C H A P I T R E 18
https://youtu.be/br8f0eN5G0k
Musique d'ambiance : "Catey Shaw - Show Up"
PDV Derick Wanderbilt
Black Lake
Rien ne me fait envie sur cette table. J'ai avalé une pomme sans grand plaisir avec un appétit médiocre dû au fait que je n'ai pas bien dormis cette nuit. Le message d'Aileen se répète dans ma tête comme une prière. Elle s'inquiète pour moi, elle veut me parler de quelque chose, ça a à voir avec ma venue ici. Toute la nuit je me suis demandé si je devais l'appeler ou non, si c'est vraiment raisonnable d'entendre sa voix, de lui parler. Nous sommes séparés, ce n'est pas comme si il y avait des risques qu'on se touche, ce qui aurait été plus difficile pour nous.
- Un problème ?
Oui.
- Non.
Voyant le regard insistant de mon père je fais comme si de rien était, ne voulant pas qu'il détecte une quelconque émotion qui peut me trahir. Je décide de lui parler d'autre chose.
- A quelle heure doit-on voir le... Le chef de meute, ou le maire de la ville... ?
Il continue de laver la petite vaisselle.
- En fin de matinée. Tu peux commencé à te préparer.
- Je dois me mettre en tenue de sport ?
Il met un temps à me répondre. Je ne savais pas si il réfléchissait ou si il hésitait à me dire quelque chose.
- Je ne pense pas qu'ils débuteront les entraînements aujourd'hui. Ou alors plus tard. Nous verrons bien.
Je hausse les sourcils et n'en rajoute pas plus. Je me dirige vers la salle de bain commune et me déshabille rapidement avant d'entrer dans la douche.
Nous sommes partit du bungalow depuis cinq minutes : la rue piétonne est fréquenté par une population diverse : des enfants, des hommes et des femmes de tout types, des jeunes de mon âge. Nous avons l'air tous pareil physiquement et pourtant bon nombre d'entre eux me dévisagent comme si j'étais un extraterrestre. Est-ce à cause de cette histoire de lune d'argent ? La sirène l'a sentit rien qu'en me regardant, le savent-ils aussi ? Ou est-ce autre chose ?
Mon père a du le remarquer puisqu'il regarde les villageois avec un petit sourire de politesse avant de se tourner rapidement vers moi. Je m'efforce de ne pas y faire plus attention mais c'est tellement perturbant...
Nous continuons tout de même d'avancer jusqu'à un terrain vague où se trouve des champs de blés. La légère brise produit des vagues sur les blés dorés, le paysages s'étend sur des kilomètres où l'on aperçoit les hautes montagnes et les milliers de sapins qui les couvrent. Le chemins devient plus terreux quand plus loin nous apercevons une immense bâtisse en pierre foncée dont les tours blanche à la façade moyenâgeuse contraste avec le paysage et le village même. Étant en hauteur nous avons une vue panoramique sur le lac qui paraît plus normal vue de jours.
Nous continuons de marcher en descendant une petite côte jusqu'à une grande demeure qui ressemble à un château allemand, construction qui n'a rien à voir avec ce que j'ai vu jusqu'à présent, ni même avec le Canada.
Nous arrivons devant une passerelle de pierre qui mène à la bâtisse. Nous traversons une arche où nous croisons le même homme mystérieux sans prénom d'hier soir. Je n'ai pas pensé à demander à mon père si il le connaissait, quoi qu'il en soit il m'adresse le même regard insignifiant, si bien que je ne prends même pas la peine de lui dire bonjours. Je lui adresse seulement un signe de tête dont il se contente bien.
- Il vous attend, suivez-moi, nous ordonne-t-il froidement.
Nous obéissons sans un mot, je continue d'observer l'architecture du lieu. Tout semble beaucoup trop grand pour une personne, à moins qu'il ne soit pas seul.
- Ils sont combien à habiter là dedans ? demandé-je discrètement à mon paternel devant moi.
- Une famille entière. Le Maire, sa femme et ses enfants.
