C H A P I T R E 25
https://youtu.be/S1cGFY-bNdU
Encore une fois je me réveil en sursaut dans cette même véranda, la nuit tombe en même temps que la pluie et les orages, les bougies vacillent mais résistent au vent. Mélanie attend que je prenne le bol pendant que Thomas se tape l'arrière de la tête contre le mur d'à côté. Je me redresse, je suis épuisé, j'ai mal partout et je n'arrive pas à relever l'énigme de cette putain de quête.
- C'est la combientième fois ? demandé-je en me frottant les yeux.
- Cinq bols et six échecs. Je n'ai presque plus de sel d'Ezeri, alors fait un effort et concentre toi.
- Facile à dire pour toi, tu as juste à touiller et prononcer une formule.
- Ca ne se voit pas mais ça me prend aussi de l'énergie ! Il est plus de dix-huit heure, on est tous impatient et fatigué.
- Qu'est-ce que tu as vu ? demande soudainement Thomas qui n'a pas parlé depuis longtemps.
Il ne bouge pas de sa place pendant que je réfléchis.
- Il y a une porte avec de la lumière derrière.
- Pourquoi tu n'arrive pas à l'atteindre ?
Les souvenirs s'effacent chaque fois que j'essaye de me les remémorer, je hausse les épaules pour dire que je ne me souviens de rien, excepté de cette porte.
- C'est normal, on ne se souviens que de l'essentiel. Il n'y a que si tu trouves la réponse que tu peux la franchir.
Thomas fais signe à sa sœur, celle-ci me tend le récipient que je bois pour la sixième fois avant de m'allonger et de fermer les yeux en entendant le chuchotement des paroles de Mélanie.
Encore cette sensation de légèreté. Les bruit de la pluie s'éteignent, le silence revient, j'ouvre les yeux dans le grand couloir du manoir d'Elgia.
Toujours le même décor, ces mêmes portes. Une fois que j'ai pris conscience de cet endroit familier, l'une d'elles s'ouvre pour laisser sortir Knox, mon chat noir aux yeux vers clair qui s'arrête pour me regarder avant de secouer la tête. Ça me revient maintenant, ce chat je l'ai eu quand j'avais quatre ans, un souvenir du passé, j'adorais ce chat.
Il secoue la tête, miaule en se léchant les babine avant de trottiner à travers le couloir pour m'emmener jusqu'à l'escalier ou une femme blonde d'âge mûre m'attend, le chat dans les bras, tout sourire. Son visage se dessine dans ma tête jusqu'à ce que je me souvienne : Maman.
Je m'avance vers elle qui m'attend comme pour la première fois alors que je la revoie sans cesse depuis que j'ai commencé ma quête.
- Je me disais bien que tu finirais par venir me voir, déclare-t-elle en penchant la tête.
- M-maman...
- Shht... murmure-t-elle en me caressant tendrement la joue. Pour l'instant tu dois te chercher, nous aurons tout le temps de parler après, tu ne crois pas ?
Son aura scintillante éclaire mon chemin qui a changé sans que je ne m'en rende compte, nous nous trouvons sur un terrain vers dans la nuit, là où se trouve un tas de bois noir et un troupeau d'homme à capuche rouge immobile. Maman m'accompagne avec le chat dans les bras, étrange, je ne me souviens pas de cette partie de la quête. Ca ne me dit rien cet endroit.
Je me tourne vers ma mère.
- Il est important que tu te souvienne d'elle. Et elle de toi, autrement vous allez vous perdre.
Un frisson me parcours la nuque quand une voix que je reconnais immédiatement appelle mon nom. Je me retourne sur le visage creusé et affaiblit d'Aileen, ses yeux ont perdu de leur couleurs, tout comme ses long cheveux plus blond vénitien que cuivré, elle est vêtu d'un tee-shirt salle brûlé sur les coins et d'un short de nuit noir, elle à l'air malade, ça m'inquiète mais son visage affiche un sourire apaisé.
- Tu es là, tu es rentré, tremble-t-elle.
Nous restons tout deux là à nous regarder, moi avec stupeur et inquiétude, elle avec désespoir et faiblesse. Maman est toujours là.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- J'ai besoin de toi, il faut que tu rentre.
