C H A P I T R E 14


Le bruit de la pluie est remplacé par le silence, l'odeur de l'herbe couper par une odeur de vieille église, les cris et les pleurs par un lourd silence. 

Entre autre l'humidité et l'odeur de pierre froide : un parfum acre et amer qui vient de nul part mais qui puise au plus profond de mon énergie chaque fois que je la hume. Mes yeux s'ouvrent un peu plus. Une étrange lumière rouge se reflète par les vitraux de ce qui semble être un sous sol ; les flammes des bougies posées sur des étagère en bois éclairent les quelques cercueils enfouis dans les murs. Je suis dans le caveau, sur les genoux, quand soudain des silhouettes encapuchonnées arrivent derrière moi pour se positionner le long des murs, comme des gardes. Ils me rappellent les hommes de mes visions. Je frémis en restant immobile par terre. L'atmosphère de la pièce devient pesante.

Un bruit de pas attire mon attention : devant moi une autre ombre, celle que j'ai vu dehors, s'avance vers moi. Elle a l'air plus grande et plus fine sous cette couche de vêtement. Il porte toujours son chapeau haute forme, sa cape noir et sa canne au pommeau arrondi et argenté sur le quel est gravé quelque chose que je n'arrive pas à voir, tout comme son visage.

- Qui êtes vous ? dis-je faiblement.

Ma tête tourne et mon souffle est lourd. J'arrive à peine à me maintenir avec mes bras, j'ai envie de m'écrouler par terre.

- Tu ne le sais pas ?

Une voix graveleuse, presque fébrile, me procure un second malaise. Je la reconnais, je l'ai déjà entendu. J'ai de plus en plus de mal à retenir ma tête sur les épaules, des sueurs froide me parcourent les tempes, le coups, le dos.

- Tu es toute pâle ! L'encens à l'air de faire effet.

Il pose sa cannes contre une colonne de pierre, enlève sa cape et son chapeau pour les poser sur une chaise. Je n'ai plus tout mes esprits, ma vue est brouillée, mes bras tremblotent, ma tête est de plus en plus lourde. Qu'est-ce qu'il m'a fait bon sang !?

- Vous ! s'adresse-t-il à un des gardes. Vous pouvez éteindre l'encens, je pense qu'il est suffisamment affaiblie.

Il ? Parle-t-il de mon double ? Un des encapuchonnées se déplace à quelques pas mais je ne prend pas la peine de regarder.

L'homme en noir s'accroupit pour me faire face, je me force à lever les yeux mais ne parviens à voir qu'une silhouette blanche et squelettique. Je rassemble le peut de force qui me reste pour lui demander :

- C'est quoi c-cet encens ?

- Le bois de cèdres noir. C'est celui qu'on utilise pour ton inhumation. J'ai pensé en faire brûler pour cet entretient afin que ton double ne nous interrompt pas.

Je fronce les sourcils et ma vue retrouve sa netteté. Un visage cendré, ridé et maigrelet se dessine devant mon visage, un frisson me parcourt le corps. Il a des cernes importante sous ses yeux creusés et jaunis, son crâne est recouvert de quelques cheveux blanc, il me regarde comme si il cherchait quelque chose.

- Alors ? Tu me remets ? demande-t-il en souriant diaboliquement.

Comment est-ce possible que ce vieux fou soit là ? Est-ce que je rêve ? Je panique. J'ai soudain retrouver tout mes esprits, je me mets à respirer fort. Voyant que j'ai compris, il se redresse pour adresser un geste de la main aux gardes derrière moi. Aussi tôt mes bras sont pressés pour me soulever méchamment. Je pousse un cris de surprise lorsque je me retrouve debout, piégé. Je n'éprouve pourtant aucune colère, je me sens vidée.

- Tu as bien reçut mon mot sur la porte ? Tu as une maison vraiment charmante. C'est fou les progrès qu'ils ont fait aujourd'hui !

Il s'assied sur la chaise grinçante pendant que je le dévisage.

- C'est vous Oscar ? soufflé-je.

- Surprise !

Il hausse les sourcils. Tout ça est complètement dingue.

- Je pensais qu'en tuant tes parents tu allais devenir une épave. Je n'avais pas tord, me dit-il en me regardant de haut en bas. Je suis très content de pouvoir enfin te voir en chair et en os. Ça n'a pas été facile, mais j'ai pu te surveiller assez longtemps pour nous organiser un rendez-vous.

