C H A P I T R E 2

https://youtu.be/VFroDCsVCeY

Musique d'ambiance : "Thirteen Senses - Into The fire"

PDV Derick Wanderbilt

Mardi 23 Août au soir.

*TocToc*

Je ne réponds pas, trop occupé à regarder mon plafond avec la musique qui gronde dans les enceintes. Je sais que c'est mon père seulement je n'ai pas envie de lui parler. Depuis qu'on est rentré nous n'avons pas eu de réel conversation. C'est ce que je redoutais avant de partir de cette île : la relation de merde que j'ai avec mon père.

*TocTocToc*

Trois coup cette fois. Je soupire d'agacement puis baisse le son avec la petite télécommande avant de répondre sèchement :

- Quoi ?

- On mange ! Tu compte sortir de ta chambre un jour ou l'autre ?

Je jette un œil à mon réveil qui affiche vingt-trois heures. Je n'ai même pas vu le temps passé. Est-ce qu'il m'a attendu longtemps ?

Je lève les yeux au ciel les dents serrées en prononçant un jurons. J'allume mon téléphone dans l'espoir de voir quelque chose qui puisse me redonner le sourire, mais non. Aucun message, aucun appelle. Rien. Depuis que je suis rentré j'attends désespérément un message d'Aileen, un signe de vie, mais plus ça va et plus je me dis qu'elle a du perdre le petit papier avec mon numéro.

A peine je me suis allongé sur mon lit quelques heures plus tôt une sensation de vide d'énergie s'est emparé de moi, quelque chose m'a sapé le morale sans que je ne sache pourquoi ou comment. Le fait de me retrouver sans nouvelle d'elle ne rend pas les choses meilleures. Je me lève et jette le téléphone sur le lit. Et si il lui est arriver quelque chose ? Si elle n'est jamais arriver ? Non... Je ne préfère pas penser à ça. J'ouvre la porte en grand et trouve mon père toujours planté là à attendre que je sorte.

- Qu'est-ce que tu faisais ?

- J'écoutais de la musique.

Il inspire en haussant les épaules puis repart en lançant :

- Ce n'est pas la réponse que j'attendais.

- Et qu'est-ce que tu voulais comme réponse ?

Qu'est-ce qu'il peut m'agacer avec ce genre de remarque...

Il se retourne sur moi et me lance un regard noir.

- Au risque de te sortir de ton petit cocon confortable je te ferais rappeler que tu as un examens à la rentrée, tu es censé réviser tes partiels.

- Papa ! Je viens de rentrer de plus de trois semaines de "stage intensif" et je te ferais rappeler que la fin ne s'est pas passée en douceur ! On a faillit crever !

Je me retiens d'hausser le ton alors que lui a l'air de perdre patience. Il semble agité, comme moi.

- Je suis au courant. Mais il me semble que tu es toujours là, donc tout va bien ? Alors mets ça de côté et essaye de reprendre une vie normal, comme tout le monde !

Il tourne les talons et me laisse planter au milieu du long couloir.

Je veux riposter alors j'ouvre la bouche mais rien n'en sort. J'hallucine. Souvent il me prend la tête pour les entraînements et mes pouvoirs et maintenant il le fait pour les cours ! Cette chose que j'ai complètement oublié. J'ai même oublié pourquoi j'ai choisis la filière scientifique. Je me suis pourtant décidé pour la musique, mais mon vieux pense que c'est beaucoup trop vague, soit disant. Que je suis plus sûre de trouver un métier en allant vers une filière plus général. Mon cul !

Maman aurait prit mon partit. Elle aimait m'entendre jouer de la musique.

Cette conversation m'a coupé l'appétit. Je n'avais déjà pas faim tout à l'heure, c'est encore moins le cas maintenant. Je serre les poings en gesticulant dans tout les sens, je suis stressé à cause d'Aileen qui ne me donne aucune nouvelle et de mon père qui aime prendre des décisions sur ma vie et mon avenir. Je me passe mes mains dans les cheveux et mord mes lèvres quand j'entends quelqu'un parler.

