C H A P I T R E 26
https://youtu.be/GBZiyApViwE
"Musique d'ambiance : Fractures - Mortal"
PDV Derick Wanderbilt
Vendredi 16 Septembre 2016
Black Lake
20h00
Cela fait déjà plus de deux semaines que j'ai ma réponse et encore aujourd'hui, en ce jour important, j'ai du mal à me faire à l'idée. Pour moi j'ai toujours été un Lunairien, ce n'est que du jours au lendemain que je suis devenue un Lycan. Pourquoi ? On dit que les choses n'arrive jamais sans raison, on dit qu'il faut voir le bon côté. Pourquoi je n'y arrive pas ?
Ce soir tout va changer. Je ne suis jamais resté aussi seule de toute ma vie. Je m'exprime beaucoup moins qu'avant, je souris très rarement, voir jamais. Je dois sans cesse éviter de me trouver dans la même pièce que mon père au risque que cela finisse mal. Mon cœur s'emballe chaque fois que je pense à Aileen mais je ne sais pas si c'est en bien ou en mal. Thomas m'oblige à continuer les entraînements, au combat cette fois. Il me provoque de moins en moins, je ne m'en pleins pas, il est même étrangement silencieux.
Le seul endroit qui m'aide à être neutre c'est le bord du lac. Il m'arrive, comme ce soir, de voir des Loups s'avancer plus loin sur un coin de terre, là ou se trouve la brume. Ils restent là, assis, hurlent à la lune. Parfois des mouvements suspect traversent les flots du lac, des ondes sonores forment des ourlets sur l'eau, des lumières scintillent, des lucioles flottent dans l'air. Et moi j'observe. Plus d'une fois j'ai été tenté de voir ce qu'il se passe dans ce lac. Tout ces mouvements intriguant et ces bruits bizarres... C'est distrayant. Rien ne me fait peur pour l'instant.
- Derick ?
Je me retourne sur mon père. Il est blême, il n'a plus vraiment de couleur sur son visage.
- On va commencer.
PDV Aileen Campbell
Au même moment au CSM.
Il doit y avoir une solution pour ne plus ressentir cette douleur, non ? Si je reste dans cet état jusqu'en Octobre je ne tiendrais pas, je finirais par provoquer une catastrophe. Raison de plus pour rester dans ma chambre, allonger sur mon lit.
Dehors l'orage éclate encore. Ces changements de températures au court de ces derniers jours sont de plus en plus fréquent. Kristy m'en parle lorsque mes amis font leur « tour de garde ». Je trouve cela ridicule, ce n'est pas comme si j'avais l'intention de me suicider.
J'ai besoin qu'on m'enlève cette douleur qui me pompe de l'énergie, j'ai besoin d'évacuer ce trop pleins d'émotion causer par mes rêves, mes visions, mes souvenirs...
- Tu crois que c'est en restant là que la solution va se trouver toute seule ?
Cette voix... Elle me paraît trop réel. Je tourne la tête sur le côté, mon miroir brisé me reflète mon double qui se tient debout et me regarde de haut. Son regard froid sans émotion me scrute, je ravale difficilement ma salive sans répondre.
- Tu réfléchis trop.
- Alors aide moi au lieu de jacasser.
Ma voix tremble, ça fait des jours que je n'ai pas sortis une phrase entière. Ca fait mal à la gorge.
- Je ne peux pas t'aider à éteindre la douleur, encore moins tes souvenirs.
- Pourquoi viens-tu me déranger dans ma méditation dans ce cas ?
Je suis étrangement calme, ce n'est pas tout les jours que ça arrive.
- Je viens te prévenir.
- De quoi ?
- De la pleines lune. Il est l'heure.
Je ne comprends pas et regarde de nouveau le miroir. Mon double n'a pas bougé, son regard ne me fait plus autant peur qu'avant, l'habitude sans doute.
- Tu peux préciser ?
- L'heure de la cérémonie. Derick à choisis son camp.
