C H A P I T R E 27

PDV Derick Wanderbilt

Figé devant la frontière du village sous la pluie je repense à la vision du « fantôme » d'Aileen au dessus de moi. J'ai besoin de me souvenir de son visage, de sa voix. Je me souviens d'un « Je t'aime ». Je suis prêts à la rejoindre et pourtant je reste là, sous la forme de cet animal géant. La chair humaine et les infime bruits que je peux détecter me déconcentre sur mon objectif.

- Tu ne peux pas partir comme ça.

L'odeur vient de là. La transpiration mélangé à de l'inquiétude, de la peur et un soupçon d'amour. Mon souffle est rauque, mes pulsions cardiaque rapide.

- Je sais ce que tu compte faire.

C'est pour ça qu'il m'empêche de partir ?

- Tu n'as pas le droit de m'en vouloir parce que j'essaye de te protéger. Je ne veux pas que tu souffre.

Cette fois je me retourne en grognant légèrement.

- Trop tard.

Je ne pensais pas que je pouvais parler, pourtant ma voix inhumaine et sépulcrale vient de sortir naturellement. Je détecte de la surprise chez Stefen, ainsi que de la supplice. Je décide de le laisser s'approcher en essayant de fermer mes sens olfactif.

- Je comprends que tu ai besoin d'elle, comme j'ai eu besoin... Comme j'ai besoin de ta mère. Tu crois que je n'ai pas de cœur ? Que je ne sais pas ce que c'est que d'aimer une personne au point de se perdre soit même ? Au point de se foutre des conséquences ? S'il te plais, ne me rejette pas parce que j'ai voulut te protéger de ce qu'on a vécu. J'ai eu peur, pardonne moi.

- Alors laisse moi partir.

Cette voix caverneuse ne me ressemble tellement pas que j'en ai moi même des frissons. Je perçois à présent un malaise ainsi qu'un soulagement. Mon père hoche la tête les lèvres pincées.

- Tu as oublié ça.

Il me lance quelque chose que je rattrape immédiatement dans un grand geste brusque. En ouvrant la paume je découvre une pierre blanche. Ne comprenant pas je regarde mon géniteur.

- Cette pierre renferme tes pouvoirs de Lunairien. J'ai cru comprendre que tu tenais à ton passé.

Une trace de mes anciens pouvoirs ? 

- Je suis prêts à te laisser partir. Mais je te préviens, je ne serais jamais loin de toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit je te retrouverais. Tu es mon fils et je t'aime. Peu importe ta rancune envers moi.

Je le regarde dans les yeux, il a l'air sincère. Je ne dis rien mais je me sens plus calme et apaisé, mon pouls ralentit quand un changement s'opère en moi.

Je commence à m'agiter, la pierre m'échappe des mains quand je m'accroupis sur le sol humide en hurlant. Mes muscles diminuent, toute ma force animal s'en va pour remplacer celle de l'homme. Je me laisse tomber par terre, nue. La pluie tombent à grosse goûte sur moi quand je reprends mes esprits, la pierre blanche est devant mes yeux, j'essaye de l'atteindre quand mon père arrive pour me couvrir avec son coupe vent avant de m'aider à me lever.

Nous marchons mais j'ai du mal à rester de bout, toute ma force s'est immédiatement envolée en un regard. Dans ma main je garde la pierre blanche contre moi. J'ignore pourquoi mon père me l'a donné mais je sens que j'en ai besoin. J'en ai besoin pour me rappeler ce que j'étais et ce que j'ai perdu. Ou ce que je ne dois pas perdre.

Nous entrons enfin dans le bungalow. Il me dépose sur le canapé avant de me donner une, puis deux couvertures avant de se précipiter dans la salle de bain pour m'essuyer les cheveux et le visage. Je n'ai plus la force de bouger, je tremble même de froid.

- Tu reprendra tes forces demain.

Demain ? C'est trop long...

- J-je... Je dois part... Partir...

