C H A P I T R E 22

https://youtu.be/M-7A0g8Y0OA

Musique d'ambiance : "Chasing Cars - The Wind and The Wave"


- Tu réponds enfin ?

- Excuse-moi j'étais occupée toute la journée.

Entendre sa voix me fait du bien et me déstabilise en même temps. Ne pas l'avoir près de moi en ce moment est difficile, encore plus lorsque j'ai réalisé que je ne pouvais pas le rejoindre.

- Comment tu vas ?

- Pas très en forme. J'ai appris des choses me concernant.

- Les quelles ?

Sa respiration s'accentue, il est tendu. Il hésite à me raconter et essaie même de changer de sujet :

- Tu es où ?

- Atlantique City. Hôtel Palace, pour être exact, avec vue sur la mer.

- T'es sérieuse ?

- Oui.

- Qui a les moyens de se payer un hôtel à Atlantique City ?

- Moi. J'ai reçu un max de blé, un héritage de mes parents, avoué-je simplement.

Le fait de me retrouver loin de tout ce qui avait en rapport avec le surnaturel et la vue de la mer me fait perdre tout sens de la réalité, si bien que je trouve toute cette situation normale. Atlantic City est un endroit où je n'y ai jamais mis les pieds, c'était l'occasion et il se trouve que la distance entre le lieu du CSM et ici est d'une heure et quart. J'ai fais le bon choix, apparemment. J'ai l'impression d'être anesthésiée de tout émotion forte, à part le manque.

- Tu te décide à me raconter oui ou non ? J'ai besoin de distraction.

Il se met à glousser.

- Tu veux que je te distrait en racontant l'étrangeté de ma vie de plus en plus merdique pendant que tu sera en train de compter « un max de blé » dans ton coin ?

- Arrête. Je compte bien le partager avec chacun de vous une fois que ce sera terminé. Mais pour ça il faut que tu revienne.

- Tu sais bien que c'est impossible.

Je serre les dents en continuant de regarder le couché de soleil par la fenêtre, c'est absolument magnifique. La chambre est éclairée d'une lumière orangé grâce à la baie vitrer qui longeait le mur pour offrir un panorama distrayant de la mer et de la plage. C'est tellement immense l'Océan que s'en est flippant.

- Et toi, où tu es ?

- Dans ma chambre que j'ai fermé à clef.

- Ton père n'est pas là ?

- Je n'en sais rien et je m'en fou. Il ne me laisse pas parlé avec d'autre personne au téléphone et encore moins avec toi.

- Pourquoi ?

- Tu me distrais, selon lui et eux.

- Eux ?

- La clique des Loup Garou.

Je m'assoie sur le lit en tailleur et lui demande de me raconter tout ce qu'il s'est passé pendant qu'il le peut.

- Le Maire en déduit que mon côté Loup et Lunairien s'affrontent et que ça affecte mon énergie, que ça aura des impacts psychique.

- Comment ça ?

- Les changements d'humeur, des courtes pertes de mémoire qui peuvent devenir fréquent à la longue, la colère et j'en passe. Je vais devoir m'entraîner avec son fils, dit-il avec un ton méprisant.

- Ca n'a pas l'air de te réjouir.

- Non. Il s'appelle Thomas, c'est un petit con arrogant. Mais c'est pas le pire.

J'attends qu'il m'avoue la suite en me mordant la lèvre.

- Ma mère avait le gène du Loup Garou.

Mes dents lâche aussi tôt ma lèvre et ma mâchoire se détache. Je réalise en silence ce qu'il vient de dire. Il continue :

- Mes parents étaient liés. Mon père ne l'a su que plus tard pour son gène de Loup sans vraiment connaître les répercutions que ça pouvait avoir.

- Quelle répercutions ? demandé-je en appréhendant déjà la réponse.

- Les gènes Lunairien-Loup ne vont pas ensemble. C'était toxique pour ma mère, un peu comme la morsure de loup aux vampires dans ta série de fille là...

J'ignore sa critique sur Vampire Diaries en levant les yeux au ciel puis reprend le sujet :

- C'est à cause de ça qu'elle est tombée malade ?

- Oui. Les médicaments n'ont pas pu repousser la maladie bien longtemps mais ça m'a au moins laisser le temps de la connaître.

Il soupire et sa voix se radoucit et je comprends qu'il repense à elle. J'éprouve une grande peine pour lui, le premier sentiment que je ressens depuis que je suis arrivée ici.