Mon visage se détend soudainement et un vide immense se forme de nouveau dans ma poitrine. Je me redresse d'un coup pour me lever devant mon reflet.
- Lequel ?
- Le Lycan.
Un souffle sort de ma bouche, seulement je n'ai plus d'air dans ma cage thoracique. Quant à mon double il ne cache pas son sourire. Un second orage éclate.
- Je crains qu'il ne reste plus grand-chose de votre lien à présent.
- Ne dit pas n'importe quoi... I-il va s'en sortir.
- Je ne dis pas le contraire. Mais sa nouvelle nature le rendra plus fort et moins sensible. Je doute qu'à son réveil ses sentiments pour toi soient toujours là.
Je secoue la tête en fermant les yeux. Je ne veux pas le croire, ni l'entendre, ni l'accepter. Je cherche par tout les moyens une solution tant que j'ai tout mes esprits...
- Il doit y avoir un moyens...
- Tu es dans le dénie complet.
- Rassure toi j'ai encore les idées claires.
Je me concentre un maximum quand une image me vient en tête. J'ai trouvé.
Je m'agite aussi tôt dans ma chambre alors que mon double me regarde mettre un gilet et des basket avant de sortir. Dés que je ferme la porte sa voix basse résonne dans ma tête.
- Tu es inconsciente !!
Je m'arrête une seconde avant de reprendre ma marche.
- Non. Je suis sûre que ça peut marcher.
Je cours presque dans les couloirs pour me diriger vers la chambre d'Annabelle et Jessie qui se trouvent pas loin de la mienne. J'ai une grosse appréhension en plus de cette voix infernal dans ma tête, mais cela ne m'empêche pas de prier pour que mon idée fonctionne.
PDV Derick Wanderbilt.
Nous arrivons devant une yourte où un groupe de personne attend à l'intérieur. J'hésite à entrer quand Thomas sort pour nous retrouver.
- Ils sont prêt. Et toi ?
- Non.
Je me sens agité, aujourd'hui j'ai plusieurs fois faillis m'en prendre à mon père où d'autre personne rien qu'à cause de leur voix. Maintenant je suis partagé entre l'envie de crier, d'égorger et de m'enfuir.
- Le fait que tu ai accepté ta vrai nature me fait dire que tu l'es.
- Je l'ai peut-être accepté mais ça ne veut pas dire que je suis prêt à voir mon passé s'en aller.
Ma voix est plus rauque, mes traits ont durcit, mes poings tellement serrés que mes ongles s'enfonce dans ma paume. Pour finir mes yeux fusils du regard mon interlocuteur et mon souffle est irrégulier à cause de la peur, du stresse. Si je me laisse aller je pourrais bien me transformer, pourtant Thomas ne dit rien et me laisse la place de passer. Mon père me suit derrière, il n'a rien dit de tout le trajet et ne cherche même pas à me rassurer. Tant mieux, je préfère qu'il se taise.
J'entre dans cette espace meubler de quelque commode, dessus sont posés des bougies, seules émetteurs de lumières qui donnent une ambiance tamiser avec une odeur de vanille qui me détend après deux minutes de profonde respiration. Au centre se trouve une table couvert d'un drap blanc entourée par huit personnes : cinq homme et trois femmes, dont Mélanie qui observe discrètement de loin. Il doit y avoir des sorciers ici.
On m'aide à ôter mes vêtements pendant que quelques uns allumes le reste des bougies placées au sol et sur la table.
Je me trouve torse nue devant dix personnes.
- Installe-toi, me dicte l'un d'eux.
PDV Aileen Campbell.
Je toc comme une acharnée sur la porte de la chambre 255 quand une petite brune au chignon décoiffé m'ouvre en grand avant de décoller sa mâchoire. Elle ne s'attendait pas à me voir ici, les poings serré et les yeux suppliant. D'autant plus que je n'ai pas mangé un plat entier ni dormi plus de dix minutes depuis des jours. Je dois avoir une tête horrible.
- A-Aileen, qu'est... bafouille-t-elle alors que sa sœur débarque de la salle de bain.