Ma voix est devenue aussi tôt plus posé et claire, j'essaye de me relever mais je n'ai pas le courage ni la force... Ni même la volonté. Stefen me regarde un instant en pinçant les lèvres. Il sait que je ne veux pas resté mais il comprend.

- Tu n'es pas en état fiston. Le sortilège t'as beaucoup secoué, tu dois te reposer. Tu partira demain...

Ces derniers mots sortent difficilement de sa bouche. Je ferme les yeux en savourant la chaleur de l'habitat et des draps qui m'entourent, tout en serrant la pierre contre mon torse.

~

PDV Aileen Campbell

- Pourquoi je n'arrive pas à dormir ?

Je grommelle sur mon oreiller, les jambes recroquevillées sous la couette pendant que Steve me tient compagnie assis à côté de moi.

- Tu penses trop.

- Ca fait deux semaines que je penses trop, je suis à deux doigts des troubles mentaux et des hallucinations.

- Tu n'as pas le cerveaux d'un humain, c'est donc théoriquement impossible.

Je me frotte les yeux. Voilà qui est rassurant, cependant j'ai envie de plonger dans un profond sommeil et pas seulement cinq petites minutes de somnolence !

- Tu ne devrais pas rester tout le temps avec moi le soir. Tu n'as pas d'autre obligations ?

- Ma seule obligation est de veiller sur toi quand tu as besoin. Je resterais autant de nuit qu'il le faut.

Je ris silencieusement. Cette nuit a été une longue nuit, je me retiens de pleurer, ou alors je n'y parviens pas. Au fond de moi quelque chose empêche toute tristesse et désolation d'entrer en contact avec mon cœur. Une chose est sûre ne pas penser à Derick est difficile malgré le lien qui s'effile d'heure en heure, mes sentiments pour lui sont suspendu dans le vide, je ne sais plus où j'en suis. Annabelle et Jessie ont insisté pour que je reste avec elles afin de me tenir compagnie ; je ne suis pas restée mais je leur ai promis de me réintégrer à la vie sociale à partir de demain. Pour ça il faut que je récupère mes nuits...

- Je ne veux pas que tu étouffe tes émotions.

Je fronce les sourcils à l'entente de cette réflexion.

- Qui t'as dit que j'en avais l'intention ?

- Personne. Je le dis car j'y ai moi même songé un jours, même plusieurs.

Je me tourne vers lui, intrigué par cet aveu.

- Pendant la guerre j'ai non seulement tué pas mal de gens, des humains, mais j'ai aussi perdu beaucoup de mes amis, dont une femme...

- Oh...

Il baisse les yeux. C'est la première fois que je l'entends parler de cette femme et visiblement il n'a pas l'air de vouloir s'en cacher puisqu'il continue :

- Elle était infirmière. Nous nous sommes déjà vu lors des premiers jours de mission puisqu'elle est intervenue plusieurs fois sur le terrain. Une blonde au yeux bleu, tout ce qui a de plus classique. Et pourtant elle était tout le contraire. Forte, courageuse, drôle, têtu et autoritaire.

Il sourit en se remémorant, c'est également la première fois que je vois autant de tendresse dans son regard, puis de la tristesse.

- Nous avons eu de nombreuses occasion pour discuter, certes pas aussi longtemps que je l'aurais voulut. En revanche nous nous sommes embrassé une fois. Une fois seulement. C'était assez mémorable.

- Comment est-elle morte ? demandé-je sans osé dire le mot.

Je regrette immédiatement ma question lorsque je vois son changement d'expression.

- L'équipe a été transféré à Berlin pour une semaine et demis. Elle devait venir avec nous pour une opération de routine mais... Il y avait beaucoup trop de blessés à l'hôpital alors elle s'est portée volontaire. Lorsqu'on s'est éloigné avec le camion j'ai entendu le bruit des avions qui volaient trop près du sol, les Nazis ont bombarder l'hôpital, du moins ce qu'il en restait. Je suis immédiatement redescendu, j'ai couru comme un fou jusqu'au bâtiment. Il ne restait plus que des ruines et des corps carbonisés.