Une visite ? Je suis sa voix et avance jusqu'à la cuisine en me plaquant contre le mur pour regarder discrètement entre la porte : Un homme qui doit avoir la quarantaine se tient en appuie sur le lino central en granite. Il me semble l'avoir déjà vu, un collègue de mon père qui travaille avec lui sur des affaires qui concernent le monde surnaturel. Habituellement ils ne se voient qu'à leur lieu de travail, qu'est-ce qu'il fout ici habillé en civil ? Il prend un air sérieux quand il s'adresse à mon paternel :

- Ne prend pas cette affaire à la légère Stefen. Si les rumeurs sont exact cela peut vous attiré des problème. A toi et ton fils.

Je tends plus l'oreille.

- N'exagère pas Emett. Les loups garou sont une légende, je doute fort que l'animal que tu me décris se balade dans la forêt de New York !

- Et pourtant c'est le cas !

Mon père circule dans la pièce en mettant la salade et un plat sur la table.

- Tu dramatise. Est-ce que quelqu'un l'a vue au moins ?

- La description correspond en tout cas. Le randonneur mentionne des empreintes plus grande que ses mains et des marques de griffes inhabituelle sur les arbres.

Je remarque que de la sueur coule légèrement sur la tempe d'Emett. Il a l'air inquiet et cela ce voit encore plus quand son poing se serre plus fort autour de la bouteille, tellement que je m'attends à ce qu'elle se brise. Puis il la relâche, suit mon père du regard qui a l'air serein face aux dires de son collègue stressé.

- Si j'étais toi j'enverrais quelqu'un pour aller surveiller les environs.

Stefen soupire puis se retourne vers Emett. Ils se toisent quelques seconde quand mon père fini par céder :

- Bon... Il se trouve où d'après le randonneur ?

- Sur les hauteurs du Taconic State Parkway.

Emett a l'air de se détendre quand il voit Stefen prendre son portable pour appeler quelqu'un.

- Si ce que tu dis est vrai on va devoir éloigner Derick le temps de chasser. On ne sait pas encore ce que les effets de cette chose ont sur les Lunairien.

Je me redresse en entendant la remarque de mon père. Chasser ? Une envie soudaine me prend au ventre. Mon envie d'adrénaline et de danger. Si ça me concerne, autant y aller. 

Mais t'es fou ? Il te dis justement que c'est peut-être un danger pour toi !

Seulement ma curiosité malsaine et mon envie de découverte me force à détaller comme une flèche en prenant une veste et mes clefs au passage,sans prendre la peine de faire plus ou moins de bruit. Je dévale les escaliers à grande vitesse plutôt que d'attendre l'ascenseur jusqu'au parking.

Je cours jusqu'à ma voiture et démarre en trombe pour sortir de l'immeuble de la sixième avenue de New York. Il fait nuit et tout est éclairé, je roule vite en essayant d'éviter les rues bondées puis trouve rapidement l'autoroute pour sortir de la ville, en direction du Parc.

~

J'arrive à l'entrée du parc devant la maison du gardien qui est visiblement absent. Je me gare et descends de ma Chevrolet en scrutant les recoins de l'entrée : il fait sombre, la pleine lune éclaire les chemins quand je commence à avancer. C'est alors que mon téléphone sonne, je m'arrête brusquement pour le prendre à la hâte en pensant que c'est elle, mais ce n'est que mon père. Il a deviner que je suis partis à la recherche de l'animal, et bien il attendra ! J'éteins mon téléphone et commence à entrer dans la faunes sauvage et sombre.

Je ne sais ni quoi chercher, ni à quoi m'attendre. Je ne fais qu'écouter les sons et les bruits des animaux de nuits qui errent dans les bois. Cette petite escapade me rappelle le moment ou j'ai du traquer les hommes de Grégoire dans la forêt pour récupérer le sceptre de Phillis, excepté que ce Parc est moins glauque et plus naturel.

