C H A P I T R E 3
Je suis restée assise sur mon lit une bonne heure, je me suis rongée les ongles, j'ai tripoté mes cheveux, j'ai allumé la télé juste pour zapper les chaînes, j'ai fais les cents pas en guettant l'arriver du soleil et pour finir j'ai eu le temps de me faire plein de films dans ma tête de tout ce qui peut se passer à l'avenir.
Lorsque je me retourne vers la fenêtre, le soleil est en train de se lever, enfin ! Je me dirige vers celle-ci et contemple la beauté qu'est l'aurore. Ça me soulage ; peut-être que j'arriverais à penser à autre chose qu'au catastrophe. Penser à Derick, c'est mieux. Penser au bon moment que j'ai passé avec lui et au fait qu'il soit là, tout près. Mais l'image de son visage après son réveil de toute à l'heure me revient à l'esprit : il n'a pas eu l'air de me reconnaître, il n'était pas perdu mais plutôt absent.
A ce souvenir, ma douleur au poignet revient, je découvre un hématome, comme un bracelet violet qui me couvre le tatouage. Je n'ose pas y toucher et je ne veux pas que quelqu'un le face.
Je continue de regarder par la fenêtre quand mon champ de vision capte un mouvement à ma droite. Je fronce les sourcils et me retourne vers le mirroir ; ce n'est que mon reflet. Pourtant je suis sûre que quelque chose a bouger. Je continue de me regarder lorsque je devine que quelque chose cloche : mon reflet n'a aucune expression, il est immobile, me regarde droit dans les yeux. Seulement moi j'ai toujours les sourcils froncés et la bouche entre ouverte. Je bouge, il bouge aussi avec toujours ce même visage neutre. Je lève un bras, il fait pareil. Je porte une main à mes cheveux qui ont retrouvés de leur chaleur, il fait pareil.
Ce n'est que quand je vois mes yeux devenir charbons que mes soupçons se révèlent exact. Pourtant ils ne me piquent pas, je n'ai pas les muscles tendus et encore moins de la colère. Qu'est-ce qu'il m'arrive encore ?
Ma respiration s'accélère tandis que mon reflet continue de me montrer des choses bizarre : mes cheveux se mettent à voler, comme si il y avait du vent dans la pièce, puis du feu apparaît petit à petit sur moi, de légère flamme dorées ondulent sur mes bras, mes épaules, ma poitrine, mes cheveux, le contour de mon visage, mes jambes... Comme si je me consumais, sauf je n'ai pas l'air de souffrir. Puis mon visage devient plus sombre, surtout autour de mes yeux, ce qui rend mon regard menaçant et dur. C'est ensuite autour de la chambre dans le reflet du miroir qui se met à brûler, mur après mur, meuble après meuble.
Paniquée, croyant que tout est réel je me retourne et constate que la pièce est intact. Mais lorsque mes grands yeux se reposent sur le mirroir, le feu est toujours là. Je veux les fermer mais quelque chose semble me forcer à regarder. Je serre les poings et tente d'avaler ma salive difficilement à cause de la boule qui se forme dans ma gorge.
Je sais que c'est lui qui me fait voir ces visions. Une vision où je me vois commettre le chaos et embraser tout ce qui se trouve autour de moi. J'ai beau le supplier d'arrêter, mais rien ne change. Mon visage est toujours, voir même plus sombre qu'avant. Je lève ma main tremblante vers celui-ci, mon reflet fait de même mais au lieu d'effleurer ma joue il portait son index sur sa bouche, en souriant mollement. Je ne comprends rien de ce qui m'arrive, je suis sur le point de crier mais quelque chose m'en empêche, alors des larmes coulent le long de mes joues.
Mon obscur reflet avance une main vers moi en tendant sa paume, comme pour m'inviter à le faire aussi. Puis sans que j'ordonne à mon corps de bouger, je marche vers le mirroir en tendant ma main droite pour la poser délicatement sur la glace. Je ne contrôle plus rien et pourtant j'hurle à mon corps et mon cerveaux de ne pas le faire, mais c'est trop tard, nos deux paumes semble se toucher quand une énergie forte et indéfinissable parcourt tout mon bras, me faisant trembler et inspirer si fort que j'en ai mal au poumons. Je capte de léger picotement au niveau de mon tatouage lorsque je me recroqueville.