Je suis prise d'un pincement au cœur quand je vois son visage triste et ses yeux perdu dans ses souvenirs. Sa pomme d'Adam tressaute et ses poings se serrent. Je connais se sentiment. Il ferme soudainement les yeux comme pour se tirer de sa rêverie puis soupire.

- J'ai eu un pressentiment ce jours là. Je ne sais pas pourquoi, tout me disais de ne pas la quitter, de la convaincre de rester. Mais je suis quand même partis. Je m'en suis tellement voulut, j'étais en colère, désespéré, triste. Toute ses émotions... J'ai tellement accumulé pendant cette période qu'il m'est arrivé de perdre pied plus d'une fois. Ca ne s'est arrêté que lorsque j'ai tué Oscar. Enfin... que je pensais l'avoir tué.

Oscar. A la simple entente de ce nom qui résonne dans ma tête je m'assied sur le lit en bloquant ma respiration, mes muscles se tendent, tout mes sens se ferme, puis se décuplent. Ce simple nom me met dans un état second, si bien que Steve s'empresse de poser une main sur mon épaule pour me faire reprendre mes esprits. Ce n'est pas le moment de s'énerver, c'est le moment de dormir !

- Excuse moi, je ne devrais pas en parler. Respire.

Sa voix me fait revenir à moi.

- Ca va, soufflé-je.

Je me rallonge doucement sur le dos, rabat ma couette sur moi et respire calmement, ma tension s'abaisse, tout comme les battements de mon cœur.

- Excuse moi.

- Vient là, me dit-il en m'invitant à se blottir contre lui.

Ma tête contre son torse je me laisse caresser les cheveux. Ce contact familier m'apaise, je n'ai pas eu ça depuis ce qui me semble être une éternité.

- Tu as besoin de te retrouver. Tu as été embarquer dans ce monde si rapidement que toute ta vie de jeune adulte à été chamboulé et mise totalement à l'écart, j'en suis désolé pour ça.

- Ne t'excuse pas, ce n'est pas toi qui a envoyé les boules de feu.

- Mais c'est moi qui t'es fais faire le rêve.

Je ne dis rien et le laisse continuer. Cette étreinte et les vibrations de sa voix appelle mon sommeil tant rechercher.

- Je veux que tu oublies pendant quelques jours cette fille bipolaire aux pouvoirs incontrôlables et que tu redevienne l'ancienne Aileen. Reviens vers tes amis, écoute de la musique, fais autant de balade que tu veux, du... Shopping... Vie comme quelqu'un de normal. Et surtout fais moi le plaisir de manger avant de devenir anorexique.

Je ne comprends que les derniers mots, je souris mollement alors que j'ai les yeux fermés et que Morphée m'enveloppe toute entière. Je ne sens plus qu'un baisé au dessus de mon crâne avant de m'endormir. Enfin.

~

PDV Derick Wanderbilt

A mon réveille tout me paraît plus clair. Je suis nue sous des draps de laine qui me gratte, j'ai encore ma pierre blanche dans la main, je suis beaucoup moins épuisé qu'hier et je n'ai pas perdu en vue mon objectif.

Je me lève doucement en constatant l'heure sur la pendule : dix heure moins le quart. Il n'y a pas de soleil, l'humidité est toujours présente. Lorsque je me tourne sur la salle à manger et la cuisine je ne vois personne. La porte de la chambre de mon père est ouverte, la mienne aussi. Lorsque je me retourne je vois des sacs de voyage. Mes affaires ? Je me rappelle. Stefen à enfin compris.

La porte d'entré s'ouvre sur lui, un sourire soulagé aux lèvres et un sac plastique rempli d'un sandwich emballé, une canette de soda et un donut. C'est quoi tout ça ?