C'est donc bien le Maire de la ville. Intrigant pour un lieu surnaturel. Une ville comme les autres excepté qu'elle est habité par des Loups Garou et des créatures marines.
Nous montons les marches jusqu'à une grande porte en bois d'ébène qui a l'air assez solide. Notre guide l'ouvre en grand avant de nous invité à entrer, toujours avec la même froideur sur son visage.
- Vous pouvez attendre dans le hall d'entrée, je vais prévenir mon père.
Son père ? Il est donc le fils, le légitime héritier de la forteresse et de Black Lake. Cela explique sûrement pourquoi il pète plus haut que son cul ! C'est sûre, je ne vais pas l'apprécier.
Nous le regardons partir au fond d'un hall que je pensais plus grand. On dirait un musée : pas un seul mur n'est vide de décoration, de tableau ou de cadre. Tout est d'un style ancien et français, fait de bois sombre pour l'escalier qui longe le mur de derrière pour arriver sur une mezzanine qui mène à de nombreuses portes closes. Sans doute les chambres. Devant nous le rez de chaussé est disposé comme un salon : canapé en velours, fauteuil, petite table avec lampe et des meubles de rangement un peu partout. Cette pièce est tellement blindée de bibelots, de meubles et autre objet en tout genre que je ne sais plus où donner de la tête. Mon père n'a pas l'air aussi surpris que moi ; je ne vais pas tardé à choper un tortis colis à force de tourner la tête dans tout les sens.
- Tu es déjà venu ici ?
- Oui. Le Maire est un ami.
- Le fils prodigue aussi ?
Il sourit.
- Thomas est quelqu'un qui... Qui est très réservé. Il est le plus âgé de la fratrie.
- Et donc il se sent investie d'une grande responsabilité, c'est ça ? deviné-je mollement.
Il ne dit rien et penche la tête. Oui, en gros c'est un prétentieux mal polie qui s'appelle Thomas. J'imagine un tout autre nom qui le qualifierait mieux, du style Drago, ou Joffrey... Si ça avait été le cas je l'aurais détesté, heureusement pour lui je n'en suis pas encore à ce stade.
- Le reste de la famille est pareil que lui ?
- Sa sœur à un certain caractère, les trois plus jeunes sont des gamins sympathiques. Il n'y a que lui qui agis de cette façon avec tout le monde.
- Et leur mère ?
- Aimante. Elle est le portrait de la femme qui prend soin de son foyer.
J'acquiesce quand la porte du fond s'ouvre sur Thomas.
- Il est prêt.
Nous nous dirigeons vers le bureau au fond du rez de chaussé où nous sommes accueillit par un homme bon vivant aux cheveux poivre et sel :
- Stefen ! s'exclame-t-il en se levant du fauteuil de son bureau pour le prendre amicalement dans ses bras.
- Rick ! Je vois que tu as perdu ton parie, constate-t-il en baissant les yeux sur son ventre rond.
- Et oui qu'est-ce tu veux... Mes origines française et la gastronomie, tu le sais. En revanche toi tu es toujours aussi bien conservé, je te félicite.
Il rigole de bon cœur, cela fait longtemps que je n'ai pas vue mon père s'esclaffer comme ça. A ce moment là je reste derrière en attendant que le bon vivant Rick, qui doit être le diminutif de Richard, s'avance vers moi en me dévisageant gentiment, toujours en gardant le sourire.
- Enchanté, tu dois être Derick ? devine-t-il en me serrant la main, je les voir faire de gros yeux.
- C'est cela.
- Et tu as une forte poigne ! Bienvenue, dit-il avec un signe de tête. Je suis Richard Delorrier, mais tu peux m'appeler Rick. Tu peux nous laisser fiston. Asseyez-vous, je vous en prie !
Il nous invite à nous installer sur ses fauteuils avant de s'asseoir sur le siens. Son bureau est plus simple que le Hall d'entrée : toujours ces même meubles en bois foncé et ces murs marrons délavés avec quelques tableaux représentatifs de portrait. Il parait mieux rangé.