Je les regarde toute les deux.
- J'ai besoin de vous... J-je suis désolée d'arriver comme ça... Sans prévenir alors que je suis restée enfermé mais...
- Non ne t'excuse pas, entre.
Elle s'écarte et je m'attarde sur la soudaine culpabilité que je ressens vis à vis d'elles. Je les ai mise à l'écart, elles et les autres parce que je suis une machine à catastrophe. Il faut que ça cesse.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas ? me demande Annabelle en posant sa brosse à cheveux sur le bureaux.
Je réfléchis rapidement à la façon d'expliquer les choses en m'asseyant sur le lit.
- Derick commence sa cérémonie ce soir. Il a choisis d'être un Loup.
Elle ne dise rien mais leur visage plissé et leur gestes disent tout. Jessie éteint la télévision et s'assoie devant moi, je continue :
- Comme vous le savez le lien qu'il y a entre lui et moi est déjà faible et ce qu'il nous reste va disparaître si je ne fais rien.
- Et qu'est-ce que tu compte faire ?
Je baisse les yeux et pince les lèvres, je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser.
- J-je suis vraiment désolée de débarquer comme ça pour vous demander un service alors que j'ai été absente avec tout le monde...
- Aileen, me coupe Anna' en tenant ma main. Si cette histoire de lien peut t'aider à te sortir de ton mal être je suis d'accord pour t'aider.
- On est d'accord.
Je lève un regard timide en secouant la tête.
- Il n'y a pas que ce lien. Je tiens à vous aussi et je refuse de continuer comme ça. C'est pour ça que j'ai besoin de vous pour deux choses.
Ne sachant pas où je voulais en venir elles me suggère de commencer par la première étape.
- Étant donné que notre lien n'est plus aussi fort qu'avant je n'arrive plus à communiquer avec lui. Je pensais que vous pourriez utiliser vos pouvoir pour vous connecter et servir de...
Je cherche mes mots mais Jessie me devance :
- De fil conducteur ?
- En quelque sorte.
- Je pense que c'est possible mais pour ça il faut qu'on puisse entrer dans ta tête et ce n'est pas simple...
Je sens mon double ricaner à l'intérieur. Lorsque je regarde dans le reflet du miroir sur le mur mon reflet me renvoie une image négative, celle d'une fille au bord du précipice qui s'apprête à sauter à la moindre secousse. Je dois en finir avec cet état lamentable.
- Je le sais. Je vais faire tout ce que je peux pour vous laisser entrer.
Ca va être amusant.
Je ferme les yeux aussi fort que je le peux en pensant que ça me débarrasserait de cette voix insupportable.
- On peut commencer ?
Elles se regardent à nouveaux avant de se mettre d'accord. Pendant deux petite seconde je crois voir une hésitation, et pourtant je m'allonge sur le lit pendant que Jessie prend un coussin pour le caler sous ma tête. Annabelle revient avec les bagues qui servent de connexion entre elles pour dupliquer leurs pouvoirs, puis les deux sœurs se placent de chaque côté de moi.
- Ca ne sera pas seulement dur pour nous, ça le sera aussi pour toi. Si jamais ta douleur est trop grande on sera obliger de stopper.
Je mets un moment avant de dire oui de la tête. Une douleur ? Je ne pensais pas avoir mal.
Tu as déjà mal.
J'ignore mon double, même si ces mots n'étaient pas faux. Douleur ou pas rien ne m'empêchera de faire ce que j'ai à faire. Si je n'ai plus de lien avec Derick je perdrais encore un de mes seuls repères dans ce monde. Mon point d'encrage.
- Allons-y. Ferme les yeux et concentre toi sur Derick.
J'obéis pendant qu'elles se tiennent la main et que leur main libre se joignent au dessus de ma tête. Des soupires emplissent la chambre, puis un silence de plomb s'installe.