- Tu te sens mieux ? Me demande-t-il en posant le sac sur la table.

- Je crois. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il ne semble pas comprendre mai me répond quand même.

- Tu m'as dit que tu voulais t'en aller. Tu le décide toujours ?

- Oui.

Une moue déçut se forme sur son visage. Je souris mollement quand il part chercher quelque chose dans la salle de bain en face. Il revient avec des fringues qu'il lance sur le canapé.

- Tu aura les clefs de la voiture dans ton sac à dos et de l'argent en liquide. Tu pourra t'acheter un téléphone sur la route.

- Merci.

Toute cette gentillesse et ce calme me fait dire que ce n'est pas tout. D'ailleurs son regard le trahis, il est anxieux du fait que je parte ? Ou y a-t-il autre chose qu'il n'ose pas me dire, mon odorat le sent.

- Je sais que ça ne va pas te plaire mais...

- Quoi ?

- Thomas et Mélanie t'accompagnent.

L'information met un moment pour monter au cerveau... Ais-je bien entendue ?

- Pourquoi ? demandé-je en m'efforçant de garder mon calme.

- Richard pense qu'il est nécessaire qu'une Sorcière et un Loup-Garou expérimenté t'aide à gérer ta nouvelle nature.

- Mélanie est une sorcière débutante ? En quoi est-ce qu'elle pourrait m'aider ?

- On ne sait jamais ce qui peut se passer, une sorcière débutante ou non ça peut toujours être utile. Et puis tes professeurs sont au CSM, ils pourront l'aider à progresser.

Je soupire en secouant la tête. C'est surtout une excuse pour ne pas me lâcher la grappe. J'espérais être seule sur la route histoire de réfléchir un peu à ma nouvelle vie, mais de tout évidence on remettra cette solitude à plus tard.

- Bien, articulé-je froidement.

Je me lève avec le plaid autour de la taille pour aller prendre une douche bien mérité. 

~

J'enfile ma veste quand mon père ouvre la porte du bungalow en me demandant si je suis prêt ; je fais oui de la tête. Derrière les deux frangins m'attendent patiemment, j'évite de les regarder au risque de m'exaspérer et provoquer une première mésentente. Je prends mes valises pleine à craquer mais étrangement légère, puis sort de l'habitacle tranquillement.

En voyant les gros sac que portent mes deux accompagnateur je me demande si la barque sera capable de supporter le poids.

- Je vous accompagne jusqu'en bas, propose Stefen.

Le lac est toujours aussi calme, la brume toujours présente. Mise à part les sirène, je n'aurais jamais vu ce qui se cache sous l'eau, je suis un peu déçut.

Richard discute à côté de la barque avec mon père pendant que nous mettons nos sac dedans. Je n'ai pas dit un mot.

- Vous n'aurez pas besoin de mettre vos mains dans l'eau, cela se fera automatiquement, précise Rick. Thomas je compte sur toi pour veiller sur ta sœur.

- Je peux me gérer toute seule Papa !

- Tu as beau être une sorcière tu reste une adolescente de dix-sept ans !

Elle lève les yeux aux ciel avant d'embrasser son père et de monter dans la barque. Son frère lui adresse une accolade sans mot dire, quant à moi je lui serre la main avec un petit sourire.

J'adresse un regard à mon père mais n'ose rien faire d'autre, alors que lui n'hésite pas à me prendre dans ses bras sans que je ne le vois venir. Je ne bouge pas les bras pendant un moment, jusqu'à ce que je me force à lui tapoter le dos de ma main. Je ne sais pas ce qui me prend, après tout il fait un effort pour qu'on se rapproche. Je crois que j'ai besoin de prendre mes distances, c'est pour ça que j'ai besoin d'être seule. En fait je suis pressé d'arriver. Je n'ai pas perdu mon objectif, j'ai toujours le visage d'Aileen en tête mais je sens de moins en moins cette chose qui nous lient. J'espère le récupérer.