- Je suppose que c'est la première fois que tu viens ici, ton père a dû te faire passer par le lac ?
- Oui.
- C'est plus rapide en effet, sourit-il.
Il me regarde un court instant, mes yeux fuient les siens. Pourquoi je suis autant mal à l'aise ? Richard s'éclaircit la gorge avant de continuer.
- Alors, commence-t-il en se calant confortablement dans son fauteuil. Dites moi ce qui vous amène ?
N'arrivant pas à m'exprimer, ce qui ne me ressemble pas, mon père le fait à ma place. Je suis d'autant plus gêné alors je me mords la joue en regardant tout sauf l'homme en face de moi.
- Comme je te l'ai expliqué il y a peu, Derick est un Lunairien. Mais récemment il s'est fait attaquer par un Loup Garou dans un parc publique...
Le regard de Richard se détend après avoir entendu « Loup-Garou », ses yeux vont aussi tôt de mon père à moi.
- Et pour rajouter à cela, ajoute-t-il d'une voix moins assurée en le regardant avec insistance, il a la maladie de sa mère. Il n'a donc plus de contrôle sur ses pouvoirs, ni de sa transformation. Et il commence à avoir des symptômes de la maladie.
Le Maire semble m'examiner du regard tout en écoutant les dires de mon géniteur.
- Explique-moi tes symptômes.
- Euh... Je pense que la maladie influe sur ma nouvelle identité... Ou alors le contraire. Mais c'est souvent pendant les périodes de pleine lune que cela m'arrive. J'ai des crises de colère, d'absence... Et je crois que lorsque je fais de l'épilepsie cela joue sur mon côté Loup-Garou... Je m'emporte vite, me mets en colère et me transforme.
- Et lorsque tu te transforme, qu'est-ce que tu ressens ?
Je pince les lèvres.
- La douleur, principalement.
- Reconnais-tu tes proches ?
Mes pensés dérivent automatiquement vers l'épisode de l'hôpital, je commence à m'agiter intérieurement.
- C-c'est difficile à dire... Une partie de moi reconnaît leur visage, l'autre pas.
- Et c'est l'autre qui ne reconnaît pas qui prend le dessus, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête quand mon père intervient :
- Lorsqu'il était au CSM nous lui avons administré plusieurs médicaments pour maintenir ses symptômes.
- Oui, seulement je pense que tu le sais aussi bien que moi, les médicaments ont très peu d'effet à long terme sur les surnaturels. Encore moins si c'est devenue un Lycanthrope.
- Je le sais ça... murmure Stefen en regardant intensément son ami qui se tourne vers moi.
- As-tu essayé d'utiliser tes pouvoirs de Lunairien depuis ?
- Oui, plusieurs fois, mais cela n'a rien donné.
- Tu penses les avoirs perdu ?
Je hausse les épaules. J'ai déjà une vague idée de ma réponse, je n'ai pas tellement d'espoir en ce qui concerne mes pouvoirs, je ne les ai plus et ne les sens plus. Richard secoue la tête en pinçant les lèvres en regardant mon père, puis moi à nouveau.
- Il y a plusieurs choses à savoir. Ton côté Lunairien et Loup s'affrontent, ils ont plusieurs effets secondaires sur toi et...
Son regard se porte encore sur mon père, leur échange est bizarre. Stefen le soutient des yeux en secouant très légèrement la tête, si bien que c'est à peine perceptible. Son ami devine quelque chose mais je n'ai pas le temps de comprendre ou dire quoi que ce soit qu'il ajoute :
- Tu ne supporteras pas cette confrontation longtemps, ça va avoir des impacts physique et psychique important.
- Je pense que c'est pour cela qu'on est là, non ? Pour trouver une solution ?
Il secoue la tête d'un air sérieux mais pas encore assez déterminé à mon goût. Je me mets à secouer légèrement la jambes et à mordre l'intérieur de ma joue. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ce ne sera pas facile ?