PDV Derick Wanderbilt
Ils posent des plantes vertes avec de petites boules rouges tout autour de moi, puis une autre qui ressemble à du houx. Je suis tendu sur la table alors que le petit peuple s'active autour de moi en agitant une gousse de vanille en feu qui dégage une fumé ardente. L'odeur n'est pas désagréable, il semble maîtriser mon stresse mais je ne vois pas pourquoi on en fait autant...
De l'autre côté mon père se tient à côté de Thomas, les bras croisés. Tout deux ne semblent pas aussi tendu que moi et pourtant je vois Stefen se frotter les doigts et se mordre l'intérieur des joues.
Je me rassure en voyant le calme compte tenue de la situation et de l'événement quand quelqu'un arrive à côté de moi sans que je ne comprenne et me passe aussi tôt des chaînes au poignets reliés en dessous de la table, puis aux chevilles. Ne comprenant pas je commence à les dévisager et à poser des questions ; une femme aux yeux bleu à la chevelure noir vient aussi tôt me « rassurer ».
- Ne vous en faite pas, ce n'est pas contre vous. Nous préférons être prudent.
- Pourquoi ? Vous pensez que je peux m'enfuir ?
- Pas vous. Mais lui le peut.
Je comprends et ne dis plus rien. Je finis par me faire à l'idée que je n'étais plus aussi inoffensif qu'avant, si j'étais eux je m'enfermerais dans une cage.
- La séparation peut commencer, vous pouvez fermer les yeux et nous laisser faire le reste.
La séparation ?
Oui, parce que tu te sépare de tes pouvoirs de Lunairien... Je l'écoute, quand un objet froid se pose sur mon torse, je me crispe légèrement sans ouvrir mes paupières. Soudain je n'entends plus un bruit pendant quelque seconde, puis un brouhaha emplis la pièce, des paroles, une formule ? Ça me fait penser aux mots de Mélanie, du français. Pourquoi parles-t-ils tous français ici ?
Il ne se passe rien de mon côté pour l'instant, mais j'appréhende chaque début de couplet. Je prends de profonde respiration en m'apaisant intérieurement.
C'est finalement au bout de la cinquième fois que quelque chose se passe :
Une force inconnu me prend au tripes, je retiens un cris, je n'arrive plus à bouger et reste clouer, enfoncer sur la table. Le bruit autour de moi continue, les paroles deviennent plus prononcées et plus les mots défilent, plus mon corps se tend. En vient une souffrance qui s'étend de mon torse, là où se situe l'objet, pour s'étaler sur le reste de mon corps. Une douleur qui ne m'est pas inconnu, celle qui me donne l'impression que chaque membre, chaque muscles sont étiré sans limites. Je finis par lâcher un cris qui ne me soulage qu'un très bref instant. Je tire sur mes chaînes en faisant presque basculer la table.
Mes yeux sont grand ouverts, ils me piquent à vif mais comparer à ce que je subis c'est supportable. Mes ongles semblent s'agrandir et mes membres craquent lorsque je me contorsionnent soudainement. Un craquement si fort que même le groupe de dix en est surpris, mais ils ne s'arrêtent pas là. Mon ouïe ne capte plus seulement les sons de la yourt, il capte n'importe quel souffle, n'importe quel mouvement, n'importe quel bruit de l'extérieur.
Je me tord sur la table en hurlant comme un acharné, c'est insupportable, à devenir complètement fou. Comme si mes bras et mes jambes se détachaient de moi, se tordent, se développent. Même mon coeur est entrain de s'emballer à une vitesse démesuré... Je dois me transformer mais quelque chose m'en empêche, quelque chose qui ne semble pas vouloir partir. Je continue de hurler alors que ma voix change, elle devient animal, mes dents pointue. Je ne fais désormais plus attention à mon environnement.
Quand soudain des images remplace ma vision. Des images d'une femme, d'un enfant. Cette femme je la reconnais. Ma mère. Elle me porte dans ses bras, elle joue avec moi, mon père est à côté. Dans le parc. A central park, pour mes six ans. Ma mère était tellement heureuse quand il faisait beau. J'en oublie presque ma douleur lorsque j'entends ses éclats de rire.
