C H A P I T R E 16
https://youtu.be/MH4uuWITmgY
- Frappe !!
Coup à gauche, coup à droite, baisse toi, relève toi. Coup à gauche, coup à droite, baisse toi, relève toi. Coup à gauche coup à droite...
- Plus rapide que ça Aileen !
Relève toi. Coup à gauche, coup à droite, baisse toi, relève toi...
- Peut-être qu'elle devrait justement évitée d'aller trop vite pour l'instant, suggère Nina pendant que je continue ma série de frappe sur les gants de Killian.
- Tu as son bracelet... articule-t-il sans me quitter des yeux en gardant ses mains devant lui. Elle n'avancera jamais si on la chaperonne.
Relève toi. Coup à gauche, coup à droite, baisse toi, relève toi.
J'enchaîne chacun de mes coups sans faire attention à ce qu'ils disent. C'est fou ce que la boxe me déconnecte de la réalité.
- Bien, rajoute la jambe !
Je ne m'arrête pas, prend en compte ses consignes et frappe à l'aide de ma jambes droite après m'être levée. Pleine de sueur, j'ai à peine le temps de reprendre mon souffle. Pourtant je ne ralentis pas le rythme.
- Ne baisse pas ta garde. N'ai pas peur de frapper fort !
Je le regarde dans les yeux en continuant. Du coin de l'œil je vois Nina se mordre ou se ronger un ongle en fronçant les sourcils. Cela fait plus de trois heures que je tape sur des gants, avec un sac de boxe ou que j'effectue des acrobaties, je me sens bien. Pour l'instant. En revanche Nina a ce regard de mère couveuse qui s'attend à me voir craquer à tout moment. Elle tient fermement mon bracelet en onyx noir dans une mains tout en suivant nos gestes et nos pas.
- C'est bon, ça suffit ! crie Killian.
Je continue.
- Aileen j'ai dit stop !
Depuis ce matin je me rends compte que ce dont j'ai besoin c'est ça. Taper, me défouler.
- Hey !!
Killian se décale brusquement sur le côté pour me déséquilibrer avant de me taper le bras. Je bascule en avant et manque de trébucher, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il se passe.
- Je veux bien croire que ton besoin de violence à augmenté mais garde ça pour plus tard tu veux ?
Je reprends mon souffle, ou plutôt mes esprits, les mains posées sur mes cuisses. Il a raison, j'ai de plus en plus de mal à garder la tête froide.
- Est-ce que ça va ? Tu veux qu'on arrête ?
Je sens la main de Nina posée sur mon dos. Non. Impossible d'arrêter maintenant.
Je me redresse pour enlève mes gants de boxe noir en arrachant le scratch avec les dents.
- Ca ira, je te remercie, souris-je sans conviction à mon amie, toujours préoccupée par mon état.
- Très bien, mais je vais demander à quelqu'un de prendre le relais. On a pas le même âge je te rappelle, fait remarquer Killian en enlevant ses gants et en plaçant une serviette sur ses épaules musclés.
Pour un sexagénaire il est plutôt bien conservé ! J'acquiesce en le remerciant puis commence à marcher dans l'espace de la salle d'entraînement. La même salle avec les même baie vitré que j'apprécie pour sa vue sur les arbres au loin. Même si l'épaisse couche de nuage ne montre aucun signe du soleil, j'adore le panorama.
- On devrait appelé Gail.
- Non. Faut que je m'entraîne avec mes armes, dis-je tout en continuant de me déplacer, les mains sur les hanches.
- Ca te détendrait de te concentrer sur toi un moment.
- Je n'en ai pas envie. Je suis bien comme ça.
- Bien, alors peut être que tu veux que je t'apporte un cobaye pour te défouler dessus ? Je suis sûr que c'est bien mieux qu'avec un sac de sable.
Je ne réponds pas à sa remarque ironique et continue de respirer profondément. Killian m'observe sans rien dire mais n'en pense pas moins. Il tourne les yeux sur Nina :
- Va chercher Gail, s'il te plais.
Elle hoche la tête et s'apprête à partir.
- Non !
Je hausse le ton en les fusillant du regard, Killian me le rend bien.
- Vas y Nina.
Je la sens hésiter mais elle sort quand même en laissant le bracelet sur le banc. Je râle et laisse tomber mes bras le long de mon corps. Bordel !