- J'entends bien le problème et je pense savoir ce qu'il convient de faire mais...
Il y a une hésitation lorsque je regarde dans les yeux du Maire qui vont de moi à mon père jusqu'à ce qu'il finisse par dire :
- Cela te dérangerais de me laisser quelques minutes avec ton père ?
Je m'y attendais, depuis tout à l'heure ils se jettent des regards suspicieux en douce. J'ai besoin de sortir de cette pièce, j'étouffe. J'accepte volontiers puis me lève du fauteuil sans dire un mot puis sort du bureau. Je ne croise personne, mais je préfère être sûre d'être seul. Je décide de sortir du château pour m'asseoir sur les marches de pierre avant de sortir mon téléphone. Je le déverrouille à la hâte et cherche le nom d'Aileen dans l'historique d'appel quand je remarque que le réseau est faible. Je me bloque sur place, il n'y a pas beaucoup de réseau, voir très peu. Tant pis, je tente quand même. Seulement je me bloque une nouvelle fois lorsque je trouve son prénom dans l'historique d'appel. Je me mets à hésiter, à peser le pour et le contre. Oui, non, oui, non...
J'ai besoin de parler à quelqu'un, je veux lui parler. Elle n'est pas près de moi, il n'y a aucun risque. Je dois juste entendre sa voix. J'appuie sur la touche appelle... Ça sonne... Ça sonne... Ça sonne... Merde répond s'il te plaît...
~
PDV Aileen Campbell
Plusieurs minutes plus tôt.
J'ai beau lire tout les bouquins que j'ai rapporté je ne trouve rien qui peux réellement m'aider. Je cherche absolument à me distraire, à penser à autre chose qu'à Derick, au fait que je m'inquiète pour lui mais... Rien à faire. Tout les livres du monde n'arriveront pas à m'aider. Et m'enfermer dans ma chambre toute seule ne m'aidera pas non plus. J'ai gardé mon portable à côté, le fixe toute les deux minutes dans l'espoir de le voir s'allumer mais il reste toujours noir.
Tu es ridicule ma pauvre fille ! On dirait une crise d'adolescence ! Tu es plus intelligente que ça, ne devient pas dépendante de qui que ce soit dans ta vie ! Maman me l'a répété des milliers de fois. Elle me prévenait sans cesse de ne pas tomber dans ce piège, que c'était des plans à ne plus s'en remettre lorsque la personne qu'on aime nous quitte, ou meurt. Si on devient trop dépendant on se brûle les ailes, on tombe de haut. Alors ne soit pas dépendante.
C'est alors que le téléphone s'allume et sans même regarder le nom qui est affiché je décroche rapidement :
- Derick ? réponds-je haletante.
- Je ne crois pas.
Une voix féminine. Je me sens idiote et déçut, je ferme les yeux en soupirant silencieusement.
- Désolé j-je croyais...
Ma phrase reste en suspend et je m'écroule sur mon lit.
- C'est Isi, tu es bien dans ta chambre ?
- Euh... Oui, pourquoi ?
- Tu serais d'accord pour que je t'y rejoigne ? Je suis devant mais je ne savais pas si tu dormais ou...
- Non vas y, pas de problème.
- Cool.
Elle raccroche quand on tape à la porte. Je me lève paresseusement et vient ouvrir pour laissé entrer cette fille aux cheveux blanc habillée d'un Jean et débardeur avec un chignon décoiffé. Surprise, je la détaille du regard en m'asseyant en tailleur sur le lit.
- Depuis quand as-tu adopté la mode urbaine ?
- Depuis que Kristy m'a prêté une veste en jean hier.
Je souris, amusée de la voir habillée ainsi, elle qui se contente le plus souvent d'une robe-nuisette bleu et de ses pieds nues.
- Tu étais en train de réviser ? déduit-elle lorsqu'elle remarque mes tonnes de bouquins sur le lit.
- Non, je... Je ne sais pas trop ce que j'essayais de faire en fait.
- Tu penses à lui ?