Je continue de marcher en me forçant à me concentrer sur mon objectif plutôt que sur Aileen. Je m'inquiète pour elle, ce n'est pas dans mon habitude de m'inquiéter pour une fille. Mes pensées vont dans tout les sens, puis quelque chose me revient : Notre lien. Si j'arrive à me connecter à son esprit je peux essayé de voir ce qu'elle fait, ne serait-ce que pour me rassurer, m'enlever cette préoccupation inhabituel et me calmer. Je fais une pause pour me concentrer sur elle en fermant les yeux. Je ne l'ai jamais fait, mais je pense savoir comment : je dois la visualiser, me remémorer un souvenir toujours intact de son visage puis tenté de me connecter. Mais rien ne vient. Je ne la ressens plus, je n'ai plus ce même contact mental et la sensation que je me trouve proche d'elle. Et je n'aime pas ça. Ce n'est pas bon signe.

Soudain, un craquement de branche et quelque chose de lourd semble traîner sur le sol, j'ouvre les yeux, mes oreilles sont de nouveaux aux aguets. Je me tourne lentement mais ne vois que les arbres, n'entend que le vent qui vient balayer les quelques feuilles qui traînent et disparaissent.

Je déglutis le peu de salive que j'ai en bouche quand j'entends encore ce même bruit, puis un autre, un grognement au début petit, puis plus gros. Il semble venir de plus loin, alors je me remets à marcher tout en gardant un œil autour de moi. Je serre les poings, mes muscles se tendent en sentant une menace roder. Je me fie toujours à mes sens et mon instinct encore une fois, ils ne se sont pas trompés, car une ombre noir surgit d'entre les arbres. Elle est à quatre pattes, presque aussi grande que moi.

Je plisse les yeux pour mieux l'apercevoir et n'en croit pas mes yeux quand la tête de l'animal s'avance vers le halo de lumière de la lune qui a l'air d'être encore plus claire qu'il y a deux minutes. Un loup, dont le pelage est plus noir que la nuit se dresse devant moi, le regard menaçant. On aurait dit Isi, puis je comprends : sa taille anormalement grande pour un loup des bois, son regard qui a l'air humain et expressif. Ce n'est pas n'importe quelle coyote. C'était un Lycanthropes. Un Loup-Garou. Une espèce pourtant rare, ci ce n'est même disparut. Je ne les ai vu que dans les livres et n'en ai jamais vraiment parler avec ma famille. Je ne sais même pas si ils sont un danger réel ou non. Mais à en croire mon père et son collègue, il faut se méfier.

Dans ce cas qu'est-ce que je fou encore là ?!

Immobile sous la lumière l'animal reste longtemps à me regarder. C'est alors que ses babines se retroussent, laissant apparaître ses canines pointu. Il a l'air de me prendre pour une menace, je recule de quelques pas, impressionné par cette créature mastoc qui fait ma taille à quatre pattes. Je lève les mains comme pour essayer de le calmer, mais remarque que cela ne sert à rien quand je vois son corps se baisser, comme pour se préparer à me sauter dessus. Bordel !!

Je m'apprête à lui dire d'arrêter, mais il commence à détaler, je fais de même. Je me mets à courir à toute jambes en essayant d'éviter les obstacles mais cela devient dur, je me prends quelque fois des branches en plein visage, d'autant plus que je me dirige vers la mauvaise direction pour reprendre le chemin de la voiture. Comme si ce n'était pas assez, le Lycanthrope va beaucoup plus vite que moi et semble aimer la traque, puisqu'il n'est ni derrière ni à côté de moi, mais je sens quand même sa présence.

J'en profite pour déraper et faire demi-tour quand un coup de feu me surprend. Je m'arrête en pleine course, le bruit résonnant dans tout le Parc, suivit du grognement. Je n'ai pas le temps de réaliser quoi que ce soit qu'une grosse masse s'écrase de tout son pois sur moi. Je pousse un cris et remarque le loup qui juste au dessus de moi, je tente de bloquer difficilement pendant que ses crocs acérés manquent de me bouffer le visage. Je retiens sa gueule avec autant de force que je peux, de la bave me coule même dessus ; je détourne le regard. J'utilise la force de mes jambes pour le dégager sur le côté mais cela ne sert qu'à le déplacer, assez pour que son poids cesse de m'écraser, alors je le regarde dans les yeux afin de prendre possession de son esprit pour le faire dégager, ce qui le fait pousser une plainte en se dégageant brutalement de moi. Je me relève à la hâte et commence à courir jusqu'à la sortit mais le loup reprend sa course et me rattrape. Je fais l'erreur de regarder derrière moi : tout semble se passer vite et en même temps au ralentit. Je le vois sauter quand un second coup de feu, cette fois plus fort, surgit de nouveau et percute le loup qui ne manque pas de me griffer violemment au passage sur l'épaule. Je cris de douleur avant de m'écrouler par terre.