- Ne commence pas Aileen, tu n'es pas la seul à décider de ce qui est bon pour toi ici.
- Je pense au contraire être la mieux placée pour le savoir.
- C'est faux ! Crie-t-il avec autorité.
Je ne baisse pas les yeux, il continue en s'avançant vers moi.
- A ce stade il faut que tu comprenne que tu n'es plus capable de prendre des décisions en ce qui te concerne. Ta part d'ombre gagne du terrains et je suis sûr que tu le sens en ce moment même.
Je serre les dents. Et alors ? Plus ça va et plus je me dis que c'est peut être la chose à faire finalement. Laisser faire.
- Tu ne te rends pas compte du chemin que tu as parcouru jusqu'à aujourd'hui, ajoute-t-il plus posément. Au départ tu as pu le retenir mais maintenant que tu te rapproche de la mort il grandit un peu plus. Je suis là pour toi, pour t'aider. Nous sommes la pour t'aider à le canaliser et à apprendre à vivre avec.
- Je pensais que le but c'était de le vaincre.
Il soupire en secouant la tête.
- C'est ton pouvoir, ta nature. Tu ne peux pas le combattre. Seulement le canaliser. Fraterniser avec l'ennemie, c'est ça le but.
Je refuse ça. Tout en moi me disait de me laisser aller, je n'arrive pas à trouver le juste milieux, cela me semble impossible.
La porte s'ouvre en grand et laisse apparaître Nina et Gail qui m'observe avec compassion et patience. Je soupire. De toute façon je n'ai pas le choix et me retourner contre eux est bien la dernière chose que je veux.
Killian m'adresse un rapide sourire en coin puis tourne les talons en murmurant quelque chose à Gail qui ressemble à un « Bon courage ». Ouais. Elle en aura besoin...
~
- Je ne t'entends pas respirer, murmure Gail en gardant les yeux fermés.
- Je le fais.
Ou plutôt j'essaye. Un point me compresse dans ma cage thoracique, je n'arrive pas à aller jusqu'au bout de ma prise d'air, ce qui devient agaçant.
- Tu n'as pas suffisamment pris conscience de ton corps, tu es pressée d'en finir.
- Quoi ?
Je la dévisage, elle ouvre les yeux.
- J'entends les battements de ton cœur, si tu faisais preuve d'un peu de patience tu arriverais à respirer plus facilement.
- Je suis patiente !
Gail penche la tête sur le côté en haussant les sourcils. Et merde ! A quoi bon continuer je ne voulais pas faire cet exercice de toute façon.
- Pourquoi est-ce que tu refuse cette séance ? Je pensais que tu l'appréciais !
- Je ne sais pas !
Je râle et enfouis la tête dans mes mains avant de continuer :
- Je préférais m'attarder sur les entraînements au combat, cela m'empêche de penser.
- Penser à quoi ?
Je soupire une nouvelle fois. J'aurais mieux fais de ne rien dire et de mentir, je ne voulais pas en parler.
- Je devine que tout cela te perturbe, mais...
- Gail ! Ca va, d'accord ? Je vais bien. J'ai juste l'impression de perdre mon temps, c'est tout...
Il y a un silence. Elle se mord l'intérieur de la joue en m'examinant.
- Je suis sûre que ce n'est pas la principale raison de ton renfermement. Tu n'as juste plus envie.
Je lève les yeux sur elle sans rien dire, ma boule d'énergie revient dans mon estomac. Gail me fixe plus sérieusement, ses yeux vert dans les miens. Pitiez ne me dit pas ce que je pense !
- Cet exercice ne sert pas seulement à te détendre ça t'ouvre l'esprit au monde, à ce qu'il y a autour de toi et ce qu'il y a en toi. C'est comme quand tu t'allonge la nuit dans ton lit et que tes pensées, tes craintes et tes souvenirs reviennent à la surface.
Je me sens instable.
- Quand tu nous a raconté ce qu'il s'est passé lorsque nous sommes arrivés j'ai bien sentit cette souffrance au fond de toi et pourtant tu l'empêchais de remonter.
Je n'ai pas envie d'entendre ça, de remettre ça sur la table encore une fois.