Je garde les yeux fermer en retenant mon ventre avec mon bras gauche. Des point blanc se forment derrière mes paupières et un vertige me déstabilise. Je manque de m'écrouler par terre quand quelqu'un arrive de derrière pour me retenir, me porte dans ses bras jusqu'à mon lit, je suis entre l'éveille et l'inconscient.
J'entends ensuite quelqu'un m'appeler mais les sons ne sont que des bourdonnements dans mes oreilles. Je me force à ouvrir les yeux, c'est difficile mais ma volonté de ne pas m'évanouir prend le dessus. Alors j'attends que ma vision devienne plus net, sans répondre à l'appelle de mon interlocuteur. J'ai des bouffés de chaleur, la nausée et je me sens humide, je transpire.
- Aileen ! Secoue toi !!
Les cris deviennent plus claire, ma vue aussi. Le visage de mon chauffeur se dessine sous mes yeux : il a l'air fatigué, anxieux, il n'a pas beaucoup dormi, il doit se sentir obligé de veiller sur moi car je suis sous sa responsabilité. Je ressens tout ça. Mon empathie est revenu. Mais moi, je ne sais toujours pas ce que je ressens à ce moment là, à part une horrible envie de vomir.
- Aileen !!
Je me réveille enfin.
- Dés...olé...
- Quoi ?
- Déso... Désolé...
- Pourquoi ?
Trop long à expliquer. Je lutte pour ne pas vomir puis ferme les yeux en reprenant mon calme.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Lui aussi semble reprendre une respiration régulière, car son pouls s'est accéléré lorsqu'il m'a trouver.
- J'ai... Je...
Je reprends mon souffle et ouvre les yeux.
- Je suis...
Comment expliquer ça...
- J'ai eu une vision.
Cela m'a demandé un effort surhumain pour sortir une phrase complète.
- Ok... Est-ce que tu serais capable de me la raconter ?
Je secoue la tête. Non. Pas maintenant. Je me sens trop faible. D'autant que ce n'est pas une, mais deux visions à raconter.
Il acquiesce en se levant pour placer des coussins contre la tête de lit, tire le draps avant de me porter pour m'asseoir et me couvrir. Je n'ai pas froid, au contraire mais ce geste attentionné me fait plaisir.
Ma tête se penche en arrière contre la tête de lit, je respire fort tandis qu'il m'apporte un verre d'eau fraîche. Je regarde le verre d'eau en analysant ma force. Ça ira. Je lève mon bras qui ne tremble plus autant qu'avant et prend le verre entre mes mains avant de boire trois bonne gorgées. Je le remercie en souriant faiblement, lui redonne mon verre quand je remarque que mon poignet droit n'a plus l'énorme bleu. Étonné je l'examine de près et l'effleure de mes doigts. Mark me le prend délicatement pour le regarder à son tour en le tournant avant de poser les yeux sur moi. Il a remarqué l'absence de coupure.
- Je croyais que tu ne pouvais pas guérir ?
- Moi aussi.
Je réponds d'une voix faible mais claire.
- Tu te sens de m'expliquer ?
Je ne dis rien et me remémore tout ce dons je me souviens. Et je m'en souviens très bien. Impossible d'oublier.
Je lui raconte ma première vision quand j'étais sous la douche, du sang qui a coulé à la place de l'eau, de quand mes cheveux tombaient et enfin quand je me suis retrouvée au beau milieu de la forêt avec un lampadaire qui éclairait le corps de mes parents et mon double qui était là avec ce visage sans expression ni douceur. Je lui répéte également ce qu'il m'a dit, puis le passage du mirroir.
J'ai décelé diverses expressions sur le visage fatigué de Mark : la peur, la colère, le doute. Il a l'air de se poser des questions, mais il ne m'a pas interrompu. Je finis mon récit et ne dit plus rien tandis qu'il passe ses mains dans les cheveux en soupirant :
- Si tu veux mon avis il a profité de ta faiblesse pour remonter à la surface. Il n'attend que ça, visiblement.