- Qu'est-ce que vous me voulez ?

- Hmm... C'est assez long à expliquer.

- Et bien j'ai tout mon temps.

Comment est-ce que j'arrive à garder mon calme alors que toute cette situation glauque me fait flipper ? Oscar affiche un sourire en coin.

- J'apprécie ton caractère. Tu as beaucoup évoluée !

- Depuis combien de temps vous me surveillez ?

- Longtemps. Cela remonte jusqu'à ta naissance, je dirais.

Ma mâchoire se décolle et mon cœur manque un battement. Ce type que je n'ai vu que dans mes rêves me connaît depuis bébé ?

- Cela a été long d'attendre mais nous y sommes finalement arrivé !

Je regarde mes deux ravisseurs qui se tiennent toujours immobile, je tente de me dégager d'eux mais mes muscles ne semblent pas avoir repris suffisamment de force et leur poigne ferme finisse par me faire mal. Je grimace.

- Ça ne sert à rien de te débattre, pour le moment. Nous avons peu de temps avant que ton double revienne.

- Vous avez peur de lui ?

Il ricane.

- Et toi ?

Je ne dis rien. Si j'ai peur de lui ? Oui. Mais pourquoi est-ce que cela avait l'air de lui faire plaisir ?

- Le Phénix possède un pouvoir bien trop grand pour qu'on le maintienne sous contrôle. Il n'est pas fait pour être mit en cage. C'est pour cela que je suis là.

- Vous voulez le libérer ?

J'avais envie de l'insulter. Il est complètement inconscient !

- Tu sais avec la magie noir, le surnaturels, les rituels... On peut tout faire. Seulement on m'a dit que pour avoir le tient (il me pointe du doigt), c'est un peu plus compliqué que cela.

Il se penche sur sa chaise et croise les doigts pour me regarder comme si j'étais un objet rare.

- « On ? »

Il acquiesce avec un second sourire. Pour un homme âgée à l'apparence cadavérique il a l'air plutôt en forme.

- Contrairement à ce que tu pense je ne suis pas le seul à convoiter ton pourvoir. Beaucoup le sont. Même ceux qui ont assisté à sa conception.

Je secoue la tête sans vraiment comprendre.

- Hadès est un de mes complices qui m'a aidé à me familiariser avec votre monde. Il m'a énormément appris.

Hadès ? Ce même Dieux des enfers ? Ok. Garde ton calme Aileen, ne panique pas.

- Il m'a également parlé de cette pierre de résurrection très recherchée que les Dieux ont mit tant de mal à cachée. Connais-tu son histoire ?

Voilà le principal sujet qui m'intéresse.

- Je sais que les surnaturels pense que c'est une légende. Pourquoi aurait-elle un lien avec moi ?

Il articule un «oh ».

- Alors tu ne sais pas ce qu'elle est vraiment ?

- Peut être que si vous arrêtez de tourner autour du pot je finirais par comprendre, grommelé-je en perdant patience.

Je sens mon énergie revenir. Il rit une nouvelle fois alors que je lève les yeux au ciel.

- Tout ça est vraiment surprenant ! Qu'as-tu donc appris pendant ces semaines dans cette école de surdoué ?

Je le laisse continuer en me mordant l'intérieur de la joue. Il se lève pour faire les cents pas tout en me racontant :

- La pierre a été conçut par le soleil lorsque la terre a été créée. Elle est faite à partir d'une pierre volcanique très rare aujourd'hui, voir quasiment disparu. Des milliers de particules de cette même pierre ont contribué à l'apparition de la vie sur terre. C'est pour cela qu'on l'a appelé « Résurrection ». Zeus a voulut la garder en lieu sûr au Mont Olympe mais ils se sont vite aperçut que les Dieux ont été attirés par cette énergie dévorante qui pouvait faire perdre la raison à l'être le plus saint d'esprit. Elle était capable de faire revivre les démons, les ténèbres autant que la lumière. Elle n'avait aucune limite et étant indestructible ils n'ont pas pût la détruire. Alors ils l'ont caché par tout les moyens jusqu'au jours où le Phénix a été créé. Râ voulait qu'il soit immortel, Zeus voulait qu'il passe par la mort avant la renaissance.

Il s'arrête de marcher pour me regarder intensément, pensant que j'allais deviner la suite toute seule. Je réfléchis à cette histoire en le regardant derrière les mèches de mes cheveux... Je commence à comprendre, mon visage se détend.

