un mot, son regard suffit et Derick lève les mains sans insister.

Je profite pour regarder les deux statuts autour de moi ainsi que deux médaillons se trouvant parmi les vitraux. On ne les remarque presque pas, je les observe plus longuement, mon intuition me dit qu'ils ne sont pas la par hasard.

- Bien ! Je l'ai trouvé.

Joe me tire de ma contemplation et je me tourne rapidement vers lui alors qu'il se place au niveau du halo de lumière créé par le vitrail. Il oriente ensuite la pierre de façon à ce que la lueur blanchâtre se dirige au bon endroit, c'est-à-dire vers l'un des médaillons. J'étais sure qu'il n'était pas là pour rien, pensé-je satisfaite.

- Le secret est de se servir de la pierre de lune pour imiter sa couleur, énonce Joe tout en restant concentrer sur ses gestes. Et comme cette pierre est imbiber de la magie d'un Lunairien... Ce sera d'autant plus efficace.

J'ignore si c'est lui, sa concentrations et ses gestes précis ou si c'est le froid et l'atmosphère religieux qui nous tient immobile et tendu comme des arcs, mais ça marche bien.

La lumière de la pierre est dirigé droit sur l'un des médaillons. Joe se tient à présent complètement immobile ; on le confondrait presque avec une de ces statuette. Seule ses lèvres remuent :

- Je vais à présent prononcé la formule, dit-il à voix basse.

Nous attendons la suite sans bouger, jusqu'à ce qu'il murmure des mots en latins si bas qu'on l'entend à peine :

- « Nisi per voluntatem luna, hoc aperit ostium »

Après cette seconde progresse le bruit d'un ruissellement ; la lumière scintille encore plus, suivit d'un claquement semblable à une serrure qui se déverrouille. Pourtant ni Joe ni nous ne bougeons un cil. Seulement nos yeux pour guetter l'ouverture d'une quelconque porte.

Mais c'est finalement les murs derrière la statuts à notre droite qui s'écartent sous un bruit de pierre qui roule. Nous nous tournons tous dans cette direction quand des flammes au bout des torches en métal s'allument d'elle même pour éclairer le passage. Nous nous mettons tous à sourire bêtement en se regardant. Je me sens comme une petite fille qui à trouver la cachette aux trésors. Jessie applaudit en sautillant pendant que Joe ferme son journal d'une main, le claquement résonne autour de nous, il semble fier de lui.

- Après vous !

Je suis soudainement impatiente d'entrer.




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