Je souris une nouvelle fois sans forcément être ravis de me l'avouer.
- Je suis désolée de t'avoir donnée de faux espoirs en t'appelant, s'excuse-t-elle en s'asseyant près de moi.
Ses yeux sont d'un vert d'eau si intense que je me demande pourquoi autant de monde trouvent les miens exceptionnels.
- Jessie et Annabelle sont en pleins débriefing avec les autres. Elles ont préférées t'épargner le résumé de toute l'histoire.
- C'est gentille. Je sais que Gail m'a dit d'y faire face mais je n'ai aucunement l'envie de me revivre ça.
- Je comprends. D'ailleurs si tu veux mon avis tu devrais te distraire avec autre chose que des bouquins ! Ca fait combien de temps que tu es enfermée dans ta chambre ?
- Je n'en sais rien. Une heure et demis peut-être. Je pensais que cela aiderait mais il est clair que non.
- Tu fais quoi en général pour te distraire ? A part cogner sur un sac de boxe.
Elle me sourit gentiment tandis que je réfléchis à sa question.
- La nouvelle Aileen aime cogner sur des sacs de boxes, souris-je. L'ancienne Aileen aurait appréciée sortir avec ses amies, faire du shopping, partir en weekend avec ses parents...
Ma nostalgie devient triste, mon regard part dans le vide avant de revenir sur Isi qui me regarde avec compassion, la tête penchée. Je m'efforce de sourire et hausse les épaules.
- Il y a longtemps que je n'ai plus pensé à toute ces distractions. J'appelais mon amie Grace quand ça n'allait pas mais ce n'était pas les mêmes problèmes qu'aujourd'hui. C'était plutôt un mec qui me plaisait et qui n'était pas intéressé, mes résultats lamentable en mathématique, déprimer parce que mes parents avaient des périodes où ils étaient beaucoup trop occupés pour m'accorder du temps... Pour moi c'était grave et presque insurmontable mais bon sang... Il y a des moments où je regrettes tout ces problèmes. Ils sont plus facile à supporter.
- Ouais... C'est ce qui arrive souvent quand on vit quelque chose de difficile. Ca change notre vie et on se rend compte à quel point tout nos petits problèmes d'avant n'étaient rien par rapport à ceux de maintenant.
- Ça t'es déjà arrivé ?
Elle réfléchit avant de faire la moue tout en secouant la tête.
- Non. Enfin j'ai déjà perdu des proches mais chez les Elfes Blanc nous ne ressentons pas vraiment les mêmes choses que vous. Nous avons des croyances différentes.
- Les quelles ?
- A chaque mort nous accordons une cérémonie dans notre lieu de vie. Nous déposons son corps au pieds d'un chêne et des fleurs rares que nous récoltons une fois par an. Le chêne est un arbre magique qui possède une grande force et une connexion avec les Dieux.
- Je vois. Et qu'est-ce qui arrive à son corps ?
- Il est bouffé par les animaux...
Mes yeux s'ouvrent en grands, je manque de faire tomber ma mâchoire quand les yeux de mon amie, au début sérieuse, commence à se plisser et je la vois glousser. Soulager, je réponds à son rire communicatif avant de lui tapoter le bras. Nous commençons à partir dans un fou rire quand elle reprend sa respiration pour me parler :
- C'était trop tentant ! Je voyais dans tes yeux toute la magie s'envoler ! Ricane-t-elle.
- C'est exactement ça !
Je tente de reprendre mon souffle également quand une vibration me chatouille la cuisse. Je n'y fait pas attention au début mais lorsque je regarde mon téléphone, mon rire ce stop instantanément, ce qui fait réagir Isi qui regarde dans ma direction. Le nom de Derick s'affiche sur le téléphone, je me sens paniquer. Je regarde Isi l'air de lui demander ce que je dois faire, elle fait les gros yeux :
- Bah vas y qu'est-ce que tu attends ?