- Ils ont utilisé la pierre ?

Il sourit largement en découvrant ses dents tordu et crasseuses.

- Presque, ma chère. A ton avis, pourquoi est-ce que dans ta simulation la pierre se trouvait là ? Demande-t-il en tapotant sa main sur sont torse, au niveau de son cœur.

Un poids lourd s'abat sur moi et je lâche un soupire. Tout mes muscles se crispent, mes poings se serrent. Il voit que j'ai saisis et semble satisfait.

- Vous êtes entrain de me dire, commencé-je lentement, comme si j'avais besoin de le dire à voix haute pour que ce soit réel. Que cette pierre est en fait... mon cœur ?

- Enfin ! articule-t-il en tendant les bras. Tu as rassemblé les pièces du puzzle.

J'ai la nausée. Mais je veux absolument préserver la force qui me revient enfin.

- Quand vous me disiez de choisir entre la pierre et mes parents vous parliez de moi ?

Il acquiesce.

- Qu'est-ce que vous pouvez bien en faire ?! Je pensais que cette pierre s'éteignait...

- Oui, me coupa-t-il en levant son indexe et en s'avançant vers moi. Seulement si on ne l'utilise pas.

- Je ne comprends toujours pas, dis-je en retenant ma colère.

- C'est simple très chère ! La pierre à deux options : te faire renaître toi, où quelqu'un d'autre.

Un sourire en coin dégueulasse s'affiche sur son visage, j'ai du mal à déglutir.

- Hélas ! La légende n'est pas la même que dans les livres. Le phénix ne renaît pas immédiatement.

- Et qui décide si je dois vivre ou mourir ?

Je sens que je vais regretter cette question.

- Hmm... Je suppose que c'est la personne qui possède la pierre ! Et étant donné que tu ne sera plus là pour le voir il ne restera plus que moi et les Odroxe. Mais je doute que mes propres assistants me trahissent !

Je fais l'impasse sur le nom ridicules de ses gardes du corps. Les encapuchonnées leur va beaucoup mieux.

- Et mes parents biologique ? Où sont-ils ?

- Tu t'intéresse à eux finalement ?

Je veux foncer sur lui mais on me retient. Je grimace de douleur, ce qui le fait pouffer de rire.

- Lorsque tu étais bébé ils ont voulu m'empêcher de nuire. Ils font finalement partit de mes trophées temporaire.

C'est donc pour cela qu'ils m'ont fait adopté ? Pour pouvoir empêcher mon destin ? 

- Je suppose que tu fera le bon choix. Je l'espère !

- Vous en ferez quoi de la pierre ?

Mon ton est plus cassant et distinct.

- Et bien... Je vais m'en emparer, dit-il en s'avançant vers moi. De cette façon je serais capable de laisser le Phénix noir me posséder et me faire renaître. Les Dieux l'ont garder trop longtemps en captivité, il mérite d'être enfin libre.

- Libre ?! Vous êtes complètement taré ! Vous êtes conscient que cela va détruire le monde dans son entièreté ?!

- Oh je t'en pris. Vous êtes bien placé pour parler de destruction, vous les humains. Vous en faite déjà beaucoup. Je ne fais qu'accélérer le processus !

- Tout les hommes ne sont pas inconscient ! Beaucoup veulent préserver la vie. Dîtes plutôt que vous voulez y construire votre royaume ! Comme n'importe qu'elle monstre de votre espèce !

- Nous sommes tous des monstres Aileen ! Toi, moi, tes amis, ton petit ami et même tes parents ! dit-il en exprimant un dégoût. Nous le sommes tous ! Nous sommes né pour construire, détruire et recréer. C'est exactement ce que je compte faire : créer un nouveau monde pour nous, les surnaturels !

- Nous !? soufflé-je en dévisageant comme si il était fou. Mais vous n'êtes pas comme nous ! Je ne sais pas comment vous en êtes arrivé là ni pourquoi, mais un surnaturels digne de ce nom améliorerait le monde actuelle plutôt que de le détruire pour en recréer un pire que celui là !

Il soupire en secouant la tête. Il était fou et pathétique. Encore un taré qui veut détruire le monde en s'emparant d'un pouvoir qu'il ne connaît même pas. Même moi je n'ai pas encore conscience de ce dont il est capable.

Je regarde Oscar s'emparer de sa cannes et la brandir vers les flammes des bougies pour flamber le pommeau.