Je me décolle de mon père qui m'adresse un sourire émue suivit d'un « bon voyage ». Je ne fais que hocher la tête avant de rejoindre les autres dans la barque.

Pendant que Thomas rame jusqu'au brouillard qui commence à se former plus loin, les deux hommes nous observent de la plage quand je remarque une chevelure rouge sortir de l'eau. Ligie nous suit de ses yeux claires en souriant, un sourire en coin malicieux, je détourne le regard.

Je suis réellement pressé de rentrer.

~

PDV Aileen Campbell.

20h00

- J'ai trouvé un appartement.

Nous levons nos têtes de nos assiettes pour regarder Nina. Mark nous a prévenue que le self serait bondé de monde à cause de la venue d'un groupe de Géologue-Scientifique. J'ignore la raison mais il n'a pas eu tord, on s'entend à peine parler. Mais cette animation ne me déplais pas, ça me rassure et je me sens bien.

Nous reprenons la discussion en se remettant à manger.

- C'est géniale ! commence Jessie la bouche pleine de steak. Où ça ?

- Paris, dans le septième arrondissement.

- C'est près de la Tour Eiffel, non ? En déduit Annabelle.

- Exact.

Elle semble réjouit de cette nouvelle, je le suis également pour elle.

- Qui a les moyens de s'offrir un appartement dans le quartier de la Tour Eiffel ?

- Et bien... Moi.

- Tu as reçut l'héritage de ta grand-mère ? demande Harry.

- Je n'ai pas tout reçut, une autre partie sont pour mes parents et un orphelinat je crois. Et j'ai travaillé je te rappelle !

- Combien coûte l'appartement ?

- Huit-cent cinquante mille euros.

Nous faisons tous une pose pour évaluer sa réponse.

- Parce que tu as ça dans ton porte monnaie ?

- J'ai des sous de côtés.

- Quand même !

- Aileen a bien 450 600 000 dollars ! s'exclame-t-elle.

Je la regarde avec de grands yeux tout comme les quelques personnes autour de nous.

- Tu veux un haut parleur aussi ? riposté-je tout bas.

- A ce prix là j'espère que tu compte faire une fête et nous inviter ?

- Non j'ai prévu de rompre tout contact avec vous d'ici la fin du mois de novembre.

Kristy lui envoie une frite pendant que Nina rigole de sa blague.

- Et ca ne t'inquiète pas trop ? Partir de la Russie pour Paris, ce n'est pas rien.

- J'y vais tout les été, je suis habituée.

Elle sourit à Harry avant de reprendre une bouché de son steak. Il est claire que ce n'est pas rien mais la connaissant elle s'adaptera facilement. Comment fait-elle pour avoir autant d'assurance ? Pour être aussi forte ?

Je surprends Kristy regarder l'heure sur son téléphone. Son visage se met à s'éclaircir, je comprends que son idée de tout à l'heure ne l'a pas quittée depuis qu'on est rentré du centre commercial.

- Les filles !! C'est l'heure de s'habiller !

- Oh non... Tu n'as pas abandonné cette histoire ?

- Non !

Nous soupirons alors qu'elle insiste de toute ses forces.

- Allez venez !! Ce va être sympa ! On a même pas eu l'occasion de s'amuser et se détendre un peu avec ces plans et ces entraînements !

- Ces plans ? Répété-je en relevant la tête de mon assiette.

- On est même pas majeur !

- Justement ils laissent les dix-huit ans et plus, mais l'alcool est limité à deux verres. On est Samedi, c'est le Week-end !

- Une minute ! C'était quoi cette histoire de plan ?

Il y a un silence durant le quel je regarde toute les personnes assise à table, c'est Kristy qui me répond :

- On t'en parlera plus tard, là on va se changer les idées.

- Je ne suis toujours pas d'accord avec ça, désolé, répète Annabelle.