- Arrête je la connais bien cette souffrance, dis-je d'une voix cassante devant le calme olympien de ma professeur.
- Je te crois. Mais il ne suffit pas de la connaître. Il y a un moment où tu dois arrêter de combattre ce sentiment.
- Je n'ai pas envie de sentir ça !! crié-je. Je ne veux plus connaître ça et pleurer tout les jours à chaque fois que j'y pense !
Sentant que la colère grandit je me lève d'un bon et marche pour me distraire. Je n'aimais pas rester assise et immobile. Gail faisait de même en restant debout.
- C'est pourtant ce que tu dois faire, l'accepter. Tu as un pouvoir qui nécessite de te libérer de ça, pas en les refoulant mais en t'en servant pour devenir plus forte !
- C'est ce que je fais figure toi ! Combien de fois j'ai essayée d'utiliser mes pouvoirs sans que ça donne quoi que ce soit mise à part blesser les autres ?
- Ça ne marche pas parce que tu n'utilise que ta colère, Aileen !
- Et bien c'est tout ce que j'ai !
- Vraiment ? Tu abandonne trop vite, tu oublie que tu n'as pas que le mal en toi, tu as aussi ta part de lumière. Tu dois trouver un juste milieu entre ces deux côtés, quelque chose à quoi t'accrocher, un souvenir, une personne...
Mon souffle est court, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je pince mes lèvres en secouant la tête puis me met à observer l'extérieur, les bras croisés. Elle se tait mais j'entends au son de ses pas qu'elle s'approche de moi.
- Derick est peut être partit mais cela ne t'empêche pas de...
- Je ne veux pas parler de lui.
Elle semble bien décidée à ne pas laisser tomber. Je refuse de penser à lui, je refuse de me le visualiser.
- Encore une fois tu ne veux pas y penser parce que tu ne t'autorise pas à accepter qu'il te manque.
Je serre les dents, une boule se forme dans ma gorge.
- Je sais ce que c'est de sentir un lien se briser. Ça m'a fait la même chose quand j'ai perdu mon jumeau.
Je tourne la tête en sentant sa voix diminuer lorsqu'elle parle de son frère. C'est bien la première fois que je l'entends parler de ça.
- On a l'impression d'avoir perdu une partie de nous d'être sans repère et seule dans un monde immensément grand. Mais je me suis accrochée aux souvenir que j'avais de lui et de ce que nous étions ensemble. J'ai accepté de souffrir sans lui parce que c'est naturel. Nous ne sommes pas éternels Aileen on meurt comme tout le monde un jours ou l'autre et si tu ne t'y prépare pas maintenant ça te bouffera toute ta vie, tu comprends ?
Elle penche la tête vers moi, sa main se pose sur mon bras mais je continue de regarder l'extérieur.
- Ne retient pas tes larmes. Ne te sers pas de la colère comme moyens de contrôle, sert toi de tes souvenirs, de ce que tu ressens, de ton amour pour lui, pour tes parents et pour chacun des gens que tu aime.
Elle me prend les bras pour me tourner vers elle, me fixe droit dans les yeux avant de reculer de quelque pas.
- Maintenant essaye, fais moi apparaître cette flamme.
Je la dévisage. Non, je ne suis pas prête, je ne peux pas prendre ce risque.
- Fais le ! Ne pense pas à ce que tu as peur de faire. Ferme les yeux et concentre toi sur tes souvenirs.
Les yeux humide, je me résigne et décroise les bras. Je ne peux pas lui en vouloir de m'aider, c'est son rôle, c'est pour ça qu'ils se sont tous déplacé ici. Alors je ferme les yeux et écoute sa voix me dicter ce que je dois faire :
- Trouve la paix, ressent les bonnes ondes autour de toi. Pense à un ou plusieurs souvenir qui t'apaise, qui t'aide à respirer.
Mes larmes coulent toute seule sans que je ne contrôle rien, sans que mon visage ne se torde. La boule dans ma gorge me fait mal mais je continue d'écouter.
- Imprègne toi de l'amour et du bonheur que tu as ressentis à ces moments là. Enlève toi ce poids qui pèse sur ton cœur.