Il se mord la lèvres inférieur en regardant la fenêtre, puis le mirroir. Je le regarde sans rien dire pendant que mon corps reprend des forces.
- Je ne veux surtout pas te faire peur plus que tu ne l'est, Aileen. Ou te mettre la pression, mais là il va falloir que tu te remette à t'entraîner.
Il semble désolé. De toute façon je ne vois pas d'autre manière de traiter ce problème.
- Qu'est-ce que tu pratiquais comme exercice lors de tes cours ?
- Euh... Il y avait la méditation. En fait c'est Gail Lincoln et Ella Ferald qui m'aidaient à contrôler mes émotions et mes pouvoirs. Sauf que lorsque je me battais où m'entraînais au combat il m'arrivait de sentir ce... Ce truc...
Mark plisse le front, je cherche mes mots.
- C'est comme si... Comme si j'avais de brefs images qui apparaissaient dans ma tête et qui me forçaient à me mettre en colère ou... je sais pas... Le fait que je me batte ça me défoulait et me vidait, en quelque sorte. Alors j'oubliais tout et me focalisais que sur l'énergie que je ressentais ou que je voulais ressentir. C'est difficile à expliquer.
- Non, je comprends. C'est quoi ces images dont tu me parle ?
- Il y en a plusieurs. Elles ne me disent rien mais... J'ai pourtant l'impression qu'elle me concerne.
- Tu saurais me les décrire ?
- Oui. Il y a des hommes habillés d'une cape noir et rouge et on ne voit pas leur visages parce qu'ils sont recouvert d'une large capuche. En suite je vois un de ces hommes de dos qui l'enlève et qui laisse voir un tatouage, ou une marque. Un symbole...
Je me souviens de l'avoir dessiné de souvenir pas longtemps après les visions, je l'ai rangé dans un de mes sacs. Mark me propose de l'aide lorsque je commence à me lever, remarquant que je peux me débrouiller je l'en remercie et va jusqu'à ma valise pour fouiller dans mes affaires jusqu'à ce que je trouve un paquet de mouchoir entamé avec le papier dedans. Je le prends et le tends à Mark qui l'examine en le tournant dans tout les sens.
- Tu sais ce qu'il signifie ?
- Je n'en suis pas sûr. J'ai vue pleins de symbole diverse depuis que je travaille ici et ça fait déjà vingt-cinq ans, alors je ne saurais pas te le dire tout de suite. Mais si tu veux je peux effectuer des recherches.
Je souris quand il me rend le papier.
- Il y a autre chose dont tu te souviens ?
- En fait pendant mes visions et mes rêves j'entends souvent des voix, mais c'est une langue morte je crois. Voir même inconnu. Comme un mélange de latin et d'anglais. Et il y a aussi autre chose que je ressens tout le temps quand j'ai ces visions.
- Qu'est-ce que tu ressens ?
Je baisse les yeux et déglutis. Un frisson me parcourt la nuque.
- La mort.
Il ne dit rien. Je pense même qu'il s'en doutait. Je tripote mes doigts et m'apprête à changer de sujet quand il me demande :
- Tu as une idée de comment canaliser ton... Double, le temps qu'on trouve une solution ?
- Oui, j'ai le bracelet spéciale bipolaire et mon arrière grand-père m'a conseillé d'écouter Les Nocturnes de Chopin et Bach.
Je m'efforce de sourire puis il acquiesce.
- Est-ce que tu sais comment va Derick ? demandé-je en voulant changer de sujet.
Il repose les yeux sur moi, je vois dans son visage de l'incompréhension. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ouais... Euh... C'est assez bizarre en fait.
J'hausse les sourcils et l'incite à continuer.
- Quand tu es partit il est resté faire des examens, il n'avait plus aucune blessure externe ni interne, contrairement à ce que son père a dit.
- Oui ça je l'ai bien vue. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ?