- Ôtez lui son manteau, ordonne-t-il à ses hommes.

Sans que je n'ai eu le temps de réaliser, mes ravisseurs s'agitent pour m'enlever mon caban et m'arracher les premiers bouton de ma chemises pour laisser découvrir mon hématome qui avait l'air de s'être légèrement agrandit. Je grogne à travers les dents en m'agitant, voyant Oscar tourner sa cannes pour flamber entièrement le pommeau avant de se décaler pour vernir s'arrêter juste devant moi. Il tient l'objet verticalement, le pommeau vers le haut puis ferme les yeux avant de mouver les lèvres pour murmurer des paroles que je ne comprenais pas. Qu'est-ce qu'il fou ?!

Les gardes autour de lui s'avance de deux pas, lèvent tous leur bras en direction de la canne qui, sans que je ne l'ai remarquée, flotte dans les airs alors qu'Oscar recule. Une boule de plasma entoure leurs mains couvertes par des gants rouge, des rayons de lumière blanchâtre viennent percuter le pommeau. J'observe la scène la boule au ventre, les yeux grand ouvert en respirant par la bouche. La pression sur mes muscles me coupe la circulation, je ne sens plus mes mains. Une fois les rayons lumineux éteint, c'est le pommeau s'illumine.

- C'était quoi ça ? murmuré-je.

Pas de réponse.

La peur revient de plus belle en voyant le bout arrondis comme chauffé à blanc et de la fumée s'y dégager. Mes yeux presque exorbités je ne le quitte pas et me force à reculer en m'agitant de plus en plus. Des plaintes sortent de ma gorge pendant que les encapuchonnées me font mal aux bras. Je laisse ma colère grandir pour me dégager. Je m'acharne, secoue mes jambes en espérant frapper ceux qui se trouvent autour de moi.

- Éloigne ça de moi ! hurlai-je en grognant et en le fusillant du regard.

- Ce ne sera pas long, dit-il calmement. Je veux juste m'assurer que tu ne m'échappe pas jusqu'à ce que le jours du rituel arrive.

Je montre les dents, mes yeux me piquent, ma respiration s'accélère, saccadée. Je serre tellement les poings que mes phalanges en deviennent blanche. Du feu commence à apparaître sur ma peau sombre, je me sens partir. Le pommeau brûlant s'approche de plus en plus de ma poitrine, je menace toujours Oscar de mon regard noir quand je m'immobilise soudainement. Mon double se met à ricaner. Un rire sombre et grave.

- Tu crois pouvoir me contrôler mieux que les Dieux ?

Oscar s'arrête. Il semble surprit de cette prise de parole. J'adopte un regard moqueur en penchant la tête.

- Tu es trop faible. Tu n'as aucune âme, articulé-je en avançant mon visage.

Mes lèvres s'étire en un sourire aussi diabolique qu'Oscar alors que celui-ci, qui semble mal prendre les réflexions de mon double, avance le pommeau et le colle à ma peau. Je hurle de douleur, de rage, un cris allant du fond de ma gorge qui se déploie dans toute la pièce, faisant agiter les flammes des bougies avant de les faire s'agrandir, un cri similaire à celui de l'animal que les Orodox, au début immobile, ont du mal à supporter, ils se recroquevillent en se couvrant les oreilles. Les vitraux rouge finissent par se briser un à un, des éclats parcourent la pièce. La lumière du jours rentre enfin. Cette sensation de brûlure me pique tout le corps, comme si elle creusait au plus profond de ma peau, comme si elle dessinait, ou traçait chaque contour de la marque.

Soudain, des lumière bleu se dessinent rapidement à côté de nous : une silhouette humaine apparaît. Je ne la reconnais pas tout de suite dans l'obscurité de la pièce, elle retire la canne des mains d'Oscar, qui ne s'y attend pas, avant de le frapper au visage avec, de la jeter, et de profiter de la faiblesse du vieillard pour l'envoyer d'un coup de pied à l'autre bout du caveau. Sans réfléchir je me dégage violemment de l'emprise de mes ravisseurs avant de les frapper avec ma jambes, de leur tordre les membres et de leur briser le coup. Les gardes s'agitent autour de nous quand plusieurs rayons de lumière éclairent la pièce et qu'un loup blanc énorme se positionne devant l'inconnu et moi en rugissant. L'effet de surprise nous fait stopper tout mouvement, les Orodoxe se reculent en voyant cet animal imposant. Les encapuchonnées produisent des boules d'énergie dans leur main, prêt à se défendre. Quant à moi, je ne suis toujours pas revenu et le Phénix semble être moins fort que d'habitude. Je ne sens pas cette puissance me ronger l'estomac. 