- Je suis vraiment désolé Derick... Tu lui en a voulut j'imagine ?

- A mon père ? Au début oui, parce que j'avais du mal à comprendre. Maintenant je commence.

- Et si je comprends bien tu as la même maladie que ta mère parce que tu as les deux gènes ?

- C'est ça.

- Et qu'est-ce que tu dois faire pour que ça s'arrange ?

- Choisir l'un des deux.

- C'est possible ça ?

- Apparemment. Ils vont pratiquer la magie sur moi, t'imagine ?

Je me rappelle l'avertissement d'Harry au sujet de leurs pratiques. Je soupire en haussant les épaules.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu devrais te méfier à propos de cette magie. Elle n'est pas très commode.

- C'est Harry qui te l'as dit ?

- Oui.

Comment le sait-il ?

- Il m'en a vaguement parlé. Et mon père me l'a dit aussi.

- Et tu accepte quand même ?

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Laisser cette chose me tuer ?

Je me prends d'un haut-le-coeur en l'entendant dire ça. Bien sûre que non enfin !

- Il n'y a pas d'autre moyen ?

- Non, c'est le seul.

Je ne dis rien mais je suis contrariée. Il sait que ça va changer beaucoup de chose pour lui comme pour nous et pourtant il n'a pas l'air de s'en soucier.

- Toi aussi tu risque de changer.

Sa réflexion m'intrigue. Quoi ?

- De quoi tu parles ?

- De l'inhumation.

Oh...

- Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- Une Sirène me la dit.

Je prends le temps de réaliser. Une Sirène ? C'est quoi ces conneries ?

- Tu te fou de moi ?

Je l'entends pouffer.

- Je t'assure que non. Elle s'appelle Ligie. Elle te ressemble.

- Une Sirène t'as parlée ? réalisé-je en grimaçant.

- Oui, pourquoi ? Tu es jalouse ?

C'est quoi cette remarque idiote ? Moi, jalouse d'une Sirène qui me ressemble ?

- Tu lui parles souvent ?

- Tu es jalouse, déduit-il.

J'entends à sa voix qu'il sourit et ça m'agace.

- Tu es loin de moi, je n'ai aucun moyens de te voir et tu parles à une Sirène !

- Crois moi elle te ressemble peut-être mais tu as un plus jolie fessier.

- Ce n'est pas drôle !

- Et puis toi au moins tu n'as pas les doigts palmés, continue-t-il.

Je ne voulais pas sourire mais je le fais quand même. Ce mec est irrattrapable.

- Ma copine est jalouse d'une Sirène, ça ferait un bon titre d'article de magasine pour homme.

- Va te faire soigner ! ricané-je.

- Tu me manques.

Ces mots me serre le cœur, une boule se forme dans ma gorge et des larmes couvre mes yeux.

- Toi aussi, murmuré-je en essayant de cacher mon émotion.

- Non, tu pleure là ?

Je ris.

- Arrête !

Il a réussit à faire revenir mes émotions et pendant un instant j'ai oublié de quel sujet on parlait juste avant.

- J'ai pas envie que tu changes. J'ai pas envie qu'on change tout les deux.

- Moi non plus. Mais il faut croire qu'on a pas le choix.

Je m'écroule dos sur le lit en lâchant un soupire puis je regarde le plafond décoré de paillette lumineuse. Une vrai suite ! On devrai y revenir avec Derick si tout s'arrange et que nous gardons les mêmes sentiments l'un pour l'autre.

- Tu penses que ça va faire mal ? L'espèce de magie qu'ils vont utiliser sur toi ?

- Je pense. Mais je ne veux pas trop y penser.

Je ne préfère pas non plus. Même pour moi. Rien que l'idée de brûler vif comme une sorcière sur un bûcher me fait tirer la grimace.

- Tu as choisis qui tu veux être ?

Il a un moment d'hésitation où je n'entends que sa respiration.

- Je pense que ce sera Lunairien. Mais à ce stade je ne sais plus si ça dépend de moi...

Soudain j'entends un bruit sourd au bout du fil et quelqu'un appeler.

- C'était quoi ça ?

- Mon père, répond-t-il sèchement.

Il y a un autre bruit mais qui avait l'air plus insistant.

- Attends, quitte pas.

Les frétillements du téléphone signifie qu'il a été posé et pendant un temps je n'entends que des bruits étouffés de portes et de plaintes.

~

PDV Derick Wanderbilt


- Qu'est-ce qu'il y a ?! crié-je à travers la porte.