- Apparemment un Loup Garou se promenait dans le Park du Taconic State.
A en croire son expression il a l'air de trouvé cela dingue et impossible. Ce que je comprends ! D'après Derick personne n'a revu de Lycanthropes depuis plusieurs années, voir même deux siècles. Ils sont considérés comme une espèce disparu.
- Et il l'aurait mordu ?
- A en juger par la version de son père, oui.
Je reste la bouche et les yeux grand ouvert. Que va-t-il lui arriver ?
- Il va bien ?
- Comme je te l'ai dit, c'est bizarre. Il se comporte comme si il découvrait le monde, comme si il n'était pas là, comme si...
- Ce n'était plus lui.
Je le coupe en avouant difficilement cette conclusion. Derick n'était plus là ? Impossible. Je ne peux pas et ne veux pas le croire. Maintenant qu'il est là, pas loin de moi, comme avant. Je veux le rejoindre et découvrir ce qu'il ne va pas. Pourquoi n'a-t-on plus cette même connexion quand on se touche ou quand je le vois ? Pourquoi est-ce qu'il a l'air de ne pas me connaitre ?
Parce qu'il n'est plus là.
Non ! Il est là. Il suffit de le trouver, c'est tout. C'est hors de question qu'on me dise qu'il n'est plus là tant que je n'en serais pas certaine.
- Où est-il en ce moment ?
Mark a compris mon attention. A son expression je devine que ce n'est pas une très bonne idée mais je m'en fou.
- Dit le moi !
- Je peux pas te laisser te mettre en danger ! On ne sait pas ce qu'il lui est arrivé ou... Ce qu'il est devenue.
Je ferme les yeux en ignorant ma boule au ventre. Non il est toujours là !
Soudain, l'énergie qui a mit tant de temps à remonter emplis tout mes membres en à peine une seconde. Je me lève de mon lit et commence à m'habiller à la hâte après avoir ordonné à Mark de se retourner. Il obéis pendant j'enfile un jean, un tee-shirt noires et mes converses. Je sors en trombe de la chambre, Mark bouge au moment où j'ouvre la porte et me rejoins.
- Aileen revient ici !
Je me retourne et le fusille du regard.
- Un petit conseille Mark. Évite de me donner des ordres parce que ce n'est vraiment pas le moment.
Je reprends ma course avec une grande détermination pendant qu'il me regarde m'en aller avant de me suivre sans dire un mot.
Je passe les portes de l'escalier pendant qu'il me guide sur l'endroit où aller. Il est dans une chambre de repos au deuxième étage de l'aile ouest.
Je ne regarde personne autour de moi et n'écoute que les indications de mon guide. C'est impressionnant comme le QG est énorme.
Nous arrivons au niveau du couloir qui mène jusqu'au porte battante, là où ils on amenés Derick pour le soigner. Nous franchissons les portes devant les regards du personnel interloqué par le bruit. Je me dirige vers les escaliers.
Ne t'emporte pas aussi facilement Aileen. Concentre toi sur lui. Uniquement lui.
Je monte les marches deux à deux, arrive enfin aux deuxièmes étages. Mark, toujours derrière moi essoufflés, m'indique le numéro de chambre pendant que je traverse le couloirs en marchant d'un pas décidé et rapide.
Nous arrivons enfin à la chambre 212. Je ne prends même pas la peine de toquer et ouvre la porte...
- Derick tu...
Je m'arrête net au milieu de la chambre sans voir personne, seulement une fenêtre brisée... Le lit est froissé mais pas défaits. Je regarde partout mais ne trouve aucune trace de lui quand mes yeux croisent les murs blanc où sont marqués des traces de griffes. Lentement je me dirige vers elles pour les examiner.
- C'est quoi ça ? demande Mark qui les a aussi remarqué.
Je ne réponds pas et porte une main sur les griffures. De la colère, de la peur et de l'incompréhension s'en dégage. C'est lui. C'est lui qui a fait ces marques.
Je contrôle ma respiration pour ne pas laisser les émotions de Derick m'envahir. Il n'est plus là et ma panique prend le dessus.