- Pourquoi ? insisté-je.
- Des gens sont mort, ce n'est pas fini... Je suis dangereuse pour tout le monde, j'ai besoin de toi.
Elle sanglote. Elle a maigris...
- J-je suis désolé, dit-elle entre deux sanglots en reculant vers le tas de bois qui s'enflamme.
Je panique, mes membres flageolent en voyant le bûcher s'allumer. Elle va partir, elle va changer, elle ne sera plus la même.
- Il faut que tu la protège mon chéri.
- Attend !! crié-je à Aileen en ignorant ma mère derrière.
Je me précipite vers elle puis attrape sa main brûlante.
- Reste !! Reste avec moi !
Elle me regarde comme si c'était pour la dernière fois, son sourire s'efface, je suis incapable de faire quoi que ce soit alors qu'elle marche vers le feu je la supplie de rester, essaye de la rejoindre pendant qu'elle monte sur les bouts de bois sans y parvenir, quelque chose m'en empêche, je cris de toute mes forces pendant qu'elle se consume sous mes yeux, je suis impuissant.
Le noir totale remplace cette vue insupportable pour une autre dans une clairière sombre entouré de loup. Des loups tous plus ou moins grand, de toute les couleurs. La lune est pleine, elle éclaire, je me souviens de cette partie. Lorsque je regarde autour de moi les animaux sont tous assis et me regarde avec attention, puis il y a cette porte dont la forte lumière jaillis entre les ouvertures et la serrure.
- Qu'est-ce que je suis censé comprendre ? murmuré-je pour moi tout seule, encore secoué par la vision avec Aileen.
- Tu dois accepter le changement Derick.
Maman s'avance, le chat toujours dans ses bras ronronne sans faire plus attention à la meute de Loup qui nous entoure.
- Quel changement ?
- Le tient. Tu le sais déjà qu'il est trop tard pour rattraper le passé. Je ne suis plus là physiquement pour te soutenir dans tes choix, mais je peux encore te guider pour celui-là. Tu n'es plus assez fort pour faire revenir ton côté Lunairien, ça t'affaiblis chaque fois que tu essaie, tu le sais déjà n'est-ce pas ?
Une partie de moi n'a pas envie de l'admettre, une autre le sent pertinemment. Elle devine mes pensées et s'approche de moi pour me serrer le bras, son contact est comme une brise de vent glaciale, sa tenue blanchâtre et son aura fait l'effet d'un fantôme qui enlève de plus en plus l'aspect réaliste de ce moment.
- Tu peux décidé de continuer à te raccrocher à ton pouvoir au risque de te perdre en chemin définitivement, ou revivre et devenir le prochain Lycan.
Mon estomac se noue. Devenir le prochain Lycan ou risquer de crever, à toi de voir. Alors que mes poings se serrent et que je me retrouve à choisir ma destiné, Maman se penche pour coller son doux visage sur ma joue, elle est tellement froide que j'en reste figé. Elle me chuchote :
- Tu seras toujours plus fort que la bête Derick, tu as quelque chose en toi qui t'empêche de tomber dans la folie, c'est ce qui m'a permis de rester avec vous plus longtemps.
- Qu'est-ce que c'est ?
Je sens son sourire s'étirer contre ma peau ainsi qu'une goûte d'eau couler le long de ma joue.
- L'amour, dit-elle dans un murmure en s'écartant pour mieux me regarder. Ce liens qui te relie à elle sera toujours présent même après ces épreuves que vous traverserez. Je veux que tu gardes cet amour au fond de toi, et si il s'éteint rallume-le. De quelque manière que ce soit, c'est très important chéri.
Un soulagement m'enlève un poids, un léger. Le chat miaule comme pour me saluer alors que Maman s'apprête à s'en aller.
- Dit à ton père que je l'aime. Il n'y est pour rien dans ce qu'il m'est arrivé. Sache-le.
- Attend, comment j'ouvre la porte ??
Une lumière l'entoure au moment où elle me répond :
- Accepte ton destin.
Elle disparaît, me laissant entre la meute avec cette porte en bois et cette lumière si attirante.
Accepte ton destin, ne le refoule pas.