Un souvenir de mes parents et moi que j'arrive pour la première fois à reconstituer me vient en mémoire : j'étais petite, souriante, je courais en sortant de la mer pour rejoindre mes parents, habillé d'une robe bleu marine. Mon père me porte sur ses épaules. J'entends le rire clinquant de ma mère qui sonne agréablement. On était heureux. Puis second souvenir où je me revois dans les bras de Derick. Tout mes sens étaient décuplés, je ressentais ce lien qui nous unissait, j'oubliais tout.
Une chaleur m'envahis le corps, la boule d'énergie diminue sans vraiment disparaître, toute ma tête semble se vider, ainsi que mon cœur qui est plus léger.
- C'est bien, maintenant respire, murmure Gail.
J'inspire profondément et expire l'air par la bouche, mon souffle emplis cette fois mes poumons, se point qui m'en empêchais n'est plus là mais cette chaleur corporelle est présente. J'ouvre les yeux à la demande de ma professeur, puis lève la main droite en me servant de toute cette chaleur pour la concentrer au dessus de ma paume. Des flammes se mettent à apparaître, une lumière douce oranger se dessine devant moi pour former du feu qui s'entortille et danse au dessus de ma main. En haussant les sourcils, je dirige ma main entre Gail et moi, puis cette flamme vole hors d'elle pour flotter dans les airs au plus haut en formant des cercles jusqu'à s'épaissir un peu plus.
Nous observons ce feu, ébahis et heureuse de voir que j'y arrive enfin. Je me concentre d'avantage en le voyant bouger dans tout les sens jusqu'à ce que des ailes d'oiseau en sortent. C'est un oiseau de feu, mon oiseau, qui se forme pour voler au dessus de nous à travers la salle en traînant du feu derrière lui. C'est magique.
- Tu as réussis ! sourit-elle en me jetant des petits coup d'œil.
L'oiseau a l'air de s'agrandir tout en continuant de voler vers moi. De l'air chaud fait bouger mes cheveux. Moi même j'ai du mal à croire que je viens de faire ça sans briser des vitres ou faire exploser ce qui se trouve autour de moi. Je suis tellement stupéfaite et contente de moi que je ne me suis même pas aperçut que la porte s'est ouverte. L'animal tourne autour de moi avant de se diriger vers ceux qui viennent d'entrer, bloquer sur le pat de la porte. D'un geste spontané je tends ma main vers lui pour l'absorber. Les flammes se dirige aussi tôt vers moi en traversant mon bras afin d'envelopper mon corps tout entier. Enfin, je me concentre pour faire éteindre les flammes.
En regardant vers la porte je trouve Annabelle et Jessie accompagnées de Mark qui semble tout aussi surpris et hébété que nous. Si ce n'est pas plus. Celui-ci pose les yeux sur Gail, la bouche entre-ouverte.
- Je crois qu'elle est prête, dit-elle tout sourire.
~
PDV Kristy Williams.
Harry papote avec Chris à la cafétéria. Leur discutions ne se résume qu'à comparer le sport anglais et canadien, n'y voyant pas d'intérêt à participer et ne voulant pas paraître pour un boulet en leur montrant que les mots : championnat, première division et quateurback ne font pas partit de mon vocabulaire, je décide de partir à la recherche de Nina que je n'ai pas revu depuis déjà quatre heure. Isi nous a prévenu qu'elle est allée faire un tour dehors, je suis donc la seule fille avec deux mecs. Heureusement qu'Annabelle et Jessie viennent d'arriver.
Je marche dans les couloirs en observant les bureaux. Les gens s'active à droite à gauche, dossier en main, l'air sérieux sans vraiment se détendre. Je n'aimerais pas être à leur place, moi qui n'arrive pas à être sérieuse dans les moments où il le faut, sauf dans les cas grave.
Je traverse un énième grand couloir quand mes oreilles détecte un bruit, non. Plusieurs bruits brefs et bruyant dans ma tête. Je m'arrête en constatant que ce sont des coups de feu. Curieuse mais à la fois inquiète je continue d'écouter sans entendre des plaintes ou autre bruit qui m'indique un quelconque danger. Je suis les bruits jusqu'à une cage d'escalier, descends les marches, puis arrive devant une double porte qui mène aux salle d'armement et stand de tire. Bingo ! Je les franchis et trouve devant moi une baie vitré montrant une grande salle sans fenêtre au mur rouge et noir ainsi que des isoloirs séparés par du plexiglas. Nina n'est pas seule car un autre homme métissé et baraqué au crâne chauve et brillant charge ses armes dans un des isoloirs plus loin.