Décontenancée je réponds à la hâte avec la boule au ventre puis regarde de nouveau Isi en portant mon téléphone à l'oreille. Mon amie se lève sans que je ne lui dise de partir et me lance un nouveau regard attendrissant pour me dire bon courage. Elle sort de ma chambre quand je réalise qu'elle a réussit à me distraire sans que je ne m'en rende compte car je n'ai pas pensé à lui jusqu'à maintenant.
- Allô ? réponds-je faiblement.
- ... Ca va ?
Ma gorge se sert en entendant sa voix. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ait pas entendu.
- Oui. Enfin... Normal.
- Excuse moi de ne pas t'avoir répondu hier soir ce n'était pas vraiment le moment.
J'entends à sa voix qu'il ne sourit pas et à sa respiration qu'il est aussi nerveux que moi.
- Ce n'est rien, murmuré-je. C'est bien que t'ai appelé.
- Ouais... J'ai écouté ton message, qu'est-ce que... voul... dire ?
- Q-Quoi ?
Des grésillements brouillent notre communication.
- Allô ? répété-je.
- Tu m'entends ?
- Oui, ça y est.
- Il n'y a pas énormément de réseau ici. Je ne peux pas te garder longtemps...
Merde.
- Où es-tu exactement ?
- Devant un château... Mon père voulait m'emmener voir le Maire de la ville.
- Le Maire de la ville ?
- Oui. C'est une ville. Ou plutôt un petit village.
- Comment s'appelle le lieu où tu es ?
- Black Lake. Mais Aileen !
- Quoi ?
Encore des grésillements. Je grimace. Non pas maintenant !!
- Ne dit pas à Mark où... qui...du CSM... je me trouve... accord ?
Je pense avoir compris.
- Ou-oui m-mais pourquoi ?
- T'es là ? s'écrit-il.
Je me lève en pensant que me déplacer servirait à quelque chose. Pitiez, laissez moi lui parler !
~
PDV Derick Wanderbilt
- T'es là ?
Je n'entends plus rien, je m'agite sur place et récite tout les jurons possible dans ma tête.
- Je... là !
Sa voix est coupée et je me lève brusquement pour descendre les escaliers jusqu'à ce que je l'entende mieux.
- Je suis toujours là, tu m'entends ?
- Oui je t'entends mieux, soufflé-je en fermant les yeux.
- Pourquoi tu ne veux pas que je dise où tu te trouves ?
- C'est long à expliquer... Dit moi plutôt ce que tu avais à me dire, je n'ai plus beaucoup de temps, dis-je en regardant derrière moi.
- D'accord. Harry m'a parlé du peuple chez qui tu es...apparemment leur pratique ne... pas très commune...
- Comment ça ?
- Je ne sais... qu'il compte faire... exa... ment mais ça change... choses pour toi... nous...
- Hey ! interpelle quelqu'un derrière.
C'est sans surprise que je vois Thomas sur le pas de la porte entrain de me dévisager et j'ai à peine compris ce qu'Aileen m'a dit au bout du fil.
- Ils t'attendent !
- Euh...
- Qu'est-ce... il y a ?
- J-je dois te laisser...
- Quoi ? Attends, est-ce que tu as écouter ce que... de te dire au moins ?
Je me mords la langue alors que Thomas se rapproche de moi d'un pas rapide. Fou moi la paix !!
- J-je suis désolé... Faut que j'y aille...
- Atten...
Je raccroche rapidement avec le plus grand regret et un pincement au cœur quand Thomas se pointe devant moi lorsque je me retourne.
- C'était qui ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? réponds-je d'une manière aussi froide que lui, ce qu'il n'a pas l'air d'apprécier.
- Personne de l'extérieur ne doit connaître cet endroit, alors je te le répète. Qui était-ce ?
Je serre les dents et les poings. Fou moi la paix !
- Ma copine.
Il hausse un sourcil quand je m'empresse de lui emboîter le pas. Il me bloque par l'épaule avant de me fusiller du regard. Je me fais violence pour ne pas le bousculer violemment.