Puis d'autres images défilent : je grandis, elle meurt, je reçoit mes pouvoirs. Je suis un Lunairien. Mon passé. Tout ce que je vois, c'est mon passé.
PDV Aileen Campbell
Je lutte de toute mes forces contre mon obscurité. J'ai l'impression que ma tête va exploser mais je me fiche éperdument de ce que je peux ressentir en ce moment. J'ai besoin de Derick. J'ai besoin d'arriver jusqu'à lui. Je ne vois que le feu pour l'instant, j'entends les plaintes de mes amis, quelque fois les miennes. Mes visions de mes cauchemars reviennent et je crois que je pleures, je cris.
Je te l'ai dis. Tu ne peux pas m'écarter aussi facilement.
Laisse les entrer !!
Je me concentre de toute mes forces.
Je t'en supplie !
Un cris strident sort de ma gorge, puis un silence de cathédrale remplace le chaos de mon esprit torturé. J'ai l'impression de tout maîtriser, d'être libre. Bon Dieux qu'est-ce que ça fait du bien.
Aileen ! Tu m'entends ?
Cette voix n'est en aucun cas grave et chaude. C'est une voix douce et féminine.
Annabelle ? C'est toi ?
Je suis encore consciente mais toujours endormis. Je ne vois rien, le noir complet.
C'est nous !
Elles semblent rassuré.
On a pu rentrer dans ta tête mais... Est-ce que c'est toi qui fais léviter en ce moment même tout les objets de la chambre ?
Quoi ? Comment ça ? Comment c'est possible ?
Je n'en sais rien ! Les filles, on a plus beaucoup de temps ! Il faut que j'entre en contact avec lui rapidement ! Vous en êtes capable ?
Oui ! On doit pouvoir trouver le lien mais pour ça faut que tu te recentre sur lui.
Je ne perds plus de temps et commence à me l'imaginer. Si je pense à lui elle trouveront le chemin. Je prie encore pour qu'il ne soit pas trop tard.
PDV Derick Wanderbilt
Les images défilent comme une bande annonce. Mon passé est ce qui retient ma transformation. Il est ce qui m'empêche d'avancer. Et c'est une déduction qui me fait mal lorsque je vois le visage et le souvenir de cette chevelure rousse qui brille au soleil, son sourire, sa voix, son odeur de fraise qui remplace celui de la vanille. J'ai oublié la douleur mais celle-ci revient de plus belle et mon présent me rattrape.
Les images disparaissent, je cris encore comme pour les supplier de revenir alors qu'elle ne forme plus qu'un voile transparent au dessus de moi. Un voile qui emplie la pièce et me couvre comme un drap blanc. Puis une forme apparaît. Une forme, une silhouette, puis un visage. Ce même visage sans les couleurs. Je ne vois qu'elle. Elle m'appelle.
Derick ! C'est toi ? Tu es toujours toi ?
Je ne réponds rien, ma douleur s'est de nouveau atténuée mais je m'agite, les membres tordus par ma transformation. Je reconnais son visage, sa voix.
Je sais que tu m'entends. Ne m'oublie pas, je t'en supplie. Il faut que tu garde une trace de moi, quoi qu'il arrive.
Tu es... mon passé... murmuré-je entre deux tremblement.
Son visage est de plus en plus marqué, c'est comme un fantôme qui flottent au dessus de moi et qui me regarde avec... Amour.
Non. J'existe encore. Tu ne peux pas m'oublier parce que je ne t'oublierais pas ! Il faut que tu me donne la main !
Un craquement au niveau de mon thorax me fait rompre ma contemplation. Je me tords de douleur en hurlant à la mort. Je souffre tellement que j'ai envie de mourir, j'ai envie de tout arrêter.
Attrape ma main !!
Aileen.
S'il te plaît.
Elle me supplie. La fumée blanche qui la fait prendre forme trace une larme sur sa joue.
Souviens toi. Tu es mon point d'encrage, je suis le tiens. Reste. Reste avec moi.