Sans réfléchir mais le sourire au lèvre j'ouvre la porte sans que mon amie ne me remarque : elle porte un casque insonorisant aux oreilles, des lunettes transparente et son fameux neuf milimètre dans les mains. Elle tire plusieurs fois de suite sur un panneau pendu à un raille. Je me place derrière elle sans faire attention au métisse qui me dévisage du coin de l'œil. Le bruit des coups de feu résonne et tape dans les oreilles, je grimace.
- Hey ! s'écrie l'homme métisse baraqué à ma droite. Tu... port...un cas... si tu ne... pas ...nir sourde.
Je ne capte pas tout de suite ses mots qui sortent en même temps que les coups de feu. Les sourcils froncés et la bouche entre ouverte je décide de sourire bêtement. Puis il fini par faire des gestes avec ses mains en me montrant un casque insonorisant qu'il porte sur sa tête.
- Oh ! Oui excusez-moi... Merci.
Gênée de passer pour une idiote je vais chercher un casque sur le mur à côté de la porte puis en voyant les lunettes je me dis que ce n'était pas une si mauvaise idée. Je les places sur mon nez et le casque sur la tête avant de rejoindre mon amie qui tire encore deux coups au cœur de la cible, un troisième dans la tête du mannequin et le dernier dans au niveau de la gorge. Je déglutis en imaginant un pauvre humain à la place tout en regardant Nina, le visage dur et concentré sur chacun de ses gestes. Elle finit par détendre ses bras pour appuyer sur un bouton rouge à sa gauche qui fait bouger la mécanique qui tient le panneau troué de balle. Il glisse sur les rails avant de disparaître et de faire réapparaître un autre tout neuf. On aurait dit un stand de bowling. Pendant ce temps, elle manipule son flingue afin de faire sortir le chargeur pour en remettre un nouveau. Les cliquetis de l'objet sont à peine audible avec le casque que je porte et le bruit des tires du mecs d'à côté sont beaucoup moins violent.
Je continue de regarder Nina manipuler son jouet sans rien dire avant qu'elle ne tende de nouveau ses bras pour viser le panneau et tirer trois coup au centre. C'est dingue, il y en a pas une à côté ! Combien de temps est-ce qu'elle s'entraîne par jours déjà ? Trois heure ? Même moi je perdrais patience. Mon domaine c'était l'escrime, j'utilise pas mal mon pistolet mais ce n'est pas la même manipulation que ceux d'aujourd'hui. Nina a une telle dextérité dans ce qu'elle fait que ça en devient presque obsédant pour elle. Elle n'aime pas se rater et faire les choses à moitié. Lorsqu'elle se lance dans une discipline elle ne s'arrête pas tant qu'elle n'y arrive pas parfaitement.
Je continue de regarder le panneau de cible se trouer au fur et à mesure quand soudain, entre deux tires, Nina se tourne en poussant un cris et en brandissant ses mains devant moi. Un cris d'effrois sort de ma gorge, mes pieds décollent rapidement du sol . Portant une main à mon cœur qui bat à tout rompre je reprend mon souffle alors que mon amie explose de rire, ce qui attire le regard interrogateur du métisse d'à côté. Je retire mon casque et me retourne sur elle.
- Tu es complètement tarée ma pauvre fille ! J'ai faillis faire une syncope ! m'écrié-je essoufflée.
Entre deux gloussement elle dit :
- Franchement tu... Ta tête était mémorable !! pouffe-t-elle en me montrant du doigt.
- Ouais ouais ça va !
- Non mais sérieusement, fit-elle en reprenant son calme, tu as vraiment cru que je n'allais pas te remarquer ?
- Non c'est pas vrai ! mens-je. J'ai... J'étais là je regardais !
Elle secoue la tête en souriant avant de reporter l'attention sur son flingue pour tirer une nouvelle fois.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Harry t'as abandonné ? S'écrie-t-elle derrière les coups de feu.
- Non, c'est moi qui l'ai abandonné. Il discutait de foot. Tu sais ce que c'est toi ?
Elle sourit franchement en tirant deux coup à la tête de la cible.