Les loups se mettent soudain à bouger, à grogner, à montrer les crocs sans que je ne fasse quoi que ce soit. Je les regardent tour à tour, ils se lève pour s'avancer en imposant leur taille immense qui m'incite presque à me replier en attendant qu'il me déchiquette. Ma respiration s'accélère, mon cœur me fait mal à la poitrine tant il bat. Le souffle des animaux s'approche, leurs yeux luisant dans le noir me préviennent du mauvais quart d'heure que je risque de passer, puis je regarde la lune qui me paraît si loin. Je tente quand même de tendre ma main sans savoir si ça aura un quelconque impact mais je n'y arrive pas, l'effort est trop grand, je serre les dents en retenant un cris qui veut absolument sortir. Le hurlement des loups retentit, les grognements... Je me recroqueville quand un tourbillon, une énergie m'envahit.
Je me relève soudainement en poussant un hurlement terriblement graveleux qui ressemble plus à celui d'une bête que d'un humain. Cet hurlement fort résonne dans la clairière jusqu'à des kilomètres, je me sens étrangement grand, les loups qui font pour certains la taille d'un humain sont maintenant plus petit et me regarde en se recroquevillant à ras le sol, reculant ventre à terre en chouinant oreilles baissées. Je reste sur ma défense en les regardant tous, tout en remarquant mes griffes briller au bout de mes doigts. Je me suis transformé sans le vouloir, sans même vraiment le sentir.
Accepte ton destin.
La lune est toujours là mais les nuages commence à la masquer. Puis sans vraiment contrôler je hurle à la lune, comme une plainte. La meute reste là et me regarde, ils ont l'air d'attendre quelque chose de moi.
La porte s'ouvre d'un coup, la lumière blanche m'appelle sans m'aveugler. Il est temps d'y aller. Je m'avance toujours dans ma forme de loup, m'approche de cette lumière mais hésite avant d'entrer, je repense à Maman.
Accepte ton destin. Pense au lien, ne le perd pas.
J'entre, la lumière m'entour et je me détends, m'enfonce comme lorsque je me réveille d'un rêve. Je reviens à moi, dans cette véranda, la nuit est présente mais les bougies se sont éteinte. Lorsque j'ouvre les yeux et m'assoie j'observe Mélanie, un sourire satisfait s'étire sur ses lèvres alors que Thomas est debout, les bras croisés sur son torse.
- Tu as passé le test, tu es prêts pour le rituel.
~
PDV Nina Romanov
CSM
Dimanche 11 Septembre 2016.
- Mark, ça va faire plus d'une semaine. Elle ne mange rien, on doit la forcer à boire et elle reste enfermée dans la salle de gym du quatrième étage !
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? J'ai déjà essayé de lui parler mais je n'ai aucune réponse.
Je reste planté là à le regarder alors que nous sommes à côté de la porte de la cantine. Les autres nous attendent pour manger mais je n'arrive pas à faire pareil sans penser à mon amie dépressive à s'en rendre malade qui reste seule dans une salle de gym.
- Je ne peux pas resté là sans rien faire, je connais cet état j'ai tout fait pour ne pas tomber là dedans après avoir trancher la gorge de...
Je m'arrête sans pouvoir aller plus loin en pinçant les lèvres. Je connais bien ce sentiment, on repense encore et encore à notre acte, on se donne bonne conscience en se rappelant que ce n'était qu'une pourriture, que c'était la bonne chose à faire, mais on garde une trace gravé au fer rouge. Lorsqu'on a tué, peu importe qui, peu importe la faute à qui, ce sentiment nous lâche pas d'une semelle, même dans les rêves et les cauchemars, sauf si on s'inflige nous même une douleur, elle peut disparaître un moment, puis revenir. Ce n'est qu'avec un entourage proche et des bonnes actions qui nous permet de tenir.
Mark me scrute en devinant mon angoisse, il s'en excuse.
- Je sais que ça te perturbe, comme tout le monde. Mais les médias sont au taquet en ce moment et encore plus aujourd'hui... On a pas mal de chose à gérer, à commencer par le président qui insiste pour qu'on dévoile l'existence de cet entreprise privé censé rester secrète.