- Derick ! crie quelqu'un plus loin.

Stefen, mon père, se rue vers moi, un fusil à la main.

- Merde. Emett !!

Son collègue est là aussi, le fusil dans les mains également, pointer sur la masse noir allongé sur le sol, sans bouger.

J'appuie fort sur ma blessure en me tordant de douleur. Je saigne beaucoup trop, ça me brûle l'épaule et le bras entiers. Je serre les dents et grimace en geignant. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma courte vie. Tout mes muscles battent au rythme que mon cœur, quelque chose d'anormal se passe en moi, ma respiration et mon pouls accélèrent de plus en plus, je me sens gonfler de partout. Un sentiment trop étrange.

- Emett !!

Je décerne de l'inquiétude et un léger tremblement dans le hurlement de mon père. Il est accroupis à côté de moi et me soutient le bras. Je n'arrive même pas à parler...

- Il est mort ! crie l'autre avant de nous rejoindre.

Il m'examine rapidement avant de s'adresser à Stefen.

- Il s'est fait mordre ?

Emett semble contrôler sa panique, il a justement eu peur que ce genre de chose arrive. Est-ce que je vais mourir ?

- Il faut qu'on l'emmène... Il faut qu'on parte d'ici tout de suite ! s'emporte Stefen en me regardant souffrir le martyr sur le sol.

Je continue de saigner et de transpirer à grosse goûte puis lâche un cris déchirant qui ne me soulage qu'à peine. Mes tympans tapent sur les côtés de mon crâne, me donnant un mal de tête insupportable. Je souffre mais je n'ai pas l'impression de mourir, au contraire.

- On ne peut pas l'emmener à l'hôpital ni à la maison. Il faut qu'on le transporte ailleurs.

- Mais où ?!

Il le regarda longuement, mon père comprend :

- Pourquoi le CSM ? Qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent ?

- Il s'est fait mordre par un Lycanthrope Stefen !! Ton fils !

Il marque une pause voyant que mon père semble perplexe.

- C'est un Lunairien bordel !! On ne sait pas ce qu'une morsure de Loup Garou peut faire à un surnaturel comme lui !

Il tremble en me regardant. Je continue de crier, un cri rauque qui ressemble de moins en moins à un humain.

- On y va mais on a intérêt à se magner le cul.

Étrangement, il a reprit son souffle. Les deux hommes me transportent dans leur grosse voiture et enlevant ma veste pour me faire les premiers soin afin d'empêcher le sang de couler encore plus. Mon père reste à l'arrière avec moi pendant qu'Emett conduit. Je me sens soudain plus faible et mon pouls ralentit, j'ai maintenant peur de mourir. Je ne peux pas l'accepter. Pas sans l'avoir revu...

~

PDV Aileen Campbell.

Je reste allongée dans mon lit en essayant de trouver le sommeil sans y parvenir. Trop de chose se bousculent dans ma tête, mes pensées et mes émotions se mélangent entre elles, je n'arrivent plus à arrêter se manège infernal. Même la musique ne m'a pas détendu.

Agacé, je me lève de mon lit et sort de ma chambre après avoir passé un gilet. Pied nue en chemise de nuit dans les couloirs je ne sais pas où aller mais je dois prendre l'air, alors je continue de marcher à pas rapide vers la sortie, passe une porte qui mène aux ascenseurs où, juste en face, se trouve une grande baie vitrée. D'ici je vois plusieurs personnes s'agiter en bas. Une voiture vient d'arriver et deux hommes en sort avec un troisième qui a l'air dans un sale état. Je m'avance un peu plus vers la vitre pour observer l'agitation, plusieurs autres personnes accourent vers eux pour les soutenir, la personne est méchamment blessée à l'épaule et... Et quand ils le posent sur un char d'urgence, je peux enfin voir son visage : Quelque chose se passe dans mon estomac, une violente secousse d'organe, un vertige, la nausée... Je n'attends pas l'ascenseur et descends les quatre étages par les escaliers en manquant de trébucher avant d'arriver au rez de chaussée. Il n'y a pas de porte, que des fenêtres où j'observe d'ici les médecins qui emmènent le brancard à l'intérieur. J'accélère le pas et traverse les couloirs en courant sous l'œil surpris des employés qui se trouvent là. Je ne leur prêtent pas plus attention et tourne sur la droite où une porte me bloque le passage ainsi que deux autres hommes baraqués qui doivent être des vigiles. Je les dévisage tout les deux.