- Et toi ? Tu as laissée Aileen toute seule ?
- Elle est avec Gail.
Elle fini de tirer puis me tend son arme en m'adressant un sourire en coin.
- Tu veux essayer ?
- Tu sais bien que j'ai du mal avec ça !
- Aller ! Fait un effort ça peut te servir à toi aussi.
Je lève les yeux au ciel et prend son arme. Les fois où j'ai essayée ça je ne me suis pas sentit très à l'aise.
- Un pistolet de pirates est peut être différent et mieux adapté à la main mais moins efficace et rapide que le miens, remarqua-t-elle.
- Hmm.
Je me positionne comme elle et vise un point au centre la cible.
- Elle est un peu à crans je trouve.
Je commence à tirer : la sensation de l'arme qui bourdonne dans le creux de ma main et bouge sous le choc du coup qui part me surprend sans savoir vraiment pourquoi. Je reviens sur ce qu'a dit Nina en continuant de tirer :
- Comment ça ?
- Elle est énervée. Elle a du mal à se contenir et quand elle commence à se battre ça devient difficile de l'arrêter.
- Ça se comprend. Ça doit être à cause de son hématome ou sa brûlure.
- Possible. Quoi que je ne vois pas pourquoi ça lui fait cet effet.
- Ca attise la colère de son double. La date d'inhumation approche, cela ne doit pas l'aider.
Je reste concentrée sur mes tires quand Nina m'arrête en posant une main sur mon bras pour me le baisser.
- Tu as voulus viser quoi là ? Les intestins ?
- Non, plus bas, fis-je malicieusement en me tournant vers elle.
Elle pouffe de rire et secoue la tête.
- Ton chargeur est vide.
Elle acquiesce et me le prend délicatement des mains pendant que j'enlève mon casque et mes lunettes. Je songe alors à ce que je ne sais pas :
- Et toi ? Comment tu vas ?
Elle soupire en rangeant ses balles dans son chargeur vide pour le remettre dans l'arme. Je plisse les yeux en devinant déjà que ce n'est pas tout rose pour elle aussi.
- Normale, dit-elle simplement en appuyant sur le bouton noir qui se trouve juste à côté du rouge.
Le panneau se déplace pour disparaître sans qu'un autre prenne la place.
- Mais encore ?
Elle hausse les épaules et ôte son casque et ses lunettes en se retournant vers moi pour me sourire.
- J'ai passée les derniers jours à oublier toute cette histoire, en me noyant dans les friandises et le projet de déménagement.
- Oh. Et ça te réussis ?
- Pour l'instant. Mais je fais toujours des cauchemars.
Son visage se plisse légèrement. Elle a mal et ses souvenirs la hante encore.
- De quoi est-ce que tu rêve ? De ta grand-mère ?
- Pas seulement, dit-elle en rangeant son flingue dans l'étui arrière de son pantalon noir. De lui aussi et... je n'en reviens toujours pas de cette facilité que j'ai eu à lui trancher la gorge.
Amèrement elle se dirige vers le comptoir pour sortir sous l'œil interrogateur du métissé. C'est quoi son problème il n'a jamais vu de fille tirer avec une arme à feu ? Je l'ignore en me concentrant sur mon amie.
- J'ai toujours ce souvenir qui reviens dans ma tête. A chaque fois que j'y pense aujourd'hui ça me donne la nausée, murmure-t-elle entre ses dents.
Nous sortons de la salle jusqu'aux escaliers.
- Parfois je l'entends chez moi. Des bruits de pas qui se dirige vers ma chambre la nuit, alors je sais que c'est lui. J'essaye de me rendormir mais je mets du temps, puis je le sens s'approcher de moi... Son souffle... Une odeur de sang...
Je l'observe frémir et son visage exprime un dégoût profond. Nous montons les escaliers jusqu'à l'étage du hall quand elle ajoute :
- J'ai dis à mes parents que je ne dormais pas bien mais rien de plus. Mon père s'occupe déjà de récupérer de ses blessures et ma mère l'accompagne mais... Je vois bien que c'est dur pour eux aussi.
- Tu devrais leur en parler. Peut être pas tout de suite mais si tu sens que ça deviens trop difficile à gérer...