- Qu'est-ce que tu fou enfermé là dedans ?

Est-ce que je lui dis ? Après tout je ne voix pas en quoi c'est mal.

- Je parles à quelqu'un.

- A qui ?

J'hésite à répondre mais il insiste avec son ton autoritaire que je n'aime pas.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?!

Il ne dit plus rien quand d'un coup la porte s'enfonce et me percute au passage. Je recule brutalement en me protégeant avec les bras quand Thomas se pointe dans ma chambre, le regard noir et les poings serrés. Putain mais qu'est-ce qu'il fou ici !!?

- A qui tu parle ? me demande-t-il en me menaçant du regard.

- Sort de ma chambre !!

Il ne répond pas et repère mon portable sur le lit. Il s'apprête à le prendre quand je veux l'en empêcher mais il me repousse si fort que je n'ai pas le temps de riposter. Mon père observe la scène du pas de la porte sans rien faire à part l'ouvrir.

- Qu'est-ce que je t'ai dis à propos de cette fille Derick ?!

- Tu n'as rien a me dire à propos d'elle !! hurlé-je.

Thomas regarde le nom du contact toujours en ligne et raccroche avant de sortir de la chambre.

- Qu'est-ce que tu fou !? Redonne-moi ça !!

Il se retourne vers moi pour me fusiller du regard, comme il a l'habitude de faire depuis que je suis arrivé. On a beau faire la même taille il me prend toujours de haut. Je me retiens de ne pas lui balancer mon poing dans sa jolie petite gueule.

- Tant que tu n'as pas retenue la leçon tu n'arrivera jamais à te débarrasser de ce qui te tuera.

- Je n'ai aucune leçon à recevoir de toi, articulé-je entre les dents.

- Faux. Je suis ton Alpha à partir de maintenant, c'est à dire ton chef. Tu devra obéir à tout ce que je te dirais de faire, y compris ne plus avoir de contact extérieur de cet endroit et surtout pas avec ta copine, me dit-il avec un ton hautain.

- Tu crois que tu m'empêchera de lui parler aussi facilement ?

Je le défie du regard et il se met à sourire en reculant. D'une rapidité déconcertante il se tourne et balance avec vivacité mon téléphone portable sur le mur de derrière. Je reste pétrifié sur place en voyant l'appareil en pièce détaché sur le parquet. Ma respiration s'accélère d'un coup. Je sens la colère me monter au ventre quand il se tourne vers moi.

- C'est suffisamment convaincant pour toi ?

Dans une colère noir j'hurle et fonce sur lui en empoignant sa veste pour le plaquer contre le mur, si fort qu'il s'enfonce sous la pression. Un rugissement d'animal sort de ma gorge, je sens mes canines pointer sur mes lèvres et mes muscles se contracter. Mon père m'ordonne de le lâcher en me tenant les épaules quand je me retourne vers lui pour lui montrer à quel point je suis fou de rage. Il n'avait pas à faire ça et mon père l'a laissé faire. J'ai envie de les tuer et de tout détruire autour de moi.

- Ton côté Loup gagne du terrain, constate Thomas en voyant mon état. Si j'étais toi je commencerais par oublier mon passé de Lunairien parce qu'il n'en reste rien.

Il me fait le lâcher en me bousculant alors que j'étais à deux doigts de me transformer pour le bouffer.

- Rendez-vous demain à la première heure pour ton entraînement, m'ordonne-t-il.

Il sort du bungalow. Le fait de ne plus le voir me soulage mais je dois me retenir pour ne pas le tuer de mes mains. Stefen s'adresse à moi mais je ne le calcule pas et le menace simplement du regard avant de retourner dans ma chambre et de refermer la porte. Ou du moins ce qu'il en reste. 

Parler à Aileen était tout ce qui me permettait de m'accrocher à ma vie d'avant. A présent il n'y a plus rien. Quelque chose me dit que je risque de changer plus tôt que prévu. 

***

Bonsoir ou Bonjour ! Chapitre un peu court j'en conviens et j'en suis désolée :/ J'ai trouvé que c'était mieux d'arrêter là mais j'essaierais de faire mieux pour le prochain chapitre ! Quoi qu'il en soit j'espère qu'il vous a plus ! Encore merci de tout votre soutient et de ceux qui me suivent ! Même les lecteurs fantômes. C'est très encourageant de lire vos commentaires ! 

Gros bisous les chatons !!!

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