- Qui êtes vous ? me demande le premier.

- Vous n'avez pas le droit à l'accès sans un badge !

Je tente de me calmer pour reprendre mon souffle quand je vois le brancard s'éloigner de mon champ de vision.

- Qui est-ce qu'ils emmènent ?

Ma voix est en revanche moins douce que d'habitude. Je me surprends moi même du ton froid que je prends. Les vigiles se regardent en levant un sourcils quand l'un d'eux me répond :

- C'est un blessé. Une attaque inhabituel s'est produit il y a quelques heures au Taconic State Parkway.

Je reste à écouter le premier gars en costard, tout en regardant les médecins parler avec l'un des hommes qui est avec Derick. Je repense à la phrase que mon double maléfique m'a dit lors de ma vision : "Tu ne voudrais pas que la même chose arrive à tes amis ? A ce cher Derick".

Je tressaille. Et si lui aussi s'est fait attaqué par ma faute ? Et les filles ? Vont-elles bien ? Mes émotions partent dans tout les sens, me donnent un mal de crâne quand les portes s'ouvrent en grand, comme si une tornade est passée par là. C'est moi qui a fait ça ? Je ne contrôle plus rien visiblement mais j'en profite pour passer en évitant les deux hommes qui tentent de me rattraper.

- Hey !! hurle l'un d'eux. Revenez ici !!

Je dévale le couloir, franchis les portes sur les quels il y a marquer URGENCE. Je décèle l'odeur de la peur, du sang et du danger que je décide de suivre, sans faire attention aux plaintes des gens à côté et des deux vigiles qui cherchent à me rattraper.

Qu'ils essayent...

J'arrive jusqu'au bout d'un autre couloir quand je vois le groupe de médecin emmener le brancard dans une salle. Mon cœur bat anormalement lorsque je vois  Derick allonger sur se lit. Il ne bouge pas, peut être qu'il est inconscient. Pourquoi !? Puis je remarque que je ne ressens plus le liens. Alors je cours vers cette salle d'opération quand une forte pression inattendue sur mes bras m'empêche d'avancer. Les deux idiots de la surveillance m'ont rattrapé et me retiennent par les bras lorsque je force le passage. Je leur cris dessus, leur ordonnant de me lâcher sans faire attention à cette rage qui monte depuis mon estomac jusqu'à ma gorge. Un homme se retourne vers moi, les larmes aux yeux. Ils semblent inquiet, voir même angoissé. Il me regarde m'agiter entre les deux gros baraqués en fronçant les sourcils, ceux-ci s'apprêtent à m'emmener loin quand l'homme leur fait signe d'arrêter, on dirait qu'il m'a reconnut, en effet son visage me dit quelque chose.

- Arrêtez ! répète-t-il en venant vers nous.

Ils n'écoutent pas, ou n'entendent pas. Je me sens toujours prise au piège.

Prise au piège...

Une forte énergie incontrôlable me submerge. Je ne la contrôle pas, elle traverse mon corps si rapidement que je n'arrive pas à l'arrêter. Elle est similaire à celle que j'ai ressentis sur l'île, pendant la bataille, mais en pire. En plus féroce. Elle se dégage de mon corps comme une explosion qui envoie les deux vigiles percuter les murs. L'homme qui s'est avancé vers nous s'arrête brusquement, hésitant à faire un pas de plus, tout comme le reste du personnel soignant qui se trouve là, abasourdis. Moi même je n'ai pas bien compris ce qu'il vient de se passer.

- Tu es... Aileen ? Aileen Campbell ? me demande l'homme d'une voix tremblante.