- Tu as vu quoi ?
- Rien. J'ai seulement ressentis ses émotions.
- Tu saurais le trouver ?
Je secoue la tête et me retiens de craquer. Je regarde partout en réfléchissant. En fait j'ai du mal à réfléchir parce que tout dans ma tête s'embrouillent.
- Aileen ne panique pas et concentre toi. Essaye de te mettre à sa place !
Il me prend les bras et me secoue très légèrement pour me faire réagir.
- Concentre toi !
Il crie presque ce qui me fait sursauter.
- Je ne peux pas !!! m'emporté-je.
- Comment ça tu ne peux pas ? Il y a dix minutes tu me menaçais de m'arracher la tête et maintenant tu es complètement perdu je ne comprends rien !
- Je n'arrive plus à contrôler mes émotions !! Je sens que c'est mon pouvoirs qui prend le dessus, qui apparaît quand il veut et ce n'est pas normal !!
Je remarque à peine les infirmières et docteurs qui viennent voir ce qu'il se passe, je préfère les ignorer.
- Je me sens faible et en même temps j'ai l'impression d'exploser à chaque fois qu'une émotions m'envahit ! Je pars dans tout les sens et j'ai peur de ce que je peux faire !!!
Ça y est je pleure. Encore. J'en ai marre de pleurer. Mark me regarde en détendant son visage pendant que je continue de me lamenter.
- J'en ai marre ! Je n'arrive plus à dormir ou fermer les yeux sans que je ressente la mort constamment !! Je n'arrive plus à penser ou réfléchir correctement et j'ai peur de ne plus être moi même ! Je n'y arrive pas !
Mark me prend dans ses bras pensant pouvoir me consoler, j'en ai presque honte. Il me chuchote de me calmer, me berce comme son enfant. Je me revois dans les bras de mon père et je fonds en larme à cette penser. Mes parents sont morts sans que je leur dise au revoir, sans que je ne puisse leur raconter ce que je suis, ce que j'ai vécu. Ils sont morts et Derick n'est plus là.
Je décide de me laissé aller, peut être que je vais finir par me calmer. Peut-être que je trouverais quelque chose.
Je reprends enfin une respiration normale quand il me décolle de lui pour me regarder dans les yeux. Je dois avoir une mine affreuse.
- Ca va mieux ?
J'essuie mes yeux et hausse les épaules. Non, mais j'ai évacué ce que j'avais besoins d'évacuer. Et cette étreinte m'a fait du bien.
- Maintenant pense à Derick. Qu'est-ce que tu ressens quand tu pense à lui ?
Je continue de le regarder dans les yeux, les miens sont pleins de larmes et mes joues humides. Mais je me calme. La visions de son visage, de son sourire. Son odeur me revient en mémoire je sens l'apaisement m'habiter.
- Voilà. Maintenant tu peux réfléchir.
Je ne me concentre que sur Derick. Je n'ai plus le lien, je ne sais pas à quel moment je l'ai perdu, mais je peux me servir de mon empathie. Je m'assoie sur le lit pendant que les gens se mettent à s'agiter en constatant qu'un de leurs patients qui est censé être surveillé a disparût.
Mark a encore sa main sur mon épaule, j'ai le regard dans le vide.
Mon esprit le cherche, je veux me servir de mes sens : alors j'utilise mon odorat pour sentir son odeur, ma vue pour percevoir les traces de ses émotions qui parcourent la pièce comme une traîné de poudre blanche brillante qui sort à travers la fenêtre, puis je guide mon ouïe au plus loin afin de déceler ne serait-ce qu'un battement de cœur ou une respiration.
Je me laisse porter par tout mes sens et me sens légère quand tout d'un coup je perçois tout autre chose : la peur, l'odeur de la forêt et des arbres, il me semble entendre mon cœur qui s'accélère et mes pieds nues traînés sur les épines de pins. Ou peut-être est-ce ses sensations à lui ? Ses bruits de respirations emplissent mes oreilles. Surprise de ce qu'il vient de se passer je me redresse sur le lit et fixe l'extérieur.
- Je sais où il est.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top