Je suis pris d'un déchirement entre deux monde. J'ignore où elle se trouve, mais je veux la rejoindre. Et pourtant mon autre côté, mon monde, me tire vers le bas.
Je t'aime. Reste.
Je ferme les yeux quand une autre voix s'impose :
Derick. Souviens toi. Tu as quelque chose qui t'empêche de tomber dans la folie. Garde-le. Garde le lien.
Maman. J'ouvre soudainement les yeux, comme une révélation. Je lève difficilement la main vers son "fantôme" mais c'est au moment où je l'effleure qu'une énième force plus importante me tire de ce rêve, si brutalement que je n'ai pas eu le temps de la retenir. Je me tords dans tout les sens, hurlant de rage de ne pas y être arrivé mais en m'efforçant de garder son souvenir intact tout en gardant en mémoire son visage qui disparaît au dessus de moi. Je cris, je cris de toute mes forces pour qu'elle revienne, mais tout ce que j'obtiens c'est un souffle de vent qui éteint les bougies alors que je me transforme sous la souffrance.
Je brise les chaînes ainsi que la table, m'agite dans tout les sens en balayant la pièce alors que tout le monde sort de la yourte. Il ne reste plus que mon père et Thomas. Les dents découvertent je grogne tout en les menaçant du regard du haut de mes deux mètres vingt. Au fond de moi je ne peux m'empêcher de me dire que tout est de leur faute. Au fond de moi, cette rage, cette haine me donne envie de les tuer. Mais je sais que c'est mon côté animal qui parle.
- Derick. C'est nous, articule Stefen en tendant les mains alors que Thomas est sur la défensive.
Je me met à leur hauteur en redressant mes babines. Je les reconnaît mais... Leur odeur, ce sang, cette chair... Il faut que je sorte.
Je saute d'un coup sur les poutres et perce le toit de la yourte d'une telle force que moi même je ne la comprends pas. Je saute sur les arbres alentours pour atterrir sur la route où des passants s'enfuient en courant comme un troupeau apeuré.
Je dois partir. Je dois retrouvé Aileen tant que mon souvenir d'elle est encore là.
PDV Aileen Campbell.
A mon réveil tout semble flou. J'ai l'impression d'avoir rêver. J'ai échoué. Je n'ai pas pu le retenir. Je le sens maintenant, se vide immense. La fille au bord du précipice tend maintenant un pied au bord.
Jessie et Annabelle m'aide m'asseoir. Elles ont l'air épuisé mais tiennent le choc, comparé à moi.
- A ta tête je devine que tu n'as...
Je secoue la tête vivement comme pour ne pas entendre la suite de sa phrase. Je n'ai pas réussis. Je n'ai pas pu le garder.
- Je suis désolée...
- Je suis sûre qu'il y a un autre moyen, s'obstine Annabelle.
- Je n'en vois pas d'autre.
Elles ne disent rien, j'ajoute :
- Le seule moyen maintenant c'est de faire taire la douleur.
Elle me dévisage, je vois de la désolation. Je n'ai envie que d'une chose, ne plus rien ressentir, ni rage, ni tristesse, ni amour.
Je vais devoir affronter ce vide toute seule, quitte à faire taire mes émotions.
***
SURPRISE !!
J'ai enfin pu réussir à sortir un chapitre !! Je vous dit pas... J'espère qu'il vous a plus, il est un peu court je trouve mais je pense que la fin va bientôt arriver... Il y aura probablement moins de chapitre que dans le Tome 1 car je ne tiens pas tellement à faire des chapitres qui se ressemblent sous prétexte que je veux la même quantité. Je vais voir si j'arrive à faire une transition digne de ce nom avant de passer directement à la fin qui, dans le roman, ce déroulera plus d'un mois plus tard.
Alors voilà, dites moi tout ce que vous pensez, des avis, des améliorations ? Un chapitre sur un personnage que vous aimeriez en particulier ? Lequel ? Ca peut peut-être me donner des idées pour la suite ;)
En attendant désolé de la petite attente et j'espère faire encore mieux pour la suite !
Bisouus !!!
E.
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