Encore sous le choc, je secoue légèrement la tête pour dire oui. Je me souviens : son père. C'est le père de Derick. Je ne crois pas connaître son prénom. Il n'a pas le temps de dire un autre mot que je fonce vers la salle où ils l'ont emmené sans faire plus attention à lui.

Lorsque je regarde par la vitre, je les vois s'agiter devant la table d'opération. Il a un masque sur le visage, toujours inconscient. Ma respiration est irrégulière encore une fois, je n'arrive pas à la calmer. Je ne contrôle plus rien. Spontanément je me mets à taper sur les vitres en criant son nom, pensant qu'il se réveillerait, mais à la place c'est une femme médecin qui se retourne pour me dire d'arrêter de faire autant de boucan.

Pour qui elle se prend pour me donner des ordres ?? Sale p...

Je serre les dents à nouveau en lançant un regard noir au médecin. Je me sens beaucoup trop agitée et dur. Il faut que je me calme. Ce n'est pas moi qui pense. C'est...

- On l'a griffé.

Je me retourne face au père. Je n'ai pas bien compris ce qu'il vient de dire.

- Pardon ?

- On l'a griffé. Un Lycanthrope.

Il annonce ça en regardant son fils sur la table d'opération. Il a l'air de contenir son angoisse. Un Lycanthrope ? Il se fou de moi ?

- Monsieur !! crie une infirmière à l'intérieur.

Je repose les yeux sur la vitre quand je vois les médecins immobiles, les mains au dessus de leur patient. Ils nous regardent sans rien faire. Qu'est-ce qu'ils foutent bon sang !!?

- Il y a un problème ! annonce l'un d'eux.

Le père de Derick passe la porte et se dirige vers eux pour leur parler, tous s'écartent pour laisser voir le corps, personne bouge. Je ne me retiens plus :

- Et merde.

Je passe à mon tour la porte sous les yeux ébahis des médecins puis les écartent un peu violemment. Derick n'a plus rien. Plus aucune griffure ou autre égratignure. Il est comme neuf. Je ne comprends rien ! Il y a même pas trois secondes il était ouvert de partout ! Je regarde son père qui a l'air aussi confus que moi. La machine bipe normalement, il n'est donc pas mort.

J'observe son torse anormalement musclé en tentant de déceler un quelconque mouvement. Je me rapproche un peu, sa poitrine se soulève très légèrement. Il n'est pas mort. Je lève une main hésitante vers son visage en retenant ma respiration, comme tout le monde. J'entends ensuite quelqu'un m'appeler dehors et devine que c'est Mark. Je ne réponds pas et continue d'avancer ma main quand celle-ci est brutalement bloquer par sa main à lui. Derick m'empoigne fermement le poignet alors que je pousse un cris de surprise, suivit d'une plainte. Tout le monde vient de sursauter dans la salle pendant que me dégage de l'emprise de sa main qui semble dure. Je n'arrive pas à me dégager, je lutte en même temps pour me calmer afin de ne pas faire resurgir cette mauvaise énergie.

C'est alors que Derick ouvre ses yeux toujours gris et brillants, il ne lâche toujours pas sa prise que son père essaye aussi d'enlever de mon poignet.

- Laissez ! lui dis-je.

Il me regarde comme si j'étais folle, je leur recommande de s'écarter. Je ne sens plus mon poignet.

Derick enlève son masque à oxygène avec son autre main, je peux enfin voir son visage qui n'affiche aucune expression. Personne ne dit mot, un silence pesant s'installe dans la pièce.

- Derick ? murmuré-je.

Il ne répond pas mais tourne sa tête vers moi. J'ai l'impression de me revoir dans ma vision et cette pensée me fait frémir.

C'est alors qu'il s'assoie calmement sur le lit, regarde tout le monde sans lâché mon poignet. Sa température a étrangement montée, il est plus chaud qu'avant et a prit de la masse musculaire. Son visage se détend, il semble perdu quand il relâche sa prise sur mon poignet, je peux enfin me dégager, ça fait mal mais il n'a pas l'air de le remarquer, comme s'il ne m'a pas vraiment vu.

- Où suis-je ? murmure-t-il en nous regardant. Qui êtes-vous ?

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