Je me mords a lèvre. Évidemment qu'ils sont au taquet, les événements récents n'ont fait qu'augmenter la peur chez les individus, le 11 Septembre fait remémorer le souvenir des attaques terroristes et certains ne peuvent s'empêcher de comparer ça avec les surnaturels, ce qui n'a rien a voir. Mais comment faire comprendre au monde ce que nous sommes, les esprits sont tellement différents les uns des autres.
- Qu'est-ce qui fait croire au président que ça va apporter quoi que ce soit de savoir l'existence du CSM ?
- Il pense que ça peut rassurer les citoyens de savoir qu'un groupe d'agent secret s'occupe des affaires complexe.
- Complexe est un euphémisme. Mais enfin ils nous prennent pour qui ? Des agents du S.H.I.E.L.D ?
- Et bien... Ce n'est pas tout à fait faux.
Je hausse un sourcils.
- C'est vrai, on s'occupe d'affaire que les armés américaine sont incapable de contrôler, on intervient sur des crimes qui peuvent paraître suspect afin de les dissimuler aux mortels.
- Oui enfin pour les événements d'Atlantic City vous n'avez pas jouer un grand rôle dans la protection des citoyens, dis-je avec un regard pleins de sous-entendu.
Il lève les yeux au ciel.
- Je ne peux pas tout assuré ici, les crises médiatique et ceux d'Aileen, je suis désolé mais vous êtes ses amis, vous serez plus utiles que moi.
- Tu en es un aussi. Mais je comprends, tu es occupé et tu as déjà fait beaucoup, je te remercie.
Il secoue la tête avant de partir au self. Je n'ai pas faim, j'ai besoin de savoir si Aileen va bien.
Je me précipite à l'ascenseur et monte jusqu'au quatrième étages. Les couloirs sont silencieux, la pause déjeuner fait son effet.
Les salles sont toute vide sauf une : à travers de la vitre je regarde dans la salle de gym numéro sept, une silhouette amaigris assise sur un tas de tatamis fixe la baie vitré en face. La salle n'est pas très grande mais c'est celle qu'elle choisit tout le temps pour sa baie vitrée.
Je m'approche de la porte sans quitter mon amie des yeux quand tout les objets de la pièce se mettent à léviter, les ballons, les gants, les poids, les chaises, les sac de box... Tout vole au dessus du sol avant de retomber d'un seule coup sur le sol, causant des vibrations sur les vitres. C'est elle qui fait voler les objets sans lever le petit doigts, elle ne fait que fixer la fenêtre.
J'essaye de tourner la poignet de la porte mais celle-ci est coincé, fermé à clef. Je force, mais rien à faire.
- Aileen ! crié-je à travers la fenêtre à double vitrage. Ouvre moi s'il te plaît !
Elle ne sourcils même pas, son visage et poisseux, ses cheveux long retombent en cascade sur ses bras, ils ont perdu de la couleur et devienne moins brillant, tout comme ses yeux qui ne reflètent que la tristesse.
- Je sais que tu as insisté et que tu ne veux voir personne mais je pense que ça te ferais du bien, je sais de quoi je parle.
Les mêmes objets décollent une nouvelle fois du sol un peu plus haut pour retomber une nouvelle fois lamentablement, les murs tremblent au moment où un « clique » se déclenche dans la porte. Elle l'a déverrouillée.
J'ouvre discrètement, une chaleur incontournable a envahit la pièce, la différence de température entre ici et le couloir est immense, j'enlève aussi tôt mon gilet pour découvrir mon bras et attache mes cheveux en un chignon, la couleur brune est presque partie.
Aileen à le dos collé au mur, ses genoux repliés cache le haut de son corps, elle ne me regarde pas mais ce n'est pas grave, je grimpe sur le tas de tapis pour m'asseoir à côté d'elle, une force incommensurable émane d'elle et m'oppresse, j'ai l'impression d'étouffer mais c'est supportable.
- On s'inquiète pour toi.
Elle ne dit rien, à la place les objets volent, se déplacent, mon gilet avec, avant de retomber. Le bruit des poids qui se frottent entre eux agresse mes oreilles, me fait mal au dent, je grimace.
- J'ai de plus en plus de mal à dormir.
Sa voix enrouée est presque méconnaissable, ce n'était pas celle d'un autre mais elle ne ressemble pas à celle que j'ai connût au début.
- Des cauchemars ?