- Moi je suis trop fatiguée, j'ai envie de me faire un film tranquille, ajoute Jessie.

- Bon comme vous voulez mais Nina et Aileen vous venez avec moi.

Je regarde la jeune Russe du coin de l'œil qui sourit gentiment à la corsaire. Après l'après midi Shopping elle a décidé de nous épuiser en allant dans un Night Club situé sur la route de New York.

- Tu oublies que je pars demain après-midi, bébé.

- Et alors ? Tu préfère passé ta dernière soirée à regarder la télévision ?

- Et bien... Je pensais à autre chose en fait...

Nous pouffons de rire ensemble, Kristy souris à son petit ami en ajoutant un clin d'oeil, puis se lève avec son plateau, déterminé à nous faire bouger d'ici.

- On se change et on se rejoint en bas !

Nina lève les yeux aux ciel.

- Ok, mais pas longtemps.

Je souris puis pars déposer mon plateau avant de sortir. En passant je remarque Chris. Il y a un moment que je ne lui ai pas parlé, j'ignore si il me fait la tête, il serait peut-être temps de connaître la réponse.

~

- C'est hors de question ! s'écrie Mark dans le hall d'entré alors que nous sommes tout les trois en tenue de soirée.

- Ce n'est qu'une sortie d'une heure et demis, ça ne durera pas plus longtemps !

- Je vous ai déjà autorisé le centre commercial alors que le phénomène des Surnaturels ne fait qu'accroître de jour en jour partout dans le pays et même en Europe ! Vous avez eu déjà de la chance de ne pas vous être fait reconnaître par les citoyens tout à l'heure.

- On en est conscient, rassure Kristy qui est la seule à défendre son idée. Mais il y aura à peine de la lumière dans cette boîte de nuit et on est toute maquillé ! Fait nous confiance.

- La confiance n'est pas le problème, le problème est que je ne veux pas qu'il y ai un problème parce que des gens vous ont reconnu. Le problème est qu'Aileen n'est pas en état de sortir faire la fête dans un endroit bondé de monde, de garçon en rûte et de grosse musique !

Nous levons un sourcil.

- Ça, ce n'est pas à toi d'en juger, répliqué-je.

- On verra ça une fois là bas.

- Allez, s'il te plais ! Ce n'est qu'une heure et demis ! supplie Kristy en penchant la tête.

Mark nous toise tout les quatre, Harry regarde celui-ci l'air de dire que sa copine ne lâchera pas l'affaire et qu'il ferait mieux de laisser tomber, autrement nous serons encore là demain. Il fini par soupirer en levant les yeux.

- Une heure. Je vous laisse une heure et pas une minute de plus.

- Super !!

- Mais à une condition. Je veux qu'un de mes collègues vous accompagne au cas où il arriverait quelque chose. Et si jamais il se passe quoi que ce soit sachez que vous serez tous privé de sortie jusqu'à la fin de l'année ! Compris ?

- Oui Papa !

- Je ne plaisante pas.

- Pourquoi tu ne viendrais pas ? demande Nina.

- Les géo-scientifiques ont quelque chose à nous montrer, ils disent que ça a un rapport avec les changements de température fréquent.

Nous nous regardons intrigué pendant que Mark interpelle un de ses collègues... Que je reconnais.

- Je vous présente Simon, il sera votre accompagnateur. Aileen tu te souviens de lui ?

Je hoche la tête avec un bonjour qui me rend avant de reprendre :

- Accompagnateur ?

- Ces jeunes gens veulent aller dans un Night Club, je veux que tu fasse le rôle du chauffeur et de la caméra de surveillance. Si il y a le moindre problème tu m'appelles, je leur ai donné un délai d'une heure une fois arrivé là bas.

Il hésite, la bouche ouverte avant de lancer un « très bien ». Mark se retourne vers nous en nous pointant du doigt.

- Pas de pouvoir, pas d'alcool, pas de problème.

- Promis !

Quant à moi je ne garantis rien.

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