C'est en regardant mieux que le loup me rappelle quelqu'un : son pelage blanc et brillant, sa taille immense. Isi ?

Oscar se lève avec difficulté, son visage encore plus effrayant déformer par la rage et la folie. L'inconnu à côté de moi s'empresse de me prendre le bras quand Oscar hurle :

- Tu es marqué Aileen !! Tes amis n'auront aucun moyens de t'aider et tu ne m'échappera plus.

Je l'ignore et m'apprête à partir quand l'inconnu pose une main sur le pelage du loup avant qu'un trou noir remplace soudainement le bazar de la crypte. Je me retrouve en une seconde à l'extérieur, la lumière du jour m'agresse la vue. Le Phénix noir est toujours présent mais au moment où mes yeux se posent sur l'inconnu qui m'a fait revenir, un malaise me prend au ventre. Je reviens à moi.

- Je sais, ça fait toujours ça la première fois. Ça va passer.

Je lève mes yeux vers la personne qui vient de me tirer de cet enfer. Il porte mon caban dans une main et me le tend. Le loup blanc s'avance à côté de lui : sa taille m'impressionne toujours autant. 

Je n'arrive toujours pas à croire qu'Isi et Harry Drew, l'ami de Derick soient là. Je les regarde à tour de rôle, hébétée par les événement, par la douleur désagréable que m'inflige encore cette brûlure qui a marqué le symbole de la pierre sur ma peau. Tout cela est insensé. Un énième rayon de lumière entoure le loup qui se transforme peu à peu en humaine. Je reprends mes esprits, essaye d'ignorer les douleurs au bras et à la poitrine pour me focaliser sur mes amis.

- Qu'est-ce que vous faites là tout les deux ? soufflé-je, encore secoué.

- On a appris ce qu'il s'est passé récemment.

- Oui, enfin moi je n'étais pas loin.

Je regarde Isi en fronçant les sourcils.

- Comment ça ?

Elle m'adresse un petit sourire. Ses yeux étirés et son visage d'elfe m'ont manqué.

- Deux jours après avoir quitter l'île mon peuple m'a demandé de garder un œil sur toi. J'ai mit du temps à venir mais en chemin j'ai rencontré Harry.

Mon cœur s'emballe et ma tête tourne. Je marmonne dans ma barbe en pressant mes doigts sur l'arrête de mon nez et ferme les yeux.

- On a pas pu intervenir plus tôt dans la crypte, ajoute Harry. Ça été compliqué de te trouver au début, ils ont couvert le caveau à l'aide d'un sort et c'est seulement quand les vitraux se sont brisés que nous avons pu te sentir.

J'écoute à moitiez ce qu'il me dit tandis qu'il me regarde en s'avançant prudemment.

- Tu vas bien ?

- Ca va j-j'ai juste... La tête qui tourne.

J'inspire profondément pour me calmer puis les regarde à nouveau. Harry a les cheveux noir un peu moins long, habillé d'un pull bleu marine et d'un jean ; il me fait penser à Derick. Quant à Isi, elle a troqué sa robe/nuisette contre une tenue plus citadine. C'était étrange de la voir comme ça. Je leur souris franchement.

- Je suis contente de vous voir.

- Nous aussi ! répond Isi avec un sourire compatissant qui fait ressortir le brillant de ses yeux.

- Et nous ? 

Cette autre voix que je reconnais me fait me retourner à la hâte, mon cœur fait un bon en voyant Kristy et Nina s'avancer jusqu'à nous en me souriant affectueusement. Derrière elles, Mark et Chris marchent rapidement pour nous rejoindre, une inquiétude grandissante au visage.

Voyant mes amies de nouveau là, je suis incapable de sortir un mot alors je décide de m'élancer vers elle et de me précipiter dans leurs bras pour les serrer très fort. Voilà tout ce qu'il me fallait, mes amis. Je grimace à cause de la marque de brûlure sur ma poitrine mais l'oublie vite pour me focaliser sur toute l'affection que je reçois.

Pendant un instant je me sens mieux et toute la peur et la colère se font oublier. Ça va revenir, je le sais. Peut être plus tôt que je ne le pense.

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