- Non. Je n'y arrive pas, c'est tout.
- Qu'est-ce qui t'en empêche ?
- Je ne sais pas. Je suis épuisée, je sens que j'en ai besoin mais quelque chose me...
Sa voix se bloque sans pouvoir continuer. Je m'approche un peu plus, sa tête se tourne vers moi. Son visage est si différent de d'habitude que j'en suis perturbée. Ses joues sont creuses, son coup est fin, les os de son buste ressortent, ses cernes sont marqués et le blanc de ses yeux rosie alors que ses prunelles reflète un feu qui s'éteint. Le reste de son corps s'est également amaigris, toute son énergie semble partis et pourtant elle est bien là, partout dans la pièce. Tout ce que je peux faire maintenant c'est la prendre dans mes bras, même si cette oppression s'intensifie. Elle se laisse faire et appuie sa tête sur mon épaule.
- J'ai mal, souffle-t-elle.
- Je sais.
- Non. J'ai mal...
Elle s'écarte pour me laisser voir son hématome qui a doublé de volume, celui-ci s'étant sur sa poitrine, des réseaux vont jusqu'à son ventre, son bras gauche et son coup, le centre et presque noir, le reste prend des teintes rouge, marron, bleuté. J'ai mal pour elle en voyant sa cicatrice toujours présente.
- Je suis désolée d'être comme ça, dit-elle toujours dans un souffle à peine audible. J-je veux pas être un fardeau...
- C'est pour ça que tu ne veux voir personne ? Parce que tu penses être un fardeau ?
Elle baisse les yeux, elle se culpabilise. Je lui interdit de penser cela.
- On est tes amis Aileen, tout comme Mark ou Chris, même les professeurs. Tu n'as plus que nous maintenant. Et Derick...
Elle relève la tête, son expression change et devient plus grave.
- Derick n'est plus là.
- Je suis sur que votre lien n'est pas vraiment partit.
- Qu'est-ce que t'en sais, dit-elle sans me regarder.
- Je le sais c'est tout. Ca n'en serais pas un autrement. Ce serait du foutage de gueule.
Elle me regarde et j'ose croire qu'un minuscule sourire se reflète sur ses lèvres pâles.
- On a reparlé du jours de ton inhumation, on a décidé d'être là. Pas tous, mais au moins quatre.
Elle secoue la tête négativement, en panique.
- Non, non ! C'est hors de question...
- Ecoute-moi...
- C'est hors de question !!! crie-t-elle soudainement.
Au même moment du feu me brûle les mains alors que je tiens les siennes, surprise je m'écarte en les secouant puis me frotte les doigts, elle vient de me brûler intentionnellement.
- Excuse moi mais. Mais je refuse que vous risquez votre vie pour moi, articule-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
- Et tu veux qu'on fasse quoi ? C'est la seule solution pour ne pas risquer que la pierre soit entre les mains de ce détraquer !
- Si il blesse ou tue l'un de vous je risque de ne pas très bien le supporter !
- Je le sais. Mais on doit courir ce risque, on a vu pire dans le genre non ?
- Non.
Elle me répond si franchement que je ne peux pas la contredire. Elle se frotte le visage, ses mains et ses bras tremblent, je sens qu'elle se retient de craquer.
- J'en peux plus je suis épuisée, je n'arrive pas à dormir, j'ai peur, j'ai mal...
- Je comprends, mais ne te renferme pas au risque que cela dégénère. Steve est venue te voir récemment ?
- Oui une nuit. Il pensait que je dormais mais j'avais juste les yeux fermés.
Elle fait une pose pour fermé les yeux.
- Je suis pathétique. Je pensais arriver à supporter, j'ai même dit à Jessie que plus rien ne peut me faire plus de mal après la mort de mes parents et regarde ! Elle doit se foutre de moi...
- Non, elle est aussi inquiète que nous, elle comprend.
Ses mains plongent dans sa crinière rousse en tirant le cuire chevelue, retenant un crie. Quelque chose veut sortir mais n'y arrive pas.
- J-je veux juste que... Je veux que ça s'arrête j'en peux plus, murmure-t-elle entre ses dents. J'ai tellement mal au cœur c'est horrible...