Je pince les lèvres quand nous passons la porte pour rejoindre les couloirs allumés par les spots. Il fait presque nuit.
- Je le sais. Mais pour l'instant je préfère penser à autre chose.
- Comme tu veux. En tout cas cette couleur te va bien je trouve, souris-je.
- Ouais, dommage que ce ne soit qu'une semi-permanente !
Elle me rend son sourire quand nous nous dirigeons vers la cafétéria où tout le monde nous attend pour venir manger.
~
PDV Aileen Campbell
Neuf heure passé et nous discutons encore autour d'une grande table à la cantine du CSM qui est presque vide. Steve est déjà partit dans le royaume des morts avant d'avoir commencé les entraînements car il lui est impossible de rester longtemps dans le monde des humains. Ce qui m'attriste, car j'aurais aimée qu'il participe aussi. Mais j'ai avec moi mes professeurs, mes amies ainsi que Mark et Chris, ce qui est déjà très bien. Je leur ai raconter avec grand enthousiasme l'épisode de l'oiseau de feu et me sens plus détendu que ce matin. Je ne sais pas si c'est la discussion avec Gail, ce qu'il s'est passé ensuite ou le repas du soir, mais je me sens fatiguée. Je décide alors de laissée tout le monde en plan en leur souhaitant bonne nuit avant de quitter la table pour me diriger vers la sortie quand Harry se met à courir pour me rattraper.
- Aileen ! S'écrie-t-il alors que je sors du self. Je peux te parler deux secondes ?
Nous sortons dans le couloir. A son regard ça a l'air important, je devine déjà de quel sujet il s'agis.
- Quand tu m'as demandé si j'avais eu des nouvelles de Derick tout à l'heure je ne t'ai pas tout dit.
- Oui, je m'en doute. Raconte.
- Il m'a raconté que son père voulait l'envoyé au Canada pour son problème mais il doit sans doute ignorer certaine chose, dit-il à voix basse.
Je fronce les sourcils en attendant la suite.
- Les gens qui s'occuperont de lui là bas ne sont pas tout à fait comme nous.
- C'est-à dire ?
Il détourne la tête pour s'éloigner de la porte et vérifie autour que personne n'écoute.
- C'est un endroit caché sur la carte, un peu comme l'île à ce qu'il m'a dit. Sauf que le CSM n'en a aucune connaissance. Et quand il m'a dit le nom de ces personnes ça m'a alerté.
Il observe une nouvelle fois autour puis pose ses yeux bleu profond sur moi.
- Leur peuple s'appelle les Iriel. Beaucoup d'entre eux sont des Lycan.
- Des Lycan ? Comme Lycanthrope ?
- Tu connais la légende du roi Lycan ?
- Oui. Enfin pas en détails mais... Mais qu'est-ce que ça a à voir avec Derick ?
- J'y viens. J'ai lu dans pas mal de bouquin des sujets sur eux et ce peuple a des pratiques magique qui risqueront de favoriser sa partie Loup. C'est leur symbole, ils vénèrent cette créature qu'ils ont eux même créé, du moins leur prédécesseur.
J'appréhende la suite.
- Comment ça se fait que Derick n'est pas au courant de ça ?
- Ca m'a surpris aussi. Je pense que son père doit lui cacher des choses.
Ca je n'en doute pas. Ma vision de ce matin m'a clairement fait comprendre qu'il cachait pas mal de chose et cela à d'ailleurs attiser ma curiosité. Seulement je ne suis pas assez sûr de ce que j'ai vu en parler à Derick.
- Et qu'est-ce que tu pense qu'ils vont lui faire ?
- Je n'en suis pas sûre... Mais si ils décident de séparer sa partie Lunairien de sa partie Loup il risque non seulement de perdre ses pouvoirs mais aussi votre lien.
Immobile, les pieds encrés dans le sol je regarde fixement mon ami qui prend petit à petit un air désolé tandis que je suis prise de vertige. Ma bref bonne humeur vient de me quitter, je me retrouve impuissante face à cette révélation. Mon cœur bat de plus en plus fort et mon souffle se coupe pendant que mes pensées vont dans tout les sens.
Derick s'est éloigné de moi et à en croire ce que vient de me dire Harry il se pourrait bien que la promesse qu'il m'ai fait avant de partir ne soit déjà rompu.
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