- Si tu veux prendre le contrôle de ton état il va falloir que tu oublies cette fille, autrement tu n'y arrivera jamais.
- Ouais. J'ai déjà entendu ça, dis-je à travers les dents. T'es peut-être le grand frère et le fils du Maire mais ça ne te donne en aucun cas le droit de me donner des ordres et encore moins ce que je dois ressentir ou pas. On ne se connaît pas. Alors lâche moi tu veux ?
Nous nous défions du regard quand je le surprends m'adresser un sourire en coin, comme si il cherchait à me défier.
- Ce n'était qu'un conseil. Et je te rassure, tu apprendras à me connaître.
Sur ces mots il me lâche, je pars. Pour qui il se prend ?
J'arrive dans le bureau où Stefen et Richard continuent de parler en se regardant. Mon père est appuyé sur le dossier de la chaise avant de me regarder.
- Qu'est-ce que vous avez décidé ? demandé-je directement.
J'ai envie d'en finir maintenant. Ils ne disent rien et se contentent de me regarder.
- Nous t'aideront pour ton problème mais... Ce ne sera pas aussi simple.
- Comment ça ?
Je vois qu'ils hésitent.
- Tout d'abord tu seras entraîné pour tout ce qui est contrôle et pour ça nous avons choisis Thomas, annonce Richard en regardant derrière moi.
Je me retourne sur la porte d'entré et voix celui-ci entrain de nous regarder discrètement avant de me lancer un regard qui veut clairement dire : « Je vais m'occuper de toi ». Il plaisante ? Je vais devoir supporter ce merdeux ?
- Et pour mes pouvoirs ?
De nouveau un silence, je perds patience. Stefen a un regard triste. Ou inquiet ? Il tente de cacher l'une de ces émotions alors que Richard l'incite à cracher le morceau. Décidément je sens que ça va être une journée de merde.
- Il est en âge de le savoir et de comprendre. C'est ton fils.
Quoi ? De quoi il parle ? Mes yeux se plissent tout comme le reste de mon visage. Les regardant à tour de rôle je me fais violence pour ne pas craquer, leur gueuler dessus et tous les envoyer chier. Mais au lieu de ça je contrôle mon extrême agacement puis fini par insister :
- Qu'est-ce que tu me caches encore ? demandé-je sèchement à mon père.
- Assieds-toi.
- Non. Parle.
Je ne tiens déjà pas en place je ne veux pas m'asseoir. Je ne quitte pas mon père des yeux, il semble avoir du mal à assumer ce qu'il est sur le point de me dire jusqu'à ce qu'il commence enfin :
- Ta mère avait le gène du Loup-Garou.
Première claque. Ais-je bien entendu ?
- Je l'ai rencontré sans connaître sa nature. Nous nous sommes tout de suite plus, puis nous avions réalisé que nous étions liés, avoue-t-il en baissant les yeux.
- L-lié comme...
- Comme Aileen et toi, oui.
J'essaye de ravaler ma salive mais j'ai mal à la gorge. Et ce n'est pas fini.
- Quel est le rapport avec moi ?
- J'avais le gêne Lunairien, elle du Loup. Lorsque ces deux êtres s'assemblent cela devient... toxique.
- Toxique pour qui ?
J'ai le souffle court mais je tente de garder une contenance.
- Pour elle. La lune, l'astre en lui même, a des effets sur un Loup, il le transforme, lui fait perdre connaissance, l'esprit. Mais lorsque il s'agit de gêne et de pouvoir il devient dangereux... Cela créé des... Des maladies chez le Lycanthrope.
Deuxième claque. Des maladies ? Celle de ma mère n'était donc pas d'origine naturel, ce n'était pas normal. C'était une maladie surnaturel. J'ai soudain du mal à respirer, ma gorge se sert et je sens mon cœur tambouriner violemment jusqu'à mes tempes. Mon père a été toxique pour ma mère. Ma mère est morte à cause de cette maladie. Elle a été contaminer par le gêne de la lune. Mon père a contaminé ma mère...
Mon père a tué ma mère...
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