Je reste là sans savoir quoi faire à part lui soutenir les épaules, elle s'agite un peu trop alors que j'essaye de lui chuchoter de se calmer mais elle n'y arrive pas.
- J'ai besoin de mes parents... Je veux mes parents.
Elle se redresse et descend du tas de tapis en répétant la même chose sans cesse, je la rejoins.
- Aileen.
- Je ne peux pas continuer comme ça... bafouille-t-elle. J'ai besoin de mes parents... J'ai besoin de Derick maintenant...
- Je le sais.
- Non !! Non !!! Tu ne sais pas !!! hurle-t-elle d'une voix guttural que je reconnais.
Ce n'est pas elle. Je déglutis alors qu'elle me dévisage avec des yeux rond, elle me fait peur. Elle est de plus en plus agitée alors que les murs de la salle forme des cloques, ils brûlent à l'intérieur. La chaleur s'intensifie et je commence à avoir du mal à respirer.
- Aileen calme toi, murmuré-je en essayant de prendre le peu d'air qu'il y a.
Elle se retourne, son visage n'a pas changé, on dirait qu'elle vient de recevoir une dose d'adrénaline. Ses yeux font le tour de la pièce en même temps de faire les cents pas.
- Je te conseille de sortir, prévient-il dans un grognement.
Ce n'est toujours pas elle qui parle, je décide de le défier.
- Non. Je reste.
Il semble surpris de ma décision.
- Tu as tords. Je ne contrôle plus rien à part la télékinésie alors si tu tiens à tes fesses, casse toi.
Je le sais que ce n'est pas elle qui parle mais je ne peux pas m'empêcher d'être blessée. Elle, ou il, continue de me regarder dans les yeux pour m'avertir.
- Arrête de parler à sa place et laisse là prendre le contrôle d'elle même.
- Son corps m'appartient autant qu'à elle ma chère Nina.
Sa voix croassante articule mon prénom. Le Phénix s'amuse de cette situation même si il doit être autant affaibli.
- Sache que sans moi elle se serait déjà tiré une balle à l'heure qu'il est.
- C'est faux. Elle nous a nous.
- Ah oui ? Et où sont les autres ?
- Va-t-en !
Je commence à ne plus tolérer sa présence et les nuages sombres qui se forment à l'extérieur le montre. Lui l'a remarqué aussi en regardant la fenêtre, il ricane.
- C'est pas le moment de s'énerver. C'est toi qui est venue ici je te rappelle.
- Je s-suis venue voir Aileen... P-pas toi.
Je commence à suffoquer alors que des orages se font entendre.
- Je vois qu'on a du mal à respirer ?
La main sur ma poitrine j'essaye de récupérer de l'air sans en trouver énormément. Je décide d'y mettre fin en fonçant spontanément sur lui pour le pousser à terre, ou elle... essaye de me dégager mais je hurle le nom de mon amie au visage, en espérant que ça la fasse revenir. Un souffle rauque s'échappe de sa gorge, son corps s'assombrit, son visage, ses yeux... Je sens une douleur m'envahir mais je continue de hurler en la plaquant au sol, mon bras contre sa gorge, quand un éclaire s'abat tout près du bâtiment. Juste après une force me bouscule loin derrière, je percute la vitre qui sépare la salle du couloir et tombe par terre, sonné.
J'ai du mal à relever la tête mais mes yeux font le tour de la pièce quand je remarque une ombre courir vers moi, des mains tremblantes essayent de me lever, je me laisse faire alors que la lumière du jours revient.
- Nina, Nina mon dieu j-je suis désolée, je suis vraiment désolé... P-pardonne moi...sanglote-t-elle en aidant à me relever.
Elle est revenue à elle mais je suis toujours dans les vapes.
- C-c'est rien... C'est rien, soufflé-je en me massant l'arrière du crâne.
Elle continue de s'excuser en joignant ses mains sur sa bouche. La voyant complètement perdu je la prends dans mes bras pour la calmer. La pression retombe ainsi que la chaleur, nous nous calmons mutuellement : je la laisse pleurer sur mon épaule pendant que je reprends mon souffle. Je n'ai jamais ressentis cette douleur que provoque ses pouvoirs, cette épuisement, cette baisse d'énergie... J'espère ne plus jamais la ressentir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top